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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 19:39
TSA
 
 



Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi a estimé ce mercredi 29 juin que le rapport du Département d’État américain sur le trafic d’êtres humains en Algérie « comportait une part de vérité ». « Je plains le gouvernement de n’avoir pas mené des enquêtes pour lutter contre le trafic d’hommes », a déclaré Me Bouchachi à TSA. Un rapport du Département d’État américain publié lundi 27 juin a placé l’Algérie dans la « liste noire » américaine des pays à surveiller pour trafic d’êtres humains.

Le rapport américain « n’accuse pas directement » des Algériens et des institutions algériennes de faire dans le trafic d’hommes, a ajouté le président de la LADDH. « Le rapport dit que les immigrés clandestins sont exposés aux dangers du trafic d’êtres humains de la part de leurs compatriotes et n’accuse pas les Algériens de le faire », a‑t‑il expliqué. « Il y a un trafic d’êtres humains sur le territoire algérien et le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour lutter contre ce phénomène », a poursuivi Me Bouchachi.


Les autorités luttent contre l’immigration clandestine, les réseaux de prostitution et de trafic de drogue, mais elles ne font pas d’enquêtes sur le trafic d’êtres humains, a‑t‑il dit. Le gouvernement se contente de lutter contre les passeurs, les trafiquants de drogue et la prostitution, selon le président de la LADDH. « Il n’y a pas d’enquêtes sur ces phénomènes pour déterminer s’il s’agissait de réseaux organisés ou non », a ajouté Me Bouchachi.

 

 

TSA
 



L'Algérie vient de faire une entrée fracassante sur la liste noire américaine des pays à surveiller pour trafic d'êtres humains. L'information est inquiétante et met une nouvelle fois l'accent sur les manquements de la justice algérienne. Mais elle vient surtout s'ajouter à une longue liste de domaines dans lesquels l'Algérie est pointée du doigt au niveau mondial.  

Il y a d'abord les études qui montrent l'absence de progrès réel dans la lutte contre la corruption. Ainsi, selon un rapport de février dernier de l'organisme Global Financial Integrity, l'Algérie est un des pays où l'exportation de devises issues de la corruption ou de l'évasion fiscale est la plus importante. Entre 2000 et 2008, ce seraient près de 13,7 milliards de dollars qui auraient ainsi quitté le pays. Selon l'ONG Transparency international,  l'Algérie était classée en 2010 au 105e rang mondial sur 178 en matière de corruption.
 
Les performances de notre pays ne sont pas plus fameuses en terme de niveau de la formation et du savoir. Plusieurs classements internationaux révèlent la faiblesse des établissements algériens d'enseignement supérieur, les universités en tête. Un exemple, en ce qui concerne l'utilisation des NTIC, le classement de l'Internationale des Collèges et Universités ne fait figurer la première université algérienne qu'à la 49ème place. L'USTHB n'arrive ainsi qu'à la 52e place.
 
Une situation qui rejaillit également sur l'évaluation internationale de la gouvernance et de la pratique démocratique dans le pays. Là encore, les ONG sont très critiques dans leurs rapports. Régulièrement, Amnesty international ou d'autres dénoncent les manquements démocratiques et les contraintes sur la liberté d'expression, d'association etc.
 
Sur le plan sécuritaire enfin, l'Algérie, même si elle a réussi à contrecarrer le terrorisme islamiste, ne s'est pas encore complètement débarrassée de ce problème. Le sud du pays et certaines régions comme la Kabylie, continuent de faire l'objet d'avis défavorables par les diplomaties occidentales qui interdisent ou déconseillent fortement à leurs ressortissants de s'y rendre.
 
Conséquence : selon la revue française Globeco qui publie chaque année un Indice mondial du bonheur, l'Algérie est un des pays du monde où la population est la moins heureuse. Le pays se classe à la 42e place sur les 60 pays étudiés qui représentent 85 % de la population mondiale.
 
Tout cela renvoie une bien mauvaise image du pays, qui est fréquemment montré du doigt pour ses mauvaises performances. Cela explique sans doute pourquoi l'Algérie a autant de mal à attirer les investisseurs ou les touristes étrangers, dont les décisions sont très dépendantes de cette image.
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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 20:47

 

La question est pourquoi l'islam permet-il au maitre de faire l'amour avec son esclave (alors qu'ils ne sont pas mariés , voire même qu'elle n'est pas consentante ) alors qu'il l'interdit pour un couple non marié mais qui s'aiment et sont consentants ?

 

 

 

 

source : TSA

 

L’Algérie fait son entrée dans la « liste noire » américaine des pays à surveiller pour trafic d’êtres humains, selon le dernier rapport du Département d’État américain publié ce lundi 27 juin. Le rapport dénonce le manque d’efficacité et d’engagement de la part d’Alger en matière de lutte contre le trafic d’hommes et le travail forcé. « Le gouvernement algérien ne respecte pas les normes minimales requises pour éliminer le trafic d’humains et aucun effort significatif n’a été fait dans ce domaine », peut-on lire dans le document du Département d’État. 

Washington accuse le gouvernement algérien d’avoir échoué à protéger les victimes de ce trafic et de ne pas avoir adopté les mesures adéquates visant à endiguer le problème. Le document poursuit : « le gouvernement n’a ni enquêté, ni poursuivi en justice la moindre infraction à la traite des êtres humains, ni même condamné un seul contrevenant durant cette année (2010) ».
 
L’Algérie, considérée comme étant une zone de transit pour les immigrés venant d’Afrique subsaharienne et à destination d’Europe, est suspectée de travail forcé et de prostitution forcée à l’encontre des migrants. Le document cite des cas d’abus sexuels sur les femmes étrangères venant d’Afrique subsaharienne dans la localité de Tamanrasset, notamment. Certains hommes, originaires du Mali dans la plupart des cas, ont également été forcés à effectuer des travaux domestiques tandis que leurs « propriétaires » leur confisquaient leurs documents d’identité afin de les forcer à travailler.
 
