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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 23:14

 

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RSS - La Lettre de Kabylie

Etat des lieux de la gestion publique en Kabylie et perspectives de l’alternative autonomiste

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Par Le Matin | 12/06/2013 16:08:00 |                                

Cette contribution se veut une réponse technique pour tous ceux qui continuent à semer le doute sur les capacités de la Kabylie à se prendre en charge sur le plan économique.

Carte de la KAbylie.
Carte de la KAbylie.

 

a) Avertissement

Dans le processus du développement de la démarche politique visant à la concrétisation de l’autonomie de la Kabylie, il ne faut pas faire du volet économique un abcès de fixation. Il faut, pertinemment, en finir avec ce complexe de vouloir, tout le temps, justifier les richesses de notre région. Il ne faut jamais dissocier la gestion économique du système politique lui-même. C’est les sociologies et les politiques qui font l’économie et non l’inverse.

Justement, cette contribution ne rentre pas dans ce cadre justificatif mais elle se veut une réponse technique pour tous ceux qui continuent à semer le doute sur les capacités de la Kabylie à se prendre en charge sur le plan économique.

Elle est, aussi, la preuve de notre conviction que le débat autour de l’autonomie de la Kabylie n’est plus au niveau de la revendication mais il se porte, désormais, sur les moyens et les politiques qui permettraient aux futures instances exécutives et consultatives de la Kabylie autonome de prendre en charge les doléances des citoyens pour déterminer les choix stratégiques à suivre pour réussir le défi de rendre à notre peuple sa dignité bafouée par les politiques ségrégationnistes du pouvoir d’Alger.

b) Introduction

Depuis l’indépendance confisquée, le pouvoir algérien fait dans la diversion en essayant de faire admettre aux Algériens en général qu’ils ne doivent leur survie qu’à la manne pétrolière alors que tout le monde sait à qui profite cette richesse et qui a la main mise sur la rente et sur l’économie de bazar.

La Kabylie n’a pas été découverte dans un gisement de gaz, ni une création contemporaine résultant d’une quelconque prospérité réalisée grâce à la manne pétrolière. Elle est multimillénaire. Le pétrole n’est pas éternel. La Kabylie est rebelle et immortelle. Par son organisation sociopolitique qui a inspiré bien de grands penseurs, par ses valeurs séculaires, par son attachement viscéral à la liberté, la Kabylie n’a rien perdu de son authenticité ni de sa culture de résistance encore moins de sa détermination à se hisser au rang de grande nation.

Ni la famine, ni la guerre, ni la répression, ni la politique d’arabisation n’ont pu triompher des citoyens de cette région. De ce fait, aucun défi ne peut lui faire peur. Le développement est à sa portée pour vu qu’il recouvre sa souveraineté par son accès à un statut de large autonomie. En effet, la Kabylie avec son fort potentiel économique, doit, non seulement assurer son propre développement, mais aussi contribuer d’une façon effective au développement de toute l’Algérie.

Toutes les forces vives seront mobilisées afin de créer un pôle d’excellence en matière de développement économique. Pour ce faire, il suffit de mettre en synergie l’intelligence dont dispose la région en l’occurrence les compétences formées par ses universités, les ressources naturelles et ses ambitions. Elle va réaliser son développement par l'encouragement de l'innovation (via la recherche), l'investissement, l'éducation, l'accroissement de la sécurité juridique, la conciliation de son progrès économique et social avec la préservation de l'environnement.

La Kabylie autonome va œuvrer à garantir à sa population la liberté d’entreprendre et de produire localement les richesses, synonymes d’autonomie économique et sociale, base de toutes les libertés culturelles et politiques.

c) Etat des lieux de la gestion publique en Kabylie sous le règne de l’état central

La Kabylie est autonome dans sa misère sans avoir le pouvoir de décision pour y faire face. Elle lutte seule contre une situation socio-économique des plus dramatiques qui réconforte les décideurs algériens, prêts à faire l'impossible pour amplifier son malheur. Un Etat central qui fait dans le sabotage et le chantage économiques, les collectivités territoriales dépourvues de pouvoirs, ne disposant même pas d’une fiscalité locale propre, des entreprises endettées et fiscalement étouffées, le développement est une chimère pour une Kabylie qui glisse de jour en jour dans une logique de désinvestissement

Il suffit d’aborder le débat sur l’autonomie de la Kabylie pour que votre interlocuteur vous lance la fameuse interrogation ; on va manger quoi ? Mais avant de répondre à cette question, nous devons d’abord poser une autre problématique à notre tour. Que ce qu’on est entrain de manger, actuellement, sous le règne d’un Etat exclusivement centralisé ?

Dans l’état actuel du système de répartition des enveloppes financières , les départements de la Kabylie sont budgétisés au même titre que tous les autres départements d’Algérie , a travers une loi de finance établit chaque année, d’une manière très centralisée, dont les critères d’affectation de budget pour le développement local ne sont soumis à aucune étude préliminaire en fonction des particularités sociales, économiques, géographiques ou culturelles d’une région donnée. Cette opération de partage de gâteau est dictée par l’influence des équilibres politiques, claniques voir tribaux ainsi que les humeurs régionalistes négatives qui gangrène le fonctionnement des structures de l’état.

Pour vérifier la pertinence de ce constat amer qui reflète le caractère régionaliste voir raciste du fonctionnement des instances de l’état central, il suffit de quantifier le nombre des infrastructures de base et des équipements publics réalisés dans la wilaya de Tlemcen pendant cette dernière décennie et de les comparer à ceux réalisés dans toute la Kabylie.

Contrairement à cette croissance extraordinaire de la région de l’ouest algérien, la Kabylie n’a reçu rien d’autres qu’un très important lot de blocages et d’entraves pour mettre à genou son économie et affamer sa population. Bureaucratie tentaculaire qui décourage tout investisseur potentiel de s’installer en Kabylie. Délocalisation consécutive aux désordres, abus fiscaux et gestion opaque du foncier rendant toute affectation de terrain illusoire dans des délais raisonnables.

Rien n’aura été épargné pour paralyser le développement local en Kabylie. La politique de la terre brûlée pratiquée par le pouvoir d’Alger à l’égard de la Kabylie a atteint son summum, Bouteflika bloque même les projets antérieurement agréés. C’est dans cette optique que la politique de délocalisation des grands projets destinés à la Kabylie est devenue systématique. Entre autres, on peut citer les plus importants ; à l’image de la raffinerie pétrolière qui devait être réalisé à Bejaia et qui est transférée sur Tiaret malgré toutes les expertises qui donnaient Bejaia comme site adéquat pour ce type de projets.

Dans la même logique criminelle du pouvoir en place, la centrale thermoélectrique devant servir toute la région d’Azeffun a été bloquée. A noter que, sans cette centrale, il ne sera même pas possible d’alimenter une grue sur le nouveau port d’Azeffun. L’autoroute est-ouest, principal grand projet de l’ère Bouteflika n’est finalement qu’un plan réservé pour l’anéantissement et l’isolement du port de Bejaia qui demeure le principal pole économique de la Kabylie.

Selon les dire du directeur de ce port, cette institution souffre d’une perte sèche de 200 000 millions de Dinars / jours depuis l’ouverture de cette autoroute à laquelle on a ôté volontairement trois pénétrantes qui devaient donner sur Tizi ouzou à partir de Aomar gare, sur Akbou à partir d’el M’hir et sur Souk el Thenin à partir de Sétif. Ces pénétrantes existaient bel et bien dans l’étude préliminaire du projet en question.

Ces délocalisations, ces blocages et ces retards volontaires dans la réalisation des équipements publics qui affectent sérieusement la stabilité économique et surtout l’efficacité de la budgétisation des wilayas kabyles ne peuvent être dépassés que dans le cadre d’une Kabylie autonome. Il n ya qu’un gouvernement régional qui pourrait mettre notre économie à l’abri de ces agissements racistes du pouvoir central. A l’état actuel de la gestion de la dépense publique, aucune autorité locale (élus et admistrateurs confondus) n’a son mot à dire sur la gestion budgétaire.

Les enveloppes financières destinées à la réalisation des équipements publics et de l’habitat sont, uniquement, du domaine du ministère des finances c'est-à-dire de l’état central. Au niveau local, La dépense publique est du ressort de deux fonctionnaires qui sont des détachés du ministère des finances. Le contrôleur Financier, en amont, pourrait viser le marché qu’il veut et laisser en instance celui qu’il voudrait bloquer. Le trésorier, en Aval, pourrait payer l’investisseur ou l’entrepreneur qu’il veut garder et bloquer le payement de celui qu’il veut faire fuir.

Pour tromper l’opinion publique et à chaque début d’exercice financier, le gouvernement central annonce des budgets colossaux destinés à la Kabylie. Dans la théorie, ces chiffres annoncés sont, réellement, affectés à la Kabylie mais ils n’ont, jamais, été consommé dans la pratique.

