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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 21:31

 

 

Source: El Watan

Les radios espagnoles envahissent la Kabylie
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le 26.08.11 | 17h47

Depuis le début de l’été, les auditeurs se branchant sur la bande FM ou les ondes courtes en Kabylie (Algérie), se voient «arrosés» par des programmes de radios étrangères, notamment espagnoles et italiennes, qui les «empêchent» ainsi d’écouter leurs stations préférées. 

«Bienvenidos a radio Málaga» (Bienvenue sur radio Malaga), «Radio Catalunya, las informaciones de las 13 horas» (Radio Catalogne, les informations de 13 h», ces formules  sont devenues familières aux auditeurs de chaînes nationales algériennes, notamment du côté de la Kabylie maritime (Azzefoun,  Ait Chafaâ, Tigzirt, Iflissen…) et d’autres localités comme au chef-lieu de wilaya, à Azazga, à Draâ Ben Khedda, à Aghribs, ou Larbaâ Nath Irathen.

Chez soi, à la plage ou en voiture, Radio Palma de Majorque et les stations d'Alicante, d'Almeria, de Murcia, d'Ibiza ou de Valencia, émettant à partir des terres ibériques, s’invitent dans les transistors, à travers ces zones d’Algérie, au «grand bonheur» de ceux qui comprennent la langue et des accrocs de programmes musicaux, appréciés notamment pour la qualité haut de gamme du son, diffusés en stéréo sur ces chaines réputées pour leur grand confort d’écoute.

En revanche, ceux qui ne comprennent rien à la langue espagnole, la déception de ne pouvoir écouter sa chaîne préférée, notamment kabyle, incite à tourner le bouton pour «s’offrir», selon les préférences, plutôt la platitude du… silence.

Souvent, redisons-le, il est plus aisé au commun des auditeurs radio de capter «Onda Cero» ou «Radio national de Espana», que les stations algériennes kabyles, comme la Chaîne II ou Radio Soummam.

Ahcène Tahraoui
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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 19:42

 

 

TSA

 

Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre, à TSA

Libye : "l’autorité de décision en Algérie a fait preuve d’un amateurisme affligeant"

 



 

Diplomate et ancien ministre de la Culture et de l’information, Abdelaziz Rahabi revient dans cet entretien sur les enjeux inhérents à la chute de Kadhafi. Il évoque les ratés de la diplomatie algérienne et ses conséquences sur le futur de la région du Maghreb.  
 
 
Quelle analyse faites‑vous des derniers développements de la situation en Libye ?
 
Ce qui se passe en Libye est à mon sens un aboutissement logique de deux situations. La première est celle de Kadhafi qui n’a pas su gérer une crise politique interne parce qu’il n’est pas habitué à écouter et à faire des compromis avec son propre peuple. La seconde est celle du monde occidental et de ses alliés arabes qui se sont engagés pleinement dans une opération diplomatico‑militaire qui met en place les conditions de leur autorité politique et économique sur notre région.
 
 
L’Algérie a dès le début du conflit refusé de demander le départ de Kadhafi et de reconnaître le CNT. Qu’est‑ce qui a motivé cette position, selon vous ?
 
L’Algérie a fait au moins deux erreurs d’évaluation. La première était celle de considérer que Kadhafi était en mesure de résister sur le plan militaire et que l’intervention de l’Otan allait susciter un rejet des opinions publiques arabes. La seconde est qu’elle a fait preuve de fébrilité  à la suite des déclarations de membres du CNT sur son supposé soutien militaire et politique à Kadhafi. Sur cette question, le CNT a fait le jeu de la France et du Maroc pour neutraliser notre diplomatie, la confiner dans une  position défensive et exclure l’Algérie de la gestion de cette crise. L’autorité de décision en Algérie a fait preuve d’un amateurisme affligeant.
 
 
Comment peut-on interpréter la décision tunisienne de reconnaître le CNT, contre l'avis d'Alger ?
 
La Tunisie a fait preuve de pragmatisme dès le début dans la mesure où elle avait déjà établi des contacts avec le CNT pour consolider ses chances de médiation entre les deux parties. Nous sommes là dans un cas atypique de relations entre deux pouvoirs en pleine transition, un peu comme entre l’Espagne et le Portugal à la fin des années soixante‑dix. Les convergences entre les islamistes et les démocrates des deux pays ne sont pas récentes, elles remontent aux longues années d’exil. Il sera donc plus aisé pour les Tunisiens que pour nous d’envisager l’avenir des relations avec la nouvelle Libye.
 
 
Nous partageons une longue frontière aux multiples enjeux (traçage, eau, hydrocarbures, sécurité…) avec le voisin libyen. Comment voyez‑vous l’évolution des rapports entre les deux capitales à la lumière du froid entre Alger et le CNT ?
 
Le CNT lui-même n’est pas un modèle de cohésion, son unité s’est forgée autour d’un seul objectif, celui de faire partir Kadhafi. Il faut peut être attendre la fin du processus de transition, qui prendra plus d’un an, pour avoir une idée plus claire de la prochaine configuration des forces politiques dominantes en Libye, même si on devine un peu que le courant islamiste est dominant, celui de l’opposition démocratique en exil n’a pas de relais sociaux et les dissidents de l’ancien régime auront du mal à se redéployer. Avec ces nouvelles forces politiques, l’Algérie n’a presque pas de relations. Bouteflika s’est enfermé dans un tête à tête avec Kadhafi dont nous payons le prix aujourd’hui. Le peuple libyen nous en voudra pour encore longtemps. La mémoire des peuples est indélébile.
 
 
Quelle sera alors la nouvelle position de l'Algérie dans un Maghreb démocratique ?
 
L’Algérie officielle a gâché une chance historique d’être un État pivot dans la nouvelle architecture du Maghreb. Elle n’a pas soutenu la révolte des Tunisiens, n’a pas mesuré la force de la rue en Égypte et n’a pas tendu la main au CNT. Il faudra attendre que notre pays change et se démocratise pour prétendre jouer un quelconque rôle dans la région. En attendant, nous avons beaucoup à apprendre des différentes expériences du réveil arabe.
 
 
Malheureusement l'Algérie de ces dernières années est à l'image de son président, un regard hagar, une santé dégradé, un mal qui la ronge de partout, il ne lui reste que la respiration qui la maintient parmi les vivants, sa voix est inaudible, son poid sur la scène internationale est insignifiant, c'est à peine qu'on entend le mot "Algérie" dans les JT étrangers, le tout porté par une piètre diplomatie, on a bien vu toutes ses réactions, toutes aussi molles les unes que les autres, on l'a vu aussi dans ses positions dans ces positions face aux révolutions arabes, face aux rapports internationaux l'accusant à tort et à travers, face au CNT qui l'accuse de soutenir Kadafi et j'en passe et j'en passe, meme son hypothetique soutien à Kadafi, il etait à peine visible, on avait l'impression qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'il convient de faire, ni dans quel camps se ranger comme si elle avait peur de prendre les décisions qui s'impsent, l'Algérie d'aujourd'hui n'est plus que l'ombre d'elle meme, un vaisseau fantome sans commandant qui vaguent seul au milieu de l'océan sans qu'il sache ou il veut aller, ni ce qu'il y a autour de lui. Pauvre Algérie
 
 
 
 
 
 
 
Libye : le silence troublant de l’Algérie
Par |

Dans les hautes sphères du gouvernement, on s’enorgueillissait jusqu’il y a quelque temps du retour d’une diplomatie algérienne agressive et rompue aux affaires internationales. Sauf que depuis le début de l’année, elle est inaudible. Sans prise sur l’accélération des événements dans l’espace sud de la Méditerranée.

