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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 18:21

 Bravo !

 

Pour votre information.. Anaïs Elboujdaïni est la Lauréate du concours "Jeune Correspondant" - à Radio Canada.
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Nom: Anaïs Elboujdaïni
Lieu de résidence: Gatineau
Âge: 20 ans

 

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Anaïs Elboujdaïni accompagnera en Espagne, du 27 mai au 6 juin, notre correspondant Jean-Michel Leprince et le réalisateur Georges Amar, qui prépareront des reportages pour le Téléjournal et pour Une heure sur Terre. La gagnante aura donc la chance d'observer le travail d'une des équipes internationales les plus expérimentées de Radio-Canada.

Le jury de Radio-Canada a choisi Anaïs Elboujdaïni à l'issue d'un rigoureux processus de sélection. Près de 800 jeunes avaient soumis leur candidature au début du concours. Elle a été préférée à trois autres finalistes de grande valeur : Kinga Adamczyk, 25 ans, de Montréal, Laurence Deschamps-Laporte, 22 ans, de Montréal et Chantal Renaud, 24 ans, de Montréal. Près de 800 jeunes avaient soumis leur candidature pour le concours.

Avant son départ pour l'Espagne, Anaïs Elboujdaïni passera quelques jours à la Maison de Radio-Canada de Montréal afin de faire connaissance avec l'équipe qu'elle accompagnera. Elle tiendra un blogue sur ce site où elle témoignera quotidiennement de son expérience.

Regardez l'entrevue d'Anaïs Elboujdaïni avec Céline Galipeau diffusée le 10 mai au Téléjournal

 

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 22:38

 

Manipulations, anathème, Parti pris sur la guerre de libération : Les mises en garde des historiens
Manipulations, anathème, Parti pris sur la guerre de libération : Les mises en garde des historiens

Si le livre de Saïd Sadi sur la mort des deux colonels historiques, Amirouche et Si El Haouès, n’a pas manqué de déclencher une vive polémique politico-historique, il reste qu’il n’en pose pas moins, par ailleurs, la délicate problématique de la frontière éthique et déontologique qui sépare le sujet de l’histoire de la chose politique. Jusque-là très largement « squatté » par des acteurs politiques, le débat ô combien sensible autour d’une des phases les plus déterminantes de la guerre de Libération nationale, en ce que cette période a connu de tensions et de crises majeures, mérite d’être relayé, sinon pris en charge par des historiens dont c’est la profession sacerdotale même. L’entrée en scène de Ali Kafi, colonel de la Wilaya II historique, relance de plus belle la controverse sur un des points de l’histoire où notamment le politique le dispute outrageusement aux faits historiques. Ali Kafi, lors de l’entretien qu’il a accordé à quelques titres de la presse nationale, dans un moment de « colère », a critiqué les historiens en termes virulents, leur reprochant de n’avoir pas trop fait pour faire jaillir la vérité historique.

 



Le jugement est trop dur, d’autant plus que l’historien, en Algérie, rencontre d’insurmontables obstacles, souvent politiques, qui se dressent devant lui. Joint par téléphone, Mohamed Harbi, historien de renom, a affirmé : « Nous assistons à une fréquentation instrumentale de l’histoire. » Pour lui, elle « doit participer à la construction et à l’affermissement de la nation et non le contraire ». Commentant l’épineuse question liée à l’assassinat de Amirouche soulevée par Saïd Sadi, il soutient : « En aucun cas, le livre ne met en évidence le contexte dans lequel s’est déroulé l’assassinat de Amirouche et de Si El Haouès. » Et d’affirmer que « les éléments avancés ne sont pas démontrables ». M. Harbi déplore l’embrigadement des archives. « De toute manière, les archives sont réellement fermées. Si on disposait d’archives – celles des gouvernements successifs et du Comité de coordination et de l’exécution (CCE) – le débat serait tout autre. »

Le risque de retourner à 1959

Selon Daho Djerbal, maître de conférences à l’université d’Alger, les obstacles qui se dressent devant l’écriture de l’histoire « se situent au niveau des sources écrites et des archives diverses ». Pour étayer son propos, il a énuméré toutes les difficultés que rencontre l’historien : « Il y a les sources de l’armée française, conservées dans les Services historiques de l’armée de terre à Vincennes (SHAT). Il y a des documents concernant la Bleuite, des rapports d’officiers des services du 2e et du 5e Bureau et des états-majors de régions. En tout cas, tous les tenants et les aboutissants des opérations d’intoxication menées par l’armée et le pouvoir colonial durant la guerre de Libération. Ces archives ne sont pas encore accessibles. » « Il y a également des documents pris par l’armée française sur les officiers ou djounoud de l’ALN ou encore les minutes des écoutes d’émissions de radio de l’ALN captées et décodées par l’armée française qui pourraient nous informer sur les conditions dans lesquelles les positions de Amirouche et Si El Haouès auraient pu être localisées. Ces documents aussi ne sont pas accessibles. D’autres documents détenus par les anciens officiers du MALG ou ceux de la Wilaya III ou d’autres Wilayas ne sont pas accessibles au public », a-t-il indiqué. Ce dernier met en cause aussi l’inaccessibilité aux archives nationales. « L’accès aux archives nationales algériennes est soumis à réserve systématique. Tout se passe comme s’il s’agissait d’un bien privé de l’Etat, alors qu’il relève du domaine public national. Les archives de l’ALN comme celles de l’EMG, des deux COM de l’Est et de l’Ouest sont au niveau du ministère de la Défense nationale. Personne ne sait, à ce jour, quel sort leur est réservé », a-t-il regretté.

Daho Djerbal, un historien dont l’engagement est connu et reconnu, ne s’est pas interdit de nous livrer son appréciation sur la contribution du livre de Saïd Sadi à l’écriture ou à la réécriture de l’histoire de la guerre d’indépendance. « Il ne faut pas oublier de mentionner que le livre de Saïd Sadi n’est pas nouveau en la matière. Ces dernières années, il y a plusieurs auteurs qui ont écrit sur la Wilaya III historique ou sur Amirouche en se basant sur des témoignages et divers documents. D’autres sont à paraître. Là aussi, comme sur d’autres problèmes sensibles, il faut consulter l’ensemble des sources et témoignages, et procéder à des recoupements avant d’arriver à avancer une quelconque hypothèse », a-t-il analysé avant d’asséner : « Toute vérité en histoire n’est que provisoire dans l’attente de nouvelles sources venant la confirmer ou l’infirmer. » Ainsi a-t-il considéré, comme pour loger tout le monde à la même enseigne (rectitude d’historien ?), qu’il est « facile de spéculer sur tel ou tel évènement, mais jusque-là les intervenants de part et d’autre n’ont pas exhibé les documents authentifiés pouvant accréditer leurs propos ».

