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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 23:08
Jijel.info
Posté par MedSouilah le 21/12/2009 19:20:00 (47 lectures)

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La décision du gouvernement de recenser les cerveaux algériens pour récupérer « l’élite perdue » et bénéficier de ses compétences ne semble pas très interessante pour une grande partie des Algériens.


Parmi ces derniers, il y a ceux qui considèrent cette décision comme inutile tant que l’Etat n’est pas prêt à fournir tous les moyens nécessaires au profit de ces cadres. Pour d’autres, le gouvernement aurait du prendre en charge les intellectuels qui sont encore au pays au lieu de chercher à récupérer ceux qui sont perdus à jamais et qui ont definitivement opté pour la desertion forcée d'un climat hostile à toute évolution.


Par Halima Nine


Ce recensement se fait pour la troisième fois, selon un Algérien qui se nomme Dr. Fodil, installé en Allemagne, mais rien n’a été pour autant concretisé.. « Mr. Le Premier Ministre, mais vous nous connaissez déjà, vous l´avez déjà fait au moins 3 fois ce fameux recensement des cadres supérieurs algériens en Europe...mais…il n´y avait jamais de suite comme toujours… », estime-t-il.
A défaut d’une volonté affichée de garder son élite scientifique, l’état algérien est vu comme étant à l’origine de la fuite des cerveaux en raison de son indifférence envers les intellectuels algériens qui sont oubliés dans leur souffrance. « Depuis l'indépendance, des scientifiques de haut niveau partent chaque jour vers l'étranger jusqu'au moment ou l'on écrit ces lignes. Pourquoi? », s’interroge Mohamed, qui vit au pays et qui accuse les politiciens « incompétents et parfois emprisonnés » d’avoir marginalisé les cadres de l’Algérie. Il évoque également le problème du salaire auquel est confrontée cette catégorie de la société. A titre d’exemple, Mohamed estime qu’un haut cadre exerçant son métier a un salaire égal au cinquième perçu par un député ou un politicien qui n’a aucune qualification.
A la fin de son commentaire publié sur Echoroukonline, il recommande au gouvernement de commencer par les compétences qui sont en Algérie car «les compétences qui sont à l'étranger sont bien où elles sont ».
La question que posent les cerveaux algériens à l’étranger, qui pourraient rentrer au pays, s’articule sur les opportunités qu’ils trouveraient au pays et le champ du travail censé être réservé pour eux. Un commentateur ouvre le feu sur ceux qui ont poussé les cerveaux à quitter le pays. « Vous leur offrez quoi à ses cerveaux que vous avez vous même mis à la porte de l'occident? Si vous voulez que ses cerveaux reviennent un jour chez eux, il faut que vous déguerpissiez en premier lieu et vous verrez comment ils sauteront dans le premier avion pour rentrer en Algérie ».
Avec les privilèges dont jouissent nos intellectuels dans les pays qui ont su profiter des compétences algériennes, nos cerveaux ne voient pas pourquoi ils sont appelés à revenir au pays. C’est ainsi que pense Aziz qui a passé plusieurs d’années à Dubaï et qui n’admet pas l’idée de rentrer chez-soi. « Vous savez après tant d'années passées avec tous les privilèges, je ne sais pas si les mêmes opportunités nous seraient réservées chez nous ». Bien que le fait de contribuer au développement d’un autre pays que le sien lui fasse mal, il préfère ne pas revenir car « c'est la faute des responsables mis en place dans nos entreprises et qui sont des Algériens ».
La transparence, la perception politique de la récupération des cadres et la mise en place d’un fond considérable constituent la pierre angulaire pour une récupération pratique et bénéfique des cerveaux algériens ainsi que pour un transfert efficace des compétences.
Encore, les Algériens, selon un lecteur d’Echoroukonline, ne demandent rien d'autre que le respect et la considération. « Ceux qui aiment leur pays donneront sans compter tant qu'on crée le climat favorable et ceux qui veulent s'enrichir, il y'en déjà des masses en Algérie », estime-t-il.

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 23:00
source: Le Matin

L'inévitable décolonisation horizontale

Depuis le «Match» du 18 novembre dernier entre l'Algérie et Le Caire capitale de l'arabité alimentaire, et depuis la vague d'insultes des médias égyptiens, beaucoup d'Algériens (sur la voix de la guérison) se sentent singulièrement légers et presque convalescents : nous avons compris, brusquement, pour beaucoup, que nous n'étions pas «Arabes».

Pas «Arabes» au sens généalogique du terme et encore moins au sens culturel exclusif, malgré des décennies de conditionnement, de déni et de violence. Nous ne l'étions même pas au sens panarabique, ni au sens de l'histoire de chacun depuis longtemps déjà. Nous l'étions par la langue officielle, l'école, la désignation occidentale et coloniale (les arabes sur la rime de «travail d'arabe» ou sur le mode de l'Arabe de Camus). Nous l'étions parce que nous y croyons avec violence sur soi. Puis, brusquement, nous avons compris que... nous ne l'étions pas ! Que l'arabité n'est pas une nationalité : au mieux, c'est un héritage, au pire, elle peut être une maladie nombriliste comme en Egypte ou un prétexte politique pour une colonisation par les pairs. C'est une attitude face au monde et pas une nationalité fixe. Les médias égyptiens et leurs insultes nous y ont donc obligés : nous sommes «Autre». D'abord parce qu'être Arabe à leur ressemblance nous incommode violement aujourd'hui, ensuite, parce que nous avons ressenti le besoin d'être nous-mêmes puisque nous ne pouvions pas être quelqu'un d'autre que nous-mêmes. Ensuite, parce que c'était vrai : nous n'avons pas besoins d'être Arabes pour être musulmans, ni d'être musulmans pour être Algériens.

Mais ,bien des jours après avoir coupé cette corde de soumission, que l'on prenait affectueusement pour un cordon ombilical à cause du panarabisme et de la langue «sacrée», mais très morte, nous flottons, heureux mais désemparés. Tous autant que nous sommes. Avec, pour chacun, une forme et formule pour une unique question : si nous ne sommes pas Arabes, qui sommes-nous alors ? Pas Arabes, c'est sûr : se dire Arabe, aujourd'hui, ce n'est d'abord pas une nationalité, ensuite, ce n'est pas vrai, ensuite c'est presque mendier quelque chose à la porte de gens qui se croient plus Arabes les uns par rapport aux autres et qui ne veulent pas de nous, nous «casent» dans le «Maghreb», sorte de banlieue confessionnelle et de quartier périphérie du centre «Moyen-oriental».