D’après le rapport, des femmes algériennes ont été aussi forcées à se prostituer.Washington déplore qu’aucune protection, ni assistance ne soit fournie pour venir en aide aux victimes. D’après les ONG ayant collaboré à la rédaction du rapport, « certaines victimes ont été emprisonnées en raison d’infractions à la loi résultant de leur condition en tant que victime, telles que la prostitution ou l’absence de documents d’immigration ». Certains migrants en instance d’expulsion ont été abandonnés dans le désert du Sahara avant de décéder, d’après les ONG citées dans le document.
 
Selon les groupes de la société civile, depuis que l’Europe a renforcé sa politique des frontières, l’Algérie est devenue une destination pour l’immigration illégale et le trafic d’êtres humains. D’après la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton,  « 27 millions d’hommes, de femmes et d’enfants » sont exploités dans le monde à ce jour dont la plupart sont « des femmes et des filles ». Le rapport souligne que la lutte contre le trafic d’êtres d’humains et l’esclavage moderne a perdu du terrain. Le nombre de pays ne respectant pas les normes internationales de lutte contre le trafic d’êtres humains a presque doublé, s’élevant désormais à 23 pays. Les plus mauvais élèves sont, entre autres, la République du Congo, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Au total, 41 pays sont placés sur la « watch list » de Washington, dont 23 qui font leur entrée dans ce sombre classement, parmi lesquels l’Algérie.
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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 18:18

 

Avec cette officialisation imminente de Tamazight au Maroc, c'est un échec et mat que l'Agellid vient d'asséner au régime algérien . Après l'autre coup de massue des Égyptiens lors de la coupe du monde, losqu'ils ont crié à qui veut l'entendre que les Algériens ne sont pas des Arabes et que ce furent les fanatiques égyptiens (les frères musulmans envoyés par Nasser) qui avaient ''arabisés'' les Algériens, voici que c'est le tour du Maroc d'enfoncer le clou.

Et qu'en déplaise à ce Abdelaziz du Polisario,  le régime algérien a gaspillé des milliards de $ depuis 1975 pour soutenir environ 100 000 Sahraouis, et un budget équivalent ou supérieur pour écraser les révendications de 8 millions de Kabyles, et de plus de 16 millions d'Algériens Amazighophones (Twaregs, Mozabites, Chaouis, Chenouis, Kabyles). 

C'est donc de ''bonne guerre'' !

Et le comble pour notre ami du Polisario, c'est qu'en officialisant Tamazight au Maroc,  l'Agellid ne fait que réparer une injustice millénaire faite aux Autochtones d'Afrique du Nord ! Par contre la vermine d'Alger, en soutenant les 100 000 sahraouis, ils ne visent qu'à créer un État artificiel ARABE (baâthisme oblige !) de plus dans une AFrique du Nord Amazigh, et à empoisonner le Maroc !

 

Si Abdelaziz veut avoir le soutien des 70 millions de Nord Africains, il devrait revoir sa stratégie au plus vite en commençant par renoncer définitivement à ce qualificatif d'Arabe (càd de colonie bâathiste), et à se définir comme avant-tout Nord-Africain. Ensuite, à inscrire le combat des Sahraouis pour leur souveraineté  dans le cadre d'une Fédération Nord-Africaine ou Marocaine.

 

 

Réforme constitutionnelle au Maroc
Le président Abdelaziz dénonce l’inclusion du Sahara occidental
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le 26.06.11 | 01h00

Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a mis en garde, vendredi dernier, dans un message adressé au secrétaire général des Nations unies, contre les «conséquences» de  l’inclusion des territoires occupés du Sahara occidental dans le référendum  sur la réforme constitutionnelle au Maroc, a rapporté hier l’APS citant l’agence de presse sahraouie (SPS).

«Je tiens à vous adresser ce message pour attirer votre attention sur les intentions du gouvernement marocain de mettre en œuvre des décisions politiques concernant la réforme constitutionnelle au Maroc, dans laquelle il envisage également d’inclure le Sahara occidental qui est sous l’occupation illégale du royaume du Maroc», a indiqué le président sahraoui. «Le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain», a rappelé ce dernier. Précisant qu’il est répertorié par les Nations unies comme un territoire non autonome en attente de décolonisation depuis plus de 40 ans.

Il a souligné à ce propos que son statut juridique définitif ne peut être déterminé que par le peuple sahraoui lui-même à travers un référendum libre, juste et équitable sur l’autodétermination organisé sous la supervision des Nations unies. Le président sahraoui a affirmé que «c’est l’occupation marocaine qui a empêché jusqu’ici l’exercice par le peuple sahraoui de ce droit inaliénable et internationalement reconnu. Comme vous l’avez souligné dans votre dernier rapport au Conseil de sécurité, aucune solution au conflit sahraoui-marocain  ne peut avoir lieu sans le plein respect de la volonté et des sentiments du  peuple sahraoui». Ainsi, précise-t-il, «tout accord ou solution qui ne tient pas compte de cela ne contribuera qu’à engendrer plus de tension et d’instabilité dans la région».

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 16:27

 

La puissance irrésistible des rythmes AMAZIGHs du Sud Marocain sur la TV TAMAZIGHT

 

 

 

 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 22:15

Née en Algérie en 1941, elle a exercé de 1966 à 1977 le métier d’avocat à la Cour d’Alger et mené parallèlement des activités journalistiques et culturelles Rédactrice en chef du premier hebdomadaire maghrébin libre «contact» (1970-1973), elle est auteur d’un livre (1975) sur le cinéma maghrébin qui est un plaidoyer pour la liberté d’expression « En attendant Omar Guetlato », et un ouvrage d’art sur la parure des femmes berbères ‘’Abzim’’, un hommage à la créativité des femmes de son pays (1986).
En 1979, elle rejoint la fonction publique internationale à l’UNESCO où elle est chargée du programme sur les violations des droits des femmes au sein de la division des Droits de l’Homme et de la Paix, et entre autres questions, des dossiers sur l’égalité en droit des femmes et des hommes et de la violence contre les femmes.