Alors qu’à nos frontières Est, le monde suite minute par minute la fin libératrice de 42 ans du règne absolutiste de Mouammar Kadhafi et le triomphe des insurgés du Conseil national de transition, en Algérie, on préfère plonger la tête dans le sable, continuer comme si de rien n’était. Aucun commentaire, ni réaction de la part des autorités. Malgré les accusations de présence de mercenaires, tantôt du côté de Kadhafi et tantôt des insurgés du CNT, on applique le silence. La diplomatie algérienne se mure dans le mutisme.

Comment interpréter le black-out informationnel sur la révolution libyenne de la part des officiels ? Par le sacro-saint argument de non-ingérence dans les affaires intérieur ? Ou par une gêne due à une position plutôt ambigüe affichée par nos autorités sur le conflit libyen ? Sans doute. Il est quand même ahurissant que pendant qu’un pays voisin vit un extraordinaire bouleversement politique, l’Algérie ne dise rien. Tourne le dos aux bouleversements qui touchent les pays limitrophes.

Sauf qu’on ne peut longtemps ignorer l’évidence. Déjà que les frontières ouest sont fermées, celles du sud, immenses et difficiles à surveiller, sont sujettes à des incursions ponctuelles de terroristes donc sous tension, on ne peut pour longtemps nous aliéner le voisin de l’est et le Conseil national de transition. Pourquoi le ferait-on ? Sous prétexte d’une longue amitié entre le tyran libyen et les autorités algériennes ?

Une évidence tout de même : il sera difficile de rétablir des relations saines avec notre voisin libyen. La tension est sourde pour le moment. Et c’est notre ambassade pillée la nuit dernière à Tripoli qui a, en premier, payé les frais de cette glaciation diplomatique.

La Ligue arabe fidèle à ses vieux réflexes

Après des semaines de silence sur les soulèvements populaires qui ont balayé deux dictateurs et font trembler les régimes autocratiques et séniles du monde arabe, la Ligue arabe a comme à ses sempiternelles habitudes dénoncé l’agression israélienne et demandé l’intervention de la communauté internationale. Du copié-collé de ses vieux communiqués. Aux yeux des membres de la Ligue, rien donc n’a changé ces derniers mois. Avec l’implacable cynisme qui l’a caractérise, la Ligue arabe dénonce l’agression israélienne et se tait sur ce qui se passe à l’intérieur des pays arabe. Aucune déclaration sur la Libye, pourtant membre, ni sur les massacres qui ont lieu en Syrie. Plus de 2000 morts et des milliers de disparus et la Ligue arabe n’a toujours pas sa langue, elle ferme les yeux.

Manifestement, au sein de cette organisation panarabe, on n’a pas compris que des révolutions populaires sont passées par là. Qu’un séisme politique est en train de balayer un par un les despotes qui la composent.

La nouveauté c’est que désormais le fonctionnement de ce "syndicat de dictateurs" ne trouve plus grâce auprès de certains de ses membres. Ceux-là même qui ont fait leur révolution voudraient lui impulser une nouvelle dynamique. Ainsi, l’Egypte est déçue par le communiqué de la Ligue. Elle souhaitait un changement radical des pratiques à la lumière des derniers développements dans la région.

On ne peut pas dire que Nabil Al Arabi ait pris quelque risque depuis son arrivée à sa tête. La preuve ? Sur la question libyenne également, la Ligue arabe s’est montré d’une complaisance renversante avec le "guide" libyen, ignorant complètement les affrontements armés qui durent depuis février. Le cas libyen est l’autre preuve que l’organisation panarabe cultive toujours les vieux réflexes de soutien aveugle à ses membres. Il a fallu que la rébellion prenne le contrôle de Tripoli pour que son secrétaire général Nabil Al Arabi exprime, hypocritement "sa totale solidarité avec les efforts menés par le CNT".

Sans doute soutiendra-t-elle encore longtemps le président Bachar Al Assad dans sa répression contre son peuple. Comme d’ailleurs les derniers potentats encore au pouvoir dans le monde arabe.

Sofiane Ayache

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 20:41

 

 

Selon le plus grand sociologue et fondateur de l'Histoire, le nord-africain Ibn Khaldoun, les Imazighen d'Afrique du Nord avaient apostasié douze fois entre le 6ième siècle et le 14ième siècle !

 

C'était une forme de résistance contre la domination arabo-islamiste et la colonisation de l'Afrique du Nord. On sait aussi que l'un des tout premier mouvement souverainiste Nord Africain était celui des Kharéjites (càd Hors la Loi) qui avait fondé au 8ième siècle un royaume ayant pour capitale Tahert , et qui avaient traduit le coran en berbère. Les Kharédjites avaient coupé les ponts avec le Khalifat Oméïade et fondèrent le premier état algérien véritablement national.

Les Ibadites dont les descendants aujourd'hui sont les Mozabites (Algérie), les Djerbiens (Tunisie) et les Nefoussiens (Libye) formaient la branche la plus puissante du Kharédjisme. La ville de Tahert, fondé par le chef Ibadite Ibn Rostum, en 791 était située à neuf kilomètres de l'actuelle Tiaret.
Au Maroc, les Miknasa (branche des Kharédjites) avaient fondé, en 757, le royaume de Sidjilmassa , à l'orée du désert, maître des oasis et des routes caravanières vers le Soudan (actuel Mali). Les Berghawata, qui avaient participé aux expéditions guerrieres de leur chef Maïsara contre les gouverneurs oméïades de Tanger, eurent pour chef militaire et guise un certain Salih.
Après le kharédjites, les Kétama de Bougie prennent le relais dans cette résistance de Tamazgha au roulot compresseur des arabo-islamistes (perçus comme de véritables colonisateurs). Pour ce faire, les Imazighen Kétama vont sympatiser avec les Perses chiites, et vont conquérir toute l'Afrique du Nord et l'Égypte, et créer pour un descendant d'Ali l'empire fatimide. En effet, pour les chiites, aucun des successeurs de Mohammed ne fut un Khalife légitime, seuls Ali et ses descendants, fils de Fatima, sont les chefs héréditaires de la communauté islamique.
C'est la tyrannie des Khalifes Oméïades et Abbassides, se comportant en colonisateurs à l'égard des non-arabes, qui va rapprocher les Perses et les Imazighen. Les chiites Perses dépêchent à Tamazgha un excellent stratège du nom Abou Abd Allah en 893. Cet homme réussit à convaincre les Kétama de la supériorité de la doctrine chiite, et à faire du village Ikjan (dans les Babors) une forteresse inexpugnable du chiisme. Les Kétama, subjugués, sont groupés en une solide armée qui lui est dévouée corps et âme. C'est ainsi qu'ils fondèrent la dynastie fatimide (3ième Khalifat panislamique après celui des Omeyyades et des Abbassides) qui s'étendait jusqu'en Égypte. L'université d'El Azhar au Caire est une de leurs créations.
Par la suite, deux autres empires Amazighs vont se succèder dans Tamazgha du 10ième au 14ième siècle : Les Almoravides et les Almohades. Les Almohades vont réaliser l'apogée à la fois de l'histoire et de la pensée de ce temps et faire de Cordoue la capitale du monde.
Ibn Khaldoun était témoin de cette période du 14ième siècle et du début de la Reconquista Espagnole. Ses oeuvres nous apprennent énormément de choses sur les raisons de la chute de Cordoue, du déclin de la civilisation musulmane, et du début de la colonisation de l'Afrique par les espagnols et les Européens.