Et, c'est pourquoi, chaque fois que je rencontre, depuis des jours, un fanatique de cette arabité présumée, cela me rappelle le colonisé aliéné de Frantz Fanon, le portrait du «malade» en mal d'émancipation, l'indigène au rêve musculaire de fuite en avant. «L'indigène est un être parqué, l'apartheid n'est qu'une modalité de la compartimentation du monde colonial. La première chose que l'indigène apprend, c'est à rester à sa place, à ne pas dépasser les limites. C'est pourquoi les rêves de l'indigène sont des rêves musculaires, des rêves d'action, des rêves agressifs. Je rêve que je saute, que je nage, que je cours, que je grimpe. Je rêve que j'éclate de rire, que je franchis le fleuve d'une enjambée, que je suis poursuivi par des meutes de voitures qui ne me rattrapent jamais. Pendant la colonisation, le colonisé n'arrête pas de se libérer entre neuf heures du soir et six heures du matin.» a écrit ce visionnaire. Etrange portrait de notre victoire sportif sur le «centre idéologique égyptien». Etrange similitude entre le rêve «musculaire» de la nouvelle Algérie et la mollesse de ses élites rêvassant encore sur l'assimilation identitaire. A relire l'oeuvre de Fanon en remplaçant (avec abus certes) négritude par algérianitude. Sauf qu'il s'agit d'une colonisation horizontale cette fois-ci. Latérale. La verticale a été celle des Français et l'oblique celle des Ottomans. L'aliéné qui vit le drame de sa peau noire avec masque blanc. A reformuler : peaux algériennes, masques «arabes».

Mais si je ne suis pas Arabe, qui suis-je alors ? Berbère ? Berbériste ? Autonomisme ? Culturaliste ? Non. Là aussi, je me sens comme une brebis capturée par un chant de sirène non comestible : je ne suis pas Arabe et je n'aime pas ceux qui se disent Amazighs à ma place et mieux que moi parce qu'ils parlent amazighs alors que moi, la colonisation horizontale m'a transformé en arabophone. Si je n'ai pas aimé être un Arabe de seconde classe, je n'aime pas aussi me sentir un Amazigh de seconde classe. Encore une fois, à cause de la langue, d'une langue mal partagée. La colonisation horizontale arabe a produit des colonisés de l'arabité, revendiquée par l'assimilé comme une constante nationale, mais a produit aussi un autre mal dérivé : des maquis de l'identité, poussés vers la montagne et le radicalisme, promptes à l'exclusion et fascinés par des retours impossibles vers des origines privatisées, folklorisées.

Pourquoi est-ce toujours au passé (numide ou «arabe») de définir mon Présent ? Pourquoi je ne peux pas me dire «Algérien» alors que j'habite l'Algérie et que je parle algérien ? Pourquoi lorsqu'on parle de l'amazighité des Algériens on tourne le regard automatiquement vers la Kabylie et pas vers le sud ou l'ouest ou le reste du pays et des Algériens ? Pourquoi je devrais avoir honte de ne pas être Kabyle et me sentir mal quand je me dis ne pas être Arabe ? Parce que la réponse était sous mes yeux et je ne l'ai pas compris : je suis Algérien et ma langue officielle est l'algérien. C'est la langue de la majorité qui n'exclut personne, contrairement aux autres langues concurrentes. Et mon algériannité est comme une parcelle de terre nouvelle : dedans, il n'y a encore ni palmiers, ni oliviers, ni contes, ni traces, ni cimetières d'ancêtres, ni signes exhumés. Mais c'est à moi. Ce n'est pas encore une langue et ses mots sont rares, difformes, venus de partout et pas encore sculptés, mais c'est moi et c'est à moi et dans ma bouche et mon corps, dans la langue de ma mère et de mes enfants. Je n'en ai pas honte et j'en suis fière. Un jour, elle s'écrira. Deux histoires pour conclure : un coopérant européen me raconta sa rencontre avec le recteur d'une université de l'ouest à qui il demanda où il pouvait apprendre l'algérien «comme on le fait en Tunisie ou au Maroc» ? Le recteur lui répondit offusqué : «mais l'algérien n'est pas une langue !!!». Ne remarquant pas que c'est une nationalité dont il a honte tout en s'en revendiquant dans son hyper-nationalisme alambiqué, adepte du «Vive l'Algérie et à bas l'Algérien» !

La seconde histoire ? Elle est heureusement plus belle et plus triste. C'est le fils de l'auteur de ces lignes qui posa la question à son père il y a deux semaines : «comment s'appelle la langue que nous parlons ?» «Quelle langue ?» j'ai intérrogé curieux. «Celle de l'école ?». «Non, m'expliqua l'enfant, notre langue de tout les jours, toi et moi, pas celle des livres et de l'école. La langue qu'on parle ?». C'est l'algérien, ta langue, j'ai répondu. Etrange crime contre soi : on désigne comme langue officielle une langue morte que nous parlons avec effort, et nous appelons une langue vulgaire, la langue de nos mères et de nos femmes, celle qu'elles utilisent pour nous consoler et que nous utilisons pour aimer, haïr, raconter, se rencontrer et qui nous rappelle nos racines et pas les turbans des autres. La décolonisation horizontale ? Elle est en marche. Elle se fera dans la douleur et la violence. Ceux qui se croient «Arabes» là où les autres pays arabes parlent leur langue, traduisent les livres dans leurs vulgates, «doublent» les dessins animés de leurs enfants dans la langue de leur pays, ces «Arabes» assimilés finiront par se réveiller : l'arabe n'est ni la nationalité de l'Islam ni une nationalité. C'est ce qu'on nous a mis dans la bouche après l'Indépendance, après des siècles de colonisation qui nous ont presque tout volé, tout détruit et qui nous ont laissés désemparés, cherchant qui mimer. Etrange trébuchement de l'identité : en voulant savoir qui nous sommes, nous sommes remontés à plus loin que la colonisation française pour retomber dans les travers d'une colonisation plus ancienne et que nous avons confondu avec notre portrait que nous renvoie notre terre.

Kamel Daoud   Le quoitidien d’Oran

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 22:55
source: Le Matin

Même convertis à une contestation Nintendo, les serviteurs du régime peinent à contrôler leurs réflexes de supplétifs. Dans leur pitoyable frénésie à sortir de l’anonymat, ils sombrent dans une pathétique confusion mentale, dans laquelle la mauvaise foi le dispute à l’approximation.