D. Djerbal met en garde, sans rire, contre « le risque d’être encore une fois victimes de nos sources et nous inscrire contre notre gré dans le prolongement de l’entreprise d’intoxication qui avait commencé en 1958 et 1959 avec l’affaire de la Bleuite. Si l’on n’authentifie pas les documents entre les mains de telle ou telle personne et si l’on ne fait pas les recoupements indispensables, on risque de se retrouver devant une situation identique à celle de 1959 et d’ouvrir la voie à de nouvelles purges, représailles ou règlements de comptes », a-t-il averti. « A ce jour, aucune recension n’a été faite des officiers et djounouds victimes des purges internes ou de luttes intestines non seulement dans la Wilaya III mais dans l’ensemble des Wilayas du pays », témoigne-t-il. Se disant attaché au respect scrupuleux des champs de compétence du politique et de l’histoire, Daho Djerbal plaide pour une séparation nette des deux domaines. « Il faut, me semble-t-il, séparer le débat politique du travail de l’historien. Ce dernier n’a pas à prendre parti dans des disputes dont les tenants et les aboutissants échappent au plus grand nombre. On interpelle çà et là les historiens en les traitant même de lâches, mais il faut savoir que certains d’entre eux sont interdits de parole, éloignés des procédures d’examination et de sélection universitaires, ou leurs travaux soumis à la censure durant des années. Beaucoup font leur travail d’historien, publient quand ils le peuvent dans leur propre pays ou à l’étranger, forment des générations de jeunes historiens ou contribuent à l’édition de mémoires de beaucoup de militants et cadres du mouvement national dans l’anonymat le plus total ». Pour M. Djerbal, « il faut savoir faire la part entre le bon grain et l’ivraie ». De quoi convaincre Ali Kafi.

L’autocensure des années de plomb sévit encore

En plus de « l’inaccessibilité et la non-communicabilité des archives en Algérie qui dorment d’un sommeil paisible dans les rayonnages des centres d’archives publics » et ce, malgré la législation en vigueur, Mohamed El Korso, chercheur à l’Institut d’histoire, a évoqué, lui, un des obstacles majeurs à l’écriture de l’histoire. L’autocensure. « Il y a l’autocensure héritée des années de plomb que le chercheur traîne malgré lui. Elle est liée à un ensemble d’études dominantes qui font dans l’apologie et d’un discours politico-historique qui balise les espaces permis. Autrement dit, les espaces à ne pas dépasser sous peine d’être l’objet d’une critique à la limite de l’invective. Elle devient un obstacle majeur. » « L’archive reste une arme à double tranchant qui nécessite un traitement critique surtout quand elle émane du 5e Bureau. » Il a souligné, par ailleurs, que « le silence assourdissant des témoins qui, quand il livrent leurs témoignages, le font de manière sélective préférant une nationalité étrangère à la nationalité algérienne ». La polémique provoquée par le livre de Sadi pourra un tant soit peu combler cette faille ? « Toute polémique est, en soit, positive parce qu’elle nous pose des questions. Le danger, c’est l’instrumentalisation directe ou indirecte, volontaire ou involontaire du produit historique », a averti M. El Korso

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 22:05

 

L’Algérie profonde (Samedi 08 Mai 2010)

 

diabète dans le monde
Novo Nordisk Algérie lance l’extension de son usine à Tizi Ouzou
Par : Salah Yermèche

Après sa réalisation effective en mai 2006 à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, à quelque 100 km à l’est d’Alger, l’usine des laboratoires Novo Nordisk Algérie, a vu, dernièrement, son extension inaugurée par les responsables de l’entreprise, notamment son président directeur général exécutif, Lars Rebien-Sorensen, en compagnie d’un représentant de l’ambassade du Royaume du Danemark en Algérie, Claus Hofmann Frisch, de représentants du ministère de la Santé et de la Population, des présidents des sociétés algériennes respectivement de diabétologie et de médecine interne, de la Fédération nationale des diabétiques, de responsables de la wilaya de la santé, du président de l’APW, de députés, de médecins, de spécialistes et de professeurs en médecine.
Dans son intervention, le P-DG de Novo Nordisk a indiqué qu’après avoir lancé le “Village mobile” pour pouvoir toucher les contrées les plus reculées du Nord comme du Sud algérien, Novo Nordisk-Aldaph Oued Aïssi, va couvrir progressivement, avec cette extension, les besoins nationaux en médicaments essentiels pour les diabétiques de type 2, communément appelé “diabète non insulinodépendant” ou “de la maturité” apparaissant de façon très insidieuse, à l’inverse du diabète de type 1, dû, lui, à l’absence de sécrétion d’insuline par les cellules du pancréas. Le rôle du village mobile lancé sous l’intitulé de “Changeons le diabète !”, est de permettre, dans la transparence, un contrôle efficace, l’éducation, la sensibilisation, en vue d’aboutir à des solutions durables et vaincre le diabète. Ce genre de rencontres, ajoute-t-il, permet de nous engager davantage pour vaincre cette maladie, qui tue 3,8% de malades et enregistre 8% d’amputés dans le monde. M. Lars Rebien-Sorensen ajoute que plus de 25 000 personnes ont visité le “village mobile” et plus de 19 000 autres ont reçu des formations en matière de l’autonomie de soins, annonçant qu’il sera lancé incessamment un bus-caravane qui sillonnera l’Algérie pour sensibiliser et diagnostiquer en vue de mieux prévenir contre cette maladie qui évolue sournoisement. Il a annoncé par ailleurs la tenue par Novo Nordisk, cette année à Dubaï (Émirats arabes unis), d’un forum de formation auquel il espère une participation algérienne importante. De son côté, le Professeur Belhadj, du service de la médecine légale au CHU Mustapha Pacha d’Alger, relèvera “l’inertie médicale” chez certains médecins qui ne sont pas incisifs dans le suivi de leurs patients diabétiques, ce qui fait que 20 à 50% de malades ne prennent pas strictement leur traitement. Il a annoncé, dans ce contexte, l’élaboration d’un programme national de formation au profit de médecins et de paramédicaux. Pour éviter les coûts directs et indirects du diabète, qui reviennent très cher, notamment lorsqu’on aboutit à l’hospitalisation, il faut prévenir en dépistant et en traitant activement, ajoute le professeur Belhadj. On a signalé en outre que les dernières évaluations opérées en 2009 par la Fédération internationale du diabète (FID) donnent un taux de 7,3% de la population adulte algérienne qui souffre du diabète, alors que trois millions de personnes (tous âges confondus) en souffrent ou risquent de le développer.
L’unité Novo Nordisk-Aldaph SPA Oued Aïssi, qui a investi 750 millions de DA à son inauguration, en créant 55 emplois directs et plus de 200 emplois indirects, grâce aux différents partenaires algériens, doublera ces effectifs dans deux ans, ainsi que le montant de cet investissement, pour renforcer davantage la présence de Novo Nordisk-Aldaph, tant en Algérie que dans la wilaya de Tizi Ouzou. S’engageant réellement pour “changer le diabète” dans notre pays, Novo Nordisk Algérie, avec son site de production de Tizi Ouzou, partie intégrante du modèle de sa “croissance verte”, a reçu, depuis janvier 2009, sa double certification “ISO 14001 / OHSAS 18001” de la part de l’organisme certificateur international (Bureau Veritas Certification), faisant d’elle une usine propre, a-t-on rappelé.

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 21:51

el watan

 

Hamsi Boubekeur. En transcendant les frontières : L'enragé de la paix

Hamsi Boubekeur. En transcendant les frontières : L’enragé de la paix

Du 13 au 28 mai, le Centre culturel algérien et la délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris présentent « La Terre est mon village », une exposition qui rassemblera 33 œuvres de l’artiste-peintre Hamsi Boubekeur, dont 20 toiles de création récente, complétée par une sélection de 13 œuvres graphiques à l’encre de Chine et à la gouache sur papier.