 

Wassyla Tamzali. Ancienne avocate et directrice pour les droits des femmes à l’Unesco
«Les réformes ne peuvent être efficaces qu’après un changement de la nature du pouvoir»
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le 19.06.11 | 01h00 

Aujourd’hui auteure et militante féministe, engagée pour le dialogue entre les peuples de la Méditerranée, Wassyla Tamzali revient dans cet entretien sur les révoltes tunisienne et égyptienne et sur la situation en Algérie. «Les «réformes» ne sont  pas dictées  par un projet politique, mais par une appréciation des rapports de force en présence. Le pouvoir est dans la négociation-marchandage. On a atteint un niveau caricatural. Il suffit de défiler pour voir son salaire augmenter. C’est l’argent des générations à venir qui est dépensé», dit-elle.

- Depuis quelques mois, les pays arabes sont marqués par des révoltes et des soulèvements populaires contre les pouvoirs en place. A votre avis pourquoi ces peuples se soulèvent-ils aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a changé dans ces sociétés arabes ?

Deux choses en préalable, d’abord une question de vocabulaire. Beaucoup refusent le terme «arabe» qui ne couvre pas la réalité de ces pays, mais là c’est une question récurrente. Enfin plus ponctuellement : il faut rappeler avec force que depuis le début des indépendances  de ces pays, des femmes et des hommes ont  été en résistance aux pouvoirs en place. Cette résistance pour la liberté et la démocratie s’est exprimée sous de nombreuses formes : sociale, politique, culturelle, féministe aussi. Il y a toujours eu dans le monde arabe des résistants aux pouvoirs autoritaires, aux partis uniques. Les meilleurs d’entre nous ont été obligés à l’exil. Les autres vivent dans un exil intérieur. Le pire des exils.  Dans ces mouvements, ces révolutions, les formes de résistance portées par des intellectuels, des militants associatifs et politiques, des artistes, des citoyens plus généralement trouvent enfin une résonance populaire en Egypte, en Tunisie et dans de nombreux autres pays de la région. Tous ces mouvements ont en commun de dire : «Non au souverain», pour reprendre Michel Foucault. Pourquoi ça ne s’est pas passé avant, et partout ? Pourquoi dans ces pays et pas ici ? Cette interrogation est d’autant plus pressante que l’Algérie a longtemps été considérée comme un pays révolutionnaire et à l’avant-garde de la région !


Devant les 6 millions de personnes qui affluèrent vers la place Tahrir,  nous avons pu ressentir un sentiment de frustration, celui d’être privés de la fête du printemps. Mais voilà, en Tunisie et en Egypte, la protestation populaire et ce courant constant de résistance et de contestation démocratique et libertaire se sont rejoints dans une alchimie magique. Pourquoi  aujourd’hui ? Sans doute parce qu’enfin, 50 ans après les indépendances, la jeunesse d’aujourd’hui s’est libérée des entraves dogmatiques nationalistes qui ont plombé notre jeunesse à nous, les enfants de l’An I des indépendances. Notre cadre de pensée c’était le nationalisme. Pas celui de nos pères, hélas ! Mais celui des vainqueurs. Un nationalisme post-colonial marqué autant par la lutte contre l’occupant que la lutte pour le pouvoir entre les différentes factions à l’intérieur des mouvements de libération. L’évolution qui nous a conduits d’un nationalisme moderne à un nationalisme identitaire, imprégné de religion et de luttes intestines, commence à être décryptée. Le mouvement de décolonisation était un mouvement inscrit dans un cadre progressiste en Tunisie, en Egypte, en Syrie, en Irak avec le parti Baath qui était un parti laïc,  et en Algérie. Ce sont les idées de la révolution universelle qui vont caractériser les élans des nationalistes et le soutien international à leurs luttes. Rappelons la magnifique exposition au MaMa sur les peintres internationaux et la révolution algérienne. Les diplomates de la résistance algérienne ont largement utilisé les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  A  l’ONU, quand nous nous exprimions, nous réclamions notre liberté,  non parce que nous étions musulmans ou que nous étions de culture différente des Français, mais au nom des principes humanistes et universels. Ces dérives se sont manifestées déjà pendant la période de la guerre de Libération. Il suffit de comparer le texte de la Soummam et celui de Tripoli. Le nationalisme identitaire et religieux a pris le pas sur le nationalisme républicain et universel. Cette dérive s’approfondira, se transformera en dogme après l’indépendance. On passera d’un populisme socialiste et tiers-mondiste des premières années à une conception rigide de la nation avec la religion comme contrôle social et l’anti-occidentalisme comme fédérateur commun. Un anti-occidentalisme de façade, à usage populaire, puisque nos relations marchandes, de pétrole entre autres, se font avec l’Occident, principalement l’Amérique et la France, et que c’est là aussi que nos nouvelles «élites» se soignent et forment leur relève. L’utilisation de la Palestine, la mémoire de la guerre, de la colonisation seront mises au service de cet anti-occidentalisme.  Dans la foulée, on diabolisera certaines valeurs que l’on décrétera occidentales : la liberté, la démocratie, le féminisme, la liberté de conscience. Ces thèmes pourront être réactivés à volonté, même parmi les intellectuels «en résistance». On l’a très bien vu avec la guerre d’Irak. Saddam Hussein qui était honni par toute la classe intellectuelle arabe va être défendu par les mêmes. Cela ne marche plus avec les jeunes ! On n’a entendu aucun slogan nationaliste, ou anti-occidental, ni pro-palestinien, ni islamiste d’ailleurs. Véritablement on tourne une page.



- Mais pourquoi cela n’a pas pris en Algérie ? Sommes-nous toujours réceptifs à ce discours nationaliste débridé ?


