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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 23:22

 

HOCINE MEZALI, ÉCRIVAIN, À L'EXPRESSION

«J'ai puisé dans les archives de la Maison-Blanche»
Par
Hocine MezaliHocine Mezali

L'Expression: Qu'avez-vous appris en premier en décidant de vous immerger dans la littérature après plus de 40 ans de journalisme?
Hocine Mezali: D'abord, à dominer ma hantise de la feuille blanche alors, qu'en principe, le trac ne devait avoir nulle emprise sur moi, surtout après plus de quatre décennies de journalisme durant lesquelles j'ai dû rédiger des milliers d'articles, interviews, des commentaires et des reportages en parcourant des milliers de kilomètres aussi bien à travers l'immense territoire de notre pays qu'à l'étranger. Malgré une longue expérience; dont j'assume l'entière responsabilité jusqu'à la petite virgule, il reste qu'il n'était écrit nulle part que mon passage du journalisme à la littérature, se fasse comme une lettre à la poste.
Pourquoi? Parce que rien ne garantit à quelqu'un, dut-il être ou avoir été brillant journaliste, la possibilité d'embrasser une carrière d'écrivain sans posséder intrinsèquement les qualités nécessaires pour accéder aux exigences d'une si noble mission. Dans la mesure où, a contrario, la littérature qu'il produirait ne volerait pas bien haut et son contenu serait celui d'un grimaud qui continuera probablement à publier en continuant de s'enfoncer dans la médiocrité. Ce n'est fort heureusement pas mon cas. Vous avez dû certainement remarquer aussi que j'ai fait mes premiers pas en littérature alors que je jouissais encore du statut de «flâneur salarié», c'est-à-dire de Grand reporter, un grade que les experts de l'information, ont toujours placé au sommet de la hiérarchie éditoriale.

Dites-nous Hocine Mezali, quel type de littérature vous fait-il littéralement dresser les cheveux sur la tête lorsque vous apprenez qu'un ouvrage du genre vient de paraître?
Les autobiographies.

Pour quelle raison particulière?
A cause du manque flagrant d'objectivité qu'elles expriment et forcément aussi l'absence au moins partielle de vérité qui les caractérise. Outre ce constat, vous savez aussi bien que moi, cher monsieur, que les hontes et les petites lâchetés qui façonnent et nourrissent nos vies, les autobiographes préfèrent ne pas les évoquer pour éviter de ternir le prestige qu'ils ont si laborieusement peaufiné au cours de leur existence pour donner le change. Vous n'ignorez certainement pas que l'homme a toujours cherché à représenter la perfection aux yeux de ses semblables. Aussi, quel meilleur moyen que l'autobiographie pour s'en bâtir une en croyant qu'elle restera inattaquable jusqu'au jour où une source cachée sorte de son mutisme et produise à son tour des preuves pour remettre les pendules à l'heure. On n'est jamais à l'abri d'une rectification opportune, fut-ce à titre posthume.

Pour construire votre dernier ouvrage, on imagine que vous en avez consulté des sources et recoupé des informations liées directement ou indirectement à Ferhat Abbas? Pouvez-vous nous en parler?
Comme dans ma mémoire, Ferhat Abbas a occupé en permanence une place privilégiée, j'ai dû, durant de longues années, rechercher pour les lire et, partant, y réfléchir tout document, biographies, allusion faite à son parcours, polémiques et attaques dirigées contre lui, diatribes émanant des autres partis pour lui nuire, sans oublier ses propres écrits et les erreurs qu'il a pu commettre ici et là, après tout, nul n'est parfait. Mais vous verrez, ma besace ne contient pas que cela. Pour rester et profiter des évènements essentiels qui ont façonné le contexte de l'époque, j'ai dû recourir aux archives de la Maison-Blanche traitant de toute la période de la Seconde Guerre mondiale. Quant à la naissance du Manifeste du peuple algérien que Ferhat Abbas composera dès son installation comme pharmacien rue Syllègue à Sétif, j'ai dû, avec un plaisir renouvelé, puiser dans ce que j'ai appelé les archives de 1973. J'ai eu alors la chance de me retrouver puisant à satiété dans des témoignages non seulement inédits jusque-là mais confrontés à une rarissime probité des protagonistes de l'époque. Vous avez sûrement remarqué en lisant le livre, le foisonnement des sources qui m'ont prêté main-forte pour élaborer mon texte ainsi que la qualité des intervenants nationaux et étrangers qui ont gravité autour du Congrès des AML durant son déroulement. Je ne vous parlerai pas du service d'espionnage qui s'y est non seulement intéressé de très près mais qui, grâce à un certain Ziad, avait résolu d'informer Ferhat Abbas des dangers qui guettaient le Congrès pendant son déroulement.

Qu'y a-t-il de plus dans votre livre que d'autres écrivains n'ont pas utilisé pour enrichir les leurs?
Pour tout vous dire, à cette question je ne saurais répondre dans la mesure où, lorsque leurs livres sont sortis et, par la suite, étaient bien accueillis par les médias, me trouvant en pleine concentration sur mon ouvrage, je n'ai vraiment pas eu la latitude de les lire. Ce n'est, certes, que partie remise et s'il arrivait que je n'en lise aucun cette fois, j'espère pouvoir être en mesure d'en lire d'autres, des dizaines d'autres encore sur Ferhat Abbas qui demeure jusqu'à plus ample informé, un sujet de méditation inépuisable. Abbas, c'est du moins ainsi que je l'imagine, restera un sujet de réflexion inaltérable tant que le mal qu'il a subi de la part de ses compatriotes, existera encore. Son traitement par les historiens ne cessera de prendre de la consistance et l'intérêt qui lui sera porté ressemblera, j'espère, à celui de Napoléon 1er, l'absence d'humanisme de celui-ci en moins, dont l'historien soviétique Evgueni Tarlé, avait rappelé, à la fin des années 1950, qu'il avait été écrit dans le monde à cette époque de référence, plus de 200 mille ouvrages relatant ses victoires, ses intempestives sautes d'humeur, son impérialisme revanchard, sans parler des frasques qui, avec la retraite de Russie, lui ont valu un historique et confortable exil à St-Hélène en même temps qu'une disqualification définitive.

La volonté que vous avez mis à dépeindre aussi passionnément l'homme d'Etat le plus controversé d'Algérie, ne constitue-t-elle pas un signe visant à sa réhabilitation définitive aux yeux du peuple algérien? Ferhat Abbas mérite-t-il plus que d'autres d'entrer au Panthéon des héros?
Quand un homme de cette envergure, un homme qui a consacré toute sa vie à lutter contre les injustices coloniales sous toutes les formes que l'Histoire nous a plus ou moins révélées, un homme qui a non seulement lutté pour l'indépendance mais aussi pour la démocratie, se voit interdire impudemment l'accès à la considération populaire, on se demande si dans l'histoire de notre pays, comme surenchérissent encore certains, il n'y aurait pas matière à enquêter davantage pour savoir s'il n'y a pas eu d'occultations volontaires. Quant à savoir si Ferhat Abbas mérite largement d'entrer dans le Panthéon des pionniers qui forgèrent la conscience nationale, aucun doute là-dessus, j'y souscris sans la moindre hésitation. Je rappellerai simplement que, selon les priorités de Abbas, sa mobilisation avait d'abord touché ses condisciples de la Fac d'Alger pour en faire le fer de lance de la protestation anticoloniale, après quoi, il entreprit de soulever les masses à travers une mobilisation qui a abouti aux bombardements de la région de Sétif, Kherrata et Guelma par l'aviation française agissant sur ordre express du titulaire à l'époque du portefeuille de la guerre, à savoir Charles Tillon, ministre communiste de son état, soit dit en passant.