 



La passion que Hamsi Boubekeur voue à la chose artistique remonte à l’enfance. A l’âge de onze ans, il est choriste au conservatoire de Béjaïa auprès de Cheikh Sadek El Bedjaoui, maître de la musique arabo-andalouse qui l’initie au répertoire musical andalou, kabyle et chaâbi. Quelques années plus tard, Hamsi s’installe à Alger pour y poursuivre ses études. Les années algéroises s’avèrent riches en perspectives musicales. Il découvre le chant polyphonique et devient chef de cœur au sein d’une chorale. Puis, il réalise son premier 45 tours, Houria-Nedjma et participe au stage de direction de maître de chœur organisé par le mouvement A cœur joie à Carpentras en France.

De 1976 à 1978, il effectue son service militaire et dirige le groupe musical de sa caserne. Puis, il entre au Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnologiques (CRAPE) à Alger, où il occupe le poste d’assistant ethnomusicologue auprès de l’anthropologue et écrivain, Mouloud Mammeri. Il participe aux différentes enquêtes ethnographiques de terrain au cours desquelles il recueille des chants du terroir. En 1979, il émigre en France où il enregistre plusieurs 45 tours aux éditions Azwaw. En 1981, il s’installe à Bruxelles et crée un groupe, organise des concerts en Belgique, en France, en Hollande, en Suisse et participe à de nombreuses émissions à la Télévision et à la Radio belges. Il milite pour des causes humanistes, manifeste sa solidarité à l’égard des non-inscrits de la commune de Schaerbeek en participant à une grève de la faim. Il s’implique dans des mouvements anti-nucléaires pour la non-violence et la paix dans le monde.

Entre 1882 et 1989, il réalise plusieurs albums dont Le Chant des profondeurs, Tameyra dit gurarin et compose la musique des documentaires Kateb Yacine, L’Amour et la Révolution (Kamel Dehane) et Territoire de la mémoire (Communauté française). Avide d’explorer d’autres champs artistiques, il se lance dans l’écriture de contes pour enfants et édite plusieurs livrets dont Si tu veux la paix, prépare l’enfance, un livret 45 T. au profit de l’Unicef dans le cadre de la célébration de l’Année internationale pour la paix ; Le Vieux, l’Enfant et la Canne, publié aux éditions Casterman ; Itouma et la forêt trahie aux éditions L’Harmattan... En 1988, par le fruit d’un pur hasard, Hamsi se verse dans la peinture naïve. Il participe à de nombreuses expositions. Son style est fortement apprécié et acquiert rapidement de la notoriété.

En 1989, il obtient le 1er prix du concours international du Musée d’art naïf de Lasne (Belgique). Un début de reconnaissance après un long cheminement marqué par des tâtonnements et des doutes... A partir de 1990, il expose à Bruxelles, Paris, Londres, aux Pays-Bas, en Suisse... Il obtient le diplôme de participation au 19e concours international de la Galerie Pro Arte Kasper en Suisse et le diplôme d’honneur de l’exposition internationale Prisma 90, en Belgique. Durant l’été 1990, il expose ses toiles au Théâtre régional de Béjaïa en Algérie.

Dans les années 1995-1996, Hamsi B. crée l’association Afous dans le cadre du projet « Les mains de l’espoir » qui a reçu le label « Action phare pour la culture de la paix » de l’Unesco en 2000. Au fil des ans, cette initiative en faveur de la paix dans le monde a pris une ampleur internationale. En effet, depuis le premier atelier organisé en décembre 1995 à Molenbeek (Bruxelles), La ronde de l’espoir, rebaptisée plus tard La ronde universelle a fait du chemin, sillonnant les communes bruxelloises, la Flandre, la Wallonie puis bien d’autres pays : France, Bosnie, Algérie, Hollande, Allemagne, Sénégal... Les participant(e)s sont invité(e)s à dessiner l’empreinte de leur main sur une feuille et à l’agrémenter d’un dessin et/ou d’un message de paix. Ces ateliers, animés aussi bien par des enfants que par des adultes, accueillent diverses initiatives à travers le monde : réalisation de la fresque de l’Espoir à Genève pour le Grand rassemblement de la jeunesse de la francophonie ; deux fresques du millénaire à Bruxelles ; le Mur de l’espoir aux abords de la prison de Saint-Gilles (Bruxelles) ; une fresque pour célébrer le 10e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant et ce, dans le cadre d’un atelier des enfants demandeurs d’asile. Cette initiative internationale, à visée humaniste, qui puise sa symbolique dans la culture d’origine de Hamsi, a obtenu le soutien ainsi que l’adhésion d’un grand nombre de personnalités de par le monde : acteurs, hommes politiques, artistes... Des sommités telles que le défunt Yasser Arafat, l’Abbé Pierre, Barbara Hendricks et bien d’autres ont bien voulu offrir leurs mains pour conjurer le mauvais sort et semer la paix et la non-violence à travers le monde.

En 1998, Hamsi Boubekeur est sollicité par les autorités belges pour décorer la station de métro Lemonnier, située dans le centre de Bruxelles, à proximité de la gare du Midi. Pour répondre à cette demande, le peintre s’inspire du projet Les Mains de l’espoir, et réalise une œuvre qui se décline sous la forme d’une quarantaine de mains qu’il peint sur des panneaux de multiplex marins qu’il coordonne en trois ensembles de cinq mètres de haut accrochés sur les murs des quais du métro. En décembre 1999, la station Lemonnier, ornementée de ces mains, symboles de métissage et porteuses d’un message de paix, est inaugurée en la présence de personnalités belges et algériennes. En 2007, des travaux de réfection s’imposent : les panneaux de bois plaqués sur les murs en ciment sont remplaçés par des tôles émaillées. Mais avant d’être sérigraphiées, les mains sont dessinées à l’encre de Chine et ornementées de motifs inspirés de l’art pictural berbère auxquels viennent s’ajouter des dessins créés par le peintre. Ainsi, « une trentaine d’œuvres ont été combinées, reproduites, agrandies dans seize dimensions différentes ». Au total, trois cents panneaux ont été produits et recouvrent les murs du métro Lemonnier que Hamsi B. rêve de rebaptiser « la station du bien-être ». L’inauguration officielle de la nouvelle station de métro ornée des nouvelles mains aux motifs berbères a eu lieu en avril 2009. L’histoire de ce remodelage et de cette transformation a été filmée par Yves Gervais et Stéphanie Meyer à travers leur documentaire, Une empreinte de la vie.

En 2005, Hamsi se lance dans la réalisation de bannières, nouvelles créations qu’il intitule Paroles tissées. Celles-ci se déclinent sous forme de longues bandes de papier ornementées de motifs et de dessins géométriques, en couleurs et en noir et blanc, inspirés de l’art pictural berbère que le peintre, devenu graphiste, reconfigure au gré de son inspiration et de son imagination. Réalisées à l’acrylique sur du papier spécial, ces longues bandes, qui ne dépassent pas 53 cm en largeur, dénotent l’existence chez le peintre d’une ouverture et d’une volonté d’innover et de renouveler son art notamment au plan technique et symbolique. En octobre 2009, Hamsi Boubekeur a été promu Officier de l’Ordre de la Couronne à Bruxelles pour l’ensemble de son oeuvre.