Par des éructations venues d’un autre âge, un certain Abdelkader Dehbi, agent des services de renseignements (Malg) puis de la Sécurité militaire, a réussi à faire diversion et à détourner un débat de fond vers les bas fonds de l’insulte raciste, de l’anathème et de la vulgarité dont il semble si coutumier. La technique est bien connue. Traînant une érudition de précieuse ridicule sous couverture d’intellectuel opposant, le chargé de mission crie à la haine en déversant la sienne, et s’autoproclame dépositaire de l’Etat civil national pour délivrer aux uns des brevets de conformité identitaire, et parquer tous les autres dans les ghettos de l’indignité.

Aux vociférations de M. Dehbi, qui feint de cracher dans l’écuelle du pouvoir après avoir avalé la soupe de l’allégeance clanique avec d’indécents borborygmes, j’étais tenté d’opposer la seule réponse qui sied à ce genre d’individus : le silence. Dans un pitoyable narcissisme paranoïaque, ne voilà-t-il pas qu’il relance la provocation en jouant les vertus outragées, et pousse la suffisance jusqu’à m’adresser, par le biais d’une dizaine de blogs et de sites web, un « droit de réponse contre un lynchage », comme si mon article, (« Assumer la rupture idéologique pour restaurer nos libertés ») paru dans El Watan du 12 décembre, et repris par le Matin, lui était personnellement destiné.

Je me vois donc contraint de remettre les pendules à l’heure, pour ne pas donner aux manipulateurs de l’ombre dont il est la vitrine présentable, la satisfaction d’avoir torpillé encore une fois un débat de fond, occultant ainsi les véritables enjeux.

C’est une « constante » bien connue chez les faux dévots adeptes du rite Johnny Walker, qui ont vécu dans la luxure et la corruption ; à l’âge de la retraite, ils prennent Dieu comme bouclier et la religion comme tenue de camouflage pour opérer une ultime escroquerie. Au risque de choquer tous ces islamistes mous en service commandé qui prêchent la haine et l’exclusion sans s’exposer au moindre risque, j’avoue qu’il m’arrive d’avoir des échanges fructueux, d’une rare convivialité et dans le respect mutuel, avec des islamistes de conviction - notamment les Bouialistes historiques - autrement plus dignes que les imposteurs qui s’expriment aujourd’hui en leur nom. Parmi eux, le plus représentatif des salafistes, Ali Belhadj, avec qui j’ai partagé, dans les années 80, les geôles de Berrouaghia et de Lambèse, lorsque M. Dehbi et ses complices en cagoule officiaient dans les services de la « dictature socialiste ». Au-delà de ses excès, et sans me faire d’illusions sur le sort qu’il réserverait à nos libertés s’il accédait un jour au pouvoir, je considère Ali Belhadj comme un adversaire loyal qui, par son intégrité, donne des cauchemars aux chargés de mission du pouvoir. A commencer par tous ces rentiers du système déguisés en agitateurs du clavier, qui dénoncent le « coup d’Etat de janvier 1992 » et invoquent « le choix du peuple » au nom de la même idéologie, pour surfer sur le sang des 200.000 victimes d’un drame qu’ils ont contribué à provoquer.

Si les chantres de cet islamisme de bazar qui prônent un arabisme agressif étaient conséquents avec eux-mêmes, ils liraient la presse arabophone, au lieu de s’encanailler avec El Watan et Liberté, ces supports de « l’anti-arabisme militant ». Ils sauraient alors que dans la crise déclenchée par l’Egypte contre l’Algérie, Ali Belhadj a choisi son camp sans ambiguïté. Dans un sursaut patriotique qui mérite d’être souligné, il a interpellé cheikh Mohamed-Sid Tantaoui, l’imam égyptien d’Al Azhar, pour lui reprocher son silence complice sur les insultes égyptiennes contre l’Algérie, son peuple, ses martyrs, son drapeau. Ali Belhadj a conclu son long réquisitoire par un verdict sans équivoque : «vous avez gardé le silence. Qui occulte la vérité est un  diable muet » ! (El Khabar du 08/12/2009). Mais peut-on demander à un vieux cheval de retour perclus de rhumatismes, de courir comme un jeune pur-sang arabe ?

Malgré  une technique de laboratoire qui a réussi à induire en erreur nombre d’internautes, vous avez fini, M. Dehbi, par tomber le masque et trahir vos accointances claniques en détournant avec autant de légèreté mon propos sur un sujet aussi sensible. Vous écrivez : « le brûlot de M. Arezki Aït Larbi, flétrissant l'Islam, qualifié de "matrice idéologique du terrorisme" et les Arabes, brocardés en "diplomatie du loukoum" ».

Avec un peu moins de mauvaise foi, vous auriez, par un simple copier/coller, rapporté la phrase exacte et complète dont vous avez exhibé une partie comme pièce à conviction de votre pitoyable fatwa : « Malgré des salves conjoncturelles contre la « matrice idéologique du terrorisme » dans le discours d’officiels autorisés, l’intégrisme continue de rythmer le fonctionnement des institutions ». Le passage que je cite en italique, et vous le savez bien, est de Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, qui ciblait, non pas l’Islam qu’il n’a jamais renié, mais l’intégrisme, dont vous essayez d’incarner la branche molle, opportuniste et corrompue. Yazid Zerhouni étant l’un des anciens patrons de la Sécurité militaire, je comprends que vous ne puissiez vous attaquer à un (ex ?) supérieur.

Quant à la « diplomatie du loukoum » qui brocarderait les arabes, elle concerne l’attitude timorée du pouvoir, dont vous continuez à défendre les options les moins honorables, notamment à l’égard de l’Egypte. Un autre copier/coller du passage torturé de mon article suffira à révéler vos procédés peu glorieux : « Traînant le complexe traditionnel de l’enseigne « arabe » franchisée, les autorités algériennes hésitent encore à opposer une riposte ferme à la maison-mère qui nous a pourtant retiré son label dévalué. A force de prêcher une normalisation «fraternelle » à sens unique, cette diplomatie de la guimauve et du loukoum risque de sombrer dans le renoncement, la servilité et la soumission. »

Comme tous les agents formés à l’intrigue et aux techniques de manipulation, vous êtes, M. Dehbi, obsédé par le mythe des origines et la génétique des races visant à détecter, par des prises de sang et des tests ADN, qui descend de qui, qui est berbère, arabe, ou papou ancien. En un mot, qui sera autorisé à vivre dans l’espace idyllique de vos fantasmes, et qui doit disparaître dans ses catacombes. Dans l’histoire, cette approche sinistre que vous brandissez comme un étendard dans une version sous développée, porte un nom qui donne froid dans le dos.