Je ne le crois pas. Ici aussi, nous sommes dans le passage d’une époque à une autre. Au grand dam de ceux qui essaient d’empêcher l’histoire d’avancer. Mais pourquoi il ne se passe pas en Algérie la même chose qu’en Tunisie ou en Egypte ? N’oublions pas que ce qui arrive dans les pays de la région s’est passé chez nous en 1988. Cela a fini par un bain de sang. Mais ce n’est pas la violence qui a arrêté le mouvement, ce sont les réformes. On comprend les résistances, voire le refus de cette méthode en Algérie, au Maroc, en Egypte également où sur fond de révolution, on assiste à un même processus que dans l’Algérie de l’année 1988. L’expérience est là. En 1988, nous avons été nombreux à croire que les réformes nous mèneraient à la démocratie. La suppression du parti unique devait inévitablement changer les structures du pouvoir, pensions-nous. Le réveil fut rude. Avec le temps, les réformes se sont révélées être des manipulations, ou du moins elles ont permis toutes les manipulations. Par un long, intelligent et subtil processus, «la transition démocratique» culbuta par la reprise en main de la vie politique, la résurgence du modèle ancien et ajoutons, sans les flonflons et les discours qui accompagnaient la première époque. Seule la presse tira, en partie, son épingle du jeu.

 


- Ces erreurs justement peuvent-elles servir aux révolutions égyptienne et tunisienne ?  



J’ai peur qu’en Egypte l’armée soit tentée par le même scénario. On voit bien que dans ce pays la partie n’est pas gagnée et que l’ancien système est là et qu’il tient les rênes du pouvoir. «Pour que rien ne change, il faut que tout change» : la leçon politique du Guépard de Visconti. L’expérience des Algériens ne peut servir en rien aux  Egyptiens, par contre elle mine les espoirs de changement des Algériens. D’où l’impossible rencontre entre les émeutes et les résistants de la société civile. Cela ne veut pas dire que la jeunesse algérienne, comme celles des autres pays, ne soit pas sortie du post-colonialisme. La jeunesse algérienne n’est plus réceptive aux discours nationalistes et passéistes. Ce qui nous paralysait n’existe plus. Il y avait à mon «époque» une certaine ambiguïté dans les rapports réciproques de la jeunesse et du pouvoir.  Ma génération était exclue du pouvoir au prétexte qu’elle n’avait pas fait la guerre, mais la génération au pouvoir n’était pas très éloignée d’elle par l’âge et d’une certaine manière par la culture et les aspirations.
Nous étions face à des «jeunes gens» qui   pensaient  par certains côtés comme nous. Surtout dans les cercles privés. Un exemple de cette «promiscuité» : quand les étudiants s’étaient enfermés pour protester à l’intérieur de la fac centrale  d’Alger en mai 1968, on entendait dire certains responsables politiques, sincères et mal à l’aise dans cette confrontation avec eux-mêmes : «Mais c’est notre date d’anniversaire à nous, c’est nous qui avions fait la grève en mai 1956.» Il y avait dans la classe politique algérienne au pouvoir, dans ces premières années, une ambivalence vis-à-vis de la jeunesse, de la révolution, de la liberté, etc. Tant et si bien que nous avions oublié que la politique est le champ d’affrontement ou de confrontation de rapports d’intérêt. Tant et si bien que la vie politique en Algérie s’est vidée de sa substance. Avec le temps, ce qui constitue la politique a été nié et remplacé par une croyance aux rapports de force nus.



- La clé est donc dans la réhabilitation du politique. Mais comment y arriver ?



Aujourd’hui, le constat est qu’on ne croit plus à la politique pour régler les problèmes. Tout le monde utilise les rapports de force dans lesquels il se trouve et renforce ainsi la manière d’exercer le pouvoir. Tout un chacun a un carnet d’adresses, avec une connaissance à la wilaya, une autre à la banque, à la police ou la gendarmerie, à l’hôpital, au tribunal. On ne croit  pas à la vertu de la loi, on ne croit pas à la politique, on croit aux pouvoirs de ce qu’on appelle encore «les responsables», un mot qui nous vient du vocabulaire de la clandestinité, à celui qui est plus haut dans la hiérarchie et qui peut régler mon problème. C’est le quotidien des Algériens. Jusque dans les propositions de réformes aujourd’hui du gouvernement, on retrouve cette démarche, un donné pour un rendu. Jusque dans les négociations qui se bousculent en réaction aux émeutes et manifestations sporadiques, on retrouve cette démarche. Les «réformes» ne sont  pas dictées par un projet politique mais par une appréciation des rapports de force en présence. Le pouvoir est dans la négociation-marchandage. On a atteint un niveau caricatural. Il suffit de défiler pour voir son salaire augmenter. C’est l’argent des générations à venir qui est dépensé. Le pétrole et le gaz ne durent pas toute la vie. Les Norvégiens ont fait un fonds pour les générations de 2050 avec les surplus du pétrole. Je crois que c’est Churchill  qui disait : «La civilisation, c’est planter un arbre sans avoir l’espoir de se mettre à son ombre.»  C’est cela aussi la politique. Aujourd’hui, on a l’impression qu’on essaye de colmater un bateau qui prend  eau de toutes parts sans savoir où il va. Ça peut marcher un temps, l’Algérie a beaucoup d’argent, mais ça ne règle pas le problème de fond. «L’histoire se fait et ne se reforme pas.» C’est la leçon que nous avons héritée de nos pères qui se sont engagés dans la lutte de libération. Quand notre lutte a commencé, la France s’est lancée dans des réformes, on a mis en exécution le plan de Constantine, on a appliqué la loi sur la nationalité, etc. Les réformes ne peuvent être efficaces qu’après un changement de la nature des rapports de pouvoir, la nature du pouvoir. Voyez le casse-tête du  Maroc. Comment faire le changement si le chef reste un chef sacré et de droit divin ? Faire des réformes dans ce cas, comme dans le cas de l’Algérie, c’est rester dans la même séquence de temps. Or, ce qui est attendu, espéré, demandé, c’est en finir avec cette période post-coloniale. La décolonisation c’est fini. C’est de l’histoire qui ne fait plus sens pour notre présent. C’est la grande leçon que nous donne la jeunesse arabe et le sens du mouvement «Dégage !». Un mouvement que personne n’avait vu venir, justement parce qu’il n’obéit pas à un processus réformateur. C’est cela l’histoire en marche. Pour échapper à sa signification, certains présentent ce mouvement comme un mouvement social. Le déferlement d’argent en Algérie peut-il  arrêter le cours de l’histoire ? Peut-être. Combien de temps ?