Si vous revisitez ses écrits, notamment la Muqadima et et l' Histoire des Berbères, vous comprendrez vite que la genèse du déclin était un complot moyen-oriental visant à coloniser Tamazgha, ni plus , ni moins. Pour ce faire, ils ont d'abord lâché vers 1050 sur l'Afrique du Nord, les Beni Hillal et les Beni Souleim (tribus nomades armées entre autres de chèvres dévastatrices). Par la suite, ils ont crée le fanatisme islamique avec Ghazali pour s'attaquer à l'élite intellectuelle de Cordoue. À l'instar des Romains qui étaient obsédés par la destruction de Carthage, les arabes moyens orientaux ne supportaient plus que Cordoue soit devenue la capitale de Tamazgha mais aussi le centre du monde musulman. Il fallait donc casser Cordoue pour mieux coloniser Tamazgha.
C'est ainsi qu'une chasse aux intellectuels Nord-Africains par les intégristes avaient commencé. Le philosophe Ibn Roshd (Averroès) fut exilé dans un village juif Lucena; Ibn Khaldoune lui même exilé au moyen orient, son ami Ibn Arafa fût égorgé durant sa prière à la mosquée de Kairouan en Tunisie, etc... etc...
Ce faisant, les arabes étaient parvenus à leur fin (ou plutôt à moitié de leur fin) : détruire Cordoue ! mais pas à coloniser Tamazgha puisque ce sont les Européens qui vont s'en charger à partir de la Reconquista espagnole.
C'est ce qui faisait dire à Ibn Khaldoune àu 14ième siècle que "les arabes avaient mis l'Afrique du Nord dans une situation de prédisposition à la colonisation". Son analyse était juste. On voit bien que les fondamentalistes islamistes, disciples de Ghazali, ne sont pas nouveaux et que leurs responsabilités est totale dans la colonisation non seulement de Tamazgha, mais de toute l'Afrique et du Moyen Orient. Et que leur seule contribution était de mettre fin à l'évolution et à la souveraineté de Tamazgha. Avis aux amateurs et autres néophytes nord-africains !

 

À cet égard, il est bon de rappeler aux jeunes Nord-Africains que l'ex-président tunisien Habib Bourguiba demeure le plus souverain des dirigeants nord-africains devenus des supplétifs des arabes moyen-orientaux.

En 1956, il promulgue le code du statut personnel qui abolit la polygamie et remplace la répudiation par le divorce. En 1957, les femmes sont autorisées à voter aux élections municipales. En 1962 enfin, le représentant tunisien à l’Onu fait une distinction solennelle entre les frères juifs et les ennemis sionistes, condamne l’antisémitisme et invite à appliquer les décisions des Nations-Unies.

 

Tout ceci sera confirmé en 1965 dans le fameux discours de Jéricho, qui va le faire exclure de la Ligue Arabe; ce qui équivaut à une apostasie de la Tunisie !


En 1962, lors de l'indépendance algérienne, il ira jusqu’à conseiller aux Algériens de dissoudre l’armée de Libération Nationale Algérienne, parce qu’il redoute une confiscation de la révolution civile par les militaires algériens. Hélàs, les Officiers endoctrinés par Nasser ne l'avaient pas écouter.

 

Aujourd'hui, la Tunisie ne risque t-elle pas d'être exclue à nouveau de la Ligue Arabe ? Cette ultime APOSTASIE serait vraiment thérapeutique et salutaire pour les Nord-Africains !

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 20:11

 

Ibn-Khaldoun avait dit :

«En Occident, il y a, aujourd’hui, une grande science et seul Dieu sait ce qu’il adviendra des musulmans » (Voyage d’Occident et d’Orient).

C’était en 1396 ! Que Dieu te bénisse ô Grand Ibn-Khaldoun !  

  

  

Rappel pour les Amazighs arabisés (par aliénation ou par l'école arabo-islamiste ou par l'islam).

  

  

Ibn-Khaldoun est né 1332 et assassiné à Tlemcen en 1406 (par les salafistes de l'époque !). Il est persuadé d'assister au début du déclin du Nord de l'Afrique. Sa célèbre Moqaddima (introduction) à l'histoire du Maghreb, qu'il écrira par la suite, est une véritable analyse spectrale d'un pays qu'il connaît parfaitement pour l'avoir parcouru en tous sens et parfois gouverné. Texte remarquable par la recherche des causes et des effets, qui donne à son auteur la gloire d'avoir précédé de plusieurs siècles Descartes, Montesquieu, Michelet, et même Marx, et d'être redevenu aujourd'hui un moderne. Ibn Khaldoun a du reste conscience d'avoir découvert une science nouvelle, celle de l'évolution des sociétés, que l'on appellera plus tard sociologie

 

 

 

Savez-vous pourquoi les arabo-islamistes continuent d'occulter l'oeuvre d'Ibn-Khaldoun ?

 

 

source: http://www.amazighworld.org/history/modernhistory/articles/arabe_ibn_khaldun.php

 

LES ARABES N'ÉTABLISSENT LEUR DOMINATION QUE SUR DES PAYS DE PLAINES.