Comme de nombreux Algériens, je préfère, pour ma part, m’inscrire dans le présent et regarder vers l’avenir. Si je respecte le passé, les origines, les ancêtres et les culture de mes compatriotes dans toute leur diversité, je respecte encore plus les miens pour tenter de les imposer aux autres par la contrainte et l’intimidation.

Vous êtes Arabe ? Descendant du Prophète comme vous le prétendez dans un autre de vos écrits, ou sorti de la cuisse de Jupiter selon votre posture de donneur de leçons, nul ne vous conteste le droit légitime de le proclamer haut et fort, et de vivre sereinement votre identité. Mais au nom de quel privilège de naissance, au nom de quel droit du sol voulez-vous interdire aux autres, les Berbères en général, et les Kabyles en particulier, de se revendiquer de la leur, qui est moins tout aussi légitime que la vôtre?

Natif de Meknès au Maroc, vous auriez, semble-t-il, pris le maquis dans les bureaux du Malg, durant la guerre de libération nationale, en qualité de « permanent salarié du FLN ». Ce palmarès héroïque vous autorise-t-il à rejeter dans le camp de la collaboration, ceux qui n’ont pas eu cette « chance », et stigmatiser les enfants du Djurdjura, de l’Akfadou, de la Soummam, des Aurès, et d’ailleurs comme une création coloniale ? Pour avoir résisté sur le terrain des opérations au napalm, aux tortures et aux ratissages de l’armée française, dans la faim, le froid et le dénuement, ils ont été vaccinés contre ce syndrome de planqués accourant au secours de la victoire, de Don Quichotte défiant le ridicule, d’imposteurs et autres faussaires de la mémoire qui cherchent, un demi siècle après l’indépendance, à rejouer une guerre sur Playstation avec la France, « pseudo patrie des droits de l’Homme ». Il en va de ce patriotisme sonore comme des frites d’une célèbre marque : ce sont ceux qui en ont fait le moins qui en parlent le plus !

Vous vous revendiquez de l’Islam ? C’est une religion respectable lorsqu’elle n’est pas l’otage des idéologies totalitaires. La foi, qui relève de la liberté de conscience de chaque individu, est cependant trop précieuse pour être laissée aux bons soins des Gardes verts et des nouveaux commissaires politiques. Au risque de vous occasionner une nouvelle crise d’urticaire, je voudrais vous rappeler un passage de mon article (El Watan du 27/05/2008) consacré à Habiba K, la chrétienne persécutée de Tiaret : «  (…) Dans la sphère privée, toutes les croyances sont respectables. Instrumentalisées à des fins politiques, toutes les religions sont potentiellement liberticides et peuvent engendrer de terribles drames et des fleuves de sang ». Pourriez-vous admettre enfin que des Algériens puissent, sans autorisation ni licence, se revendiquer de cet islam tranquille et apaisé de nos ancêtres ? Que d’autres Algériens pratiquent une autre religion ? Que d’autres encore n’en pratiquent aucune ?

Mais à l’impossible nul n’est tenu. Entre les chimères d’une nation fantaisiste, la « nation arabe », et la réalité de la patrie éternelle, l’Algérie, nous avons fait des choix diamétralement opposés. A une identité artificielle en mille-feuilles, superposition par décret d’ « amazighité, arabité, islamité », qui trahit une concession tactique pour préserver le triptyque totalitaire d’un « peuple, une langue, une religion », je suis partisan, pour ma part, d’une cohabitation horizontale, dans le respect mutuel d’identités multiples, plus conforme aux réalités d’une société plurielle, riche de sa diversité. Je vous invite à relire sans préjugés ce passage de mon article qui a déclenché votre rafale d’invectives: « Après des décennies d’égarement et de bricolage, l’heure est aux bilans sans complaisance. A défaut d’intégrer tous ses enfants, dans la richesse de leurs différences, l’Algérie risque de poursuivre sa course folle dans la déchéance, l’auto-flagellation, le mépris de soi et la haine des autres, avant d’imploser dans un irréversible syndrome balkanique. Il est encore temps de rectifier la trajectoire pour éviter la fatalité du pire. En faisant le pari de l’intelligence, du courage et de la raison, le pays pourra se relever dans le respect de toutes les composantes de son identité plurielle. Avec ses femmes enfin libérées et ses hommes moins misogynes. Ses arabes ayant fait le deuil de l’Andalousie perdue et recentrés sur l’Algérie, et ses berbères non « arabisés par l’islam » mais acceptés dans le présent et tournés vers l’avenir. Ses musulmans tolérants, ses chrétiens paisibles et ses laïques libertaires. Ses francophones moins complexés et ses arabisants moins sectaires. Ses gauchistes utopiques et ses libéraux solidaires. Tous réunis par cet ardent désir de vivre en citoyens libres, dans un pays enfin libéré de l’autoritarisme, de l’intolérance et de l’exclusion ».

Si je reste fermement convaincu que cette Algérie plurielle, qui évitera de nouveaux drames à nos enfants, sera un jour réconciliée dans le respect de toutes ses composantes, votre réaction épidermique et intempestive me rappelle que le chemin est encore long. Dites-nous loyalement que vous refusez (et c’est votre droit !) cette Algérie de Larbi Ben M’hidi, de Abane Ramdane et de Djamila Bouhired, lui préférant un pays dilué dans une vaste entité dont il reste à définir les frontières, les barbelés et les miradors, avec un peuple uniforme, une religion unique et une langue sacrée. En attendant qu’un émir ou un calife s’autoproclame commandeur des croyants. Peut-être parviendrez-vous alors à convaincre les récalcitrants qui résistent encore au bonheur que vous leurs promettez comme un bonimenteur sur la place du marché, d’en devenir de fervents adeptes.

Au lieu de ce débat qui aurait enrichi la (re)connaissance des uns par les autres, et l’échange vif mais serein des idées entre citoyens d’un même pays, vous avez dégainé l’injure et l’excommunication, pour déclencher une polémique gigogne qui justifierait votre feuille de route et flatterait votre nombrilisme. Eh bien, M. Dehbi, cette querelle que vous me cherchez avec autant d’ardeur, vous ne l’aurez pas. Car, si j’apprécie la confrontation avec des adversaires aussi redoutables soient-ils, mais respectables par l’honnêteté de leur argumentation, le rêve que je partage pour ce pays avec des millions d’Algériens m’interdit de vous suivre sur le chemin d’une déchéance aussi affirmée.