 

Par Nadia Agsous

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 21:43

 

 


Les espagnols et les ottomans y ont été tenus en échec : Le royaume indépendant de la Qalaâ n'Ath Abbès fête son 500e anniversaire

Les espagnols et les ottomans y ont été tenus en échec : Le royaume indépendant de la Qalaâ n’Ath Abbès fête son 500e anniversaire

Cette année, la commémoration du 139e anniversaire de la mort, sur le champ de bataille, de El Hadj Mohamed El Mokrani, leader de l’insurrection de 1871, menée avec l’appui de Cheikh Aheddad, coïncide avec la célébration du 500e anniversaire de la naissance du royaume indépendant de la Qalaâ n’Ath Abbès dans les Bibans.

 



La relation entre ces deux événements vient du fait que El Mokrani a été le descendant direct des Ath Mokrane, fondateurs du royaume des Ath Abbès au XVe siècle. Mokrane, signifiant le chef ou le sultan en berbère, la fonction a donc créé le nom patronymique. Pour rappel, en 1510, après la chute de la ville de Béjaïa entre les mains des Espagnols, les fils du sultan de la cité hafside, une partie de sa cour ainsi que de nombreux artisans, intellectuels, réfugiés andalous ou simples citoyens trouveront asile à la casbah fortifiée de la Qalaâ n’Ath Abbès fondée par Sidi Abderrahmane, ancêtre des Mokrani, vers 1450.

Pedro de Navarro s’étant emparé de Béjaïa, c’est un véritable transfert du pouvoir qui s’opère alors vers l’arrière-pays. Vers ce pic quasiment inaccessible des Bibans et dont la mission militaire a toujours été de garder le passage des portes de fer et l’entrée de la vallée de la Soummam, sous la houlette du brillant stratège Abdelaziz Amokrane, le royaume naissant va prospérer et tenir tête aux Espagnols puis aux Ottomans. La Qalaâ deviendra alors un important centre politique, militaire et économique régnant sur un territoire s’étendant du Djurdjura jusqu’aux portes du désert. Les Turcs organiseront plusieurs expéditions militaires contre la forteresse des Ath Abbès, mais ne parviendront jamais à la faire plier. Pis encore, ils doivent se soumettre à l’impôt et baisser leur étendard au passage des portes de fer gardé par les Ath Abbès. Jusqu’à sa chute en 1624, date à laquelle meurt assassiné son dernier sultan, la Qalaâ jouera un rôle politique majeur dans un Maghreb en proie à de multiples divisions nées du déclin des dynasties hafside, mérinide et abdelwadide.

A titre d’exemple, en 1545, Abdelaziz Amokrane s’allie aux Ottomans pour repousser une invasion des Marocains saâdides alliés aux Espagnols. Cette victoire, obtenue grâce aux troupes de Abdelaziz, jouera un rôle dans la formation de la future Algérie par la mise en place des premiers éléments du traçage des frontières. Même si le prestige de la dynastie des Ath Mokrane ira déclinant, il se maintiendra jusqu’au jour où El Hadj Mohamed El Mokrani décide de déclarer la guerre aux Français en mars 1871. Ce mercredi 5 mai, donc, de très nombreux invités et citoyens se sont retrouvés avec la délégation des autorités officielles de la wilaya de Béjaïa, à la Qalaâ n’Ath Abbès pour commémorer ce double anniversaire en se recueillant sur la tombe du martyr El hadj Mohamed El Mokrani. Une conférence retraçant l’histoire de cette cité forteresse a également été donnée par le professeur Seddik Djamel. Béjaïa, le chef-lieu de wilaya, a également fêté ce double anniversaire par une grande exposition qui s’est tenue au siège du TRB.

Initiée par l’association Gehimab, en partenariat avec le Cnrpah, le ministère de la Culture et l’association Nadi El Mokrani de la Qalaâ, l’exposition avait pour objectif de faire connaître au grand public le rôle joué par le royaume indépendant des Ath Abbès à une époque charnière de l’histoire de l’Algérie. L’exposition avait aussi pour objectif de faire le point sur les divers travaux engagés à la Qalaâ.

Un musée pour la Qalaâ et un mausolée pour les Mokrani
- Selon Mourad Nacer, directeur de la culture de la wilaya de Béjaïa, la Qalaâ n’Ath Abbès aura bientôt son musée. Il regroupera un ensemble d’objets et de documents historiques liés à la culture et l’histoire du royaume, qui a défié les Espagnols et les Ottomans et assuré une permanence maghrébine aux XVe et XVIe siècles. L’idée de l’érection d’un mausolée en l’honneur de Mohamed El Mokrani et de son frère Boumezrag a également été retenue par les autorités de la wilaya. Comme pour Cheikh Aheddad et ses deux fils Aziz et M’hand, il est question, en effet, de transférer les ossements des deux chefs des Ath Moqrane, El hadj Mohamed, enterré dans le cimetière familial de Djamaâ El Kebir et Boumezrag, enterré au cimetière de Sidi M’hamed, à Alger, vers un mausolée digne de leur statut de figures historiques nationales. Par ailleurs, nous avons également appris qu’une opération de restauration de la Qalaâ n’Ath Abbès a été inscrite pour l’année 2010, sur proposition du wali de Béjaïa avec l’appui du ministère de la Culture. Cette opération concerne le mausolée du sultan Ahmed Ben Abderrahmane, dit mosquée Ousahnoun, la grande mosquée dite Djamaâ El Kebir, le mausolée de Cheikh El Mokrani, sa maison, la medersa des oulémas musulmans construite en 1934 ainsi que la poudrière souterraine de Mokrani.



Par Djamel Alilat

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 23:31

 

 

Contribution : Saïd Sadi : «Comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais MALG»
Par Saïd Sadi