Ibn Khaldoun

Voici un extrait du livre de l'historien Ibn Khadoun (que les gens d'orient ont naturalisé Arabe, ainsi que les autres savants tels que Avicenne, Averroes, Elkhawarizmi...etc) consacré à l'étude sociologique des Arabes qu'il a vus à l'oeuvre en Afrique du Nord, et qu'il juge avec une grande lucidité.(bonne lecture)

 

Ils sont en effet, en raison de leur naturel farouche, gens de pilleries et de brigandage : tout ce dont ils peuvent se saisir sans lutte et sans danger, ils l'enlèvent, puis ils s'enfuient vers leurs pâturages du désert. Ils n'attaquent point ouvertement, ni ne combattent en bataille rangée, à moins d'y être contraints pour leur propre défense : aussi, s'ils se heurtent à une forteresse ou à un endroit qui leur réserve des difficultés, ils les laissent de côté, sans les attaquer, et se tournent vers quelque objet de conquête facile. Les tribus qui se retranchent contre eux dans les rochers des montagnes sont à l'abri de leurs rapines et de leurs violences, car ils n'escaladent point les hauteurs, ni ne s'engagent dans des terrains difficiles, ni ne s'exposent à des dangers pour les atteindre. Quant aux plaines, s'ils peuvent s'en emparer du fait qu'elles sont mal gardées ou que le pouvoir gouvernemental manque de force, elles deviennent leur butin et la proie qu'ils dévorent : ils y multiplient leurs incursions, leurs pilleries et leurs violences, en raison de la facilité qu'elles leur offrent, si bien que leurs habitants finissent par tomber sous leur domination; puis ils se les passent les uns aux autres, et le désordre aboutit à la ruine de leur civilisation : Dieu a puissance sur ses créatures; il est l'Unique, le Coerciteur, et il n'est point d'autre Seigneur que Lui.


UN PAYS CONQUIS PAR LES ARABES EST BIENTÔT RUINÉ

C'est là, en effet, un peuple farouche, chez lequel la rudesse de moeurs s'est ancrée au point de devenir leur tempérament propre et leur naturel; et ils s'y complaisent, parce qu'elle leur permet d'échapper à l'emprise de l'autorité et à la sujétion à un gouvernement. Un tel naturel est incompatible avec la civilisation, et leur interdit de se développer, car errer et être les plus forts sont les seuls buts que leur assigne leur manière de vivre, ce qui interdit la vie sédentaire, de laquelle dépend la civilisation, et est incompatible avec elle. Si, par exemple, ils ont besoin de pierres pour caler leurs marmites, ils en arrachent aux constructions, les ruinant pour en avoir; de même, s'ils ont besoin de bois pour faire des poteaux ou des piquets pour leurs tentes, ils démolissent des toitures pour en avoir : la nature de leur existence est donc incompatible avec l'art de construire, qui est la base de la civilisation. Voilà comment il en va d'eux en général.

En outre, leur naturel est d'arracher aux autres ce qu'ils possèdent : leurs moyens d'existence sont à la pointe de leurs lances, et ils ne connaissent, pour ce qui est de prendre le bien d'autrui, aucune limite à laquelle ils se tiennent; au contraire, chaque fois que leurs yeux tombent sur un troupeau, un objet, un ustensile, ils se l'approprient de force. Si, ayant pris le dessus et s'étant adjugé l'autorité souveraine, ils ont toute latitude de se comporter ainsi, il n'est plus aucun moyen administratif de protection de la propriété, et la civilisation est ruinée.

Également, ils obligent les artisans et les corps de métier à des travaux sans leur en verser le salaire et le juste prix. Or le travail est, comme je l'exposerai, la véritable source de la richesse; si donc le travail est vicié, du fait qu'il n'est pas plus profitable, l'espoir en la richesse s'évanouit, les bras cessent le travail, l'ordre établit se dérange, et la civilisation se corrompt.

De plus, ils n'ont aucun souci de gouverner, d'empêcher les gens de mal faire et de les protéger les uns des autres : la seule chose dont ils se préoccupent, c'est ce qu'ils arrachent aux autres, soit par le pillage, soit par des extorsions. Parvenus à ce but, ils ne voient pas loin : nulle préoccupation d'améliorer la situation de la population, de veiller à ses intérêts, d'empêcher certains de mal faire. Souvent, il est vrai, ils infligent des amendes pécuniaires, espérant en tirer profit, en exigent des sommes considérables, comme ils s'y entendent, mais cela ne suffit pas pour empêcher de mal faire et arrêter ceux qui ont de mauvais desseins. Au contraire, car en la matière une amende pécuniaire pèse en regard de la réalisation des desseins.

C'est pourquoi leurs sujets restent, sous leur domination, comme privés de gouvernement, sans personne pour les régir, et l'absence de gouvernement est la perte de l'humanité et la ruine de la civilisation, en vertu de ce que j'ai exposé, à savoir que l'existence de l'autorité souveraine convient particulièrement à l'homme, et lui est naturelle, et qu'il ne peut avoir en dehors d'elle d'existence et de vie sociale.

En outre, tous parmi eux aspirent à commander : il est extrêmement rare que l'un d'eux consente à abandonner l'autorité à un autre, fût-il son père, son frère, ou le principal de sa famille, et encore n'agit-il ainsi qu'à contre-coeur et par respect humain. Si bien qu'un grand nombre d'entre eux sont pourvus d'autorité et de pouvoir, qui pressurent et tyrannisent concurremment leurs sujets, et c'est la ruine et la fin de la civilisation.

Un Arabe venu en députation auprès de `Abdalmalik, comme celui-ci s'informait auprès de lui d'al-Hajjaj, lui répondait (et dans son esprit c'était là faire l'éloge de la manière dont il gouvernait et rendait prospère sa province) : « Quand je l'ai quitté, il ne faisait de tort qu'a lui-même».

Aussi, considère tous les pays qu'ils ont conquis et assujettis depuis la Création : tu verras combien leur civilisation est disloquée, leurs habitations appauvris; leur terre elle-même est transformée. Au Yamen, tous les établissements sédentaires sont ruinés, à l'exception de quelques villes. Dans l'Irak Arabe il en va de même : la civilisation que les Perses y avaient développé est ruinée pour sa plus grande part. En Syrie, de nos jours, il en va de même. En Ifriquiya et au Maghreb, depuis que les Banou-Hilal et les Banou-Soulaïm y sont passés, au début du Ve siècle, et se sont acharnés sur ces pays pendant 350ans, toutes les plaines sont ruinées, alors qu'autrefois su Soudan jusqu'à la Méditerranée tout était cultivé, comme l'attestent les vestiges qui s'y trouvent : monuments, constructions, traces de fermes et de villages. Dieu recevra en héritage la terre et ceux qu'elle porte :«Il est le meilleur des héritiers» (Coran, 21, 89).


DE TOUT LES PEUPLES LES ARABES SONT LE PLUS INCAPABLE DE GOUVERNER.