Si vous voulez débattre loyalement, déchirez, au préalable, votre ordre de mission, enlevez vos œillères idéologiques, oubliez vos misérables luttes de clans, répudiez votre haine, fermez votre ghetto ethnique et sortez de votre tribu pour aller vers vos compatriotes, quelles que soient leurs origines, leurs langues, leurs religions ou leurs convictions politiques. Si, toutefois, vous considérez encore l’Algérie comme votre patrie, malgré les fantasmes qui vous poussent vers cette quête morbide d’une patrie de rechange.

En attendant, crachez votre venin une dernière fois et laissez les Algériens, dans la diversité de leurs convictions, poursuivre le débat contradictoire dans la sérénité. Un débat expurgé des relents racistes et xénophobes, et recentré sur l’essentiel : la reconquête de nos libertés bafouées, et la cohabitation de tous dans le respect de chacun. Malgré les pesanteurs d’un passé décomposé dont vous peinez à être un des représentants attitrés, c’est le palpitant défi d’avenir qui attend les nouvelles générations.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 22:50
ddk

Ali Bouguerra, lwali n Tubiret
“2010 ad yili d aseggas n lɣella”

Iwakken aɣmis nneɣ ad yessiweḍ ad iẓer anda ddant temsal yerzan  liḥalat I tettidir Tubiret, yerra srid ɣer taɛwint anda ara d-yagem tidet. Timlilit d umḍebber n twilayt. Ddurt-a yezrin, nemlal d Mass Ali Bouguerra, I ɣ-d-yemmugren s lferḥ d ucmumeḥ. Yeqbel ad d-yerr ɣef yiseqsiyen nneɣ, yeldi-d ul-is I uɣmis n Yimaziɣen.

 Tubiret d yiwet n twilayt anda mlalen yidelsan. Amek i tqublem aya, d wacu i txedmem deg unnar i yidles ?

 lwali: Am wakken i teẓram, tubiret mačči yiwen n wudem i tesɛa deg yidles. D ayen i tt-yeǧǧan d tamerkanit deg waya. Si tama nneɣ, deg useggas n 2009, neldi yiwen n uxxam n yidles s wazal-is di temdint n Tubiret, nerra ɣef uqerruy-is yiwen n unemhal. Yid-s, nhegga-d yiwen n wahil d ameqran ɣef teɣzi n useggas, win ara yeɛnun idelsan yemgaraden dagi. Ad d-smektiɣ daɣ d akken deg waggur n maggu yezrin, tubiret teldi tibbura-s i tfaska tis-5 n udlis Amaziɣ i d-yessewjed Useqqamu Unnig n Timmuzɣa. S ttnefxa ara d-nesmekti belli tafaska tamezwarut tella-d ɣur-neɣ, yerna yal aseggas dagi ara tili rreḥba n udlis Amaziɣ. Ssarmeɣ lukan ula d tafaska n usaru Amaziɣ ad d-tili da, maca iban- d ad tili i lebda di Tizi Ouzou. Ɣas akka, ur nberru ara i yifassen, ad nexdem deg ubrid-a akken i nufa. Nessaweḍ deg uḥric-a ad nebnu 54 n temkerḍiwin, yes-sent i nezmer ad nesnerni deg yidles s tɣuri, am waken i d-tesfayda Tubiret s yiwet n tmekerḍit iteddun( Bibliobus) ara i tezzin ɣef 45 n tɣiwanin. Ma d ayen yeɛnan “le patrimoine”, aql-aɣ deg yiwen n umecwar n usekfel n ugerruj i tekseb temnaḍt nneɣ iɣef ara nḥareb i lebda.  Lǧehd nneɣ ur yeḥbis ara da, maca nerna tikli ɣer zdat s uheggi n yiwen n usenfar n lebni n yiwen n uxxam ara icudden ɣer temkerḍit taɣelnawt. Am wakken ara tili deg M’chedallah (une annexe) n uxxam n yidles n Tubiret. D ayen ara yefken tagnit i tdukliwin tidelsanin ad qedcent. Acku, yettɣiḍ lḥal mi ara d-nebder ḥala 5 n tdukliwin i yellan ! Mebla ma ttuɣ ad d-bedreɣ Rradyu n Tubiret i d-yernan afud ameqran i yidles, ad d-iniɣ s kra n wayen i nessutur deg uḥric-a nettaf tiririt s-ɣur taneɣlaft n yidles iwumi ara nerr tajmilt. Ad ken-id-xebbreɣ, aql-aɣ nessewjad (un cyber espace) ideg ara yilin 60 n yiselkimen, d ayen ara iɛawnen s kra n win yebɣan ad iẓer acu i iḍerrun s ssuma rxisen labeɛda inelmaden n tesdawit. D ayen ara yesjehden anadi deg yidles ladɣa tamaziɣt.

Iwakken  ad nessiweḍ s aya, tamaziɣt teḥwaǧ ad tt-nɣer deg yiɣerbazen. D acu kan nettwali ur tessaweḍ ara ad tesɛu azal n yiselmaden i ilaqen am waken llan di twilayin nniḍen. Acimi?

Deg yiwet n taluft i yettwasqerdcen deg tejmaɛt n twilayt (APW). Imḍebber n usegmi n twilayt yenna-d belli d asuter n yimukan ur d-nelli ara; Ur nekkis ara imukan yellan yakan. Si tama-w zemreɣ kan ad awen-d-iniɣ ma yella-d usuter n yimukan n lxedma i uselmed n tmaziɣt ad ten-neldi deg useggas n 2010.

Ata-n aṭas i d-yeffɣen si tesdawit s turegt n tmaziɣt, ur ufin anda ara yerren. Amek ara yili usteklef yes-sen?

D yiwet n taluft iyi-d-nnan yakan, maca d tin ara yafen tifrat. Ur zmireɣ ad ǧǧeɣ inelmaden ur qqaren ara. Melmi kan, rziɣ ɣer tesdawit n tubiret ɣer wid yeqqaren tamaziɣt. asmi i nufiɣ liḥala ideg ttidiren, imir it t-gezmeɣ dir ray ad ten-id-stixreɣ s-yin, rriɣ-ten-id s anda ara yilin rtaḥen. Iwakken kan ad awen d-iniɣ ulac amgired gar tmaziɣt d tutlayin nniḍen. Ad d-alseɣ i wayen d-nniɣ, anda iwulem ad d-nernu iselmaden ad ten-id-nernu. 