- N’est-ce pas l’expression d’un décalage entre gouvernants et gouvernés ? Ils n’ont pas les mêmes références ni les mêmes objectifs ...


 
Décalage est un euphémisme. Je pense que les dirigeants de la Tunisie et de l’Egypte savaient parfaitement ce que souhaitaient leurs peuples, leurs espoirs et leurs désirs. Mais ils s’y opposaient, car ils savaient que s’ils faisaient droit à ces attentes, il leur faudrait partir. Ce n’est pas un décalage, c’est un conflit d’intérêts, une opposition entre les intérêts de la nation et ceux de ses dirigeants qui pratiquaient l’exclusivité du pouvoir dans une forme monarchique avec tout ce que cela comporte : main basse sur les richesses du pays, sacralisation de ses représentants, succession sous contrôle, etc. Les peuples exclus du pouvoir se sont exprimés dans le désespoir par la seule manière que les structures de ces pouvoirs leur ont laissée : la rue, l’affrontement avec la violence, voire la mort, l’immolation. Ces formes désespérées s’ajoutent aux anciennes formes, individuelles, mais toutes aussi désespérées : exil, émigration, harga... En Algérie, il semblerait que ce «décalage», comme vous dites, ne se soit pas clairement et massivement ressenti. Une grande partie de la société civile reste dans l’espoir d’une démarche  réformatrice. On n’a pas encore vu la jonction entre le ras-le-bol populaire et la résistance des élites. En Tunisie, la marche des avocats pour défendre les jeunes qui se faisaient tuer dans le sud du pays a donné sa marque au mouvement, et a fortement contribué à son  extension, à sa généralisation et à sa signification. On est passé de l’émeute à la révolution. En Algérie, il y a eu des grèves des corps de métiers ou de segments de la société civile pour des revendications sectorielles, et c’est resté en l’état. Ceci dit, il faut savoir que l’on peut descendre dans la rue pour le prix des tomates et que ça peut mettre en marche un mouvement qui n’était pas prévu. Un catalyseur et un détonateur qui provoquent l’entrée dans une nouvelle séquence historique.


- Qu’est-ce qui fait défaut en Algérie ? Est-ce le discours politique qui n’arrive pas à capter l’intérêt de la masse ?



Peut-être, sans doute, en partie ! Mais est-ce la raison ? On peut faire une analyse après coup d’un événement historique, mais on ne peut pas dire avant ce qui va permettre de… et rechercher ce qui manque !  Et puis chaque pays est différent, et si les révolutions arabes sont parties d’un tronc commun : «Dire non au souverain», elles portent la marque des régimes renversés. Ainsi en Tunisie et en Egypte, l’élément déclencheur est le ras-le-bol populaire. Mais la durée en Tunisie est assurée par le discours politique produit par les résistants au régime de Ben Ali sur l’événement. L’élite politique tunisienne a tout de suite pris sa place dans le cours de l’événement. L’intervention de l’armée ne vient qu’en troisième lieu. En Egypte,  il y a eu le ras-le-bol populaire et presque en même temps la décision de l’armée. On a entendu les écrivains, les journalistes, quelques féministes, mais les discours politiques peu. L’ancien directeur général  de l’Agence nucléaire est un homme respectable mais isolé, et le secrétaire général de la Ligue arabe, qui est un  homme  du sérail, était opposé à Moubarak pour des questions de rivalité de pouvoir et non pour des questions idéologiques. Un homme de la vieille époque. La Ligue arabe n’est pas un modèle de démocratie ni un modèle progressiste. C’est hélas celui que l’armée choisira pour assurer la continuité du système.



- Vous dénoncez, dans votre livre Une femme en colère, le relativisme culturel qui dit que ce qui est bon en Occident ne l’est pas forcément pour nos sociétés. En quoi les révolutions arabes infirment ce jugement ?


Pour l’Europe, nous étions «autres», différents. Nos sociétés avaient d’autres aspirations que celles qui ont façonné les pays occidentaux. Quand nous refusions les thèses culturalistes et différentielles pour justifier les pratiques sexistes défendues au nom de la culture, de la religion et de la tradition, on nous renvoyait à notre identité musulmane. On avait oublié que l’Europe s’était battue contre tout ça pour conquérir sa liberté. Ce qui était bon pour eux ne l’était pas pour nous, les «autres». Ils rejoignaient ainsi le discours des conservateurs et des réactionnaires de nos pays. Les Occidentaux nous réduisaient à une culture qu’ils ont imaginée sans même savoir ce qu’elle était. On retrouve là le cheminement de la pensée orientaliste. Avec les révolutions arabes, c’est cela qui a disparu. Ont disparu ces «autres», ces étranges femmes et hommes qui poursuivaient des destins  énigmatiques et obscurs contre l’idée raisonnable et rationnelle que les femmes et les hommes portent, quelle que soit leur culture, des désirs de liberté, de dignité, d’égalité.

 

Nadjia Bouaricha
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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 21:48

Liberté

 

 
 
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Culture (Jeudi 16 Juin 2011) 

LOUNIS AÏT MENGUELLET
Le Phénix des Neiges
Par : Yasmina Khadra

L’écrivain et directeur du Centre culturel algérien de Paris, Yasmina Khadra, rend hommage à un des maîtres de la chanson algérienne, Lounis Aït Menguellet, qui se produira les 1er et 2 juillet à 20h30, et le 3 juillet prochain à 17h, au CCA.

