La capitale de Haïti, Port-au-Prince, a été dévastée mardi dernier par un séisme destructeur d’une magnitude de 7 sur l’échelle ouverte de Richter. Le nombre de tués pourrait dépasser 100.000 personnes, sur une population de près de 10 millions d'habitants. Le monde entier a compati à la douleur des Haïtiens, sauf l’Algérie qui garde étrangement le silence sur cette catastrophe humanitaire. Aucun message de condoléances au peuple de ce pays meurtri n’a été rendu
public depuis l’annonce de ce tremblement de terre. Le ministère des Affaires étrangères n’a pas non plus jugé utile de
rassurer la population sur l’absence de victimes algériennes dans cette catastrophe.
Le silence est total pendant que les autres pays de la planète se mobilisent pour aider et secourir les Haïtiens confrontés à une situation humanitaire déplorable, avec l’absence de moyens de communication, d'hôpitaux et de nourriture. L’Algérie aurait du faire un petit geste d’amitié en direction de ce petit pays et participer au grand élan de solidarité mondiale provoquée par cette catastrophe naturelle, en envoyant ses pompiers, ses médecins et équipes de secours qui ont acquis de l’expérience lors du séisme de Boumerdes en 2003. L’Algérie aurait pu également débloquer une aide financière symbolique de quelques millions de dollars, d’autant que des milliards de dollars de la rente pétrolière dorment dans les banques et sont placés dans les bons du Trésor américain.
Note :
Frantz Fanon, né à Fort-de-France en Martinique, est le cinquième enfant d'une famille mulâtre comptant huit personnes. Il reçoit son éducation au Lycée Victor-Schoelcher de Fort-de-France où Aimé Césaire enseigne à l'époque.
En 1953, il devient médecin-chef d'une division de l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville en Algérie et y introduit des méthodes modernes de « sociothérapie » ou « psychothérapie institutionnelle », qu'il adapte à la culture des patients musulmans algériens ; ce travail sera explicitée dans la thèse de son élève Jacques Azoulay. Il entreprend ensuite, avec ses internes, une exploration des mythes et rites traditionnels de la culture algérienne. Sa volonté de désaliénation et décolonisation du milieu psychiatrique algérien lui vaut l'hostilité d'une partie de ses collègue
Dès le début de la guerre d'Algérie, en 1954, il s'engage auprès de la résistance nationaliste et noue des contacts avec certains officiers de l'Armée de libération nationale ainsi qu'avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il remet au gouverneur Robert Lacoste sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957.
Il rejoint le FLN à Tunis, où il collabore à l'organe central de presse du FLN, El Moudjahid. En 1959, il fait partie de la délégation algérienne au congrès panafricain d'Accra ; il publie la même année L'An V de la révolution algérienne publié par François Maspero. En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne au Ghana. Il échappe durant cette période à plusieurs attentats au Maroc et en Italie.
Se sachant atteint d'une leucémie, il se retire à Washington pour écrire son dernier ouvrage Les Damnés de la Terre. Il décède le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans, quelques mois avant l'indépendance algérienne ; sa dépouille est inhumée au cimetière des « Chouhadas » (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d'Aïne Kerma (wilaya d'El-Tarf).
Il laisse derrière lui son épouse, Marie-Josèphe Dublé, dite Josie (décédée le 13 juillet 1989 et inhumée au cimetière d'El Kettar au cœur d'Alger), et deux enfants : Olivier né en 1955 et Mireille qui épousera Bernard Mendès-France (fils de Pierre Mendès-France). Il a eu d'autres enfants, algériens, dont l'existence a été tue par la famille française pour des raisons matérielles
En hommage à son travail en psychiatrie et à son sacrifice pour la cause algérienne, l'hôpital de Blida-Joinville où il a travaillé porte désormais son nom.