   Bɣiɣ ad d-zwireɣ s wazal n lecɣal i nessewjed. Ɣur-neɣ 1174 n yisenfaren deg useggas-a, ara d-isqamen s 80 n yimelyaren  idinaren. Ahil-a n 5 n yiseggasen, nessaweḍ ɣer 80/. Ɣer taggara n waggur yezrin, nxelles 37 Imelyaren idinaren deg-s 46/. Ɣer taggara n useggas-a, ad nessiweḍ ɣer 50/.

yettkemmil deg usebtar 14

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 22:36

L'Expression
BRAHIM TAZAGHART, (ÉDITIONS TIRA), À L’EXPRESSION
«Il y a un lectorat pour le livre amazigh»
21 Décembre 2009 - Page : 21
 

 

Brahim Tazaghart

 

Présent au Salon du livre du Djurdjura, Brahim Tazaghart, responsable des éditions Tira a voulu converser sur ses projets, de la situation du livre en tamazight et surtout de son avenir. Tazaghart parle du livre comme d’un objet précieux que l’éditeur comme le lecteur doivent porter avec soin. La traduction, selon lui, doit permettre à tamazight de s’enrichir de la production des autres.

L’Expression: Pourquoi avez-vous choisi le créneau de l’édition du livre?
Brahim Tazaghart: Parce que je suis convaincu que l’homme vient au monde pour ne pas passer inaperçu. Il faut laisser une trace. Sinon, l’humanité n’aura aucune valeur. En tant qu’Algérien, on se doit d’être interpellé par ce qui se passe. Je ne crois pas que notre pays émergera à la lumière sans donner toute sa place à la culture. Pour moi, un peuple moderne se définit par l’écriture et la lecture. Je dois aussi vous dire que c’est mon expérience dans l’auto-édition qui m’a conduit à choisir le créneau difficile de l’édition en tamazight. La modernité suppose aussi que chaque problème doit trouver sa solution. Pour tamazight, la solution est de passer à l’édition malgré les difficultés. On voit ce qui se passe dans le monde et on réalise que le cas de notre langue n’est pas si dramatique qu’on le pense. Dans le monde, il y a exactement 74 langues écrites. Nous nous sommes dit que tamazight peut être la soixante-quinzième.

Quels sont les créneaux que vous avez choisis d’éditer?
Tout d’abord, j’ai évité de faire le parascolaire de manière simple.
Nous avons choisi plutôt d’accompagner l’expérience du livre d’expression amazighe.
Pour le reste, nous demeurons ouverts à l’arabe, au français et aux autres langues amazighes du Maroc et autres.

Quelle est votre appréciation sur la production actuelle en tamazight?
Ce n’est qu’un début. A présent, on assiste à l’émergence de la nouvelle et du roman. Il y a même des essais, tels que Iberdan N’tissas sur l’histoire et l’expérience d’un maquisard. Au lieu de l’écrire en français, l’auteur a préféré la transmettre en tamazight. Il y a aussi la traduction.

Justement, en parlant de la traduction, que pensez-vous des auteurs qui aiment à traduire leurs oeuvres en français?
Déjà, se faire traduire soi-même laisse à désirer. Nous avons traduit une auteure libano-syrienne de l’arabe vers tamazight. Nous avons l’objectif de dire que les deux langues nationales se doivent d’être, pour toujours, dans une relation de dualité permanente. On doit les croiser pour permettre l’émanation d’une culture nationale.

Pensez-vous que l’école algérienne, depuis l’introduction de tamazight, a produit un lectorat suffisant pour appuyer l’édition?
L’université de Tizi Ouzou et celle de Béjaïa ont de très importants potentiels de lecteurs.

Propos recueillis par Kamel BOUDJADI

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 22:24
el watan

Forêt de l'Akfadou : Massacre à la tronçonneuse
Forêt de l’Akfadou : Massacre à la tronçonneuse

Des quantités faramineuses de bois de chauffage et de « pieds droits », ces jeunes arbres d’à peine 10 à 20 cm de diamètre, sont abattues dans l’impunité la plus totale.



C’est un véritable SOS qu’il faudra lancer à l’endroit des pouvoirs publics pour mettre un terme au massacre du massif forestier de l’Akfadou. Les citoyens ne comprennent pas comment des quantités faramineuses de bois de chauffage et de « pieds droits », ces jeunes arbres d’à peine 10 à 20 cm de diamètre, peuvent être emportées avec une telle facilité. Il faut se rendre dans ces périmètres boisés pour constater l’ampleur du massacre. La délivrance d’un bon de payement par les services forestiers ne constitue, en fait, qu’une couverture pour s’adonner, ensuite, à un massacre ininterrompu. Munis de scies à chaînes (tronçonneuses), les nouveaux bûcherons abattent sans distinction plusieurs arbres. Ils ramènent quelques chargements, mais abandonnent les autres arbres jusqu’à ce qu’ils sèchent un peu, un argument crédible, qui leur permettra d’acheminer ensuite tout le bois en toute impunité.

La forêt de l’Akfadou est enclavée entre les communes de Bouzeguène, Ath Ghobri, Yakourene et la wilaya de Bejaïa. Ces désastres s’opéraient de part et d’autres. Si des saisies, que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main, ont été opérées dans le passé par les services des forêts mais aussi et surtout par les gendarmes, elles témoignent en tout cas de l’existence d’un trafic beaucoup plus important, constituant la partie invisible de l’iceberg et le fléau n’en reste pas moins éradiqué. La coupe illicite, en effet, a atteint des proportions inquiétantes au niveau de la forêt de l’Akfadou. Certains trabendistes se sont même accaparés certains espaces en les délimitant par des repères. Ils deviennent, ainsi, des propriétés privées. « C’est un scandale au vu et au su de tout le monde », s’est exprimé un vieil homme, qui paraissait dépité par ces interminables ballets de tracteurs chargés de troncs d’arbres et admirablement installés sur la benne (8 000 à 10 000 dinars le prix d’une benne de bois).

Un marché juteux, sans taxe, sans impôts et avec, en prime, un désastre écologique ! Pourtant, la loi est bien claire. Des amendes et des peines de prison sont prévues en application de l’article 75 de la loi 84/12 portant régime général des forêts. Malheureusement, cette loi, même appliquée ne compensait pas les pertes inestimables de cet important patrimoine. Cette loi, bien sûr, s’applique à certaines catégories d’arbres protégés comme le cèdre, protégé par la loi 83/03 du 5 février 1983. Au regard du désastre, les peines à encourir sont insuffisantes pour ces crimes commis aux dépens de l’environnement.