D'autres projets en perspective?
Il y en a déjà un en cours et il y en aura sûrement encore tant que le souffle de vie qui nous anime ne nous fera pas faux bond.

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 22:15

 

El Watan

 

Décès à Alger du professeur Pierre Chaulet
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le 05.10.12 | 11h08 | mis à jour le 05.10.12 |

 Le professeur Pierre Chaulet Photo : Souhil Baghdadi (El Watan)

zoom | © Souhil Baghdadi (El Watan)
Le professeur Pierre Chaulet Photo : Souhil Baghdadi (El Watan)

Le professeur Pierre Chaulet, est décédé vendredi à l'âge de 82 ans à Alger des suites d'une longue maladie a annoncé la radio nationale algérienne.

Pierre Chaulet est né à Alger en 1930. Il est médecin résistant durant la guerre d'Algérie au coté du FLN. Il a effectué des opérations secrètes avec les combattants du FLN sous les ordres de Abane Ramdane.

 

Le Pr Chaulet a réussi, avec sa femme Claudine qui avait également épousé la cause algérienne, à rejoindre le FLN en Tunisie où il a continué ses activités à la fois comme médecin et comme journaliste au journal du FLN, El Moudjahid. Il est l'un un des membres fondateurs de l'agence de presse algérienne APS, à Tunis en 1961.

 

A l'indépendance de l'Algérie, il obtient la nationalité, puis occupe de nombreuses fonctions. Il a été professeur de médecine de 1967 à 1994. Chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement (1992-94) et vice-président de l’Observatoire national des droits de l’homme (1992-96), il a été également expert de la tuberculose auprès de l’OMS depuis 1981 et consultant en santé publique auprès du Conseil national économique et social (CNES) depuis 2006.

 

Avec Claudine, qui a été professeur de sociologie à l'université d'Alger, il a co écrit un livre relatant leurs mémoires : "Le choix de l'Algérie : deux voix, une mémoire", sortie en 2012 aux éditions Barzakh.

 

Le regretté sera inhumé samedi au carré chrétien du cimetière de Diar Saada (Alger).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Expression

 

LE PROFFESEUR ET MOUDJAHID PIERRE CHAULET EST DÉCÉDÉ HIER À L'ÂGE DE 82 ANS

Aux côtés de Krim et de Abane
Par
Le couple ChauletLe couple Chaulet

Ni les arrestations, ni les intimidations, ni le harcèlement de la police n'ont pu le dévier de son combat pour une Algérie libre.

Farouche militant anticolonialiste, le professeur Pierre Chaulet nous a quittés hier à l'âge de 82 ans à Alger des suites d'un cancer qui le rongeait depuis plusieurs années. L'annonce de sa mort très largement répercutée par nos médias on line et ensuite la Radio nationale a semé l'émoi au sein des patriotes algériens et de tous ceux qui connaissent la valeur de cet homme d'exception. Né le 27 mars 1930 à Alger, Pierre Chaulet a lutté contre le colonialisme français aux côtés de figures emblématiques de la Révolution algérienne. Il était un grand ami de Abane Ramdane et de Krim Belkacem. L'histoire de la guerre de Libération est chargée d'anecdotes, de faits d'armes. Lorsque le défunt Chaulet et son épouse Claudine transportaient et faisaient déplacer ces chefs de la révolution avec leur mythique Citroën Chevrolet.
Combien de fois, en effet, Abane ou Krim avaient échappé aux barrages de l'armée française alors qu'ils étaient transportés par le Pr Chaulet? Lui et son épouse étaient des membres actifs des réseaux clandestins du FLN. Ni les arrestations, ni les intimidations ni le harcèlement de la police n'ont pu le dévier de son combat pour que l'Algérie se libère du joug colonial.
Le Pr Chaulet a été expulsé en France durant la Guerre d'Algérie mais a réussi, avec sa femme Claudine qui avait également épousé la cause algérienne, à rejoindre le FLN en Tunisie où il a continué ses activités de résistant à la fois comme médecin et comme journaliste au journal El Moudjahid. Il est l'un des membres fondateurs de l'agence de presse algérienne APS, à Tunis en 1961. A Tunis, il retrouve Abane à la rue des Entrepreneurs où était le siège du journal El Moudjahid.
Il a effectué des opérations secrètes avec les combattants du FLN. De même qu'il a accompli avec brio et conviction de nombreuses missions pour le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) en Tunisie et dans d'autres pays.. D'origine française, le Pr Chaulet a acquis la nationalité algérienne en 1963 conformément aux principes du FLN contenus dans l'appel du 1er Novembre 1954, qui a déclenché la guerre. Fonctionnaire de l'Etat algérien en qualité de professeur de médecine, il était expert de la tuberculose auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1981. Pierre Chaulet est notamment connu pour son travail remarquable dans la lutte contre la tuberculose, qu'il a initiée au lendemain de l'indépendance. Il a été élu à la première Assemblée populaire communale de la ville d'Alger, élu comme vice-président de l'Observatoire national des droits de l'homme (1992-1996), puis chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement (1992-1994). Durant la tragédie nationale des années 1990, il a été menacé de mort et forcé à un exil de plus de quatre ans. A son retour, et bien qu'ayant pris sa retraite, il a apporté sa contribution d'expert OMS et de consultant en santé publique au ministère de la Santé et au Conseil national économique et social. Avec Claudine, qui a été professeure de sociologie à l'Université d'Alger, il a co-écrit un livre relatant leur itinéraire: «Le choix de l'Algérie: deux voix, une mémoire», sorti en 2012 aux éditions Barzakh. Les sacrifices de ce grand homme sont-ils vains? Son héritage intellectuel, politique et de militant est-il parvenu aux nouvelles générations? Il y a quelques années, il confiait à des amis qui lui sont proches qu'il aurait souhaité apporter sa contribution au plan politique dans son pays, l'Algérie. L'indépendance du pays acquise, le Dr Chaulet a attendu, attendu... mais on n'a jamais frappé à sa porte pour le solliciter ne serait-ce que pour une carrière diplomatique.
Ainsi meurent les héros. Dans la grandeur et la dignité. Selon un de ses proches, le Pr Chaulet a demandé à être enterré à côté de la tombe d'Henri Maillot, un autre pied-noir qui avait rejoint les rangs des indépendantistes, au cimetière chrétien d'El Madania à Alger.

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 21:03

 

 

VIIIe ÉDITION DU LIVRE DE KHALFA MAMERI

“Abane Ramdane : finalement le père de l’indépendance”

Par : Hafida Ameyar

Cet ouvrage, “le plus vendu” en Algérie, est le fruit de longues investigations. Il raconte l’histoire tragique d’un des enfants chers de l’Algérie. Un sujet à controverses qui, pourtant et avant tout, rend hommage à tous ceux qui ont libéré le pays du joug de la domination et de la servitude étrangère.