La dernière sortie du segment noir du MALG et l’intervention d’un universitaire que je ne connais pas dans Le Soir d’Algérieconfirment la prémice annoncée par les premières réactions qui ont suivi la publication du livre sur Amirouche : le débat n’aura pas lieu. Comme le parcours du colonel de la Wilaya III a croisé celui de nombreux acteurs de la guerre, on peut supposer que d’autres accès plus ou moins éruptifs vont apparaître prochainement non pas pour commenter le livre, ce qui serait normal et bienvenu, mais pour protéger des positions par la censure ou la désinformation.
Pour l’instant contentons-nous de relever qu’il y a un grand émoi dans la basse-cour : l’ouvrage aura déjà eu le mérite de faire sortir du bois les rentiers de la mémoire confisquée. Commençons par l’universitaire. La tentative de contenir certains excès n’échappe pas à la marque de fabrique propre au boumedienisme compulsif. L’homme du 19 Juin a laissé son empreinte chez ses ouailles : en politique on ne discute pas, on n’écoute pas, on affirme. Qararna. Pour Monsieur Mebroukine, le doute sur le livre est instillé dès le départ, dès lors que j’ai publié mon livre en avril 2010 ! Lorsque nous ferraillions avec nos amis du PAGS «soutiens critiques» de Boumediene à l’université à la fin des années 1960 et au début des années 1970, il y avait une réaction invariable à chaque fois que nous, les contre-révolutionnaires «redjâiyin » soulevions ou dénoncions un abus, y compris sur des sujets aussi consensuels que la violation des franchises universitaires : c’était toujours au moment où quelque chose «de vital pour la révolution» allait se produire que nous, les alliés de l’impérialisme, avions le malin plaisir à nous exprimer pour gêner la réalisation «des tâches d’édification nationale». Un jour notre intervention se faisait comme par hasard le lendemain de la visite du chef de l’État dans une ferme pilote de la Révolution agraire ; une autre fois les mauvais génies que nous étions n’avaient rien trouvé de mieux que de critiquer une réforme de la Faculté de médecine, dont on paie aujourd’hui les frais, à la veille de l’offensive vietnamienne du Têt… Depuis, heureusement ce folklore a été dissous dans le fleuve de l’histoire. Mais voilà donc que Monsieur Mebroukine, inconsolable boumedieniste, découvre avec une rare pertinence que j’ai publié mon livre un mois d’avril 2010, ce qui ne saurait masquer une intention maléfique qui, heureusement, n’a pas échappé aux cartomanciennes du boumedienisme posthume. Comme je n’ai pas pour habitude de faire dans l’approximation ou le sousentendu en politique, je mets à l’aise notre inquisiteur. S’il fait allusion à la concomitance du trentième anniversaire du Printemps amazigh, le mieux eût été de le dire clairement. J’estime aujourd’hui plus que jamais qu’Avril 1980 est un évènement majeur de l’Algérie indépendante et qu’il reste l’une des plus belles traductions de Novembre et de la Soummam dont, par ailleurs, il faut reconnaître à Monsieur Mebroukine la lucidité d’avoir évalué la portée de l’évènement à sa juste mesure, même si Boumediène s’est employé à en réduire la portée.
De la culture de l’homme de l’État
Sur le fond, on se perd en conjectures sur les motivations et les intentions de Mebroukine. Pour lui, et cela ne souffre aucune discussion, Amirouche est un chef de guerre qui n’a jamais dépassé les limites de sa wilaya. Exit les missions des Aurès, de Tunis ou la réunion des colonels dans le Nord-Constantinois. Oubliés les financements accordés aux wilayas en difficulté, évacuées les notes et propositions sur les prises de position politique, sur la communication, la diplomatie, la formation des cadres ainsi que les menaces de l’armée des frontières et du MALG sur l’Algérie d’après guerre… Tout cela a beau être rappeler dans le livre avec documents à l’appui ne saurait faire dévier la culture du boumedieniste qui veut que le but d’une intervention n’est pas de démontrer mais de vérifier un présupposé indépendamment des faits. À l’inverse d’Amirouche, Boumediène est un homme d’État auquel on aurait attribué injustement «deux prétendus coups d’État en 1962 et en 1965» ! Il se trouve que d’autres pensent qu’un chef d’État qui déclare devant la télévision que les habitants «de Kabylie sont des racistes (âunsuriyin) et des séparatistes (infisaliyin) » ne peut prétendre à la qualité de responsable ; car, quand bien même serait-il sincèrement convaincu d’une telle assertion, ce qui serait tout de même assez désastreux, le moindre des reflexes d’un dirigeant, à peu près averti de la chose politique, c’est de se retenir, s’agissant de propos ayant un tel potentiel de déflagration dans un pays nouvellement indépendant. Il se trouve également que des Algériens, sans doute un peu naïfs, pensent qu’un homme qui séquestre les restes de deux héros de la guerre de libération est moralement et politiquement disqualifié pour prétendre à la responsabilité suprême. Quant aux choix économiques, sociaux et culturels retenus depuis 1965, nous en mesurons les conséquences au quotidien tant dans la performance de notre système éducatif que dans notre indépendance alimentaire. Reste l’aspect polémique de l’écrit. Toujours aussi sûr de lui, Monsieur Mebroukine décrète qu’il est interdit de critiquer Boumediène dans la mesure où mort depuis 32 ans, il n’est plus de ce monde pour se défendre. Il se trouve que j’ai combattu Boumediène de son vivant et qu’au cas où cela ne saurait pas Amirouche, sur lequel se déverse tant de fiel, est mort depuis plus longtemps… et plutôt deux fois qu’une. En disant cela, je sais que je ne risque pas d’ébranler Monsieur Mebroukine : le boumedieniste n’ayant que des émetteurs et jamais de récepteurs.
De l’instrumentalisation de l’Histoire
Reste l’inévitable couplet sur la Bleuite où l’obscénité le dispute au sadisme. Là encore, M. Mebroukine s’amuse. Son approche aussi spécieuse que morbide. Il nous explique que les 6000 victimes données par le MALG et le duo Godard-Léger sont excessives mais le chiffre de 350 retrouvé dans les archives algériennes et notamment celles de la Wilaya III est insuffisant. En comptable agréé, M. Mebroukine tâte, sous-pèse et délivre sa vérité : il coupe la poire en deux et décide qu’il y a eu 3 000 victimes, coupables et innocents confondus. Que dire devant tant de légèreté ? La Wilaya III comptait environ 9 000 hommes à la mi 1958. Cela voudrait dire qu’un homme sur trois a péri en quatre mois ! Mais quand on a dit et écrit qu’Amirouche a été à l’origine de l’affaire Melouza alors qu’il se trouvait en Tunisie, pourquoi s’embarrasser de scrupules. Cependant, le plus navrant dans les interventions qui ont suivi la parution du livre sont les attaques politiciennes et l’immoralité à laquelle elles renvoient. Monsieur Mebroukine déplore une évidence : pourquoi ai-je confirmé le fait que Chadli a mis un terme à l’ignominie de Boumediène en donnant une sépulture décente aux colonels Amirouche et Haoues alors qu’il m’a emprisonné. Plus loin, Monsieur Mebroukine me propose un deal. On ne parle pas de la séquestration mais je te confirme que les colonels Amirouche et Haoues ont été donnés à l’armée française par le MALG. On s’arrange. Tu oublies Boumediène et je t’aide à enfoncer Boussouf. À part ça, c’est moi qui instrumentalise l’histoire. Que peuton opposer à un universitaire qui intervient dans un débat avec des intentions aussi obliques ? Passons sur les falsifications factuelles. Nous avons soutenu «la candidature de Bouteflika en 1999» — dont Monsieur Mebroukine a animé la campagne électorale — alors que nous avions appelé au boycott de cette élection au motif qu’à l’époque il n’y avait même pas possibilité d’obtenir le P-V de dépouillement au niveau des bureaux de vote. Notre intégration au gouvernement fut conditionnée par l’engagement public du chef de l’État d’engager toutes les réformes qui fondent notre programme. Mais l’horreur tombe quand Monsieur Mebroukine déclare que nous en sommes sortis en invoquant «le prétexte » des évènements de Kabylie. Des dizaines de morts exécutés de sang froid par un corps d’élite de l’armée sans que le moindre jugement ne soit rendu à ce jour serait «un prétexte». Il y a des lapsus lourds de sens. Quel crédit peut-on avoir en versant des larmes de crocodile sur les victimes de la Bleuite et réduire à un prétexte un acte politique dont je m’honore et qui aura marqué la vie politique algérienne autant sur le plan éthique que pédagogique. Mais sans doute n’était-ce là que des victimes issues d’un cheptel qui n’a que le droit de mourir. Elles ont en quelque sorte rempli leur mission. J’ai pourtant essayé de traiter dans mon livre de ce conditionnement avec les terribles travers qui le sous-tendent assignant à la Kabylie la vocation de martyre. Il faut croire qu’il y a des fantasmes tellement intériorisés qu’ils en deviennent consubstantiels de l’âme d’une bonne partie de l’encadrement algérien, quelle qu’en soit l’origine régionale. Je me suis laissé dire qu’indépendamment de son adoration pour Boumediène, il était arrivé dans le passé à Monsieur Mebroukine d’être mieux inspiré. Aura-t-il été libre de son propos ou comme cela se dit ici et là, a-t-il été, pour des passifs mal soldés, sommé de descendre dans l’arène ? Je ne saurais le dire. Venons-en à la deuxième sortie signée par Monsieur Benachenhou. Soyons clairs. Il ne s’agit pas d’une rechute. Le texte est rédigé par le segment noir du MALG qui n’a pas du tout apprécié sa laborieuse mise au point faite l’avant-veille dans Le Soir d’Algérie. Il a donc dû endosser une mixture archéo-KGB de ses collègues.
Causa nostra en Algérie
D’entrée et pour qu’il n’y ait pas de malentendu sur l’école, l’agression est signée il y a trois jours.
1) Ceux qui n’appartiennent pas ou ne se soumettent pas au diktat de la causa nostra sont des régionalistes.
2) Il faut réhabiliter Messali.
3) Amirouche le sanguinaire a prolongé la guerre.