Depuis 2001, la wilaya de Tizi Ouzou n’a jamais consommée plus de 35% de son budget annuel ce qui est du essentiellement aux blocages en amont et en aval qu’on a signalé ci-dessus. En plus de cette volonté délibérée de mettre à genou l’économie de la région Kabyle, saviez vous que, dans l’état actuel des choses, c’est la Kabylie qui donne de l’argent à l’état central et non l’inverse ? A travers sa fiscalité importante et le taux de recouvrement de ses recettes fiscales, la Kabylie verse au trésor public plus qu’elle en reçoit en terme de budget annuel dans le cadre de la loi de finance Algérienne. La Kabylie est tout simplement victime d'un racket fiscal

Croire que c’est le Trésor public de l’état central qui nourrit la Kabylie est une hérésie. La contribution de la Kabylie à la fiscalité nationale est la plus importante de toutes les régions. Le taux de recouvrement en Kabylie avoisine les 100 % alors qu’ailleurs c’est déjà un record d’atteindre les 25 %. Une petite équation mathématique dont les composants sont les budgets actuels des wilayas Kabyles, la fiscalité kabyle et les recettes pétrolières annuelles et leur répartition au prorata du nombre d’habitants après la consécration du système d’autonomies régionales, nous permettra de déduire qu’en plus de notre liberté et de notre dignité nous allons gagner dix fois plus sur le budget actuel. Quelles seront, concrètement et sur le terrain, les pistes d’améliorations de l’enveloppe financière destinée à la relance économique, dans le cadre d’une Kabylie autonomie ?

Nous utilisons le terme "pistes d’amélioration" pour mettre le développement économique en Kabylie au diapason des nouvelles méthodes de management politique qui se base sur la démocratie sociale et sur des techniques managériales qui mettent en avant-garde de toute amélioration économique le potentiel de compétences en ressources humaines.

d) Perspectives économiques de la Kabylie autonome

Avec un gouvernement régional, nous aurons tous les mécanismes financiers et autres qui vont nous permettre de dépasser ce stade de stagnation de notre développement local. Nous disions, quelles seront, concrètement les pistes d’améliorations de l’enveloppe financière destinée à la relance économique, dans le cadre d’une Kabylie autonomie ? On peut citer entre autres :

- L’augmentation de la consistance du budget annuel de la Kabylie, en gardant la totalité de sa fiscalité (avec ce 1er critère déjà, la vie de nos concitoyens kabyles serait meilleure qu’aujourd’hui)

- Le dépassement des obstacles et des blocages dont on a parlé ci-dessus du fait que les instances financières vont dépendre du gouvernement local.

- Le dépassement de ces obstacles permettra le retour des investisseurs qui ont déserté la Kabylie.

Ceci va, certainement, générer des nouvelles recettes fiscales qui vont servir de valeur ajouté pour l’économie kabyle.

- Le dépassement du problème de la non concordance de la majorité locale avec la majorité nationale permettra de réduire les conflits du à une certaine appréciation idéologique entre les deux majorités éternellement contradictoires.

- En dernier, l’hôtel des finances de la Kabylie autonome pourrait éventuellement profiter de sa quotte part des richesses pétrolières qui vont, logiquement, se répartir au prorata de nombre d’habitants (ce cas dépend essentiellement des négociations avec l’état central pour la mise en pratique de l’autonomie kabyle).

Pour concrétiser ces pistes améliorations, le gouvernement régional de la Kabylie autonome doit adopter une approche va se reposer sur le potentiel en ressources humaines dont dispose la Kabylie, dans le processus de la mise en application des procédures relatives au développement économique. Cette stratégie de mettre en valeur le capital humain est la plus efficace méthode qui permettrait à ce gouvernement de satisfaire les exigences citoyennes en termes de prospérité économique et de confort social.

La mise en valeur d’une culture de proximité pour recenser les besoins de la société à travers des compétences en matière de communication, de techniques des statistiques et des relations gouvernants – gouvernés, doit être la priorité des instances qui s’occuperont de la gestion publique Kabyle. La valorisation des ressources humaines demeure la principale spécification des nouvelles normes du management sur lesquelles se repose la modernisation des systèmes de gestion des PME qui représentent le moteur de l’épanouissement économique, en cette ère de globalisation et de mondialisation. Cette énergie inépuisable, contrairement aux hydrocarbures, va, certainement, constituer le fer de lance de l’économie de la Kabylie de demain.

La rentabilisation de l’exploitation des ressources humaines est une condition sine qua non pour les organismes décideurs de la Kabylie autonome afin qu’ils adoptent les meilleures méthodes de la bonne gouvernance, dés le début de leur prise en charge du destin des citoyens de la Kabylie. Les compétences clairvoyantes qui maitrisent le sens de la planification permettront au gouvernement régional kabyle d’inscrire sa démarche dans la durée et d’anticiper les mutations du marché international au lieu de les subir.

Contrairement aux instances Algériennes actuelles qui n’adoptent les nouvelles stratégies que dans l’urgence des derniers quarts d’heures ; une attitude qui provoque un retard consistant dans le processus de mise à niveau des institutions publiques et des entreprises ce qui fait perdre à l’état sa fiabilité et aux operateurs économiques nationaux leur crédibilité sur le marché international. . L’exemple le plus édifiant est le rééchelonnement de la dette extérieure proposé par des spécialistes kabyles à la fin des années quatre vingt mais adopté par le gouvernement Algérien quelques années plus tard, dans des conditions dictées par les instances financières internationales.

Pour réussir cette stratégie visionnaire et prévisionnelle, les institutions de la gestion publique de la Kabylie autonome doivent se reposer sur des mécanismes qui vont assurer une veille stratégique efficace afin d’être à jour avec les mutations accélérées de l’économie mondiale.

Dans l’objectif de rassurer les investisseurs et d’installer un climat de confiance qui permettrait aux capitaux internationaux de trouver en Kabylie une terre fertile, les compétences juridiques et financières du gouvernement régional de la Kabylie autonome doivent opter pour des politiques stabilisatrices de la juridiction qui va régir les investissements, comme elles doivent éviter les changements brusques et subits du dispositif juridique et du système bancaire dont la stabilité demeure une des plus importantes garanties de la pérennité des investissements étrangers et nationaux.

Nos institutions économiques doivent asseoir des politiques publiques structurées et structurantes et non conjoncturelles à l’image de celles bricolées par les organismes de l’Algérie actuelle. Elles doivent inscrire leur vision dans le sens de produire une valeur ajoutée dans les PME Kabyles créatrices de l’emploi et non pas génératrices de capitaux informels comme celles de "l’import-import" encouragées par l’économie de bazar de la mafia politico-financière Algérienne.

En conclusion, il est très important de rappeler que les économies les plus réussies au monde sont celles qui rentabilisent le plus les ressources humaines et les compétences qui maitrisent les techniques managériales les plus actualisées. Cette matière grise est, largement, disponible en Kabylie. Son exploitation efficace demeure la clé de la réussite de la noble mission d’assurer aux citoyens kabyles une vie sociale digne et prospère.

Moussa Nait Amara

Conseiller auprès du président du MAK

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 23:21
Fédéralisme, régionalisation, autonomie : le concept de région en Algérie

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Par Le Matin | 16/01/2013

 

 

Nous avons entendu récemment le Premier ministre algérien parler de la réhabilitation des "Territoires" tout comme nous avons constaté dans la pratique le regroupement des wilayas en entités culturellement homogènes lors de l’événement "Tlemcen Capitale de la culture islamique" !

Fédéraliser l'Etat est une vision moderne et révolutionnaire.Fédéraliser l'Etat est une vision moderne et révolutionnaire.

Le mot tabou de "Région" qui renvoie au régionalisme, l’un des fondements historiques et pratiques du pouvoir central, n’est pas encore utilisé mais une prise de conscience de l’importance des régions se fait jour chez les hauts décideurs de ce pays verrouillé par le souci doctrinal de "l’équilibre régional" tel que pratiqué à l’époque de Houari Boumediene, au temps béni des souks el fellahs et des villages de la révolution agraire.

Fédéraliser l'Etat algérien, régionaliser le pays en plusieurs collectivités territoriales fiables, accorder l'autonomie à des entités géographiques délimitées, historiquement marquées, décentraliser les structures administratives de l'Etat, voilà des visions politiques modernes révolutionnaires qui, au-delà des formes, fondent la même virtualité, le même projet, celui du nécessaire aménagement administratif de régions économiquement, sociologiquement et culturellement homogènes dans le cadre de l’Etat algérien national, républicain et démocratique.

La crise de l’Etat algérien tient de sa culture jacobine. L’hypercentralisation, même corrigée par une timide déconcentration territoriale, a atteint son seuil de contre-productivité.

La bureaucratie et l’autoritarisme, corollaires de la centralisation, ont généré la paralysie des institutions qui fonctionnent contre la volonté et les besoins de la population, suscitant la passivité, la résistance et enfin la révolte de régions entières, comme ce fut le cas de la Kabylie et de ses soulèvements cycliques depuis Avril 1980, révoltes qui se généralisent à tout le pays durant la dernière décennie, revêtant les formes de l’émeute fulgurante qui se répand comme un trainée de poudre sur les circuits et les bassins de l’économie informelle.

L’ignorance, voire le mépris, des besoins populaires localement exprimés, l'atteinte aux droits les plus élémentaires des citoyens, le détournement de l'État à des fins mafieuses et la satisfaction égoïste d'intérêts familiaux et tribaux, le recours à la répression pour maintenir l’ordre inique, tous ces effets causés par la nature rentière et la concentration du pouvoir de décision et d’exécution entre les mêmes cercles et les mêmes clans, consacrent la faillite des institutions napoléoniennes héritées de la colonisation française.