Le livre de Khalfa Mameri sur Abane Ramdane est à sa huitième édition. Sous le titre de Abane Ramdane: finalement, le père de l’indépendance, l’ouvrage de 424 pages est publié par Thala éditions. Il nous éclaire “jour après jour” sur des événements produits depuis la veille du déclenchement de la Révolution, jusqu’au 1er juillet 1962. La biographie consacrée à Abane Ramdane, en 1986, c’est-à-dire “au moment où il était presque interdit de prononcer son nom dans son propre pays”, est toujours demandée en Algérie. Destiné à “faire aimer l’Algérie et ses hommes illustres” par le maximum de citoyens, le livre de Khalfa Mameri cherche à restituer les faits, soucieux de la nécessité d’écrire l’histoire et celle de semer l’espoir. “Il est incontestable que la Révolution algérienne traîne derrière elle le cadavre de Abane Ramdane” (p.21), écrit-il dans l’introduction. Malgré l’épaisseur du mystère – encore que beaucoup de choses ont été écrites sur la mort de Abane Ramdane – et en dépit de la crainte de rouvrir “une profonde plaie”, l’auteur décide de surmonter ses appréhensions, ne serait-ce que momentanément, pour écrire sur ce “très grand patriote” qui deviendra en peu de mois “pratiquement le responsable numéro un de tout le FLN et donc de la Révolution” (p. 22). On l’aura compris, l’auteur veut apporter sa “contribution” à la connaissance de cette figure historique. Il est conscient, et il le dit très bien, que lorsqu’on aborde le cas de Abane Ramdane, “c’est sa mort qui l’emporte sur sa vie”. Pourtant, il considère qu’il y a beaucoup de choses à dire sur sa vie, car celle-ci, comme d’ailleurs son action, en engagement, son apport et son impact “ont été si denses qu’ils ne peuvent être étouffés par sa mort” (p. 22). Saisissant l’opportunité du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, l’auteur se demande pourquoi nous ne chercherions pas à prendre “un nouveau départ”, sans reproduire les mêmes erreurs qui ont conduit le pays “jusqu’au naufrage de l’espoir”. Il observe que la situation d’aujourd’hui ressemble étrangement à celle des années 1953-1954, rappelant dans ce contexte les divisions/aliénations au sein de “la société politique”, mais aussi le désespoir de “tout un peuple, jeunesse encore plus”. Seulement, au début des années 1950, une poignée d’hommes, très jeunes pour la plupart, ont cru au changement. Et ils l’ont réalisé, en menant la guerre au système colonial français, en affrontant la France et son armée : la quatrième puissance du monde. Aujourd’hui, Khalfa Mameri invite tous ceux qui mettent “l’Algérie au-dessus de tout”, plus particulièrement les jeunes, “à méditer l’héroïsme pur de ceux qui ont donné à tous, sans distinction d’âge ou de région, le moyen de vivre heureux et libres” (p. 15). L’ouvrage sur Abane Ramdane, “le plus vendu” en Algérie, est le fruit de longues investigations. Il raconte l’histoire tragique d’un des enfants chers de l’Algérie, un sujet à controverses qui, pourtant et avant tout, rend hommage à tous ceux qui ont libéré le pays du joug de la domination et de la servitude étrangère, notamment Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi et tous ceux qui les ont rejoints dans cette dure aventure émancipatrice. Khalfa Mameri est auteur d’une dizaine de livres dont l’ouvrage consacré à un autre héros non moins célèbre de la Révolution algérienne, Larbi Ben M’hidi. Diplômé en sciences politiques et en droit (université Paris Panthéon Sorbonne et université Columbia de New York), il a exercé la fonction d’ambassadeur dans des pays africains et a enseigné notamment à l’Ecole nationale d’administration et à l’Institut d’études politiques d’Alger.

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 21:39

 

 

 

 

Asaru amaynut ɣef Fadhma n’Soumer

« Abernus yerɣan »

 

 

 

 

D isali unsib, yiwen n usaru atan deg ubrid-is ad yemmag ɣef “ Fadma n Sumer”. Asaru-ya ad t-yeg « Macahu Production », ɣef uqerru-s mass Belqasem Ḥeǧǧaǧ, imi d netta daɣen ara t-id-yessufɣen.« Abernus yerɣan », (neɣ, Le Burnous Em brasé) d wa i d azwel n usaru ara yemmagen ɣef tudert d umecwar n Fadhma n’Soumer deg umennuɣ-ines mgal acengu Arumi.
Ma yewwi-d ad d-nesmekti, ihi, Lalla Fadma n Sumer d yiwet n tmeṭṭut d wawal fell-as, teqqubel acengu Arumi, tennuɣ mgal tuṭṭfa n Fransa i Lezzayer (l’occupation Française), tettwasen imiren ya deg yiseggasen n 1850, s tebɣest-ines d tiḥerci i tesɛa, dɣa werǧin tessers i yifassen-is neɣ ma teǧǧa annar-is yellan d tamurt n Leqbayel akken ad tt-yernu userdas Arumi. Asewwer n usaru-ya, ad yebdu deg wayyur n tuber 2012, deg temnadt n Burǧ Buεrariǧ . Tura, Belqasem Ḥeǧǧaǧ, yettnadi tameṭṭut ara as-yizmiren ad d-turar d Lalla Fadma n Sumer, akken daɣ yettnadi wid ara d-yuraren d imsebriden (figurants).
Asirem n yal yiwen, dakken asaru-ya mi ara d-yeffeɣ, ad d-yefk udem aheqqani ɣef Lalla Fadma n Sumer, ɣas ma asaru mačči d tilawt, maca yuεer leqdic ɣef yisem am wa, Lalla Fadma n Sumer.

Samir At Buεza

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 23:27

 

 

L'Expression

 

COMMÉMORATION DU 19 MARS

Draâ El Mizan se souvient de ses colonels
Par
La région qui a enfanté ces colonels est aujourd'hui l'une des régions les plus oubliées et les plus déshéritées de l'AlgérieLa région qui a enfanté ces colonels est aujourd'hui l'une des régions les plus oubliées et les plus déshéritées de l'Algérie

Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum et Slimane Dehilès, cinq colonels donnés par Draâ El Mizan à l'Algérie.