La cause en est qu'ils sont le plus bédouin de tous les peuples, celui qui erre le plus profondément à l'intérieur des déserts, celui qui sait le mieux se passer des objets de première nécessaire et des grains des régions cultivées, tant ils sont accoutumés à une vie dure et grossière, si bien qu'ils se suffisent à eux-mêmes. Leur goût et la rudesse de leurs moeurs font qu'ils n'acceptent que difficilement d'être soumis les uns aux autres; lorsque leur chef fait appel à eux, c'est le plus souvent à cause de l'esprit de corps qui les pousse à assurer leur commune défense, et il est obligé de n'exercer son autorité qu'en les ménageant et se garder de les contrarier, de peur de voir cet esprit de corps lui manquer, ce qui serait sa perte et la leur : or l'art de gouverner un empire ou un royaume exige que celui qui gouverne contienne par la force ses sujets dans leur devoirs, sinon il ne gouvernera pas correctement. En outre, il est du naturel des Arabes, comme je l'ai déjà dit, d'arracher aux autres ce qu'ils possèdent en propre, et ils ne s'occupent de rien d'autres. Si donc ils deviennent les maîtres d'un peuple quelconque, le but qu'ils assignent à leur domination est d'en profiter pour lui prendre ce qu'il possède, et ils négligent tout autre souci gouvernemental. Souvent ils remplacent par des amendes pécuniaires les châtiments corporels destinés à punir les mauvaises actions, se proposant d'augmenter par là leurs revenus et de profiter d'avantage : pareille pratique est incapable de contenir les hommes dans leur devoir, et souvent même elle pousse au mal, car celui qui a dessein de mal faire considère ce qu'il doit débourser de la sorte comme de peu d'importance en regard de ce que lui assure la réalisation de son dessein; en ****équence, les crimes se multiplient, ce qui amène la ruine de la civilisation. Un tel peuple reste donc comme s'il était dépourvu de gouvernement, chacun cherche à voler le voisin, la civilisation ne peut plus se développer correctement et est rapidement ruinée par l'anarchie, comme j'ai déjà dit.

Pour tous ces motifs, le naturel des Arabes les rend donc incapables de gouverner un empire : ils n'y peuvent parvenir qu'après avoir modifié leur caractère sous l'influence d'une religion qui efface d'eux tous ces défauts, leur fasse trouver un frein dans leur propre conscience, et les pousse à protéger les hommes les uns contre les autres, comme j'ai déjà dit.

A titre d'exemple, considère ce qu'il en fut de leur pouvoir lorsque, devenus musulmans, la religion leur offrit une base ferme de gouvernement dans la Loi et celles de ses stipulations qui sauvegardent, aussi bien d'une manière externe que d'une manière interne, les intérêts de la civilisation : les califes d'alors appliquant les uns après les autres ces prescriptions, leur empire devint considérable et leur pouvoir très fort. Lorsqu'il vit les musulmans se rassembler pour la prière, Roustem s'écria :«'Omar me ronge le coeur : il enseigne aux chiens la bonne éducation!» Par la suite, des tribus cessèrent de prêter leur appui au pouvoir et négligèrent les préceptes de la religion, si bien qu'elles désapprirent l'art de gouverner et revinrent à leurs déserts, oubliant à la longue, du fait qu'elles n'étaient plus soumises à qui que ce fût et ignoraient les devoirs gouvernementaux, qu'elles aient jamais fait cause commune avec les représentants de l'autorité gouvernementale : elles retournèrent ainsi aux moeurs grossières qui avaient été les leurs auparavant, et le mot «empire» n'évoqua plus pour elles autre chose que leur communauté d'origine et de race avec les califes. Lorsque la puissance du califat disparut sans laisser de traces, les Arabes perdirent toute autorité au profit exclusif des races étrangères : ils demeurèrent alors dans les solitudes de leurs déserts, ne sachant plus ce que c'est qu'un empire et l'art de le gouverner, ignorant même, pour leur plus grand nombre, qu'ils avaient autrefois possédé un empire, quand aucun peuple au monde n'eut jamais empire comme celui que détinrent leurs tributs, témoins les dynasties de `Ad, de Thamoud, des Amalécites, de Himyar, et des tobba' du Yemen, puis au sein de l'Islam la dynastie modarite : Omayyades et Abbassides. Ils sont devenus incapables de gouverner lorsque, oubliant les préceptes de la religion, ils sont revenus à leur bédouinisme originel : il peut arriver parfois qu'ils s'assujettissent des États faibles, comme c'est aujourd'hui le cas au Maghreb, mais ils n'aboutissent alors qu'à ruiner la civilisation des pays dont ils se sont emparés, comme nous l'avons dit : Dieu donne à qui il veut Sa puissance souveraine.

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 21:44

 

L'Afrique du Nord appartient à tous les Nord-Africains ! De quel droit expulser un frère tunisien quand on sait que plus de 2 millions d'Algériens passent leurs vacances en Tunisie, et surtout quand on souvient de Sakiet Sidi Youssef ! Mais il est vrai que les décideurs ne connaissent pas la révolution algérienne, ils se cachaient à Oujda ou au Mali.

 

 

 

La 24 (Mardi 16 Août 2011) 

 

POUR AVOIR DÉDIÉ UNE CHANSON À “TOUS LES DICTATEURS ARABES” LORS D’UN CONCERT AUX CÔTéS DE BAÂZIZ
Le chanteur tunisien Bendir Man expulsé d’Algérie
Par : Rédaction de Liberte

 

 Invité par Baâziz en Algérie pour se produire à ses côtés (à Alger et à Béjaïa), le chanteur tunisien, Bendir Man (Bayran Kirani de son vrai nom), a été expulsé cette semaine du territoire algérien. Bendir Man a dédié sa chanson, 99% chabaâ dimokratia (99% plein de démocratie), à “tous les dictateurs arabes”.
Se confiant à la radio tunisienne, Mosaïque FM, Bendir Man, qui est accusé d’exporter la révolution, a expliqué les raisons de cette expulsion, en déclarant à cette même source : “Ce que j’ai dit sur scène ne semble pas avoir plu aux autorités algériennes (…). Des agents de la sécurité sont venus voir Baâziz et ont fait pression sur l’organisateur du spectacle. Et ils ont dit : Qu’est-ce que c’est que ce Tunisien qui vient foutre la pagaille en Algérie?” Et d’ajouter : “Les agents de la sécurité ont dit à Baâziz qu’il peut dire des choses méchantes, mais pas un étranger.”

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 21:03

Sans concessions Bouteflika et l’Algérie 1 par BerbereTV
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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 21:48

Liberte

 

 

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 19:27

Algerie Focus

 

Guerre des airs au Maghreb. Les F16 marocains sont équipés de technologie Israélienne

Poste par août 12th, 2011

Si les pilotes sont formés par l’Us Air Force (Lire notre article), les 24 F16 commandés par le Maroc aux Etats-Unis sont équipées eux de technologie israélienne. C’est ce que révèle l’éditorialiste du site d’information marocain maghreb-intelligence.com.

En effet , avec l’autorisation des américains, du matériel développé dans des start-up israéliennes a été rajouté à ces avions de chasses, ce qui permet au Maroc d’entrer “dans le club très fermé des pays disposant du F-16 « supercharged »”, écrit le journaliste

Alerte en Algérie

L’ANP surveillerait de près cette nouvelle acquisition militaire du Maroc. Selon le site marocain, une cellule de crise aurait été installée par le général Abdelkader Lounès pour suivre la cérémonie de réception par les Forces aériennes du Maroc de 4 premiers avions F-16 qui a eu lieu à la base aérienne Ben Guérir-à50 kilomètres au nord de Marrakech. Un rapport aurait été remis au chef d’état-major de l’APN, le général Ahmed Gaïd Salah, selon la même source.