Si je devais mettre une figure sur l’Algérie de nos prières, je m’inspirerais de celle de Lounis Aït Menguellet : la figure de l’enfant du pays. Tout, chez cet artiste emblématique, m’apaise et me réconforte dans mon algérianité. Son charisme droit sorti de la sagesse ancestrale, sa hauteur étincelante de neiges djurdjuraennes, son amour indéfectible pour les siens font de son chant une rédemption.
Je crois avoir adhéré à cet homme avant même de le rencontrer. Je ne comprenais pas ses paroles, mais je me reconnaissais dans ses chansons, et sa voix de chantre tranquille m’insufflait un sentiment de plénitude comme lorsque le vent du désert balaie mes angoisses. Lounis Aït Menguellet est un havre de paix, une oasis féerique qui transcende, à elle seule, ces espaces mortifères que sont devenus nos silences tandis que nos rêves menacent de s’effilocher au gré des désillusions. Il sait dire ce que nous taisons par crainte d’être entendus : notre fierté égratignée, nos joies chahutées, nos aspirations laminées.
Plus qu’un barde, Lounis est ce refus viscéral de céder devant l’adversité, l’impératif devoir de renouer avec la beauté au cœur même des laideurs abyssales qui ont failli nous défigurer. Lorsqu’il chante, Lounis, les aigreurs retiennent leur souffle car, d’un coup, nous sommes en phase avec ce que nous croyons avoir perdu de vue, à savoir le goût de la fête.
Qui a dit que nous étions morts et finis ? Quand bien même nos colères se voudraient amarres, un mot de Lounis, et déjà nous sommes ailleurs, loin des chaînes de nos frustrations et de nos galères mentales. Lounis ne chante pas, il apprivoise la vie, nous la restitue dans ce qu’elle a de plus grisant et de plus tentant ; subitement, nous avons envie de tout avoir, de tout mériter, les instants de bonheur comme les moments de folie, et nous sommes heureux d’être là, dans cette salle qui devient, au fil du répertoire, une grande maison familiale où toutes les complicités sont permises et où personne n’est jamais esseulé.
Nous redevenons, le temps d’un concert, ce que nous sommes d’abord : des Algériens en liesse. Dieu a créé notre pays un jour de grande jouissance, et s’il arrive à certains de gâcher ses festins, d’autres sont là pour nous faire recouvrer, une à une, l’ensemble de nos ivresses. Parmi ces derniers, Lounis Aït Menguellet que l’on ne remerciera jamais assez pour l’immense faveur qu’il nous fait : de continuer d’aimer la vie malgré tout. Béni soit cet homme par qui l’éveil aux bonnes choses arrive, béni soit sa musique et sa grande générosité. Une nation ne s’enorgueillit que par la verve de ses idoles, et Lounis en est l’une des plus belles que notre fierté ait connues.
Il est la preuve vivante que, chez nous, au bled comme partout où l’âme algérienne frémit, rien n’est tout à fait perdu.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 22:11

L'expression

 

ALI HAROUN À PROPOS DES RÉVOLTES ARABES

«Le danger n’est pas totalement écarté en Algérie»
Par
Pour lui, le fait que le pouvoir annonce des réformes est une manière d’avouer que ce qui a été fait n’était pas suffisant.

L´ex-ministre des Droits de l´homme, Ali Haroun, a éludé, hier, la question des consultations politiques menées depuis le 21 mai dernier par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Invité au Forum El Moudjahid pour présenter son dernier ouvrage L´éclaircie, il n´a pas voulu se prononcer sur le sujet. Cela étant, M. Haroun a disserté sur bien d´autres questions. Abordant la question des révoltes populaires dans les pays de l´Afrique du Nord et du Moyen-Orient, le conférencier a averti que ce qui se passe ailleurs s´impose chez nous, qu´on le veuille ou pas. Il a appelé, dans ce contexte, à la préservation de la démocratie, de la République et de l´Etat de droit, et ce pour éviter de basculer dans la violence ou de revivre la situation des années 1990.
Le conférencier a estimé que l´Algérie vit depuis l´Indépendance sous une «démocratie apparente» où le peuple ne dispose pas du droit de choisir ses représentants selon les règles requises en la matière. Il a rappelé la manière avec laquelle l´Assemblée constituante a été élue en 1963 sans que le peuple n´ait eu le droit de choisir, mais seulement de dire oui ou non.
Dans ce sillage, l´orateur a estimé que l´alternance au pouvoir est l´une des conditions de la démocratie qui est, elle, «une culture qui demande une formation». Selon lui, certains défendent la thèse selon laquelle il faut laisser le peuple choisir autant de fois qu´il le veut. Car, a-t-il expliqué, un candidat à une élection, qui est aussi président, peut manipuler et instrumentaliser l´administration. Seulement, en Algérie, ceux qui ont défendu ce principe ne l´ont pas fait par conviction. Preuve en est, trois années après l´avoir défendu bec et ongles, ils ont changé de position pour défendre le contraire. L´invité du Forum El Moudjahid a mis, également, en garde contre l´agrément à tout-va des partis politiques dans le cadre des nouvelles lois.
Il appelle à tirer les leçons du passé (agrément du FIS et de plus de 60 partis après l´ouverture de 1989) pour prévoir les conditions dans lesquelles un parti doit être constitué. «La démocratie ne veut pas dire anarchie et elle a des règles», s´est-il justifié. Et les réformes actuelles que le pouvoir veut opérer?
Pour Ali Haroun, le fait que le pouvoir annonce ces réformes est une manière d´avouer que ce qui a été fait n´était pas suffisant. «A partir du moment où le chef de l´Etat dit qu´il faut des réformes, cela veut dire que les réformes qui ont été faites sont soit insuffisantes soit elles n´étaient pas dans le bon sens», a-t-il soutenu. Le conférencier a ajouté que le système actuel qui veut lui-même être réformé a besoin de beaucoup d´améliorations.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 21:58

TSA

Illustration de la méfiance du pouvoir à l’égard de la diaspora



Près d’un mois après le début des consultations politiques, la commission Bensalah a déjà invité un échantillon quasi représentatif de la population algérienne. Des partis politiques – certains ont décliné l’invitation – aux personnalités nationales, en passant par des responsables d’associations de jeunes ou d’inconnus, tout le monde ou presque a été convié aux discussions. Même l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Henri Teissier, a été reçu ce lundi 13 juin. Il a plaidé pour le droit des minorités religieuses à la liberté de réunion, d’expression, de conscience et d’opinion, garanti par la Constitution.  