«Jusqu'à aujourd'hui, ils se souviennent à Draâ El Mizan. Ils ne veulent pas oublier l'affaire de l'Allemagne.» La strophe est du regretté Matoub Lounès. Celui que les citoyens de Draâ El Mizan ne sont pas disposés à oublier, c'est Krim Belkacem, assassiné en 1970 dans un hôtel de Francfort en Allemagne. Krim Belkacem n'est plus à présenter à ceux qui frissonnent à l'évocation de son nom. Son ombre plane, du reste, sur eux. Par contre, il serait utile de le ressasser à ceux qui ne connaissent de lui que les boulevards qui portent son nom. Quelques mots suffisent pour dire tout son courage. Lion des djebels, il n'a pas attendu le 1er Novembre pour déclarer la guerre à la France coloniale. Il a pris le maquis en 1947. Maquisard, puis politique et diplomate, c'est lui qui signera la fin de la Révolution avec la France un certain 19 mars 1962 et l'accès de l'Algérie à l'indépendance. Le reste n'étant pas encore fait. L'homme du 19 mars est effacé de l'histoire officielle. Il est oublié et son village natal, lallalen dans la commune d'Aït Yahia Moussa (Draâ El Mizan) où il est né le 14 décembre 1922, est totalement enclavé.
Krim Belkacem mérite tous les hommages. Sa région, ex-commune mixte de Draâ-El-Mizan, n'a pas enfanté que lui. Du même grade de colonel que lui, elle a donné naissance à quatre autres hommes héroïques.
Ils s'appellent Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum dit Si Salah et Slimane Dehilès.
Ouamrane, natif de la commune de Frikat en 1919, adjoint de Krim, a lui aussi déclaré la guerre à la France avant l'heure. Formé par l'armée française à l'Académie de Cherchell, il déserta suite aux massacres du 8 mai 1945. Arrêté et condamné à mort, il sera gracié en 1946 par le général Georges Catroux. Arrêté de nouveau en 1946 pour ses activités politiques au cours de la campagne électorale de 1946, Ouamrane réussit à s'évader pour vivre dans la clandestinité. Durant la Guerre d'Algérie, il était de tous les fronts. Au Congrès de la Soummam, il a représenté Alger. Le colonel se retire de la vie politique en 1962 et nous quitte en juillet 1992.
Ali Mellah est né le 14 février 1924 à Taka dans la commune de M´kira. Responsable de la 6e Région (Sahara) issue du Congrès de la Soummam, Si Chérif sera assassiné le 31 mars 1957 par les Messalistes.
Mohamed Zamoum dit Si Salah est né le 27 novembre 1928 à Aïn Taya (Alger). Il est tombé au champ d'honneur à M'chedallah (Bouira) le 20 juillet 1961.
Slimane Dehilès ou le colonel Si Sadek, est né aux Ouadhias le 14 novembre 1920. Il est l'un des principaux chefs politico-militaires de la Révolution algérienne, et décède le 5 novembre 2011. La région qui a enfanté ces colonels est aujourd'hui l'une des régions les plus oubliées et les plus déshéritées de l'Algérie. Il serait pourtant louable de rendre hommage à ces hommes à la veille du cinquantenaire du cessez-le-feu, signé par Krim Belkacem, pour que nul n'oublie. Et qui d'autre à la place des enfants de la région le fera dès lors que les autorités officielles font de leur mémoire un tabou, à tel point qu'un film sur Krim est rejeté par le ministère des Moudjahidine. C'est dans cette perspective que l'association culturelle Tarwa-n'Krim-Belkacem du village Iallalen a pris l'initiative de commémorer le 19 mars en rendant hommage aux cinq colonels.
En collaboration avec des associations locales, la Maison de jeunes de Draâ El-Mizan et les APC d'Aït Yahia Moussa et de Draâ El-Mizan, cette association a prévu des activités allant du 16 au 19 mars au niveau de la Maison de jeunes Arezki-Mansouri et le cinéma Le Maghreb, au village Ath Bardjal (Ouadhias), au cimetière d'El-Alia (Alger), au Carré des martyrs de Bougarfène à Ighil El-Vir à Aït Yahia Moussa et au musée Krim-Belkacem à Tizra Aïssa.
Des recueillements et dépôt de gerbes de fleurs, table-ronde avec les membres des familles des cinq colonels, projection d'un film documentaire sur la bataille du 6 Janvier 1959 d'Aït Yahia Moussa sont au programme des activités. L'ex-officier de l'ALN, Djoudi Attoumi, donnera une conférence-débat.

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 00:04

 

 

 

 

El Watan

Histoire : pourquoi Malek Bennabi en voulait à Abane Ramdane
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le 24.02.12 |

zoom | © D. R.

Assassiné par ses frères d’armes en décembre 1957, Abane Ramdane continue de hanter la mémoire de la Révolution algérienne. L’homme du Congrès de la Soummam a dû affronter l’anathème et le parjure.

Le livre coup-de-poing, Ben Bella-Kafi-Bennabi contre Abane (les raisons occultes contre la haine)* de Belaïd Abane, qui sortira demain, répond à ceux qui ont voulu salir sa mémoire et relativise plusieurs mythes, dont celui de la figure de Malek Bennabi. Des bonnes feuilles en exclusivité.Parmi les contempteurs de Abane, il y a précisément Malek Bennabi. Ce lilliputien de la Révolution algérienne, plein d’une suffisance médisante, avait la rancune particulièrement tenace. La première attaque malveillante, tombée comme un couperet sur Abane dix ans après l’indépendance, venait en effet de cet intellectuel, islamiste francophone, écartelé entre le «phénomène coranique» et la douceur émolliente de la vie provinciale française. Sans la moindre preuve, Bennabi asséna : «Georges Habbache dans le processus révolutionnaire palestinien et Abane Ramdane dans le processus algérien sont des erreurs introduites de l’extérieur : des erreurs induites.»

Qui était Malek Bennabi ? Il n’est pas inutile d’évoquer quelques aspects de sa vie et de son œuvre afin de mieux comprendre les ressorts intimes de la haine qu’il portait aux dirigeants nationalistes algériens et, tout particulièrement, à Abane. Dans Dreux (France, ndlr) occupé, il se met au service des Allemands. Il collabore avec l’occupant comme responsable technique municipal de la ville. Il est licencié quelques mois plus tard. Au chômage, il choisit d’aller travailler en Allemagne au début de l’été 1942. En 1944, le vent tourne en faveur des Alliés et Bennabi décide de rentrer en France.

A Dreux où il retrouve sa femme, il se met au service de l’administration capitularde de Vichy. Pas pour longtemps, car il doit faire cette fois avec l’armée américaine qui occupe la ville. Accusés de collaboration avec l’occupant allemand, Bennabi et son épouse sont arrêtés en août 1944 et internés au camp de Pithiviers. Ils seront libérés au printemps 1945. Le couple est arrêté pour la deuxième fois et incarcéré à la prison de Chartres en octobre 1945. L’accusation de collaboration avec l’ennemi nazi est de nouveau retenue contre Bennabi. Ce dernier est remis en liberté au printemps 1946. Le technicien eurélien aura passé en tout 15 mois dans les geôles de la France libre pour avoir collaboré…

… Jusqu’en 1954. Bennabi ne se réveilla que pour publier, non pas un encouragement à la Révolution commençante, mais son contraire : un livre décourageant et défaitiste où il traite de «la prédisposition collective» des Algériens à «l’asservissement colonial», ce que lui reprochera sévèrement un Mostefa Lacheraf indigné. Surfant sur l’actualité, Bennabi publie, en 1955, l’Afro-asiatisme. Conclusions sur la conférence de Bandoeng, que les éditions du Seuil lui refusent. Début 1956, la Révolution prend son essor avec le ralliement de l’UDMA, des Oulémas et l’arrivée au Caire de Ferhat Abbas et de ses amis à la fin de l’hiver 1956. C’est donc sérieux, avait dû penser Bennabi, qui décide de sauter le pas et de prendre le train de l’histoire en marche. Il quitte alors les berges de l’Eure pour les bords du Nil. C’était en avril 1956. La table révolutionnaire était mise. Et Bennabi, invité impromptu, tenait à y prendre sa place.

Le docteur Lamine Debaghine, chef de la Délégation extérieure du FLN au Caire, se méfie de l’accès soudain et inattendu de patriotisme et d’anticolonialisme de ce nouveau venu, inconnu au bataillon du nationalisme algérien. Il accepte néanmoins de le recevoir pour le tancer vertement et repousser ses avances en lui reprochant d’être trop longtemps resté «en dehors de la mêlée».

… Vexé et aigri, Bennabi n’aura de cesse que de se venger du docteur Lamine auquel il vouera une rancune et une aversion tenaces. La direction d’Alger est également exécrée, et Abane au premier chef. C’est en effet ce dernier qui avait dépêché Lamine Debaghine au Caire pour chapeauter les délégués extérieurs, y compris Ahmed Ben Bella, que le pouvoir égyptien avait pourtant déjà intronisé comme «porte-parole de l’Armée de libération nationale». Et comme l’ennemi de l’ennemi peut facilement devenir un ami, Bennabi offre ses services à Ben Bella. Mais ce dernier est lui-même peu enthousiaste de s’adjoindre un inconnu du Mouvement national…

Il va faire des pieds et des mains pour se trouver un nouveau sponsor. Il demande un poste quelque part dans un pays musulman «pour jouer un rôle dans la Révolution». Le FLN, qui s’en méfie de plus en plus, rejette sa demande et menace même de lui suspendre sa «solde» pour l’amener à modérer ses diatribes contre les dirigeants dont aucun ne trouve grâce à ses yeux. Par dépit et par opportunisme, il se jettera dans les bras du pouvoir égyptien. Reniant les Frères musulmans, sa mouvance naturelle, parce qu’elle était la bête noire du pouvoir nassérien, et donnant quelques gages de son opposition au wahhabisme, l’ennemi irréductible du nassérisme, Bennabi n’hésite pas à se détourner de la Révolution pour se mettre au service du Congrès musulman sous la houlette d’un officier libre, Anouar Sadate, son secrétaire général. Pour le FLN, ce ralliement est un casus belli. C’était exactement ce qu’il ne fallait pas faire.