En Algérie, les forêts ne sont plus à l’abri. En plus du feu, de la désertification, de l’érosion hydrique et éolienne, le déboisement a accéléré la disparition progressive de ce patrimoine. A noter que la forêt d’Akfadou, qui chevauche entre les deux wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou, représente l’un des espaces forestiers les plus riches du pays. Au demeurant, sa promotion en parc national protégé devrait-être envisagée par les autorités. Il semblerait qu’un dossier portant la proposition avait été déposé auprès du ministère de l’environnement.



Par Lies Adli

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 22:21


L’enseignement de Tamazight fête ses dix ans au Canada

L’association culturelle amazigh d’Ottawa Hull (Canada) a célébré samedi dernier le dixième anniversaire du lancement des cours de tamazight au pays de l’érable.



Intégré au programme des langues internationales du ministère de l’éducation de la province canadienne de l’Ontario, l’enseignement de tamazight est pris en charge par ce département ministériel que « ce soit sur le volet ressources pédagogiques, locaux ou le salaire des ensignants », affirme Arab Sekhi de la même association lors d’une visite de presse à la Hopewell avenue public school d’Ottawa.

Les élèves qui suivent ce cours cumulent deux crédits qui seront comptabilisés dans leur cursus pour l’obtention du diplôme d’études secondaires (le baccalauréat en Algérie). Les cours sont donnés aux élèves des deux palliers primaire et secondaire.



Par Samir Ben


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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 21:32



Qu’est ce que la fucoïdane ?

Les fucoïdanes sont des polysaccharides sulfatés, de la famille des glucoses, présents dans les algues brunes comme la wakame, le haricot de mer et les kombus. On les trouve particulièrement dans la mekabu, cette partie reproductrice de la wakame qui concentre les sporophylles de l'algue.

On trouve plus particulièrement du fucoïdane dans des algues marines brunes appelées mozuku provenant de la région d’Okinawa au Japon. Le mozuku fait partie depuis de très nombreuses années de l’alimentation des habitants d’Okinawa qui semblent avoir la plus longue espérance de vie du Japon. Ils ont également le taux de mortalité par cancer le plus bas. L’algue

 

 

Ascophyllum nodosum dont est issu le fucoïdane est récoltée dans des eaux océaniques profondes et froides. L’algue accumule du fucoïdane pendant l’été et l’automne ; c’est au moment où elle en est le plus riche qu’elle est récoltée. Seules, les algues fraîches sont cueillies à la surface de l’eau. Cela apporte la garantie que ces algues sont dépourvues de toute contamination et minimise l’impact sur l’environnement. Le fucoïdane a fait l’objet depuis les années 1970 de plus de 700 publications. Certains de ses effets bénéfiques pour la santé ont été montrés.


Plusieurs études, comme celle menée en 2005 à l’Université Yonsei de Séoul, laissent penser que les fucoidanes ont un rôle actif pour renforcer le système immunitaire : elles activent la production ou l’action des lymphocytes et des macrophages.


Richard Béliveau, directeur du Laboratoire de médecine moléculaire au centre de cancérologie de l'hôpital Sainte-Justine (Québec) écrivait en 2006 : "Il semble que la fucoïdane puisse également avoir un impact positif sur la fonction immunitaire en augmentant l'activité de cellules impliquées dans la défense contre les agents pathogènes, ce qui peut contribuer à créer un environnement plus hostile aux microtumeurs et restreindre leur développement."

Toujours selon R. Béliveau, "la fucoïdane empèche la croissance d’une grande variété de cellules cancéreuses en laboratoire et provoque même la mort de ces cellules par processus d’apoptose."


Effets pléiotropes du fucoïdane sur la néoangiogenèse induite par les progéniteurs endothéliaux circulants in vivo

G. Sarlon et al.
Journal des Maladies Vasculaires
Volume 34, numéro S

page 15 (septembre 2009)

La thérapie cellulaire à l’aide de progéniteurs endothéliaux circulants (PEC) est une alternative d’avenir aux traitements conventionnels dans l’ischémie critique des membres inférieurs. Notre hypothèse était que le préconditionnement des PEC ex vivo avec du fucoïdane, polysaccharide sulfaté de faible masse molaire dérivé des algues brunes, potentialise leur capacité pro-angiogène.

Le prétraitement des PEC par un polysaccharide sulfaté, le fucoïdane, améliore leur capacité pro-angiogène in vitro et in vivo, et protège le muscle de la nécrose, ce qui lui confère une place de choix dans le traitement de l’ischémie.


Sciences marines
Les furanones empêchent le blanchissement des algues rouges (Delisea pulchra)

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/57156.htm

Delisea pulchra (famille des Bonnemaisoniacea) est une algue rouge présente le long des côtes sud-est et sud-ouest de l'Australie, qui se protège contre les herbivores et empêche la formation de biofilms bactériens à sa surface en sécrétant des furanones.

Des biologistes de l'Université de Sydney ont observé un phénomène de blanchissement parmi les populations naturelles de ces algues qui provoque une dépigmentation localisée du thalle. Le blanchissement est plus intense pendant l'été lorsque la température de l'eau est plus élevée et la concentration en furanones est souvent plus faible. Les tissus des algues blanchies possèdent des teneurs en furanones beaucoup moins élevées que ceux des individus sains.

Le blanchissement de Delisea pulchra serait dû au pathogène bactérien Ruegeria R11 qui a été identifié chez les algues blanchies. La bactérie affecte défavorablement la santé et la productivité des algues. Le pathogène devient virulent lorsque la température s'élève et envahit le thalle des algues lorsque leur production de furanomes est inhibée. A des températures inférieures, les composés sécrétés par les algues les protègent contre les attaques d'autres organismes.

Les chercheurs suggèrent que le réchauffement global de l'eau de mer pourrait endommager les populations d'algues qui, comme les massifs coralliens, constituent un habitat important pour une grande variété d'espèces marines. Récemment des revêtements antisalissures et des films biomédicaux antiseptiques à base des furanones produites par l'algue rouge et d'analogues ont été développés.

Furanones, potential agents for preventing Staphylococcus epidermidis biofilm infections?

Furanones may inhibit biofilm formation through interference with quorum sensing and thus represent promising agents for protecting surfaces from being colonized by S. epidermidis.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 17:22


La biomimétique est en plein essor aux États-Unis et au Japon. Nous étudions la nature et nous la copions pour créer des matériaux ou, en tout cas, pour leur conférer des propriétés nouvelles. Nous partons du principe que la nature a évolué depuis des milliards d'années et qu'elle a réalisé des millions d'expériences. Il existe donc de nombreuses structures adaptées à des environnements variés ou des fonctions précises. Et ce grâce à un principe de base: la reconnaissance moléculaire par le biais des protéines. Les protéines sont en effet capables de reconnaître d'autres protéines et des matériaux inorganiques avec une très grande spécificité.