La décentralisation administrative territoriale à laquelle les termes autonomie, régionalisation et fédéralisme sont préférés pour des raisons de portée politique, s’impose comme la solution la moins couteuse pour la sauvegarde et la continuité de l’Etat national, républicain et démocratique. Les projections politiques et les constructions intellectuelles échafaudées par les défenseurs de ces utopies salvatrices, promoteurs du fédéralisme, autonomistes ou adeptes de la régionalisation, expriment les divers avatars de la décentralisation administrative. Elles reposent toutes sur le concept de région.

Qu’est-ce que donc la région dans la vision syncrétique de tous ces décentralisateurs ? Aucun projet, à notre connaissance, n’a réellement circonscrit ce concept et défini, dans le contexte algérien, son contenu et sa portée dynamique, ses diverses dimensions humaines, économiques, sociologiques, culturelles et surtout politiques. Notre modeste contribution se propose comme ouverture à cet incontournable débat. Approfondir et rendre irréversible cette option, après que d’autres ont pris l’initiative de casser le tabou du pouvoir monopoliste.

La région est encore un concept au contenu implicite, un fantasme politiquement rentable. On y fourre tous les rêves de liberté, d’indépendance, de citoyenneté retrouvée. Un projet qui nous fait voyager en Catalogne, dans les opulents Länders allemands, dans la confédération helvétique, du côté du lac Leman, aux Etats-Unis d’Amérique, pour butiner le pollen de l’autonomie, puiser la substantifique moelle du fédéralisme et la greffer en Kabylie, dans l’Aurès, le Constantinois, le M’zab, l’Oranie, la Mitidja. Un faisceau d’interrogations s’impose alors à tout intellectuel indépendant, soucieux de contribuer au lancement du processus salvateur de régionalisation.

La dimension géographique des régions et les paramètres de leur délimitation, les données démographiques et humaines, l’économie régionale, la péréquation des ressources et des charges, l’équilibre socio-économique régional, les institutions régionales et leur fonctionnement, la nature du pouvoir central, les formes de sa reproduction dans ce nouveau contexte, ses rapports avec les régions, les relations interrégionales, la répartition des ressources de l'Etat national sur les régions et de nombreux autres axes relatifs à la culture, l'éducation, la santé, le développement durable, l'écologie, les intérêts stratégiques nationaux, les problèmes de sécurité et de défense nationale, la nature et le rôle de l'Armée nationale populaire . . .

De nombreux autres chantiers seront ouverts à la réflexion dans l’élaboration du projet d’un Etat fédéral où cohabiteront de nombreuses entités territoriales en construction. Si dans le lexique politique, le vocable région est à la mode, il est inexistant dans le langage administratif officiel seule l’armée populaire use concrètement de ce concept dans son déploiement territorial en se structurant en régions militaires depuis 1964.

Les rares structures de type régional héritées de la colonisation ont disparu au lendemain de l'indépendance. Les conseils régionaux, organes consultatifs qui appuyaient l'action du préfet régional, institués après le référendum de janvier 1961 ont été dissous, tout comme les institutions générales régionales (IGR) nées en 1959 en pleine guerre. Les postes et télécommunications, les transports ou encore certains services comme la planification ont conservé des caractères régionaux sous forme de directions ou de commissions permanentes.

L'Etat algérien a usé du concept de région comme mode opératoire du développement sous le règne de Boumediene dans le cadre des programmes spéciaux de développement économique politique dite d'équilibre régional. Cette politique, à dimension populiste, a démontré qu'en matière de développement, la centralisation de la gestion est un mode improductif.

La région, circonscription supradépartementale, est une catégorie de gouvernance moderne qui appelle une gestion à visage humain. La démocratisation du pouvoir et de l’Etat, les impératifs de la mondialisation ont sonné le glas de la conception jacobine de l’Etat. Un faisceau de déterminants objectifs plaide pour un Etat fédéral.

L’immensité du territoire, les dispositions économiques, les données démographiques et sociales, les causes historiques, les particularismes culturels, imposent une refondation de l'Etat sur des entités territoriales maîtrisables appelées régions.

"Chwit ig timlihen", "El baraka fleqlil", dit l’adage populaire ! "Smal is beautifull !" est le credo de la gouvernance moderne. Après Salah Boubnider (Sawt el Arab) qui a cassé le tabou de la régionalisation au début des années 1990, lançant le débat sur la restructuration de l'Etat sur la base des wilayas historiques délimitées par les résolutions du congrès de la Soummam d'août 1956, les partis politiques kabyles, RCD et FFS, ont remis sur la scène politique le concept de régionalisation avec des épithètes spécifiques qui les distinguent du projet autonomiste du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie)

Le pouvoir, qui a privatisé l'Etat se donne le temps de la réflexion. La commission Missoum Sbih, au service de la présidence de la république, avait finalisé et remis son rapport sur les nouvelles formes de l'Etat. Face à l’impopularité du régime fondé sur des institutions coloniales jacobines, menant une gouvernance socialement et politiquement contreproductive, la régionalisation, fondée sur des institutions modernes à visage humain, est une option citoyenne moderne à même d'assurer la pérennité de l'Etat-nation et le ciment de l'unité nationale.

Rachid Oulebsir

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 23:28

 

 

Mizrana (Kabylie) : la brigade de la gendarmerie saccagée (actualisé)

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Par Le Matin DZ |                                       

Si les citoyens protestaient ou refusaient catégoriquement la construction de brigades de gendarmerie nationale avant leur démarrage à Mizrana, ils ont attendu à ce que les travaux de construction de celle de Mizrana soient achevés pour agir.

Les manifestants ont dénoncé le mépris des autorités

Le vent de contestation n'a laissé personne indifférente. Dans l’après midi de dimanche, à 15 h, c’était la population de plusieurs villages de Mizrana qui s’est organisée et a procédé par la suite à la démolition de la brigade de gendarmerie nationale implantée à la crête, une bourgade située sur la RN 72 à quelques encablures seulement du chef-lieu communal.

En effet, des dizaines de centaines de citoyens des issus principalement des villages de la communes de Mizrana, et quelques d’autres des villages limitrophes ont saccagé et brûlé les deux brigades respectivement situées dans leur territoire. Ce célibatorium qui devait accueillir dans le proche avenir les troupes de la gendarmerie nationale a été totalement détruit et incendié. Les dégâts matériels occasionnés se chiffrent en milliards de centimes. La brigade était fin prête pour accueillir ses locataires. Elle devait ouvrir ses portes le 1er novembre prochain selon les dires des citoyens. Mais le vent de contestation en a décidé autrement. Les différentes franges de la population ont pris part à cet évènement. On compte des jeunes, moins jeunes et même des personnes âgées, selon nos sources. C'est dire le refus de la population de voir cet immeuble se réaliser.

Le chef de daïra et la protection civile refoulés

Le chef de daïra de Tigzirt qui fut escorté par les éléments de la brigade de la police judiciaire territorialement compétents a été refoulé en le menaçant par des jets de pierres. Il venait calmer les citoyens, mais sa venue n'a fait qu’attiser le feu. Par ailleurs, les éléments de la protection civile venus sur les lieux en vue d’éteindre le feu qui menaçait cet édifice, ont été aussi obligés à rebrousser le chemin par les manifestants en colère. Eu égard à la tension, les hommes de la protection civile n'ont pas insisté, ils sont repartis sans intervenir.

Des chaînes privées et de la presse écrite empêchées

Plusieurs chaînes télé privées et correspondants de la presse écrite et électronique ont été empêchés de filmer, photographier en vue des mesures de sécurité. "Nous avons interdit de filmer et de photographier pour ne pas créer de l’inquiétude, doutes et de la peur au sein des citoyens ayant pris part aux démolitions de cette bâtisse. Car, nous savons bien, si nous laissons nous filmer ou prendre des photos, beaucoup de nous, des paisibles citoyens en d'autres jours, seront exposés aux agents de sécurité", nous confie un des manifestants. Certains correspondants et cameramen des organes privées ont bien insisté de couvrir l’évènement, mais en vain.

Des dégâts matériels en milliards de centimes

Les dégâts matériels occasionnés par la destruction de la brigade de gendarmerie se chiffrent en milliards de centimes, les locaux étaient en leur phase finale. Ils devaient être livrés le premier novembre. Mais la colère populaire était passée par là : les murs totalement détruits, incendiés, des climatiseurs, des chauffe-bains, des groupes électrogènes, des seaux de peinture et bien d’autres objets de valeur sont détériorés. Le bilan est lourd. Et il est fort probable que ce celibatorium soit compromis.

Et même le siège de la daïra demeure toujours fermé et encerclé par un impressionnant cordon de sécurité depuis hier dimanche.