Pourquoi cet échec sur toute la ligne, est-on tenté de s’interroger. En plus de son exil prolongé en périphérie extrême du Mouvement national, de son manque de sens et de culture politiques, conjugués à un égotisme démesuré, il est certain que son prêche défaitiste sur la «colonisabilité» et le «rôle nécessaire de la colonisation» avaient valu à Bennabi sa mise à l’écart totale et définitive des cercles dirigeants dans la Révolution et, plus tard, dans l’Algérie indépendante. La colonisabilité ! Voilà le concept nébuleux qui l’a fait certes connaître, mais a valu aussi à Bennabi, en grande partie, son statut de pestiféré dans le Mouvement de libération nationale.

De quoi s’agit-il ? Pour Bennabi, le problème, l’urgence, ce n’était pas de mettre à bas le colonialisme ; c’était plutôt de savoir pourquoi la société algérienne avait été colonisée. La question ne manque certes pas de pertinence. C’est la réponse donnée par Bennabi qui suscita l’indignation des milieux dirigeants et des intellectuels algériens. En faisant court, pour Bennabi, si le peuple algérien a été colonisé c’est qu’il l’avait cherché en se mettant dans la posture de peuple colonisable. Il conclut même que la colonisation était un «mal nécessaire».

* Editions Koukou

Salim Mesbah
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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 23:25

DDK

 

 

Évocation A la maison de la culture de Tizi-Ouzou à partir d’aujourd’hui

Un hommage appuyé à Mouloud Mammeri
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A l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire de la disparition du grand écrivain Mouloud Mammeri, le secteur de la culture de Tizi-ouzou marque l’événement avec un grand hommage qui lui sera dédié à partir d’aujourd’hui au niveau de la maison de la culture.

Au programme de l’hommage qui débute aujourd’hui et s’étalera jusqu’à mardi prochain, nombre d’activités culturelles. Ainsi, aujourd’hui, il est prévu un concours de dictée inter établissements, à l’initiative de l’Association des professeurs de Tamazight de la wilaya. Il aura lieu au niveau de l’Etablissement des œuvres sociales. Pour demain et comme c’est de coutume en ce genre d’événement, une exposition permanente de livres de Tamazight. Mais aussi d’autres documents à l’image des travaux de recherche effectués par le Centre national de recherche en anthropologie, préhistoire et histoire d’Alger. Avec la présence bien évidement de l’œuvre littéraire, d’articles de journaux et de photos de Mouloud Mammeri. Les étudiants de l’école régionale des beaux arts d’Azazga s’attèleront pour leur part, à des réalisations de portraits de l’artiste Mammeri. En parallèle, l’ouverture officielle aura lieu au niveau du petit théâtre. Gana Mammeri, parent du défunt poète apportera son témoignage. Avec le concours du secrétaire général du HCA et du chercheur au Centre national de recherche en anthropologie, préhistoire et histoire d’Alger, Bellil en l’occurrence. Des étudiants au niveau du département français de l’université de Tizi-ouzou, qui porte elle aussi le nom de Mouloud Mammeri, participera avec la lecture de textes extraits de l’œuvre littéraire de Dda Lmouloud. Suivi de la projection du film «La colline oubliée», une adaptation au cinéma du livre de même intitulé de Mouloud Mammeri. Mouloud Mammeri est né un certain 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun, un petit village de la Grande Kabylie coupé du monde extérieur et dont son père était l'Amin (maire). Il grandit en compagnie des sages dont il devint un admirateur fervent. Ses études primaires, secondaires et supérieures, il les effectuera tour à tour à son village natal, au Maroc puis à Alger et à Paris où il passe avec succès le concours de professorat de lettres classiques. Il connut l' exil (refuge au Maroc) pour échapper à la répression coloniale, fut tour à tour professeur de l' enseignement secondaire et supérieur, directeur du Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnologiques du Musée du Bardo à Alger, premier président de l' Union des Ecrivains Algériens, écrivain et chercheur. Son œuvre littéraire compte entre autres, l’éternel «La colline oubliée», «Le sommeil du juste». En plus de pièces théâtrales dont «Le banquet» Le Foehn. Ainsi que des nouvelles et deux recueils de contes (Machaho et Telem Chaho). Mouloud Mammeri trouva la mort le 25 février 1989 au volant de sa voiture alors qu'il rentrait d'une conférence donnée au Maroc. Sa mort demeure à ce jour un mystère. Absurde, comme dans son essai «La mort absurde des Aztèques» pour certains, énigmatique pour d’autres, elle laissera tous le mondes perplexe. Mouloud Mammeri aura consacré toute sa vie au combat identitaire avec la plume et à la littérature et culture amazighes, ignorant même les dangers qui le guettaient. L’hommage consacré au pilier de la littérature amazighe en particulier et à la culture kabyle en général, prendra fin mardi. Un recueillement sur la tombe de Mouloud Mammeri aura lieu à Taourirt Mimoun.

T. Ch.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 09:17

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Quels sont les héritiers d’Ibn Rochd (Averroès)?
January 27, 2012
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Ibn Rochd est considéré comme l'un des fondateurs de la pensée laique