4) Il est interdit de parler de la séquestration des ossements des colonels Amirouche et Haoues et des milliers de victimes de l’été 1962 et d’après. J’adresse cette réponse à ces agents mais surtout aux centaines de citoyens et d’anciens maquisards qui m’ont appelé pour me témoigner leur solidarité et exprimer leur répulsion après la prose qui leur a été infligée. Il en est du MALG comme du cholestérol. Il y a le bon MALG et le mauvais MALG, comme il existe le bon et le mauvais cholestérol. L’Histoire a souvent vérifié le phénomène : dans les révolutions mitées par le populisme, le pire prend toujours le pas sur le meilleur. Des centaines de jeunes cadres algériens se sont engagés pour la libération de leur pays. Ils se sont retrouvés à leur corps défendant impliqués dans une machinerie qui les a épuisés dans un fonctionnement quasi carcéral dont l’essentiel des objectifs était, non pas de former les cadres pour l’Algérie indépendante, mais de structurer une pieuvre qui a détourné, à partir de 1958, l’essentiel des énergies et des compétences pour paralyser l’activité militaire et politique du pays au bénéfice d’un régime dont on subit aujourd’hui encore l’abus et les dégâts. On imagine l’apport de ces jeunes au pays s’ils avaient été organisés et orientés pour des tâches de développement national. Voici ce qu’écrivait Amirouche à propos du MALG quelques semaines avant de se diriger vers Tunis : «Désirons que jeunes envoyés par les wilayas soient orientés sur plusieurs branches : Nous envoyons des jeunes à l’Extérieur pour les faire profiter et les préparer à des tâches qui serviront mieux l’Algérie de demain. Or, nous apprenons que la plupart sont dirigés vers les Transmissions. C’est là une façon de ne pas porter de considération à des choses que nous jugeons en toute sincérité dans l’intérêt de l’Algérie. Nous aimerions qu’à l’avenir ces jeunes soient orientés sur d’autres branches, sans évidemment négliger les transmissions.» À chacun ses priorités.
Quand l’hôpital se moque de la charité
Reprenons les arguments de ce segment du MALG. La secte qui dénonce le régionalisme a littéralement colonisé les institutions du pays, à commencer par la plus importante : le gouvernement où treize membres d’une tribu confisquent la quasi-totalité des ministères de souveraineté. Un de ses plus éminents membres vient de révolter ONG et partenaires canadiens en bloquant un financement destiné à promouvoir la protection de l’environnement au motif qu’il concerne la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce financement ne coûte pas un centime à l’État, il a été initié par l’APW de Tizi-Ouzou, relayée par le PNUD qui a aidé à contacter les autorités canadiennes. Pour éviter les rétorsions insidieuses, l’APW de Tizi-Ouzou a accepté de partager en deux le financement en associant la région de Boughezoul au projet sans que celle-ci ait entamé la moindre démarche. La réaction des affaires étrangères est claire : ou le financement est affecté dans son intégralité à Boughezoul, ou il sera bloqué. Comme on le voit, le MALG et ses tentacules institutionnelles ou occultes sont des patriotes raffinés peu suspects de régionalisme. S’agissant du cas de Messali, je suis, pour ce qui me concerne, favorable à tout débat. À condition qu’il y ait débat. Mais vous ne pouvez pas vous émouvoir des victimes de la Bleuite en Wilaya III dont vous feignez d’ignorer qu’elle a concerné toutes les wilayas et occulter les milliers de morts engendrés par le MNA. Ces victimes ne sont ni le fait d’une infiltration de l’ennemi ni une réaction à chaud. Elles sont tombées sous les balles d’agents consciemment engagés dans un combat contre les organisations nationalistes. Du point de vue moral, une donnée fondamentale vous échappe messieurs : il y a une différence essentielle entre l’erreur et la faute. Pour autant, je ne serai jamais de ceux qui nieront le fait que Messali fut un des premiers artisans de la lutte pour l’indépendance. Je ne cherche pas à taire Melouza mais vous conviendrez, vous qui avez toujours contrôlé l’information et voulu façonné l’opinion, que le fait de sous-traire à l’histoire le massacre de Wagram dans l’Oranie au cours duquel il y eut hélas autant de victimes qu’à Beni- Ilmane (Melouza) pose problème. Le déchaînement contre Amirouche et l’abus des manipulations des informations que vous triturez ont un avantage. Ils dévoilent votre responsabilité dans sa première et sa deuxième mort. En reprenant à votre compte les informations de l’armée française, vous confirmez la connivence qui liait l’ancienne puissance coloniale à ceux qui refusaient l’État démocratique et social de la Soummam. La souveraineté économique, bradée aujourd’hui dans des scandales dont les dossiers offerts au public sont loin d‘être les plus préjudiciables, a des origines de plus en plus claires. Je ne suis pas un partisan de l’histoire complot ni un amateur de la paranoïa qui renvoie sur l’étranger les méfaits de nos erreurs. Mais force est de constater qu’au regard de la configuration tribale du pouvoir et de ses conséquences sur le potentiel national que ceux qui, résignés à l’indépendance, vous ont aidés à prendre le pouvoir en 1962 soit directement, soit en facilitant l’élimination de vos adversaires, n’ont pas perdu au change. Pour couper court à vos spéculations, il est bon de livrer au lecteur la position d’Amirouche sur la Bleuite : «Réclamons entrée urgente commission d’enquête : la Wilaya III a reçu lors de la découverte du complot “bleu” un télégramme de félicitations. Nous protestons contre cette méthode. Nous aurions été flattés d’avoir reçu des félicitations après enquête et rapport établi par une commission d’enquête envoyée de l’Extérieur, ou formée de cadres étrangers à notre wilaya… Nous nous élevons contre cette confiance exagérée qui peut nous causer beaucoup de préjudices. En effet, qu’un règlement de compte vienne à ensanglanter la Wilaya III ou toute autre sous couvert de “complot” et il serait pour le moins choquant qu’un télégramme de félicitations vienne sanctionner une telle purge. L’interprétation d’une telle réaction ne pourrait s’expliquer que par une manœuvre malhabile en vue de “tenir” un homme ou un comité et d’essayer d’en faire un objet docile. Nous voulons pour respecter l’organisation et l’esprit de la révolution que de telles manœuvres destinées à introduire des méthodes de corruption et de chantage soient vigoureusement bannies.»
Le fantôme d’Amirouche
Pourquoi Amirouche vous empêche-t-il de dormir plus d’un demi-siècle après sa mort ? Parce qu’il représentait et représente toujours votre image inversée. Tant que l’on parlera d’Amirouche, on invoquera patriotisme, rigueur et transparence dans la gestion, solidarité nationale qui a pour souci la protection du plus grand nombre…Vous êtes de mauvais élèves sur ce dossier. À chaque fois que vous avez commis une agression contre le colonel de la Wilaya III, la manœuvre a été contre-productive. Cela ne vous empêche pas de continuer dans la forfaiture. Vous amputez les propos de l’historien Ageron qui traitait de toutes les erreurs de la guerre et pas uniquement de la Wilaya III et vous manipulez les déclarations d’Ali Yahia pour lequel vous trouvez brusquement toutes les vertus alors qu’à ce jour, il n’a pas pu récupérer son cabinet à cause de vos sbires. Le nombre de victimes dont il parlait portait sur toutes les erreurs commises par le FLN. Sans le renier explicitement, vous présentez l’information comme si elle ne devait concerner que la Wilaya III. Enfin vous déclarez sans vergogne que le colonel Amirouche a prolongé la guerre en affaiblissant la Kabylie. De deux choses l’une ; ou la guerre de libération a été menée par le MALG et le front du Mali, et à ce moment on voit mal en quoi le poids de la Wilaya III aurait été d’un quelconque poids sur le cours de la guerre. Ou Amirouche a construit une wilaya exemplaire et alors votre férocité à en réduire l’envergure est une escroquerie intellectuelle et une hérésie politique. Votre aveuglement vous joue de mauvais tours. En déclarant qu’Amirouche n’avait pas le droit de réunir les colonels de l’intérieur, vous dévoilez les véritables raisons qui vous ont amenés à commettre la trahison qui lui a coûté la vie. On peut lire dans un rapport d’Amirouche daté de janvier 1959 ceci : «Aimerions que relations radio soient directes entre wilayas afin de régler des questions urgentes. Aujourd’hui, les relations radio entre les wilayas doivent passer par la voie hiérarchique. Bien que ce système soit rapide, il est préférable que les relations directes entre les wilayas s’établissent. Ainsi, une affaire urgente et nécessitant des explications ne doit souffrir aucun retard.» Boussouf s’est bien gardé de libérer les liaisons entre les wilayas. En se rendant à Tunis, Amirouche voulait avec les colonels de l’intérieur peser sur les orientations politiques d’un GPRA miné par les dissensions en l’invitant à se consacrer à la lutte armée. Pour ce faire, il fallait mettre un terme à toutes les structures qui dévoyaient énergies et intelligences dans les intrigues d’après guerre. L’armée des frontières et le MALG, quelles que soient leurs opposions ultérieures étaient les deux freins du FLN/ALN en 1959. C’est bien ces deux structures que le colonel Amirouche et ses amis devaient contenir en faisant rentrer les troupes des frontières et en ramenant à un service de renseignement contrôlé par le pouvoir politique le MALG. Il y a une dimension surréaliste dans votre logorrhée. Vous qui avez fait de la torture, des enlèvements, des assassinats et de la corruption une culture d’État avant et après l’indépendance, vous trouvez assez d’audace en 2010 pour charger Amirouche de toutes vos perversions. Tant d’impudeur démontre une chose : tant que le pouvoir reste ce qu’il est, l’Algérie ne connaîtra ni paix, ni justice, ni progrès. Autres choses : ne vous fatiguez pas à envoyer vos messages et autres menaces de mort. Pour deux raisons. Je vous en sais capables. Elles ne servent à rien. Je ne parle pas la langue de la maffia. Dernière information : que les citoyens sachent que l’indisponibilité du livre est due au fait que les imprimeurs disposant de rotatives réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires avec le ministère de l’Education nationale. Il leur a été signifié que s’ils produisaient l’ouvrage consacré au colonel Amirouche, ils risquaient de perdre les marchés de l’État. Nous sommes tenus de travailler avec des artisans garantissant un travail de qualité. La deuxième édition sera dans les kiosques à partir du 20 mai. Merci pour la compréhension de tous.
S. S.