F16 marocain vs Su-30MKA algérien

Toute en lounages du petit gadget que vient d’acquérir le Maroc auprès des américains, l’auteur de l’article croit savoir que ce qui inquiète le plus l’armée algérienne aujourd’hui “c’est notamment la nature des travaux effectués par les sociétés israélienne spécialisées, qui augmentent la capacité létale des F-16, ainsi que leur réactivité”. Avant d’ajouter “le F-16, contrairement aux chasseurs russes Su-30MKA, dérivés des Su-30MKI indiens, que vient d’acheter l’Algérie, a participé efficacement à plusieurs missions dans le monde”. Ce qui ramène le journaliste à cette conclusion pour le moins chauvine : le F16 marocain “a changé la donne de la « guerre des airs » au Maghreb.”

Ainsi donc, dépassée par cette nouvelle technologie, l’armée algérienne, s’intéresserait, selon le jornaliste, qui cite “des sources bien informées au sein de la capitale algérienne”, aux avions Rafales français et aux Eurofigthers européens. Des contacts informels auraient déjà eu lieu, d’après lui.

Rédaction Algerie-Focus.com

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 22:29

 

LE SOUFISME EN ISLAM

Depuis un certain temps, tout particulièrement depuis l’avènement de la doctrine wahhabite (école saoudienne) qui se veut le chantre du salafisme pur et dur, nous assistons à un grand malentendu opposant le soufisme (école nord-africaine, perse et turque) au salafisme. Ce malentendu prend parfois, hélas, la forme d’un conflit ouvert où l’anathème le dispute à l’excommunication (tekfîr).

Mohyiddin IBN'ARABI (1165 - 1240) le Nord-Africain

 

Moheïddine Ibn ’Arabî (محي الدين بن عربي), ou Mohyiddîn Abu Bakr Mohammad Ibn Alî Ibn ’Arabî al-Hâtimî, plus connu sous son seul nom de Ibn ’Arabî (né le 7 août 1165, à Murcie, en al-Andalûs (actuelle Espagne), et mort en 1240, à Damas en Syrie), mais également appelé « Cheikh al-Akbar » (« le plus grand maître », en arabe). Ibn Arabi fut le premier philosophe musulman à formaliser la tradition soufie, et aussi un théologien, juriste, poète, métaphysicien et maître arabe-andalous du taçawuff, auteur de 846 ouvrages. Certains considèrent que son œuvre aurait influencé Dante[1]. Dans le domaine métaphysique, il est le plus grand penseur de la doctrine ésotérique du "wahdat al wujud". Il eût quelques ennemis dans le domaine exotérique[2]. Dans l'ésotérisme islamique, il est considéré comme le "sceau de la Sainteté".

En 1179, à l'âge de 14 ans, il rencontre le philosophe Averroès a Cordoue (un autre génie Nord-Africain non enseigné en Algérie) . qui était un ami de son père lui-même soufi ainsi que ces oncles. Ibn Arabî se forma lui-même aux différentes formes des sciences islamiques. Il acquit une science considérable par la lecture de différents maîtres.


 Ardent mystique, Ibn'Arabî est considéré comme le plus grand des maîtres de la spiritualité islamique. Sa doctrine qualifiée de “monisme existentiel” a dominé et revivifié la spiritualité soufie soulevant parfois les plus vives résistances au sein de l'Islam. Sans prétendre résumer en quelques mots son œuvre littéraire colossale (plus de 400 ouvrages), nous pouvons toutefois nous arrêter sur le fait qu'Ibn'Arabî ne fait aucune distinction entre le Créateur et sa créature de sorte qu'il considère cette dernière comme une possibilité divine. Dieu crée par Amour de se faire connaître et sa créature est la manifestation de cet Amour. Tous deux sont donc indissociablement liés par cette énergie d'Amour. En outre, l'homme étant issu de Dieu, il possède sa conscience et a donc la possibilité de se reconnaître. Par extension, à l'image de l'artiste qui se fait connaître par son œuvre et de l'œuvre qui nous éclaire sur l'artiste, se découvrir soi-même c'est découvrir Dieu en soi et découvrir Dieu c'est se découvrir soi-même. La réalisation de cette réunion au Divin par la connaissance de l'Amour est donc pour lui le but de toute vie spirituelle.

Un chemin vers Dieu (L'Expression)
 Par
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La musique était un vecteur qui amenait la «Fana» (extinction du corps) La musique était un vecteur qui amenait la «Fana» (extinction du corps)

«Plusieurs chemins mènent à Dieu, j'ai choisi celui de la danse et de la musique.» «Dans les cadences de la musique est caché un secret; si je le révélais, il bouleverserait le monde.» «Recherche sans relâche le royaume d'Amour Car l'amour te permet d'évincer la mort.» «Purifie-toi de ton moi pour revivre en ta pure essence Relis dans ton coeur la parole des prophètes, sans livre ni professeur, ni suivi de maître.»
Djallal Eddine Roumi

Dans une précédente contribution, «L'apport de l'Islam: Plaidoyer pour la tolérance» (1), nous avons brièvement décrit la réalité de l'Islam, faite de vivre ensemble et de tolérance. Nous proposons dans cette nouvelle étude de donner un éclairage sur le soufisme, qui a vu l'avènement de personnalités hors du commun qui ont marqué leur époque et sont plus que jamais d'actualité. Sans avoir la prétention de décrire, d'une façon profonde, la force du soufisme, nous allons donner quelques exemples de soufis célèbres et comment chacun a trouvé sa voie (tariqa).
A côté de Rabi'ate al Addouya, à qui on attribue la paternité du soufisme, il nous plaît de citer et sans être exhaustif, Djallal Eddine Roumi, pour qui la musique était un vecteur qui amenait à cet état de «Fana» (extinction du corps). On raconte qu'en passant dans le bazar, il entendit le son des artisans tapant sur les plateaux de cuivre, il fut pris d'un tourbillon, il voyait les astres tourner, il se mit à tourner autour de lui-même comme les astres, donnant par la suite, à l'émergence des derviches tourneurs Leur ronde symboliserait celle des planètes autour du soleil et autour d'elles-mêmes. On ressent ici la perception de s'unir au cosmos car le soufi sait qu'il est identique à lui.