Je suis tombé par hasard sur un débat entre un sociologue égyptien des religions et un islamiste salafiste. Le sociologue disait que c’était grâce à la civilisation occidentale que l’on pouvait aller enfin, sans grands heurts, sans grand risque, loin des coupeurs de routes, grâce aux oiseaux mécaniques jusque dans la Mecque, pour y accomplir le cinquième fondement de l’Islam, et ce, en une heure seulement, alors que l’on arpentait jadis le chemin qui y mène, chevauchant une monture du genre un animal de somme, des mois durant avant d’atteindre la ville sainte. L’islamiste, une barbe frappée de henné et comme dans la coutume des idéologues une estampe sur le front, répondait qu’il n’y avait aucune civilisation digne de rivaliser avec la civilisation arabo-musulmane, fût-elle celle qui avait conquis des mondes parallèles, qu’en des temps pas trop anciens les occidentaux pendaient les traducteurs d’Ibn Rochd. Ce qui était du reste vrai. Mais, là où le bât blessait était, à mon humble avis, qu’une grande civilisation soit vantée par l’un de ses détracteurs.
Je m’explique. Je m’étais dit que c’était tout de même absurde, comment pouvait-on rendre sien quelque chose que l’on a toujours rejeté, nié, vilipendé? Ibn Rochd, le philosophe et penseur connu sous le nom d’Averroès en occident, était à enetndre dire le téléprédicateur islamiste; il pensait un tant soit peu comme le barbu à la télé! Ibn Rochd en personne, celui que d’aucuns, d’éminents penseurs, considèrent un peu comme l’un des fondateurs de la laïcité moderne tant, sa vie durant, il milita pour la séparation de la connaissance de la foi, de l’intelligible de l’inintelligible en d’autres mots, à savoir que pour chacun son espace de réflexion. Ibn Rochd qui pensait que le théologien n’avait pas à gouverner, était désormais la source première, la muse inspiratrice du bonhomme surgi d’un autre âge de la télé!
Mais, si l’on avait à approfondir ne serait-ce que d’un cran notre analyse, l’on s’apercevrait sans coup férir que le propos du prosélyte ne résiste même pas à une analyse minimale. Pourquoi? Eh bien, Ibn Rochd, de son vivant, était accusé d’hérésie et avait été contraint à l’exil. Du reste, on avait ordonné de brûler tous ses livres. Par qui? Sans doute, par ceux que l’on nommerait aujourd’hui les islamistes. Des bonhommes comme celui prématurément vieux à la télé. Car, le penseur était l’ennemi juré de la pensée théocratique et tous ces négateurs de la vie plurielle pour ainsi dire.
En vérité, l’islamisme, tout comme n’importe quel fascisme, n’a jamais produit ni pensée ni science. Parce que par définition le fascisme fait dans l’anti-pensée et l’anti-rationalité. On nous avait pendant longtemps ressassé, les années de la pensée jachère lorsqu’en Algérie, par exemple, on nationalisait jusqu’au moulin familial, qu’il existait une littérature rouge qui pensait et concevait la pensée communiste, pour laquelle l’on y associait d’ailleurs, toujours à tort, Tolstoï, Dostoïevski, Pasternak, Tourgueniev, Soljenitsyne, etc., et tant d’autres grands auteurs qui avaient propulsé jusque dans le cimes l’expression littéraire, alors qu’il n’en était rien, que c’était tout l’inverse d’ailleurs. Car, ce sont en vérité les premiers à avoir ébréché le fascisme rouge et à avoir ébranlé cette dictature de la pensée; une dictature qui a homogénéisé la pensée de tant de républiques qui avaient pourtant la passibilité d’exprimer leur espace-temps différemment et d’une manière sans doute meilleure et ce, eu égard à leurs cheminement historique différent, à leur position géostratégique entre autres ou encore à leur interaction singulière avec le monde qui les environne.
On ne peut pas demander au Mali et au Maroc de produire une façon uniforme de regarder le monde. 15 républiques, ce qu’était naguère l’URSS, ne pouvaient pas regarder au même temps dans le même arpent du bleu de l’horizon. Parce que c’est simple, c’est impossible; le paysage, l’environnement, le climat, la religion, la langue, etc., tout cela produit un regard singulier, un regard singulier quoique intrinsèquement pluriel.
Le fascisme islamiste, faut-il lésiner sur les mots, une analyse minimale suffit pour comprendre que tout islamiste, aussi soit son emplacement social ou géographique, rêve d’une humanité qui respire et mange du musulman, de convertir le monde en une une grande Oumma spirituelle et transfrontalière, unifiée par sa soumission et servilité aux noms des saints et divinités. Et pour atteindre son but suprême, il n’hésite pas à rendre sien tout ce qui est susceptible de le rendre sympathique et fréquentable, y compris la laïcité, une vision naturellement antinomique avec la proposition islamiste de gouvernance théocratique…
La possibilité démocratique est nulle avec l’islamisme. Il a beau s’accoutrer des habits les

l'une des oeuvres les plus imaginées de l'histoire

plus spécieux, il n’acceptera jamais deux principes fondamentaux de l’état démocratique : la liberté de religion et de culte ainsi que la liberté de conscience. Il se heurtera immanquablement à la règle obsolète de la charia dans la définition de l’autre : le Dhimi ou le sous-citoyen en des mots plus récents. Que ce soit en Tunisie avec La Nahda, en Égypte avec les frères musulmans et les salafistes, ou au Maroc avec les islamistes chapeautés par le roi, l’uniformisation de la pensée va déjà son train. Dorénavant, la démocratie ici n’est qu’un rouleau compresseur de la majorité. En Lybie, le CNT s’est vite empressé de légaliser la polygamie. En Tunisie, le rouleau va tout aussi inexorablement. Bientôt, les images que l’on avait naguère sur les femmes, à minuit, assises dans les estaminets, attenantes aux hommes, et qui sirotaient leur café dans la place publique, ne seront que de vieux et pittoresques souvenirs. Les islamistes ont beau dire qu’ils ne toucheront aucunement au statut envié des tunisiennes, ils y iront inévitablement, ils s’y pencheront dès qu’ils en auront l’occasion. La soumission de la femme est pour l’état théocratique ce que la liberté de conscience pour la laïcité.
Pourtant, les prosélytes et téléprédicateurs continuent toujours de bassiner les ouailles. J’ai souvent entendu que Oumrou Khaled est un moderniste, qu’Al Karadaoui est un réformateur, que Sid Qutb est un penseur… La preuve faite que l’islamisme gagne du terrain. Le premier a engrangé grâce à ses prêches un ou deux milliards de dollars tout en appelant à l’aide de la Palestine, le deuxième pense que la masturbation féminine tue, sur une chaine télé mondialement célèbre, a trente kilomètres de la plus grande base militaire américaine au moyen Orient. Voyez-vous les modernistes du monde musulman!
Comment ces énergumènes ont toujours le vent aux voiles? En vantant la glorieuse civilisation entre autres. En vantant une grandiose littérature, des philosophes qui avaient repensé notre façon de voir, des penseurs qui avaient fécondé la pensée de l’homme pour qu’il en résulte une modernité axée sur la réciprocité et le partage.
Mais, comment s’arroge-t-on ainsi et sans ciller aucunement une civilisation qui n’aurait rien produit, rien pensé, rien inventé, si ses acteurs avaient été des idéologues zélateurs, ennemis de la pluralité et de la pensée, à l’instar de ceux que l’on voit aujourd’hui sur les manchettes et médias populaires? N’est-ce pas contradictoire de louer Les mille et une nuits comme l’une des plus grandes œuvres jamais imaginées par un homme alors que c’est une œuvre interdite partout par les islamistes? Une œuvre à cause de laquelle des fatwas sont émises un peu partout dans le monde pour le caractère rebelle, créateur et surtout résolument érotique de son écriture, comme en Egypte où les autorités religieuses d’Al Azhar avaient ordonné de retirer le livre des librairies…
Abu-l-Alla Al-Maari, l’immense poète arabe, déjà végétarien en son temps par respect pour la nature, penseur pour qui le doute et le pessimisme étaient centraux dans sa réflexion, par ailleurs inspirateur, dit-on, de La comédie divine de Dante; Al-Moutanabbi, Omar Khayyâm, Abu Nawas, Al Jahiz, Ibn Tofayl, Al Farabi, Al Khansaa, Abou-Tammam, Al-Buhturi, etc., tous ces poètes tarabustés par des thèmes qui ne confluent nullement avec l’idéologie nihiliste, seraient-ils islamistes, s’ils étaient aujourd’hui des notre? Poètes de la femme, déifiant sa parole et ses attributs, brisant les remparts interdits de son corps; penseurs existentiels, tantôt soufis, militants d’un islam spirituel du partage avec l’autre, tantôt remettant en cause jusqu’au caractère révélé du Coran, d’autres fois célébrant des prohibitions à cause desquelles on pouvait être pendus… comme le vin, la sexualité, l’homosexualité…
Comment des islamistes peuvent-ils louer une ère andalouse, la plus belle période qui a vu les peuples sémites, les arabes et les juifs, coexister dans l’harmonie, le partage et la complémentarité? Comment peut-on pareillement évoquer les moutazilites comme preuve irréfutable d’une ère féconde de la pensée plurielle alors que ces mêmes islamistes ont assassiné plus de 3000 intellectuels de par le monde dans les années 1990?
À la moindre occasion, on évoque l’ère abbasside, l’ère des mille une nuits, de la musique et des orgies, du vin à flot et des femmes qui dansent lascivement, de l’astronomie et de la philosophie, une ère quasi-fantasmatique où l’on pouvait parler sans s’entretuer, proposer des débats contradictoires dans les fameux Halakat Al Kalam (cercles de la parole) et s’en inter-enrichir…
La vérité est que l’islamisme n’a jamais produit ni savoir ni pensée. Les dignes héritiers de la civilisation « Arabo-musulmane» sont tous les hommes et femmes qui ne pensent pas leur monde dans la condition sin qua non de biffer l’autre, de l’effacer pour annihiler la possibilité de sa différence, fût-elle enrichissante ou salvatrice pour le vivre ensemble, fût-elle inhérente à l’homme. Ibn Rochd, Ibn Sina, Abu-A-l-Alla, Khayyâm, etc., tous ces poètes, ces penseurs, ces érudits qui ont apporté leur brique à l’édifice de la civilisation humaine et universelle, seraient aujourd’hui d’infatigables défenseurs de la différence humaine en général, de la démocratie et de la laïcité en particulier en termes de gouvernance.