Comme nous l’avions rapporté dans l’édition d’hier, le siège de la daïra de Tigzirt étaient assiégé par les citoyens d’Azroubar en vue d’interpeller les autorités de daïra de respecter leurs promesses non tenues en l’installation de la téléphonie filaire au niveau de leur village, et dénoncent le "mutisme et la sourde oreille des autorités locales et celle d’Algérie Telecom". Les services de la sûreté ont vite dépêché depuis hier tôt la matinée un impressionnant cordon de sécurité pour protéger ce siège afin qu’il ne soit pas l’objet de destruction ou subisse le même sort que ce lui des brigades de gendarmeries et de garde communale. A l’heure où nous mettons en ligne, les citoyens d’Azroubar maintiennent toujours le siège de la daïra fermé et affichent leur détermination d’y aller la satisfaction totale de leur plate forme de revendication.

De notre correspondant : M. A.

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 23:55

 

 

 

Issad Rabrab : "Des problèmes de régionalisme bloquent le port de Cap Djinet"

"Le projet de construction d’un port à Cap Djinet se concrétisera un jour", dira l’homme d’affaires Issad Rebrab qui ne veut nullement s’avouer vaincu devant cet ultime blocage opposé à sa demande de construction et à ses frais d’un port multifonctionnel à cap Djinet et dont le dossier est bloqué depuis près d’une décennie au niveau du CNI, Conseil national de l’investissement.

Issad Rabrab, patron du groupe Cévital, pointe le régionalisme du clan au pouvoir

Il s’agit d’un complexe portuaire de taille mondiale qui, en plus de l’activité portuaire traditionnelle, se traduira par la mise en place de nombreuses activités connexes et structurantes : industrie automobile, construction navale, pétrochimie… Le détail est fourni par le patron du groupe Cevital qui accorde beaucoup d’importance à cet investissement stratégique qui est, signale-t-il, porteur de retombées positives sur le plan socio-économiques qui iront au-delà de la seule région de Kabylie. Un million d’emplois seront générés par l’ensemble des activités de ce complexe qui permettra d’enclencher une dynamique économique qui profitera à de nombreuses PME.

Ce complexe permettra, en outre, selon toujours les explications de son promoteur, de combler l’énorme déficit en infrastructures portuaires dans notre pays. Il permettra un gain de 3 600 milliards de dollars que l’Algérie perd actuellement, en raison de l’absence d’un port de taille mondiale. Devant un public nombreux venu assister à une conférence que l’homme d’affaires a animée conjointement avec Tayeb Hafsi, expert international en management stratégique et auteur d’une biographie sur Issad Rebrab et organisée par la filière INSIM de Tizi-Ouzou, Rebrab dira, sans ambages : "Des problèmes de régionalisme sont derrière le blocage de la construction du port de Cap Djinet."

Qui s’oppose donc à la réalisation de cet important investissement utile à l’économie nationale ? Pour répondre à la question, suivons les explications de Rebrab qui rappellera la genèse du projet pour la réalisation duquel de nombreuses études géotechniques ont été réalisées à la demande de l’État algérien depuis une quarantaine d’années par des bureaux d’études étrangers. Toutes les expertises effectuées par les Américains en 1970 et juste après par les Japonais, les Hollandais en 1976 et les Danois en 1983 et qui ont pour champ d’étude la bande littorale située entre Ténès à l’ouest, jusqu’à Dellys au centre du pays, insistent sur la nécessité de positionner le projet à Cap Djinet, région qui répond le mieux, en raison de ses spécificités géographiques et la configuration de son littoral, aux normes techniques spécifiées par les experts. Les mêmes conclusions ont été confirmées par une expertise récente commandée par le groupe Cevital. "Et voilà que Amar Tou (ministre des Transports, ndlr) vient de commander une nouvelle étude technique pour la réalisation du même projet mais en limitant le champ de l’expertise à une distance située entre Alger et Ténès", révélera encore l’homme d’affaires. "Et vous comprenez pourquoi", dira-t-il, encore, donnant ainsi la clé de l’énigme.

L’homme d’affaires pointe ainsi du doigt les démons du régionalisme qui motivent, selon lui, le blocage de son projet qu’il tient à réaliser. Des blocages, Rebrab en a vus d’autres durant tout son parcours de bâtisseur et de porteur de projets. Une vision, un cheminement qu’il a étalé, durant une bonne partie de l’après-midi de samedi dernier, devant les jeunes étudiants de l’INSIM, des universitaires et d’anonymes. Une manière de susciter l’espoir et l’amour d’un pays que d’aucuns persistent à rendre invivable pour ses habitants.

S. Aït-Mébarek

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 22:51

watan

 

Crise de l’Etat et de la nation en Algérie
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le 20.03.12 | 10h0

 

Aujourd’hui, l’idée de l’Etat-nation est désormais une expérience qui appartient au passé.

La «crise» que vit l’Union européenne actuellement est en réalité une nouvelle étape historique exceptionnelle, que les Européens préparent et organisent pour bien s’équiper avant de rentrer dans une nouvelle vie «post-nation». En effet, le gouvernement politico-économique européen qui s’organise et commence à prendre forme n’est que le signe irréversible d’un nouveau «monde social européen» plus large et plus complexe que celui qu’a connu l’Europe pendant les siècles passés. Ce nouveau monde se réalisera quand les petites nations, considérées jusqu’à aujourd’hui comme les maillons faibles de l’Europe, participeront comme de vrais partenaires sociaux dans l’élaboration et la concrétisation de se «Méga-monde» politico-économique et social.

Les XXIe et XXIIe siècles ne reconnaîtront plus dans le futur proche les constellations politiques qui s’organisent en «Etat-nation» selon la conception classique, mais il s’identifieront aux gouvernements qui réussissent l’intégration de plusieurs nations afin de vivre ensemble. C’est une nouvelle conception du «social complexe» basée sur la philosophie économique moderne de la «Globalisation». En revanche, les pays du Sud et particulièrement l’Algérie, accumulent un retard incessant en matière d’organisation politique pour édifier leur projet de l’«Etat-nation». La société algérienne est en miettes et les partis politiques officiels, censés réussir le travail de l’intégration politique, n’ont toujours pas trouvé la voie pour pouvoir rassembler ce qui est éparpillé.

Dans ce cas, si on mesure notre situation par rapport à l’Europe, le travail que souhaitent réaliser les partis politiques en Algérie appartient bel est bien au passé. Par contre, il est dans le même temps une étape nécessaire pour pouvoir s’inscrire dans le temps présent. De ce fait, la crise de l’Algérie réside dans son «Etat». Cet Etat, mal défini, a été toujours conçu et organisé loin de son âme et il n’a trouvé ni vie ni sens parce qu’on n’a jamais pensé sérieusement à greffer son âme dans son corps. L’Etat est une idée philosophique et économique. Elle a été conçue par l’homme «sage et intellectuel» dans le but d’organiser sa vie dans le bas monde afin de réussir le projet de «vivre ensemble dans une communauté nationale».

Les événements dans le monde contemporain ne permettent pas à l’Algérie de reproduire l’échec, et les Algériens(es) doivent s’impliquer davantage pour qu’ils soient visibles dans leur espace public. Ils doivent discuter librement, sereinement et avec une grande responsabilité sur la nature de l’Etat qu’ils souhaitent avoir afin d’intégrer leur «âme collective» dans le corps de leur Etat pour lui donner la vie. C’est un travail difficile à accomplir mais nécessaire pour la sauvegarde de l’Algérie dans le nouveau monde. Les Algériens (es) ne se reconnaissent pas et la peur qui habite les corps et les esprits et très complexe et ne fait qu’aggraver les situations, que ce soit sur le plan individuel ou collectif.

Les hommes qui ont le pouvoir en Algérie eux aussi appartiennent à ce pays, et ils sont appelés à participer par une volonté politique afin d’ouvrir les débats sérieux et responsables dans les médias lourds. Cela va permettre aux Algériens(es) de se retrouver et de se mettre face à face pour parler et se reconnaître. Ce débat est la seule clé qui peut éventuellement rebâtir la confiance et construire le lien sociétal. L’Algérie a besoin de ce lien pour se reconstruire et se préparer pour dépasser toutes les lacunes et le «vide» qui l’entoure. On ne peut prétendre appartenir au monde des humains, alors qu’on n’arrive même pas à parler de nos vrais problèmes qui nous faussent la bonne voie pour s’instruire et se construire afin d’assumer nos responsabilités collectives vis-à-vis de notre pays et des générations futures.

Ouvrir les débats dans les médias lourds ne veut pas dire créer des conflits et aggraver la situation. Au contraire, l’objectif, c’est de trouver «ensemble» la voie qui nous éclaire la route pour mettre l’Algérie en avant et travaillons davantage pour qu’elle puisse avoir une place respectable et de s’honorer des efforts de ses enfants. Les médias lourds comme la télévision sont un espace de communication qui diffuse de l’information, éduque la population pour se construire et s’organiser pour bien choisir ses représentants politiques. Actuellement, la politique de la fuite en avant n’aide pas l’Algérie à se mettre debout. Les solutions provisoires et les décisions préparées dans des cercles fermés comme de «boîte noire», loin du peuple, condamnent le pays et bloquent le jaillissement de la dynamique sociale et politique : «On ne change pas une société par décret»(1).