Mais la commission de dialogue nationale a oublié de convier les Algériens de l’étranger, soit plusieurs millions de personnes. Pour la seule France, au moins 4 à 5 millions d’Algériens y vivent. Ils sont plusieurs centaines de milliers au Canada, en Europe, et au Moyen‑Orient. C’est l’une des plus importantes diasporas au monde. Au‑delà de leur nombre, les Algériens vivant à l’étranger possèdent une autre légitimité : parmi eux, on trouve de nombreuses élites. Elles ont fait leurs preuves dans beaucoup de domaines. Et leur apport pour le pays, en crise, ne peut être que bénéfique. Enfin, la diaspora algérienne à l’étranger a toujours figuré en bonne place dans le discours officiel du pouvoir.
 
Officiellement, les autorités font tout pour permettre aux Algériens vivant à l’étranger de jouer un rôle de premier ordre dans la construction du pays. Mais, dans les faits, la situation est différente. En réalité, l’attitude de la commission Bensalah à l’égard des Algériens de l’étranger trahit mal la méfiance permanente du pouvoir à leur égard. A Alger, on se méfie de ces Algériens vivant à l’étranger, on veut bien les laisser faire du business mais ils ne doivent surtout pas se mêler de la politique. Ils sont considérés comme peu contrôlables et leur implication dans la vie politique risquerait de mettre en évidence l’incompétence des dirigeants en poste.
 
La nomination de Halim Benatallah au poste de secrétaire d’État chargé de la communauté algérienne à l’étranger illustre cette volonté du pouvoir d’éloigner la diaspora des affaires politiques. La première décision de M. Benatalah a été de priver l'Algérie du Conseil consultatif de la communauté algérienne à l'étranger. Créé par un décret présidentiel du 9 septembre 2009, il n'est toujours pas actif. Lors de sa première visite à Paris l’année dernière, il avait indiqué lors d’une rencontre avec la communauté algérienne que le projet était gelé. Un ministre qui décide de geler un projet créé par décret présidentiel ? A Alger, la déclaration n’a fait réagir personne. Car elle correspond à la politique officielle. Elle illustre la méfiance du pouvoir à l’égard de la diaspora algérienne à l’étranger.
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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 21:32

L'Expression

 

WEL MOUDJA WELAT DE SLIMANE BENAÏSSA

«Une douleur qui ne dort pas...»
Par «Une douleur qui ne dort pas...»

Présentée à la Sierra Maestra, cette pièce franche, caustique et drôle est programmée jusqu’au 17 juin.

Après les théâtres régionaux de Béjaïa et Tizi Ouzou et la région de Beni Izguen (Ghardaïa), Slimane Benaïssa a donné, mardi dernier, rendez-vous au public algérois pour assister à la générale de sa nouvelle pièce de théâtre. Son nom? Wel Moudja welat, (le retour de la vague) une sorte de continuité de ses précédentes productions. D´ailleurs, des clins d´oeil y sont bien présents dans cette nouvelle création. A commencer par ce décor blanc et ces tirades où l´on reconnaît la célèbre boutade «yenaâl bou elli mayhabnèche»(honni celui qui ne nous aime pas!), mais aussi un clin d´oeil à sa fameuse pièce censurée Lyoum El Djemaâ kherdjou ryam.
Habillé en blue-jean et veste shangaï, Boualem, ce personnage symbole, jette un regard rétrospectif sur l´ensemble des événements historiques phares, bouleversants qu´à vécus le peuple algérien depuis la période coloniale en s´arrêtant sur les crises politiques, économiques et sociales. La lumière est tricolore, suggérant l´emblème national. Slimane Benaïssa parvient à faire rire par des tournures de phrases bien caustiques, un tantinet cynique...
Le texte de ce spectacle, qui se veut un croisement entre le monologue classique et le montage poétique théâtralisé, dégage un fort attachement à la question identitaire et à l´amazighité mieux, à l´algérianité et au sens perdu qu´on devrait lui donner aujourd´hui. Ses racines sont symbolisées par la figure du grand-père qu´incarne l´orateur, un grand-père qui est d´abord une «conscience, puis une douleur qui ne dorment pas». Pendant plus d´une heure de temps, Slimane Benaïssa, ce goual (le diseur) venu du hors temps, clame, plaide, revendique et défend sa patrie, «le vrai paradis» en vérité, si on pouvait extraire et éviter toutes ces bêtises et erreurs...assène aussi des vérités et dénonce ce que tout le monde sait et n´ose le crier. Lui, il le fait sur scène, le jour même de la célébration de l´artiste.
Son récit, en arabe dialectal, abord avec amertume, parfois avec ironie, la souffrance du peuple algérien pendant l´époque coloniale, dont son enfance entourée de l´affection d´une mère aimante malgré une pénurie de tout, mais aussi la situation politique et désastreuse du pays après l´Indépendance, la pratique démocratique, le multipartisme, les événements du 5 octobre 1988, le terrorisme, la bureaucratie, la corruption, l´économie de bazar, l´obscurantisme...la flambée du prix du pétrole, et ce clin d´oeil au foot avec cette chanson phare des stades.
Slimane Benaïssa aborde le Printemps arabe avec intelligence et par ricochet, l´Algérie et le pouvoir qu´il égratine avec tendresse, mais force également. Le spectacle se termine lorsque Slimane Benaïssa retourne face au public une pancarte sur laquelle est écrit Plus jamais ça! Un slogan qui donne beaucoup à réfléchir. Un tableau sur lequel cette phrase est écrite dans les trois langues (arabe, français et tamazight). Slimane Benaïssa y notera un mot à chaque fin de tableau scénique pour nous le faire découvrir à la fin.
Il n´omettra pas de remercier le public algérien pour lequel «il existe» en dépit du fait de ses innombrables voyages dans le monde.
«Le théâtre est un acte culturel dans le sens où l´on invite les gens à un partage de quelque chose qui est fondamentale, et pour le public, et pour l´artiste. Le théâtre n´est pas un souk», avait déclaré Slimane Benaïssa lors d´un point de presse. Et d´ajouter: «Les gens, à travers le théâtre, ont besoin d´entendre ce qui leur correspond, leur parle et parle de leurs maux, de leurs préoccupations. Notre société a besoin d´exprimer sa douleur. Il est de notre devoir, nous, hommes de théâtre, de dire à la société ce qu´elle ne peut pas dire. Nous ne pourrons jamais avancer dans le déni de soi et des choses». Une mission bien accomplie!