 

H. Lounes
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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 21:59

 

Cet interdit sonne comme un aveu de culpabilité du pouvoir intégriste d'Alger, ce pouvoir dictatorial détenu par l'armée des frontières depuis 1962. Il est évident que ceux qui avaient pris le pouvoir en 1962, ceux qui avaient fomenté le coup d'état contre le GPRA, et qui avaient imposé une dictature arabo-islamiste en Algérie depuis 50 ans, n'ont pas intérêt à ce que la vérité soit faite sur l'assassinat crapuleux du signataire des Accords d'Évian (i.e. Krim Belkacem). Tout comme l'assassinat des autres patriotes tels que Mohamed Boudiaf, Ali Mecili, Mohamed Khider, Abane Ramdane, Amirouche, Si Houes, Ali Mellah, etc...Ne furent épargnés que les soumis à l'arabo-islamisme ou ceux qui s'étaient exilés ! Le fanatisme islamistes qui a ruiné le pays n'est que le corollaire à cette ''chasse aux sorcières'' , de cette purge des Algéro-Algériens.

 

 

 

 

 

Source: L'Expression

 

MED BEJAOUI L'A CONFIRMÉ DEVANT LA PRESSE

«Le film sur Krim Belkacem rejeté par le ministère des Moudjahidine»
Par : Decrease font Enlarge font
Krim BelkacemKrim Belkacem

«Oui, je souhaite l'abrogation de cette instruction relative au soutien aux films historiques. Je m'oppose à toute censure de contenu.»

«Ça coince car le gouvernement a autre chose à faire vraisemblablement. Il a d´autres préoccupations, je suppose. Le cinéma, la culture et l´audiovisuel ne sont pas sa priorité. Cela n´a jamais été sa priorité. Aujourd´hui, quand on évoque un personnage historique, on reçoit des menaces de mort», nous confiait en juin 2011, le réalisateur Ahmed Rachedi dont le projet de réalisation de long métrage sur la figure emblématique de la révolution de Krim Belkacem a été rejeté. Nous avons eu la confirmation mardi par le consultant auprès du ministère de la Culture Ahmed Bejaoui lui-même, lors d'une rencontre avec la presse. «Le film sur Krim Belkacem a obtenu l'aval du ministère de la Culture, mais il été refusé par celui des Moudjahidine tandis que celui de Ben M'hidi dont le feu vert a également été donné par le ministère de la Culture, attend toujours la réponse de celui des Moudjahidine.» Un refus par-ci et de l 'ignorance ou mépris par-là, quelle mouche a piqué ce «sacro-saint» ministère pour qu'il s'érige le droit de se mettre en travers des cinéastes et le 7e Art en général? Cela nous rappelle étrangement, tout d'un coup, l'affaire de l'acteur égyptien Adel Imam, condamné le 2 février dernier à trois mois de prison par un tribunal du Caire pour «diffamation envers l'islam». Une liberté d'expression ici et là-bas qui se trouve mise à mal par des censeurs d'un autre âge. Rappelons que c'est le ministère des Moudjahidine qui est seul habilité à valider ou rejeter les scenari de films traitant de la guerre de Libération. Les premières recommandations transmises à Ahmed Rachedi, à l'époque, portaient l'une sur le changement du titre du film, «Darguez», («C'est un homme», en tamazight) et la seconde concernait l'espace, jugé «trop important», donné dans le scénario à Abane Ramdane, autre figure marquante de la guerre de Libération et concepteur du Congrès de la Soummam. «Il n'y a rien dans le contenu du film qui puisse conduire à son rejet», s'est défendu Ahmed Rachedi qui avait déjà exprimé son refus d'introduire les changements exigés, s'attachant à l'intégrité du scénario initial.

150 films pour célébrer notre cinquantenaire
Si la ministre de la Culture a constitué une commission ad hoc pour s'occuper principalement des films réalisés dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, et ce, par souci d'indépendance, vis-à-vis des autres films, cela ne suffit pas. Ahmed Bejaoui, qui recensera approbativement 150 projets déposés dans ce sens dont 60 courts métrages, émettra en outre le souhait d'abroger cette instruction relative au soutien aux films historiques dont l'autorisation émanerait donc du ministère des Moudjahidine. «Oui, je le souhaiterais, car c'est la qualité qui prime.
De toute façon, il y a des historiens dans la commission de lecture. Je m'oppose à toute censure de contenu. Le cinéma est un art qui véhicule une vision du monde contrairement à la télé qui ne s'éloigne pas de la pensée unique. Il y a différents publics au cinéma. Je ne pense pas qu'un cinéaste puisse déstabiliser un pays par son film. Allouache par exemple, a le droit de s'exprimer et donner sa vision du monde.» Evoquant le fameux projet du président de la République de réaliser un film historique sur l'emblématique figure de l'Emir Abdelkader, M.Bejaoui a rappelé qu'un tel film nécessite de gros moyens et trouver un réalisateur américain pour le faire est pour le moins compliqué, car il n y a pas d'assurance que ce dernier soit respectueux de la vision algérienne et trouver une société de production algérienne forte pour le faire s'avère ardue. Il rappellera qu'il existe depuis septembre 2010 le Centre national du développement cinématographique qui devrait s'occuper justement des films historiques, et de la question des salles notamment, mais à ce jour personne n'a été nommé à sa tête. Avec ses étudiants en magister de cinéma, le président du Fdatic a confié avoir lui-même déposé un projet dans le cadre de la commémoration du cinquantième anniversaire de l'Algérie qui se traduira par cinq films portant notamment sur le regard des jeunes sur la Révolution, en relation avec la mémoire et la communication. Déplorant la «médiocrité et la faiblesse» des scenarii qui lui proviennent en l'absence de politique cinématographique claire, Ahmed Bejaoui estimera le fait que le cinéma soit entre les mains du seul ministère de la Culture n'est pas une bonne chose tout en relativisant son propos: «J'ai toujours dit que tant qu'il n'y a pas de salles on ne peut rien faire. Il y a même des projets de multiplexes qui sont bloqués. Je suis le premier étonné.
Y a-t-il une volonté ou pas de développer le cinéma? Je ne sais pas...» Ahmed Bejaoui, qui rappellera ne pas être seul au sein de la commission de lecture pour la prise de décision, reconnaît qu'en dehors du ministère de la Culture on ne peut pas agir, mais «renoncer c'est pire que de ne rien faire», a-t-il estimé. «Il y a souvent des batailles et je suis mis en minorité» dira-t-il...