Dans cette situation, il me semble que l’explication et l’éclairage des devoirs et des obligations de chacun de nous envers le nouvel Etat est d’une importance inestimable pour l’avenir de l’Algérie. La discussion sur le droit de cet Etat et sa légitimité pour protéger les personnes, sans exception, dans leurs biens matériels et moraux est fondamentale parce que les Algériens(es) savent qu’il y a eu un abus dans le fonctionnement des biens de l’Etat et de la société. Parler de cet abus quel qu’il soit permet la cicatrisation des souffrances et le l’atténuation des douleurs. L’objectif de ce travail vise la concrétisation du «pardon collectif». C’est un processus qui contribuera à produire le sentiment collectif et national. Il se développera avec la participation collective dans l’élaboration et la mise en œuvre des nouvelles règles sociales, économiques et politiques pour réussir le décollage.

Cette initiative produira automatiquement des partis politiques avec de vrais programmes qui poseront véritablement les vrais problèmes et développeront une vie politique riche et fructifiante. C’est la nation algérienne qui se dégage des programmes politiques et c’est l’Etat qui se place au-dessus de tous pour négocier sa place parmi les «gouvernements de la globalisation». Les partis politiques d’aujourd’hui n’ont pas de programme politique parce qu’aucun d’entre eux ne présente l’avis de son parti et non pas son avis sur la crise qui frappe l’éducation et la scolarité. Quelle proposition le parti argumente-t-il pour sortir de cette crise ?

Aucun parti ne parle du chômage et de l’exclusion, et aucun ne développe un argumentaire vrai et possible pour adoucir cette situation. Beaucoup d’autres questions sociales et économiques sont posées au peuple algérien et aucun parti ne peut avoir le mérite d’être désigné par un «praticien de la politique». Les élections législatives ne sont-elles pas prématurées ? N’était-il pas intéressant de laisser les Algériens(es) parler librement dans les médias lourds pour pouvoir se constituer en vrais partis politiques ?

Référence :
1). Michel Crozier, 1970. La société bloquée. Paris, Seuil.

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 23:53

 

 

 Le Soir

 

Actualités: À L’ISSUE DE SON CONGRÈS
Le RCD préconise un «Etat unitaire régionalisé»

 

 

L’idée est novatrice, la proposition révolutionnaire. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) propose une refondation institutionnelle de l’Etat couplée à un redécoupage administratif et territorial : l’Etat unitaire régionalisé (EUR).
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Comme le concept de laïcité jadis, le projet de refondation nationale proposé par le RCD ne manquera pas de faire débat, tant est qu’il véhicule une rupture avec le modèle jacobin de l’Etat. Un modèle, au demeurant éculé, auquel, dans la vieille Europe et en Amérique, se sont substitués d’autres modèles plus adaptés et qui assurent incontestablement une meilleure intégration politique, économique et sociale. Conçu comme une alternative à l’impasse institutionnelle dans laquelle l’Algérie s’est engluée, l’Etat unitaire régionalisé (EUR) proposé par le RCD est une voie médiane, à cheval entre l’Etat unitaire et l’Etat fédéral. L’EUR repose fondamentalement sur le concept de région non point seulement en tant qu’étendue géographique mais comme synthèse de contingences géographiques, historiques, socioéconomiques ou politiques. Proposant une réorganisation administrative et institutionnelle où la région joue en élément central, le parti de Mohcene Bellabas a la conviction établie que l’entité administrative actuelle qu’est la wilaya est inadaptée pour un pays comme l’Algérie, le plus grand d’Afrique après que le Soudan eut consommé sa division. Le RCD estime que, pour l’impulsion du processus démocratique, il faut transférer la plus grande part possible de la décision socioéconomique et politique vers les régions.
12 capitales régionales

Le RCD ne reste pas sur l’énoncé dialectique. Sa proposition est articulée sur des schémas pratiques claires. L’Etat unitaire régionalisé (EUR), explique-t-il, aura à relier une douzaine de capitales régionales, lesquelles seront constitutives de pôles de décisions de régulation, de concertation et d’une élite compétente qui agiront au plus près des intérêts locaux et régionaux sans être déconnectées du pouvoir central. «L’Etat central aura à se concentrer sur ses missions régulatrices et régaliennes que sont la politique étrangère, monétaire, douanière et de défense nationale tout en œuvrant au développement intégré des régions.» Les capitales régionales seront dotées d’un pouvoir d’action et de décision. Un pouvoir qu’auront à exercer deux organes, l’un exécutif et l’autre législatif, pourvus de larges compétences et qui seront l’émanation de la volonté populaire. Dans son projet, le RCD prévoit que les capitales régionales seront incarnées également par des administrations spécifiques dotées de faculté décisionnelle et une assise financière et économique propre.
Des parlements régionaux

L’Etat central n’étant pas totalement évacué, le projet élaboré par le RCD retient, en terme de pouvoir législatif, une assemblée nationale dont les attributions doivent recouper celles de l’Etat central. En même temps que l’Assemblée nationale, chacune des douze régions prévues dans la proposition- programme du parti est dotée de son propre parlement. L’assemblée régionale, institution élue, a pour mission de légiférer en même temps que contrôler l’exécutif régional dans les limites des pouvoirs dévolus à l’autorité régionale. En fait, les missions classiques dévolues à un parlement.
A chaque région son rythme

Plutôt qu’une démarche brusquée, qui risque de générer des ratés, le RCD propose une mise en place graduée (modulable) de l’Etat unitaire régionalisé. «Chaque région peut organiser les transferts de compétences selon son propre rythme, le niveau d’autonomie étant fonction de la demande sociale régionale et de ses capacités matérielles et humaines.» Aussi le RCD préconise- t-il deux types de collectivités : celles de pleine autonomie et celles d’autonomie progressive. En d’autres termes, un modèle dynamique. L’arbitrage entre l’Etat central et les Régions est assuré par une juridiction suprême. Les missions de cette dernière englobent également la veille sur la constitutionnalité des lois et décrets votés par les Régions. Elle veillera aussi au respect des valeurs républicaines et démocratiques par l’ensemble des collectivités régionales. Deux valeurs qui sont la base d’un consensus national.
Les Régions et les Régions provinces

Dans le démembrement administratif proposé par le RCD, il est prévu 12 Régions et trois Régions provinces. Les Régions sont calquées sur le modèle des wilayas historiques. Les Aurès constitueront une Région, la première, pendant que le Nord constantinois et la Kabylie formeront les deuxième et troisième Régions. L’Algérois, qui englobe le Titteri et le Cheliff, forme la quatrième Région. Le RCD propose que cette Région soit divisée en trois Régions économiques, Alger (4e), la capitale du pays, le Titteri (5e et qui inclut Blida et périphérie) et le Cheliff (6e et qui regroupe Chlef et Aïn Defla). L’Oranie et le Sud sont proposés comme les septième et huitième Régions. La Saoura (Béchar), le Touat (Gourara), le Grand Erg Oriental et l’Ahaggar constitueront respectivement le reste des Régions. Quant aux Régions provinces, le RCD en délimite trois : le M’Zab, le Souf (El Oued) et la Saoura, laquelle est considérée comme Région provinciale potentielle.
S. A. I.

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 21:47

 

C'est donnant donnant ! Que l'Algérie accorde un statut de large Autonomie à la Kabylie, et le Maroc pour le Sahara Occidental, et c'est toute l'Afrique du Nord qui gagne. Cela épargnerait des milliards de dollars engloutis déjà dans ce conflit qui dure depuis 1975 ! C'est aussi la voie royale pour une intégration économique de la région, et la prévention des conflits qui risquent d'embraser ces pays. Cette reconnaissance de la Kabylie et du Sahara sera un bon début pour bâtir une Fédération Nord-Africaine plurielle basée sur les régions autonomes; ce qui préviendra bien d'autres conflits potentiels avec les Touaregs, les Mozabites, les Chaouis ou les Rifains

 

 

 

 

ActualitéLundi, 27 Février 2012

Elle l’a déclaré hier à Rabat

Hillary Clinton : l’autonomie du Sahara est une proposition “réaliste”

Par : Mohamed-Chérif LACHICHI

Elle a souligné que cette initiative était de nature à permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes, mais n’a soufflé mot sur l’appel que lui avait lancé, la veille, le Premier ministre sahraoui.