Qu'est-ce que le soufisme?
Le soufisme, écrit le Dr Nurbakhsh, est l'école de l'illumination intérieure. Le but du soufisme est la connaissance de la Vérité par une prise de conscience réelle du coeur et de l'esprit à travers l'illumination intérieure; et non par l'intermédiaire de théories et de raisonnements philosophiques ou rationnels. La méthode du soufisme est l'intention et la détermination d'aller vers la Vérité par les moyens de l'amour et de la dévotion. Cette pratique a pour nom la Tariqa, la voie spirituelle ou le chemin vers Dieu».(2)
Le soufi est l'amoureux de la Vérité; c'est celui qui, par les moyens de l'amour et de la dévotion, va vers la Perfection dont tout le monde réellement est en quête. Comme le nécessite la jalousie de l'amour, le soufi est détaché de tout à l'exception de la Vérité Réelle. Pour cette raison, il est dit dans le soufisme que, «ceux qui sont intéressés par l'au-delà ne peuvent pas donner d'importance au monde matériel. De la même façon, ceux qui sont préoccupés par le monde matériel ne peuvent pas être intéressés par l'au-delà. Mais le soufi (à cause de la jalousie de l'amour) est incapable de s'occuper de l'un ou de l'autre de ces deux mondes. Cette même idée est exprimée par Shebli qui disait «Celui qui meurt pour l'amour du monde matériel, meurt en hypocrite: Celui qui meurt pour l'amour de l'au-delà meurt en ascète. Mais celui qui meurt pour l'amour de la Vérité, meurt en soufi.»(2)

La parabole de l'éléphant
«Pour le soufi, poursuit le Dr Nurbakhsh, les sages ne voient la perfection de l'Absolu que d'un point de vue limité; aussi ils ne voient qu'une partie de l'Absolu et non l'infini dans sa globalité. Il est en fait vrai que ce que les sages voient est juste; néanmoins ils ne voient qu'une partie de l'ensemble. Ceci rappelle la fameuse histoire, contée par Roumi, à propos d'un groupe d'hindous qui n'avaient jamais vu un éléphant de leur vie. Un jour, ils vinrent dans un lieu où se trouvait un éléphant. Dans l'obscurité complète, ils s'approchèrent de l'animal, chacun le définissant à sa manière. Plus tard, ils décrivirent ce qu'ils pensaient avoir perçu. Naturellement, leurs descriptions étaient différentes. Ceux qui avaient touché le pied de l'animal prétendaient qu'il était une colonne. D'autres le jugeaient d'après son oreille, semblable à un éventail, quelques-uns le jugeaient à sa trompe, et ainsi de suite. Chacune des descriptions, par rapport aux différentes parties que chacun avait touchée, était correcte. Cependant, quand il s'agissait de décrire correctement l'ensemble, leur conception était loin de la réalité. S'ils avaient eu une chandelle, les divergences d'opinion n'auraient pas émergé. La lumière de la chandelle aurait révélé la nature de l'éléphant. C'est seulement par la lumière de la Voie spirituelle et la Voie mystique que la Vérité peut réellement se réaliser. Pour que l'individu soit réellement témoin de la perfection de l'Absolu, il doit voir avec la vue intérieure qui perçoit la réalité dans sa globalité. Ce témoignage se manifeste quand on devient parfait, c'est-à-dire quand on perd son existence partielle dans le Global.(2)
«Pour pouvoir aller vers la Perfection, l'individu doit d'abord changer sa façon négative de penser et transmuer ses passions et sa peur. Cela s'accomplit en s'harmonisant avec la nature divine. Cette voie d'harmonie (la voie spirituelle) est composée de pauvreté spirituelle, de dévotion, et du souvenir constant et désintéressé de Dieu. De cette manière, l'individu vient à percevoir la Vérité telle qu'elle est vraiment. (...) Dans le soufisme, c'est au moyen de la Tariqa (la voie spirituelle) que les passions sont progressivement purifiées et transformées en attributs divins, jusqu'a ce que tout ce qui est propre au moi individuel disparaisse. Alors, tout ce qui reste est le Parfait, le moi divin. La Tariqa est le chemin, la voie par laquelle le soufi vient en harmonie avec la nature divine. Comme nous l'avons dit, cette voie comprend le «faqr» ou la pauvreté spirituelle, la dévotion et le souvenir continuel et désintéressé de Dieu, qui sont représentés par le Khirqa ou l'investiture honorifique du derviche. Le disciple à travers ces étapes de la purification, voyage à travers la voie intérieure, la Voie spirituelle (Tariqa). Mais il (ou elle) peut faire ce voyage seulement en suivant les devoirs et obligations de l'Islam (Shari'a). Aprés avoir traversé cette voie, le disciple devient un homme parfait et arrive au seuil de la Vérité (haquiqah).Mohammed disait:
«La Shari'a forme ma parole, la Tariqa constitue ma pratique, et la haquiqah n'est que mon état»».(2)

L'écorce et le noyau (el-qishr oua el-lobb)
Le grand Maitre «Chikh al Akbar», Ibn Arabi, ne dit pas autre chose quand il parle d'écorce et de noyau. René Guénon nous en parle: «Ce titre[ l'écorce et le noyau], qui est celui d'un des nombreux traités de Seyidi Mohyiddin ibn Arabi, exprime sous une forme symbolique les rapports de l'exotérisme et de l'ésotérisme, comparés respectivement à l'enveloppe d'un fruit et à sa partie intérieure, pulpe ou amande. L'enveloppe ou l'écorce (el-qishr) c'est la shariyâh, c'est-à-dire la loi religieuse extérieure, qui s'adresse à tous et qui est faite pour être suivie par tous, comme l'indique d'ailleurs, le sens de «grande route» qui s'attache à la dérivation de son nom. Le noyau (el-lobb), c'est la haqîqah, c'est-à-dire la vérité ou la réalité essentielle, qui, au contraire de la shariyâh, n'est pas à la portée de tous, mais est réservée à ceux qui savent la découvrir sous les apparences et l'atteindre à travers les formes extérieures qui la recouvrent, la protégeant et la dissimulant tout à la fois. (...) On peut dire que la shariyah, la «grande route» parcourue par tous les êtres, n'est pas autre chose que ce que la tradition extrême-orientale appelle le «courant des formes», tandis que la haqîqah, la vérité une et immuable, réside dans l' «invariable milieu». Pour passer de l'une à l'autre, donc de la circonférence au centre, c'est-à-dire le «sentier», la voie étroite qui n'est suivie que par un petit nombre. Il y a d'ailleurs, une multitude de turuq, de voies qui sont toutes les rayons de la circonférence pris dans le sens centripète, puisqu'il s'agit de partir de la multiplicité du manifesté pour aller à l'unité principielle: chaque tarîqah, partant d'un certain point; mais toutes, quel que soit leur point de départ, tendent pareillement vers un point unique, toutes aboutissent au centre et ramènent ainsi les êtres qui les suivent à l'essentielle simplicité de l'«état primordial».(3)
«Seulement, poursuit René Guénon,, c'est ici que l'écorce s'interpose et cache tout ce qui se trouve à l'intérieur, tandis que celui qui l'aura percée, prenant par-là même conscience du rayon correspondant à sa propre position sur la circonférence, sera affranchi de la rotation indéfinie de celle-ci et n'aura qu'à suivre ce rayon pour aller vers le centre; ce rayon est la tarîqah par laquelle, parti de la sharîyah, il parviendra à la haqîqah. C'est pourquoi Allah, de même qu'il est le «Premier et le Dernier» (El-Awwal wa El-Akher), est aussi «l'Extérieur et l'Intérieur» (Ez-Zaher wa El-Baten) (l'apparent et le caché), car rien de ce qui est ne saurait être hors de Lui, et en Lui seul, est contenue toute réalité, parcequ' Il est Lui-même la Réalité absolue, la Vérité totale: Huwa El-Haqq».(3)