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 22:21
L’ambassadeur canadien à Alger en soutien à un projet d’aluminerie

Patrick Parisot, l’ambassadeur canadien à Alger a profité, jeudi à Montréal, de la tribune offerte par l’association LECODEV (www.lecodev.com) pour apporter son soutien à un projet d’aluminerie en Algérie du géant australo-canadien de l’Aluminium Rio Tinto Alcan.

 

« Ça fait deux ans que je soutiens ce projet. Rio Tinto Alcan est probablement la meilleure entreprise au monde avec les plus hauts standards éthique et à code très poussé en ce qui concerne le développement durable ». a-t-il affirmé en vrai VRP du monde des affaires canadiens. Il n’a pas voulu donner des détails sur le projet.

Une délégation de Rio Tinto Alcan a séjourné à Alger au mois d’avril dernier. Patrick Parisot, intervenait au colloque sur la coopération algéro-canadienne et le développement durable qui se tient jusqu’à aujourd’hui à l’Ecole polytechnique de Montréal. A rappeler aussi la présence de Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie à Ottawa, qui a axé son intervention sur la nécessité du recours de l’Algérie de ses compétences établies à l’étranger.



Par Samir Ben

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 21:40

 

 

L'Expression

 

 
CULTURE

CHEIKH SIDI BÉMOL
«Je chanterai en Algérie si Khalida Toumi m’invite»
06 Mai 2010
- Page : 20

 

 

Dans les deux villes phares de l’Oranie, aux styles musicaux se disputant le terrain, Cheikh Sidi Bémol est venu semer la graine de son rythme répandu à Paris, dans l’Algérois et en Kabylie.