Au terme de sa tournée au Maghreb et après l’escale algérienne, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a été accueillie, samedi soir, à l’aéroport de Rabat-Salé, par le ministre délégué aux Affaires étrangères et de la Coopération, Youssef Amrani, ainsi que par l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, Samuel Kaplan. En réalité, cette visite de deux jours dans le royaume est, pour Hillary Clinton, un énième retour dans un pays qu’elle connaît bien et dont on dit qu’elle serait éprise. Sa dernière visite officielle au Maroc remonte à novembre 2009. C’était sa première visite dans la région en sa qualité de secrétaire d’État. L’accueil que lui ont réservé, cette fois, les Marocains a porté essentiellement sur deux étapes.
La troisième étape, une réunion avec des représentants de la société civile marocaine ayant été purement et simplement annulée sans aucune forme d’explication. L’association américaine, Human Rights Watch, avait saisi l’occasion de cette visite pour appeler la secrétaire d’État à faire des pressions sur le nouveau Chef du gouvernement marocain, l’islamiste Abdelilah Benkirane, et à exhorter notamment les autorités marocaines à libérer Rachid Nini, un journaliste qui purge actuellement une peine d’une année de prison ferme pour ses écrits critiques. Elle a, donc, d’abord, été reçue par Tayeb Fassi Fihri, conseiller du roi Mohammed VI, et en l’absence de ce dernier qui serait, dit-on, en voyage aux… États-Unis. Cet entretien avec un membre éminent de la Task Force royale s’est déroulé en présence du secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Ceci, pour la première partie. Après, c’était le tour de Saâd Eddine El-Othmani, le nouveau ministre islamiste des Affaires étrangères, tout auréolé de ses “exploits” en terre algérienne et de sa proposition courageuse de supprimer le mot “arabe” de l’UMA, de recevoir son homologue US pour un long entretien suivi d’un déjeuner de travail.
Il s’agit du premier entretien officiel entre la secrétaire d’État américaine et un membre du gouvernement de l’islamiste Abdelilah Benkirane, leader du Parti justice et développement (PJD), entré en fonction début janvier, après sa victoire aux élections législatives saluée du reste par Mme Clinton qui avait alors offert l’aide des États-Unis au nouveau Parlement marocain. À cette même période, le Maroc faisait son entrée en qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour une période de deux ans.
“Les États-Unis d’Amérique soutiennent les efforts visant à trouver une solution mutuellement acceptable à la question du Sahara”, a indiqué ensuite Hillary Clinton qui, après le repas, a mis les pieds dans le “tajine”. Lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec les officiels marocains, la secrétaire d’État US a qualifié l’initiative d’autonomie du Sahara Occidental présentée par le Maroc de “sérieuse, réaliste et crédible”, soulignant que cette initiative est de nature à permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes. La veille, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avait lancé, pour sa part, à partir des camps des réfugiés de Tindouf, un appel à Hillary Clinton, pour prendre conscience du problème sahraoui et à respecter les résolutions des Nations unies. De la légalité internationale, la secrétaire d’État n’en a soufflé mot. Elle semble plutôt avoir choisi son camp en faveur des positions marocaines. Et, semble-t-il, elle ne serait pas la seule. En effet, pour certains observateurs avertis, l’internationale islamiste va peser de tout son poids en faveur du Maroc. “Avec un nouveau gouvernement islamiste marocain résolument attaché à la ‘marocanité’ du Sahara et déjà très motivé par ses premières prouesses diplomatiques, il y a tout lieu de craindre un basculement en faveur des thèses marocaines qui, désormais, ont le vent en poupe à la faveur de ce que certains s’autorisent à appeler Printemps arabe”, nous explique une source diplomatique très au fait de ce dossier.


M-C L

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 22:17

 

 

Le Sud-Soudan devient dès aujourd’hui le 9 juillet 2011 un Etat indépendant. C’est enfin la délivrance pour les populations de cette région animiste et chrétienne, de tout temps persécutées, voire soumises à l’esclavage par le Nord arabe et musulman.

 

Les Sud-Soudanais n’en demandaient pas tant. Ils se seraient accomodés d'une Fédération Soudanaise, comme les Kurdes en Irak, qui respecterait leurs différences religieuses et culturelles. La partition du Soudan est la conséquence du refus du dictateur islamiste Omar El Béchir de négocier pour la transformation du Soudan en un état fédéral.

 

Ce dictateur est plutôt connu pour être un grand criminel, surtout pour les massacres qu’il a ordonnés dans le Darfour. D’ailleurs, un mandant d’arrêt international a été lancé contre lui par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.

 

Il est aussi connu pour avoir ouvert des camps d’entraînement pour les terroristes du GIA, lesquels retournaient ensuite en Algérie avec la complicité d’un autre dictateur, Mouammar El Gueddafi, pour y semer mort et désolation.

 

À cet égard, rappelons que le régime algérien au lieu de couper toute relation avec ces deux criminels, il les a au contraire toujours soutenu envers et contre tous. La sécession du Sud-Soudan est à méditer par le régime algérien arabo-islamiste qui persiste à nier les droits fondamentaux des Imazighen à la différence linguistique et religieuse.

 

 

 

 

 

 

 

08/07/2011 à 10h:05 Par Jeune Afrique
Des hommes et des femmes fuient la région du Kordofan-sud bombardée par l'armée soudanaise, le 28 Des hommes et des femmes fuient la région du Kordofan-sud bombardée par l'armée soudanaise, le 28 © AFP

L'ONU a appellé jeudi à la fin du conflit entre le Nord et le Sud-Soudan, trois jours avant le retrait de sa mission dans le pays (Minus). Malgré la déclaration d'indépendance du Sud, le 9 juillet, la situation demeure délétère.

Au moment où les forces de l'ONU vont quitter le Soudan, Halle Menkerios, chef de la Mission des nations unies au Soudan (Minus) s'inquiète de la recrudescence des combats dans la région pétrolière du Kordofan sud.

« Un nouveau conflit a éclaté début juin avec des conséquences extrêmement inquiétantes sur les citoyens », a-t-il déclaré. Le gouvernement du Soudan au nord et le Mouvement populaire de libération (SPLM) au sud ne parviennent toujours pas à mettre en œuvre l'ensemble des clauses de l'accord de paix globale (CPA) de 2005 qui a mis fin à 22 ans de guerre civile entre les deux camps.

Soulignant «  des progrès très importants » dans les négociations entre le Nord et le Sud, Halle Menkerios reste donc conscient que tous les problèmes ne sont pas réglés, à l'image de la question du statut de la région d'Abyei, zone contestée entre les parties.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Indépendance du Sud-Soudan : l'ONU s'apprête à retirer ses troupes dans un contexte explosif | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 23:13

 

source : Batna info

Batna : Le mausolée des rois numides de Medghassen attend sa restauration.

March 9, 2011 
sous Vestiges et Patrimoine

 

Parmi, les 17 sites naturels et archéologiques entre ruines, monuments et édifices ayant été classés d’importance nationale ou internationale, l’inestimable mausolée des rois numides de Medghassen, datant de 300 ans avant JC, est perçu comme étant le symbole de l’authenticité algérienne puisqu’il est le témoin vivant de l’époque ancienne où les berbères vivaient en paix au sein de la Numidie. L’importance et la valeur architecturale, historique et culturelle de ce rare site, perçu comme étant le plus ancien monument de l’Afrique du nord, se traduit par le fait qu’il a été intégré en relief pour orner le nouveau passeport biométrique algérien. Le mausolée des rois numides de Medghassen, se trouve dans les environs de la localité de Boumia, à plus d’une vingtaine de kilomètres au nord de Batna-ville. Ce qui est particulièrement troublant et bouleversant c’est le fait qu’il n’y aucune indication routière ou autre élément de base signalant la présence du mausolée, ni au niveau de la route nationale N°3 menant de Constantine à Batna, qui passe à quelques encablures du site, ni ailleurs. Le seul réconfort est celui ressenti grâce au geste salutaire de quelques cadres de la localité de Boumia qui ont permis la réalisation et l’installation d’une réplique du mausolée des rois numides de Medghassen, au niveau de la principale intersection de la localité. En cette année 2011, beaucoup de problèmes se posent pour une conservation tant souhaitée du site qui connaît des dégradations depuis de nombreuses années. Il y a deux années de cela, une opération de restauration a été entamée pour une enveloppe de 4 milliards de centimes mais cette opération a échoué du fait que les travaux gérés par la direction de l’urbanisme, Duch, ont été confiés sans études sérieuses à une entreprise non qualifiée dans le domaine des arts architecturaux. Cette entreprise a été incapable de remettre les pierres qui sont tombées à leur place, d’ou un bâclage du travail. Les infiltrations des eaux pluviales n’ont pas cessé et ont fait en sorte que le monument est plus que jamais menacé dans ses fondements. Des voix se sont élevées et la nouvelle direction de la culture a récupéré au courant de ce mois de mars 2011, tout le dossier pour prendre en charge la remise en état du site à la place de la Duch. Dans la foulée, les officiels annoncent que des travaux de restauration du mausolée des rois numides de Medghassen, sont une priorité pour la wilaya de Batna et qu’il sera fait appel à des artistes, à des architectes et à des entreprises nationales ou étrangères spécialisées et possédant un capital expérience pour une restauration adéquate de cet édifice archéologique, capable de servir de base d’appui pour la relance du tourisme dans la région des Aurès.

Nasreddine Bakha

 

 

 

L’insurrection de l’Aurès en Mai 1879 : Histoire d’un guerrier Chaoui « Mohand Ameziane »

May 30, 2010 
sous Histoire

 

par S .DOUCHMANE

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Ceux qui croyaient les chaouis des Aurès domptés par la misère furent détrompés par les évènements qui éclatèrent en fin du mois de Mai 1879; au cœur même de l'Aurès.