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 22:07

ddk

Tahar Djaout

18 n yiseggasen, amzun d iḍelli !

 

image  

 

Ulamma 18 n yiseggasen i yezrin segmi iɣab Tahar Djaout, s kra n win i t-yesnen neɣ ahat win yeɣran agerruj-nni i d-yeǧǧa d awezɣi ad t-yettu, imi tikta-s mazal ttenfufudent di tmetti, tid ileddin allen i lɣaci amzun akken d tafat deg yifri. Tira-s, ama deg wungalen neɣ deg yiɣmisen anda yeqdec, tecba tayeggirt yuɣen deg yiḥerqan tefka-d ṣṣaba, tin akken ara yessuzfen tagut ɣef wallaɣen n yimeɣriyen. « les chercheurs d’os, Les vigiles d L’exproprié» d waṭas n wayen akk yura ad ilin d inagan fell-as belli d amusnaw yerran tamusni-s gar yifassen n yimdanen. Mmi-s n Wulxu, ilul ass n 11 deg yennayer 1954, yekcem s aɣerbaz di taddart-is almi d aseggas n 1964, imir yegguǧ ɣer tmanaɣt anda ikemmel leqraya. Deg 1970, imi lwelha-s terra ɣer tira, yewwi arraz ɣef yiwet n tullist iwumi isemma « Les insoumis » deg yiwet n temsizzelt taseklant. Segmi i d-yewwi turagt-is deg tusnakt deg useggas n 1976, yebda tira deg uɣmis n El Moudjahid. Ɣas ulamma d tusnakt i yeɣra, d tin i yeḍfer deg tesdawit, maca tira tezdeɣ allaɣ-is, ahat deg-s i yettaf ddwa.
S yin, yuɣal ɣer Algérie Actualités, anda iqeddec deg tesga n yidles. Din i ifures tagnit iwakken ad yerr tajmilt i waṭas n yimyura Izzayriyen yuɣalen di rrif. Yal tikkelt, aniwa iwumi ara yeldi tawwurt, ad d-yemmeslay fell-as, ad t-id-yessufeɣ seg tatut.
Abrid-is injer-it s yimru, yessa-t s tikta ireṣṣan ɣef tusna d tugdut. Acḥal d tafaska ideg d-yufrar am yitri ilmend n wayen yura, ama d ungal, d asefru neɣ d tullist.
Asmi yeldi unnar di 1988, yeslal-d yiwen n uɣmis iwumi isemma « Ruptures » tama n yimeddukal-is Metref akked Djaâd. Imi tallit-nni kkren-d yimesḥaf ad aɣ-beddlen tikli, ṭṭfen iberdan d leǧwameɛ, ɛebblen ad d-sersen buberrak ɣef yimdanen. Wa yeffer, wa yerwel, wa ɛerqent-as ! Imi yeggugem, ula d amɣar azemni ara nciwer iɣab seg lqum-a. Tahar Djaout, yegguma ad yeqbel ṭṭlam i d-yeɣlin deg uzal, neɣ ahat ad as-yemmel aniwa abrid ara yaɣ. Aɣmis-is yerra-t d lakul, deg-s i d-yesseftutus tikta, tid ara yesfaqen imdanen. Dɣa di lawan-nni i d-yenna :
Ma tessusmeḍ ad temteḍ
Ma tenniḍ-d ad temteḍ
Ihi, ini-d temteḍ
Awal-agi, icuba s ayen akken i d-yenna Lounis deg wawal-is :
Neɣ xtir eǧǧ-aɣ-d awal
Ara iɛicen deg umkan-ik
Segmi walan yeɛdawen n tudert acḥal i yezmer ad ten-yerreẓ s tikta d ṣṣwab, kkren ɣur-s s lǧehl d yiɣil. Uznen-as yiwen n yilemẓi, mazal ur temlal ara tmelɣiqt-is, yessureg-as kra n terṣaṣin ɣer uqerru-nni yeččuren d tamusni.
Ass-a, ad d-nemmekti kan d akken d ameɣnas amenzu i yeɣlin s ufus n rrebrab di 1993. S kra n win i t-yesnen, yeḥsa azal-is, yerra-as tajmilt akken yufa. Matoub, ad fell-as yeɛfu yerḥem, yerra-as yiwet n tejmilt anda yemmeslay i Kenza, taqcict tamaẓuẓt n Djaout, anda yenna :
A Kenza yelli ur ttru ara
D iseflan neɣli ɣef Lezzayer uzekka.
D acu kan, awi yufan idammen n wid yeɣlin akka d iseflan ur ttruḥun kan akka, imi ilaq abrid i d-nejren ad t-neḍfer. Akka i d tajmilt i ttrajun seg-neɣ. Am wakken i as-yenna Didouche : « Ma neɣli, ḥader-t ɣef wayen iɣef i d-nekker.»

 

Sylia. M

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  • : La confédération des Iflisen Umellil
  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
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