Une colle inspirée du DOPA de la moule !

vendredi 21 novembre 2008.

La Nature n’ a pas fini de nous en apprendre ! Des chercheurs de l’Institut Max Planck de recherche sur les polymères (MPIP) et de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence sont parvenus à imiter la protéine responsable de l’adhérence du byssus sur les rochers (même sous l’eau). Grâce à sa structure chimique, la DOPA peut en effet établir des liaisons très stables avec des métaux et des minéraux. Les chercheurs ont expliqué, d’autre part, que la fonction de fixation de la protéine soit indépendante, jusqu’à un certain degré, du nombre de points de fixation. Ce qui pourrait aboutir à la mise au point de polymère adhérent sur d’autres support. Ainsi, du point de vue de la créativité, une pure imitation de la nature débouche sur une question dont la réponse ouvre sur des débouchés jusque là insoupconnés.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 12:19



La Nacre est une structure fascinante produite par le monde vivant.  La grande nacre (Pinna nobilis) et la nacre Pinna rudis, sont des bivalves méditerranéens présents dans tous les bassins de cette mer.
En berbère, elle s'appelle ''tigri'' et en arabe algérien ''sernebek''.

Aujourhui, elle est menacée par la pollution, due aux rejets d'eaux usées, et qui tue les larves et limite le recrutement annuel des jeunes.
Admirée et recherchée par l’homme depuis des millénaires, utilisée dans pratiquement tous les domaines des arts et même de l’industrie, la nacre reste pourtant une inconnue sous bien des aspects. Les scientifiques s'interrogent depuis longtemps son extraordinaire solidité. Une équipe de l’université de Montréal collabore depuis quelques années avec l'Institut National des Sciences et des Technologies de la mer (Salambo) de Tunis pour étudier la nacre tunisienne. Cette collaboration va s'élargir au futur Centre du Génie du Vivant de l'université de Béjaïa.




La nacre, bien visible ici, tapisse les chambres d’un nautile (un mollusque céphalopode). Source Commons



Comment l’Évolution biologique a-t-elle réussi à produire ce joyau ? Il s’agit au fait de l’aboutissement d’un long processus qui a commencé il y a des milliards d’années sur Terre avec la vie elle-même !

Selon Evelyne Lopez, Marthe Rousseau e,t Xavier Bourrat du  Muséum National d’Histoire Naturelle, ''...L’histoire des biominéralisations commence il y a probablement plus de 3

milliards 500 millions d’années sur Terre. La Terre elle-même s’est formée il y a 4 milliards 750 millions d’années. Dans les formations les plus anciennes au Groenland, en Australie ou en Afrique du Sud, on trouve les plus anciennes formes fossiles connues sur Terre, les archées et les bactéries. Il s’agit de colonies ou tapis qui s’encroûtent sous forme de stromatolite car elles sécrètent des substances polymériques qui fixent les minéraux dissous dans l’eau. Ce processus organo-minéral préfigure ce qui va devenir la biominéralisation.

Ensuite, d’après les paléontologues, les formes vivantes se sont appropriées ces mécanismes de fixation des minéraux pour produire leurs propres tissus minéralisés et se protéger. Ceci se produit il y a 600 millions d’années au moment de la transition entre Précambrien et Cambrien (1). Ce phénomène devient spectaculaire avec l’explosion de la faune Tommotienne, il y a 530 millions d’années. Les paléontologues l'appellent aussi la « faune à petites coquilles » . Avant, avec la faune d’Ediacara (environ -600 millions d’années) on ne trouve principalement que des métazoaires à corps mou en empreinte dans les schistes et très peu de squelettes minéralisés.

Les mollusques ont ensuite évolué, caractérisés par deux fonctions, la radula (un organe fonctionnant comme une râpe) et l'acquisition d’un bouclier. Il s’agit d’abord d’une plaque calcaire protégeant leur dos, puis d’un dispositif de plaques articulées ou de deux valves comme les bivalves. D’un point de vue évolutif on pense que la coquille est un « squelette externe », caractère ancestral perdu au cours de l’évolution par les mollusques sans coquille dont le cerveau se développe avec la motricité, le poulpe par exemple...''

 

LES CIVILISATIONS ET LA NACRE

Au début du Cambrien (il y a 600 millions d’années environ), les premières minéralisations associées à une substance organique ont été le facteur déclenchant de l’apparition de la vie animale.
Dans ce milieu originel de THETIS (la Mer Primordiale) vivaient les premiers animaux marins, essentiellement des mollusques.
Ils s’étaient constitués un squelette externe, doublé de Nacre, et dont la structure naturelle a été conservée jusqu’à nos jours.

Au cours de l’Evolution, cette protection externe est devenu la peau, principale barrière avec le milieu extérieur. L’origine de la Nacre se retrouve dans l’étymologie de son appellation anglaise “Mother of Pearl”, soit “Mère de la Perle”. Et en Persan, le mot Nacre signifit “beau et chatoyant”.
L'action de la Nacre sur la peau est connue depuis les premiers temps de l’humanité. A travers les âges et sur tous les continents, elle servait de base pour les crèmes et les onguents dans la pharmacopée traditionnelle.
Par exemple, dans l’Egypte ancienne, Cléopâtre utilisait un onguent à base de Nacre et de Perle pour donner de l'éclat à son teint. Par ailleurs, les Mayas et les Chinois possèdent toujours traditionnellement des produits à base de Perle et de Nacre. Quant aux Amérindiens, ils attribuent à la Nacre des propriétés curatives contre les brûlures du soleil.
Les propriétés de la Nacre ont donc été utilisées à travers les âges et sur différents continents, sans pour autant en comprendre ou en connaître les mécanismes d’action.
En dépit de tous les changements intervenus sur Terre, les huîtres perlières vivent en parfaite harmonie avec leur environnement.
La composition protéinique et minérale de leur coquille leur aurait permis de défier le temps.
Elles sont aujourd’hui élevées dans des fermes marines pour la production perlière. L’utilisation cosmétique des actifs extraits de la Nacre ne nuit aucunement à leur biotope.
Les actifs de la Nacre (protéines et oligo-éléments) sont de véritables transmetteurs d’information dans la signalisation cellulaire.

 

 

 



 

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  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
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