Le 30 mai 1879, Une bande de 200 à 300 insurgés, Lehalha, Touaba, Beni Bou Slimane se soulevèrent à la voix de mohand Ameziane  Ben-Djarrallah alias Bouhkanoucht : Un véritable guerrier  né au village de Djarallah, chez les Beni Bouslimane. Comme beaucoup de ses compatriotes, il avait émigré de bonne heure, abandonnant les montagnes arides qui forment la ceinture orientale de l’oued El Abiod, pour venir s’établir au pays des Touaba beaucoup plus fertile. Il devint  marabout. Son influence s’étendit sur les Lehalha, les Touaba et les Beni Bouslimane qu’il réunissait en grand secret dans la mosquée d’El Hammam. Ces montagnards se sont révoltés au moment où leurs récoltes étaient encore sur pieds. Les insurgés s’attaquèrent immédiatement aux trois caïds les plus voisins d’eux. C’était indiquer nettement qu’on en voulait surtout aux délégués de commandement français, à la conquête française elle-même. Dans sa première phase du 30 Mai au 7 Juin, que l'on peut appeler phase des Caïds, l'insurrection était incontestablement un succès contre les représentants de la domination française, elle était également une réussite pour Mohand Améziane qui a réussi à soulever la plus grande partie du massif auressien et obtenir même le soutien de certaines tribus qui entrèrent dans le parti des révoltés tel que  les Chorfa, Les Ouled Ali ben Flouss des Beni Oudjana de Khenchela enfin les beni Melkem, les Serahna et les Ouled sidi Mohamed de l'Ahmar Kheddou. Le nombre total des insurgés était estimé à 1200.Les autorités militaires  s’étaient effrayées et prirent les précautions nécessaires pour ne point redouter un échec. Un mouvement de trois colonnes (Celle de Batna, Biskra et Khenchela) vers le massif en insurrection s’est exécuté de façon à enserrer chaque jour les résistants dans un cercle plus étroit. Les révoltés avaient  échoué dans une attaque du 8 au 9 juin contre le caravansérail de Rebaa. Dans ce camp à 35 km de Batna sur la route de Batna à Khenchela; le parti des révoltés avait subi des pertes sensibles, qui mirent un terme à la marche offensive de l'insurrection. C'est le combat livré sur ce point qui avait décidé du sort de la révolte; il précipita l'émigration en Tunisie de Mohand Ameziane et quelques fractions des Aith Lehlouh. Les agents du Bey de Tunis l'arrêtèrent à Gabes chez le Bech Mefti de cette localité il fut livré à la France en Janvier 1880.]

les Auresiens ont toujours su allumer et conserver le flambeau de la liberté, comme en témoigne: Le flambeau de l'insurrection auresienne de 1849 (du leader Si Sadoq) ,de 1859, ( du leader Si Abdelhafid), de 1879 (du leader mohand Ameziane),de 1916 (du leader Ugzelmadh) et enfin le flambeau de la revolte de 1954 (du leader Mustapha Ben Boulaid). Le flambeau de la liberté n'a jamais été éteint en Aurès, et c'est le même qui éclaira l'indépendance de l'Algérie en 1962.

 

 

MASSINISSA Le plus célèbre roi amazigh de l’Antiquité, unificateur de la Numidie

May 28, 2010 
sous Histoire

Massinissa, dont le nom était transcrit MSNSN sur les stèles libyques -à lire probablement mas n sen “leur seigneur”- était le fils du roi Gaïa.
On connaît très peu de choses de Gaïa mais on sait que sous la direction de ce souverain, le royaume massyle avait commencé à atteindre un haut degré de civilisation, mais Syphax, le roi des Massaessyles rivaux, n’avait pas cessé de le harceler, s’emparant, à chaque fois qu’il le pouvait, de ses villes et territoires. Rome soutenant Syphax, Gaïa s’était allié aux Carthaginois. Il leur fournit, en échange de leur protection, des troupes que le jeune Massinissa commanda en
Espagne, à partir de 212 ou 211 avant J.C. jusqu’à l’automne 206, avec de fréquent: voyages en Afrique. La guerre ne tarda pas à tourner en faveur des Romains. Les Carthaginois, battus à Ilipa, perdirent leurs possessions en Méditerranée. Le général Scipion qui commandait l’armée romaine en Espagne, songeait à porter la guerre en Afrique, mais il voulait, auparavant s’assurer le soutien des royaumes numides. Il avait déjà gagné l’amitié de Massinissa, avec lequel il avait passé accord secret, puis il se rendit en Afrique pour tenter de convaincre Syphax de joindre à l’alliance. Mais le roi massaessyle, ayant eu vent de l’accord avec Massinissa, s’était déjà rapproché de Carthage.

Gaïa mourut cette année là et la royauté passa, la règle de succession des royaumes amazighs, au mâle le plus âgé de la famille, son frère Oezalcès. Celui-ci ne tarda pas à mourir à son tour. Un de ses fils, Capusa, lui succéda un homme sans envergure qui vit aussitôt se dresser contre lui un certain Mazetul qui devait appartenir à une à une branche rivale de la famille. Capusa fut tué au cours d’un combat mais Il ne prit pas le titre de roi. Il le conféra au frère de Capusa, Lacumazes, qui était un enfant. Or le trône devait revenir cette fois-ci à Massinissa, devenu l’aîné des enfants de la famille. Le jeune homme, se sentant lésé, quitta l’Espagne, avec une troupe de cavaliers, décié à faire valoir ses droits.

Lucamazès appela Syphax à son secours. Le puissant roi massaessyle chassa Massinissa mais, en retour, il annexa le royaume massyle.

Massinissa, réfugié dans les montagnes, avec une poignée de fidèles, connut une vie de proscrit. Il ne continua pas moins à harceler ses ennemis et les hommes de Syphax ne réussirent pas à venir à bout de lui.

Son heure arriva quand Scipion, décidé à en finir, avec Carthage, débarqua en Afrique. Le rusé Romain essaya une nouvelle foi, d’attirer Syphax jetant de nouveau l’alliance proposée, il se tourna de nouveau vers Massinissa, Les premiers combats tournèrent en faveur des deux alliés Ces derniers, encouragés par leurs succès, s’attaquèrent à Uttique, place forte carthaginoise, mais l’intervention de Syphax, les obligea à se retirer. ils prirent leurs quartiers d’hiver et Scipion, en cachette de Massinissa, entra de nouveau en contact avec Syphax. Faute de le détacher des Carthaginois, il lui demanda de proposer une solution pour mettre fin au conflit entre Rome et Carthage. Syphax proposa que les Carthaginois évacuent l’Italie, où ils sont en campagne, en échange les Romains quitteraient l’Afrique. Si le général Asdrubal, qui commandait les Carthaginois accepta l’offre, Scipion, qui voulait en fait la reddition pure et simple de la Cité punique, la rejeta.

Massinissa et Scipion reprirent leurs attaques, obligeant cette fois-ci les troupes puniques à se replier sur Carthage. Syphax, lui, ne voulant pas perdre plus d’hommes, se retira dans son royaume.
Les Carthaginois, comprenant que les Romains ne leur laisseraient pas de répit, décidèrent, après avoir adopté une attitude défensive, de passer à l’offensive. Ils levèrent une forte armée qui, rejointe par Syphax, donna l’assaut. Ce fut la bataille des Grandes Plaines (avril 203 avant J.C) qui s’acheva par la victoire des forces coalisées de Massinissa et de Scipion.
Il y eut un répit au cours duquel chaque camp reconstitua ses troupes, puis la guerre reprit. Un combat s’engagea entre Massinissa et Syphax, et ce dernier, entouré par de nombreux soldats, était sur le point de l’emporter, quand l’armée romaine intervint. Jeté à terre, Syphax fut arrêté. On l’enchaîna et on le conduisit sous les murs de Cirta qui, voyant son roi en piteux état, décida de se rendre. Massinissa, après plusieurs années d’errance, put ainsi reprendre le royaume de ses pères.
Carthage, vaincue, fut obligée de signer une paix qui la priva d’une grande partie de ses territoires et de sa flotte. Le retour de Hannibal, qui avait mis fin à la campagne d’Italie, souleva les espoirs de la Cité.Un incident rompit bientôt la paix et la guerre reprit.

Hannibal s’allia à Vermina, le fils et successeur de Syphax et, ensemble, ils envahirent le royaume des Massyles. Massinissa et Scipion les rejoignirent à Zama (soit l’actuelle Souk Ahras, en Algérie, soit Jama, en Tunisie) et une grande bataille s’engagea (202 avant J.C). Le choc fut rude et il y eut des pertes des deux côtés, puis la bataille tourna à l’avantage de Massinissa et de Scipion. L’historien latin Tite-Live fait un récit très imagé de cette bataille :
“Un combat singulier s’engage entre Massinissa et Hannibal. Hannibal pare un javelot avec son bouclier et abat le cheval de son adversaire. Massinissa se relève et, à pied, s’élance vers Hannibal, à travers une grêle de traits, qu’il reçoit sur son bouclier en peau d’éléphant. Il arrache un des javelots et vise Hannibal qu’il manque encore. Pendant qu’il en arrache un autre, il est blessé au bras et se retire un peu à l’écart… Sa blessure bandée, il revient dans la mêlée, sur un autre cheval. La lutte reprend avec un nouvel acharnement, car les soldats sont excités par la présence de leurs chefs. Hannibal voit ses soldats fléchir peu à peu, certains s’éloignent du champ de bataille pour panser leurs blessures, d’autres se retirent définitivement. Il se porte partout, encourage ses hommes, abat par-ci, par-là ses adversaires, mais ses efforts demeurent vains. Désespéré, il ne pense qu’à sauver les restes de son armée. Il s’élance en avant, entouré de quelques cavaliers, se fraie, chemin et quitte le camp de bataille. Massinissa qui l’aperçoit se lance avec son groupe derrière lui. Il le presse, malgré la douleur que lui cause sa blessure, car il brûle de le ramener prisonnier. Hannibal s’échappe à la faveur de la nuit dont les ténèbres commencent à couvrir la nature.”
Carthage fut de nouveau contrainte à négocier. Mais le précédent traité fut révisé et la cité punique dut restituer à Massinissa tous les territoires qui avaient été arrachés à ses ancêtres. Hannibal se révolta et essaya de s’opposer au traité mais menacé d’être livré aux Romains, s’enfuit en Syrie où il se suicida en 143 avant J.C.