Où sont les salles?
Brossant un tableau assez mitigé de la situation du 7e art en Algérie marqué surtout par la rareté des films et le manque des salles, Ahmed Bejaoui fera remarquer que «le cinéma est amputé aujourd'hui d'une partie importante de son anatomie, à savoir le public».
Et de renchérir: «Je ne suis pas nostalgique. Il y a de vrais talents de créativité chez la nouvelle génération de cinéastes, y compris féminine qu'il faut encourager à continuer. Il y a des financements, de l'attention portée sur le cinéma, mais cela ne suffit pas», argue-t-il. «Avant, les salles généraient des recettes qui contribuaient au financement des films.
Les recettes des salles de cinéma permettaient de financer 80% des productions cinématographiques, à titre d'exemple l'Opium et le bâton avait enregistré plus de deux millions d'entrées.
Dire que c'est l'Etat qui payait dans les années 1980 pour la réalisation des films est une totale ineptie. Nous avons donné jadis les salles aux communes, car les salles étaient considérées comme de vraies poules aux oeufs d'or et cela aidait les communes.
Le cinéma est aujourd'hui financé par l'Etat, car il y a eu effondrement de l'ancien système qui consistait à prélever 7% des tickets en faveur du fonds d'aide. La ministre de la Culture essaie de récupérer les salles mais il y a opposition. Le cadastre est du côté des collectivités locales».
Evoquant le projet d'un festival du film maghrébin qui devrait se tenir dans les mois à venir, Ahmed Bejaoui saluera l'initiative qui se veut intéressante, car le cinéma, estimera-t-il, est «un bon moyen de rapprochement des peuples au-delà des convergences et il y en a entre les pays du Maghreb. C'est une excellente idée pour faire le point et trouver des solutions pour permettre une meilleure diffusion et circulation de nos films au Maghreb et assurer une coopération Sud/Sud.»

Impossible de lâcher le cinéma
L'invité de l'ONCI souhaite aussi que le projet de film sur les derniers jours de Karl Marx voie le jour en Algérie, lequel devrait être réalisé par l'auteur de La fin de la pauvreté, Philippe Diaz.
Ahmed Bejaoui, qui tiendra à signaler que c'est avant tout en tant que cinéphile averti qu'il se présente à nous, s'est étalé en préambule sur ses études en littérature anglaise qui lui donneront plus tard la passion et lui permettront de mieux décoder et décortiquer le cinéma américain. Il est revenu donc à la source de ce qu'il est aujourd'hui, soit cet homme que tout le monde surnomme «M.Cinéma» en raison de sa fameuse émission phare qui passait à la télévision algérienne dans les années 1980.
Mais aussi à cause du ciné-club qu'il tiendra au niveau de la Cinémathèque algérienne et bien avant au lycée et ses multiples écrits qu'il générait sur le 7eme art, que ce soit à El Moudjahid ou Alger républicain à l'époque. Mais en fin pédagogue, avouera-t-il et nonobstant les milliers de téléspectateurs qu'il réussissait à attirer et fidéliser, Ahmed Bejaoui sentira la nécessité et le besoin de transmettre son savoir aux étudiants en enseignant le cinéma à l'université.
«Quand un film passait à l'époque 15 fois à la cinémathèque et bien j'allais le voir 15 fois aussi et je me préparais à aller affronter le public, je me blindais comme ça. C'est grâce à l'accumulation, que je suis arrivé à la télé, laquelle, à l'époque était plus ouverte et tolérante qu'aujourd'hui. J'avais déjà 15 ans d'expérience derrière moi, et ce désir de partager avec les gens l'émotion du cinéma. J'ai tenu aussi à me confronter au réel, j'ai fait du montage, réalisé des documentaires et puis j'ai choisi d'être producteur. J'avais trouvé ma vocation.» Et de citer les noms de Meddour, Beloufa, Assia Djebar, Beljadj, Hadjadj, Moussa Haddad, Hadj Harim et bien d'autres qu'il a produits en étant toujours au plus près de leurs attentes, préoccupation et écoute. «C'est comme cela que je me suis fabriqué, et pu acquérir cette liberté si chère aujourd'hui.»
C'est ainsi qu'il deviendra aujourd'hui consultant au ministère de la Culture et «non pas fonctionnaire» comme il le dit, tout en étant depuis trois ans à la tête du Fdatic (Fonds d'aide au cinéma). «Je ne peux pas lâcher le cinéma car il m'a donné beaucoup». El Harik de Mustapha Badie d'après la trilogie de Mohamed Dib reste enfin pour lui la meilleure adaptation à l'écran d'une oeuvre littéraire algérienne.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 23:11

El Watan,

 

 

Abandonnée par l'état, meurtrie par le terrorisme
Bouzina nécessite un «plan Marshall»
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le 15.06.11 | 01h00

Parmi les priorités aussi, la réfection et l’ouverture d’axes routiers devant désenclaver Larbaâ.

Il a fallu 50 ans pour que la commune de Larbaâ reçoive la visite officielle d’un wali de la République. Une trop longue «omission» qui a relégué la région aux oubliettes avant que le terrorisme islamiste n’achève de détruire la commune, aujourd’hui abandonnée. La tournée effectuée jeudi par El Hocine Maâzouz, wali de Batna, sur le territoire de la daïra de Bouzina, dont dépend Larbaâ, a permis à ce dernier de se faire une idée sur l’état d’arriération et de paupérisation dans lequel vivent les populations de cette région des Aurès. Celle-ci, située au cœur des montagnes, difficilement accessible et éloignée du chef lieu de wilaya, a toujours été défavorisée.

Les ressources économiques se réduisent à une agriculture de subsistance qui pourtant tente depuis quelques années d’évoluer, notamment grâce aux vergers de pommiers, et mérite davantage de soutien de la part des services agricoles. Le taux d’analphabétisme est un autre indicateur dans cette région où les enfants doivent parcourir plusieurs kilomètres par jour pour rallier leurs établissements scolaires. La réunion de travail tenue dimanche après-midi au cabinet du wali, à ce sujet, a permis aux élus et membres de la société civile des communes de la daïra de Bouzina, ainsi qu’aux membres de l’exécutif de wilaya, de dégager un plan d’urgence pour le développement de la région. La reconstruction de Larbaâ, selon le wali, doit obéir à la volonté et au rythme du retour des populations réfugiées dans des communes voisines, fuyant l’insécurité totale à cause du terrorisme. Si cette volonté est aujourd’hui palpable, le retour se fera graduellement d’où une démarche mesurée qui sera entamée par la réalisation d’une infrastructure de première nécessité, notamment une salle de soins, un ensemble scolaire et un nouveau siège pour l’APC.

Il est prévu aussi la construction de 40 logements sociaux au profit des cadres ainsi qu’un quota de 100 logements ruraux. Parmi les priorités aussi, la réfection et l’ouverture d’axes routiers devant désenclaver Larbaâ, surtout grâce à la route la reliant à la RN3, via Aïn Touta, actuellement en chantier. D’autres doléances qui s’inscrivent toutes dans le cadre du développement, ont été exprimées par les parties concernées; doléances auxquelles le wali n’a pas dit non, invitant cependant les élus et les représentants d’associations à faire preuve de patience en attendant les résultats des premières mesures.          
 

Nouri Nesrouche
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  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
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