Nul n’est prophète en son pays. Le proverbe s’applique à Cheikh Sidi Bémol en tournée en Algérie depuis le début de cette semaine et ce, à l’invitation du réseau du Centre culturel français en Algérie. «C’est vraiment le monde à l’envers et bizarre, nous sommes invités par des Français pour chanter dans notre pays», s’est exclamé Sidi Bémol avant d’annoncer son O.K. qu’il est prêt à répondre favorablement à la sollicitation de la ministre de la Culture.
«Je chanterais toutes mes chansons si Khalida Toumi m’invite à chanter en Algérie», a-t-il affirmé. L’artiste n’est pas dépaysé malgré sa nostalgie qui, vraisemblablement, le terrasse dans la terre d’accueil, la France. Son dernier tube est un aveu concret de l’attachement de Sidi Bémol à ses origines. Ce dernier, tel qu’’expliqué par le chanteur, est un retour aux sources. «Ma dernière oeuvre est un hommage à mon village originaire, Bouzeguène (wilaya de Tizi Ouzou Ndlr), à Alger ma ville natale et mes amis d’enfance.» C’est ce qu’a indiqué Cheikh Sidi Bémol à l’issue de son concert qu’il a donné, mardi soir, dans la capitale du raï, Oran. Une journée auparavant, le même artiste a franchi le cap dans une autre ville de l’Oranie, Tlemcen.
Dans cette ville, l’andalou et le hawzi sont, pourtant, indétrônables. L’Oranie n’est plus la propriété privilégiée du raï ni moins du Hawzi ou encore de l’andalou. Sidi Bémol en a apporté la preuve vivante en drainant plus de 700 spectateurs dans chacun des concerts qu’il a donnés dans les deux citadelles, ceci en attendant la confirmation effective des deux derniers concerts de la tournée de ce défenseur des causes sociales.
Le premier est prévu pour aujourd’hui à Constantine tandis que la clôture aura lieu le 07 du mois en cours à Béjaïa. Dans les deux villes phares de l’Oranie, aux styles musicaux se disputant le terrain, Cheikh Sidi Bémol est venu semer la première graine de son rythme très répandu en Europe, le centre de l’Algérie, mais notamment dans la Kabylie. Paris-Alger-Bouzeguène est la dernière oeuvre qui se veut être un retour aux sources dans lequel l’artiste a mis en évidence autant de valeurs sociales. Cette dernière est comme ses précédents tubes dans lesquels la musique rythmée et le verbe cocasse constituent les éléments principaux d’un style mélangé.
«Je chante la Khalouta tout comme l’Algérie», a-t-il ironisé. Sidi Bémol ajoutant que son style se situe au milieu de la musique algérienne figée. Ce sont là les premières appréciations du chanteur qui a forgé son destin depuis le tube d’«El Bandi», le bandit. Cheikh Sidi Bémol ne chante pas pour chanter. Pour l’artiste, la chanson est, à la fois, une thérapie et un appel au bien-être. «Vous êtes tous heureux? Vous êtes tous amoureux?», a-t-il clamé du haut du podium avant même d’attaquer son sujet. Les spectateurs répondent en choeur tout en exigeant la fameuse chanson intitulée «Makayen walou khir l’amour» qui veut dire «Y a pas mieux que l’amour».
Et là, l’artiste, qui n’abdique pas aux pressions du public, se lance dans un air lyrique «Ahdrwoun Thairi» (Qu’ils ressassent l’amour) avant de passer au «Super Boudjeghlou, tu ne fais plus peur», «Hiya, Balad Tchina», «El Goumari» et tant d’autres chansons qui ont fait le succès de l’artiste. Pour sa part, le public oranais n’a pas été ingrat en accompagnant en choeur le chantre dans toute sa prestation.

Wahib AÏT OUAKLI

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 21:36

 

 

RADAR (Jeudi 06 Mai 2010)


Soummam

Elle s’est éteinte à l’âge de 116 ans
Décès de la doyenne

 

La doyenne de la vallée de la Soummam, feu Bennacer née Hamaï Chérifa, s’est éteinte le 4 mai, à l’âge de 116 ans. Originaire de la commune d’Ouzellaguen (Béjaïa), la défunte née en 1894, selon le registre de l’état civil, ne souffrait d’aucune déficience mentale ou physique, hormis une perte partielle de mémoire (amnésie), jusqu’à son dernier souffle. Selon les témoignages de ses descendants, Nna Chérifa s’occupait des travaux de jardinage et préférait consommer les plats traditionnels dont la recette gastronomique est souvent préparée à base de produits du terroir (huile d’olive, figue sèche, miel pur, orge…).

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 21:01

 

 

 

L'insécurité persiste dans la région : Le terrorisme plombe la Kabylie

L’insécurité persiste dans la région : Le terrorisme plombe la Kabylie

Des faits d’une extrême gravité se superposent et créent un climat extrêmement lourd, plongeant la population locale dans une terreur permanente et enrayant toute perspective de développement économique.

 



L’accalmie temporaire sur le front des kidnappings est loin de rassurer les entrepreneurs dont beaucoup ont donné un coup d’arrêt à leurs investissements. Les gangs du kidnapping n’ont pas abandonné leur activité florissante et continuent à écumer de nombreuses localités livrées à l’insécurité la plus totale. Lorsque les bandes des ravisseurs n’agissent pas, elles sont tout simplement en train de recueillir des renseignements sur de nouvelles cibles. Les groupes terroristes chargés de « lever des fonds » pour la branche Al Qaîda ont pratiquement les coudées franches dans ce no man’s land sécuritaire.

A présent, ce ne sont plus les maquis qui font peur, mais aussi les routes, et plus récemment, les champs près des villages. La menace des bombes posées dans les champs d’oliviers ou les pâturages est apparue dans la région il y a un an et demi. Un jeune homme de 22 ans avait péri en novembre 2008 dans l’explosion d’un engin artisanal en pleine cueillette des olives. Plusieurs autres villageois ont été mutilés dans les mêmes circonstances, dans plusieurs localités de la wilaya. En octobre 2009, un jeune du village Aït Bouhouni, dans la commune d’Azazga, a été grièvement blessé lors d’une déflagration qui a eu lieu près d’une source d’eau, dite Amizab, dans un champ exclusivement consacré au pâturage depuis des générations. Mardi dernier, une mère de famille, que rien ne destinait à subir les affres du terrorisme, a perdu une jambe en marchant sur une bombe alors qu’elle ne s’était éloignée que de 200 mètres de la maison, au village Boumansour, dans la commune de Yakouren. C’est la population rurale –tirant sa subsistance de l’agriculture vivrière et du petit élevage – qui est ainsi frappée d’interdiction de s’aventurer dans les environs immédiats des villages. Les groupes terroristes qui multiplient ce genre d’attentats essaient d’imposer ainsi un couvre-feu permanent et mortel aux populations villageoises.

C’est le sommet de l’insécurité. Ce type d’attentats, d’une particulière lâcheté, ne fait pas l’objet de mise en ligne sur Internet, une technique de propagande terroriste qui est pourtant bien maîtrisée par les « seriate » de l’ex-GSPC. Si la menace plane sur la vie quotidienne des simples citoyens, elle plombe pareillement les lendemains et les perspectives de développement de toute la région. Lorsque l’on sait que les trois quarts de la population vivent dans des localités rurales, on mesure les effets dévastateurs de la menace terroriste sur les programmes de développement attendus depuis des décennies, et qui ne sont pas près, vraisemblablement, d’être mis en place ou relancés à court terme. Dans la commune de Yakouren, qui vient d’être secouée par le drame qui a touché une simple ménagère, un projet de délimitation d’une zone d’expansion touristique (ZET) vient d’être exhumé. La zone concerne un périmètre forestier d’une haute valeur touristique, appelé « Bois sacré », et devrait recevoir des projets d’aménagement de nature à donner une vie économique à cette localité dotée d’atouts naturels majeurs mais qui continue à se morfondre dans le dénuement le plus total.

La délimitation du périmètre a été effectuée, ces derniers jours, en présence des responsables forestiers et de l’environnement, selon le P/APC de Yakouren, joint hier par téléphone. Il faut noter que ce projet de ZET forestière date du début des années 1990, lorsque la première APW pluraliste avait mis en place l’Office de gestion des zones d’expansion touristique (OGZET), disparu très rapidement. Vingt ans plus tard, les plans d’aménagement sont remis à l’ordre du jour, mais à l’ombre d’un terrorisme qui ne laisse aucun répit à la population locale et aux opérateurs économiques.



Par Djaffar Tamani

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