Après la bataille de Zama, Massinissa vécut encore de nombreuses années. Il garda sa vie durant l’amitié de Rome mais il ne fut pas son vassal et, contre ses appétits impérialistes, déclara, dans une formule célèbre, que l’Afrique appartenait aux Africains. Il récupéra non seulement les territoires que lui accordait le traité passé avec Carthage mais aussi de nombreuses villes régions sous l’autorité des Carthaginois ou Vermina, le fils de Syphax. De 174 à 172, il occupa soixante dix villes et forts !

L’oeuvre sociale et politique de Massinissa fut aussi grande que son oeuvre militaire. Il sédentarisa les amazighs, il les unifia, il édifia un Etat Numide puissant et le dota d’inscriptions, inspirées de celles de Rome et de Carthage. Il fit une monnaie nationale, entretint une régulière et une flotte qu’il mit parfois au de ses alliés romains.

Massinissa qui était un rude guerrier, encouragera la littérature et les arts, envoya ses enfants étudier en Grèce et reçut à sa cour de nombreux écrivains et artistes étrangers. C’était un homme courageux, qui garda jusqu’à un âge avancé, une grande vigeur. Il pouvait rester une journée entière à cheval et, comme le dernier de ses soldats, supporter toutes les privations. Il avait quatre vingt huit ans quand il commanda une bataille contre les Carthaginois. Le lendemain, Scipion Emilien le trouva debout, devant sa tente, mangeant un morceau de galette, qui formait son repas.
Mais il savait aussi se comporter en souverain raffiné, portant de riches vêtements et une couronne sur la tête, donnant, dans son palais de Cirta, des banquets où les tables étaient chargées de vaisselle d’or et d’argent et où se produisaient les musiciens venus de Grèce.

Massinissa avait combattu les Carthaginois mais il ne dédaigna guère la civilisation carthaginoise, dont il sut tirer avantage. La langue punique fut sage courant dans sa capitale où on parlait également, en plus du amazigh, les langues grecque et latine.
Il eut plusieurs épouses et un nombre considérable dont quarante trois mâles. La plupart disparurent avant lui mais il en resta, à sa mort, une dizaine. Il aimait les enfants et il gardait autour de lui ses petits-enfants. Un marchand grec, étant venu acheter des singes en Numidie, pour distraire les riches, il dit “Les femmes de votre pays, ne vous donnent-elles pas des enfants ?”

Massinissa fut célèbre dans tous les pays de la Méditerranée et l’île de Delos, en Grèce, lui éleva trois statues. Vers la fin de sa vie, il voulut s’emparer de Carthage pour en faire sa capitale. Les Romains qui redoutaient qu’il n’acquière une puissance encore plus grande que celle des Carthaginois et qu’il ne se retourne contre eux, s’opposèrent à ce projet. Caton, attirant l’attention sur le danger que représentait Massinissa, lança sa célèbre formule: “Il faut détruire Carthage! ”
Ce fut de nouveau la guerre en Afrique et, après d’âpres combats, Carthage fut livrée aux flammes, puis au pillage. Les survivants furent réduits en esclavage et la ville fut entièrement rasée (149 avant J.C). Massinissa, mort quelques temps plus tôt, n’avait pas assisté à la chute de la ville convoitée. Ses sujets, qui l’aimaient, lui dressèrent un mausolée, non loin de Cirta, sa capitale, et un temple à Thougga, l’actuelle Dougga, en Tunisie.

 

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 00:18

 

Conséquences de dizaines d’années de guerre
La fracture soudanaise
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le 09.01.11 | 03h00 Réagissez

zoom | © D. R.

Les Soudanais se préparent à la séparation, convaincus que c’est le prix à payer pour que le pays retrouve la paix.

Un nouvel Etat africain pourrait naître au soir du 15 janvier avec la clôture du processus électoral au Sud-Soudan et le démembrement du Soudan. Un tel scrutin est l’élément-clé de l’accord conclu entre le Nord et le Sud de ce pays, à ce jour le plus vaste du continent africain, mais aussi le plus marqué par les guerres. Un conflit n’est pas achevé qu’un autre éclate, et ce qui est à relever, c’est l’intérêt de très nombreux pays de la planète alors que l’Afrique ne manque pas de conflits et de drames. C’est donc en toute connaissance de cause que le gouvernement central soudanais et la rébellion du Sud-Soudan ont conclu en 2005 un accord devant mettre fin à une guerre qui dure depuis 1983.

Mais c’est en réalité un total de trente-huit années de guerres pour un pays indépendant depuis 1956. Il est dans ce cas plus facile de compter les années de paix, et encore, dira-t-on, quelle paix, vu l’état dans lequel se trouve ce pays qui a tous les atouts pour devenir grand. Autant de moyens gâchés, et une unité nationale qui vole en éclats, tout cela par la faute des différents gouvernants – bien peu depuis l’indépendance – qui se sont succédé. La course et la fascination pour le pouvoir sont à l’origine de tous les malheurs de ce pays. L’élément extérieur, bien réel de l’avis de nombreux spécialistes, a été un facteur aggravant, et même si ces mêmes dirigeants l’ont dénoncé, leur gestion lui a ouvert toutes grandes les portes du Soudan, au point que plus rien ne rapproche les deux régions du pays.

Aussi bien au Nord qu’au Sud, les Soudanais se préparent à la séparation, convaincus que c’est le prix à payer pour que le pays recouvre la paix. Encore que là, c’est une vision optimiste, puisque persiste la guerre dans le Darfour. Et depuis peu, ce sentiment tend à se renforcer, comme en atteste l’accélération des retours dans le sud de populations qui en sont originaires. Quatre millions de personnes ont quitté le Sud-Soudan, dont plus de la moitié ont trouvé refuge dans le nord du pays, particulièrement à Khartoum. Ce ne sont plus de simples discours, d’autant plus que la participation sera déterminante. Il faut que le seuil des 60% soit au moins atteint pour que le scrutin soit validé, et cela ne semble poser aucun problème. Pour preuve, relèvent ces mêmes analystes, des responsables politiques à Khartoum, y compris le président Omar El Béchir, ont reconnu qu’une victoire de l’option séparatiste était probable. Ou encore que le Congrès national (parti au pouvoir du président El Béchir) n’a même pas fait campagne au Sud-Soudan pour convaincre les Sudistes de choisir l’unité, certainement persuadé qu’il n’y avait plus rien à faire.

Le dernier vote ?

Lors d’une visite mardi 4 janvier à Juba, la capitale du Sud-Soudan, et qui pourrait être sa dernière à ce titre, le président El Béchir a assuré qu’il célébrerait le résultat du référendum d’aujourd’hui, même s’il débouchait sur la sécession. Pour le sénateur américain John Kerry, ces propos sont «extrêmement encourageants». Et là, on se demande si El Béchir ne cherche pas à régler non pas un, mais plusieurs problèmes, même si c’est au prix de l’unité de son pays, laquelle, il faut bien se rendre à l’évidence, a cessé d’exister. Son pays figure sur la liste noire américaine des pays liés au terrorisme et fait l’objet depuis 1997 de sanctions économiques par Washington. Khartoum a souvent plaidé pour la levée de ces sanctions, le retrait du Soudan de la liste noire et la normalisation des relations entre les deux pays, et lui-même est l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI (Cour pénale internationale) qui l’accuse de crimes de guerre et de génocide.   Assurance des uns, mais certitude des autres, les Sudistes bien entendu, qui sont près de quatre millions à s’être inscrits sur les listes électorales.

3 930 916 très exactement selon Chan Reec, vice-président de la commission référendaire. Signalons que le scrutin se déroulera en présence d’observateurs américains, européens, africains et arabes, mais l’on craint des problèmes aussi bien politiques que logistiques. Bien entendu, il n’échappe à personne que les conditions de déroulement d’un tel scrutin n’ont rien d’ordinaire. Un bulletin et tout change. Un nouvel Etat ? Oui, si les 60% sont atteints, ce dont plus personne ne semble douter. Et que sera ce nouvel Etat sur un continent farouchement opposé à une remise en cause des frontières héritées de la colonisation de quelque manière que ce soit, mais qui entend respecter l’accord conclu par les deux parties ? Et aussi dans une région qui regorge de conflits avec de fortes accusations d’ingérence étrangère ?

C’est cela la région qui s’étend en profondeur jusqu’à la Corne de l’Afrique. Plus qu’un soulagement cette fois, mais une véritable appréhension d’autant que l’odeur de pétrole est assez forte pour susciter toutes les convoitises. 

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