Le soufisme et son ascendant en Europe
Pendant près de huit siècles, la civilisation musulmane a illuminé l'Europe dans l'Italie du Sud et surtout en Andalousie et pendant quelques décennies dans le sud-ouest de la France. Eric Geoffroy Younès a fait l'inventaire de ces acculturations depuis le haut Moyen-âge. Il écrit: «La mystique juive médiévale, témoigne d'une imprégnation profonde - et avouée - par le tasawwuf, au Moyen-Orient, en Espagne musulmane, et jusqu'en Catalogne et en Provence. L'influence supputée du soufisme sur sainte Thérèse d'Avila et saint Jean de la Croix aurait cheminé via les mystiques juifs espagnols. Par ailleurs, les sciences occultes telles que l'alchimie, l'astrologie ou l'arithmologie doivent beaucoup au monde de l'Islam, mais elles ne sauraient être identifiées à la discipline du tasawwuf».(4)
«Une des seules traces tangibles de la présence du soufisme en France à l'époque médiévale, poursuit Eric Geoffroy Younès, provient d'un proche du roi Saint Louis, son chroniqueur et ami Joinville (m. 1317). Celui-ci cite le Dominicain Yves Le Breton, arabisant, qui avait rencontré à Acre au XIIIe siècle une femme tenant le même langage sur l'amour divin que Râbia Adawiyya (m. 801), la sainte musulmane la plus renommée en terre d'Islam. (...) Elle suscite l'admiration des partisans du Pur Amour: il faut aimer Dieu ni par désir de Son paradis ni par crainte de Son enfer. Les «soufis» contemporains reconnaissent également une dette à l'égard de religieux chrétiens qui ont présenté des pans majeurs du patrimoine soufi...Certains chercheurs ont conjoint domaine d'étude et orientation spirituelle en pratiquant l'islam soufi, tel Eva de Vitray-Meyerovitch (m. 1998) et Michel Chodkiewicz. (...) René Guénon est le principal artisan de la pénétration du soufisme en France au XXe siècle. Sa pratique islamique et son appartenance soufie ont pourtant été marquées du sceau de la discrétion, mais son oeuvre ainsi que la correspondance qu'il a entretenue avec beaucoup de «chercheurs de vérité», a déterminé l'entrée dans la Voie de nombreux Français; ceux-ci seront souvent affiliés à la même voie-mère que Guénon, la Shâdhiliyya, qui a généralement incarné un soufisme sobre et lettré. Le «cheikh «Abd al-Wâhid Yahia», tel qu'il est connu en milieu musulman, établi au Caire en 1930 et décédé en 1951, continue d'exercer une influence singulière en Occident et dans quelques cercles en terre d'Islam».(4)
S'agissant justement de l'étude du soufisme, on peut évoquer, lit-on sur le site soufisme.org, l'enseignement des Naqchabandi principalement en Asie, des derviches tourneurs en Anatolie et en Europe balkanique, des Qadiri et des Chadilites majoritairement dans le Maghreb et au Proche-Orient et des Tijani en Afrique. Ces différentes voies se sont répandues depuis le Moyen Âge au sein de confréries (tariqas) dans lesquelles le disciple effectue un travail de transformation intérieure sous la guidance d'un maître vivant réalisé. De nombreux ouvrages de soufis illustres ont été traduits, principalement en anglais et en français, si bien que des auteurs tels qu'Ibn Arabî, Ghazali ou Rûmi peuvent être appréciés par un public de plus en plus large. Il n'est pas inutile de rappeler que, durant le dernier millénaire, une partie de l'Europe méditerranéenne n'a pas toujours été majoritairement chrétienne. L'Espagne et l'Italie du Sud ont été administrées pendant plusieurs siècles par les musulmans. Cette présence a notamment pu favoriser le développement de voies soufies dont un de ses plus illustres représentants fut Mouyiddin Ibn Arabî, né à Murcie en 1165.»(5)
«Une homonymie remarquable concerne l'utilisation du mot «pauvre». Ce mot désigne à la fois les disciples (i poveri) de saint François d'Assise (1182-1226) et les aspirants d'une voie soufie (foqaras en arabe). La doctrine de saint François d'Assise présente beaucoup de similitudes avec l'enseignement propre aux voies soufies. Une entrevue datée de 1219 est restée célèbre entre saint François d'Assise et le sultan al-Mâlik al Kâmil assisté du soufi Fakhr ad din Farisi. On ne connaît pas les propos qui furent échangés à cette occasion, mais on sait que l'entretien dura plusieurs jours et qu'il s'acheva par de chaleureuses salutations réciproques». Un écrivain qui s'inspira des écrits soufis fut Dante Alighieri (1265-1321) et son oeuvre maîtresse «La divine comédie». Cette oeuvre décrit le voyage symbolique de Dante à travers l'Enfer, le Purgatoire, et le Paradis. Sa symbolique reprend très fidèlement les notions développées par les poètes soufis. En particulier, de nombreuses correspondances avec le «Livre du Voyage nocturne» de Ibn Arabi, écrit un siècle plus tôt, et qui montre la descente aux enfers puis l'ascension à travers les différents cieux, accomplie par le Prophète de l'Islam (Qsssl), ont pu être établies. Il est en effet possible que Dante ait pu prendre connaissance des diverses traductions du «Livre de l'échelle» (Kitab al mir'aj) qui ont circulé au XIIIe siècle à la cour de Alphonse X le Sage, successivement en castillan, en latin et en français».(5)
«Plus près de nous, lit-on en conclusion, l'Emir Abdelkader (1808-1883) fut surtout célèbre pour son rôle de résistant face à la conquête de l'Algérie par la France et il s'illustra, notamment par sa bravoure et son esprit chevaleresque. Son rattachement dès le plus jeune âge à une voie soufie et la richesse inépuisable de ses «Ecrits spirituels» attestent la grande dimension spirituelle de ce combattant-écrivain hors du commun. Lorsque quelques années plus tard, alors qu'il avait trouvé refuge à Damas, il protégea des milliers de chrétiens qui risquaient d'être massacrés au cours d'un conflit. (...) En fait, à travers chacun de ses actes, l'Emir mettait en pratique l'enseignement qu'il avait reçu et son action dans le monde était le prolongement naturel de la contemplation de l'Unique».(5)
En conclusion, le soufisme, à travers ses différentes voies spirituelles, se présente avant tout comme un support de méditation et il a rarement eu une implication visible dans des phénomènes de société. La méditation transcendantale du soufisme devrait être pour nous un repère en ce mois de Ramadhan où on se goinfre pendant que 29.000 enfants somaliens sont morts et que dans les pays musulmans, il n'y ait aucun exemple de solidarité visible comme par exemple l'organisation d'un téléthon en lieu et place du m'as-tu-vu de cérémonies où les gens enturbannés font assaut de salamalecs. 10 Da - épargné du bavardage du portable - par habitant c'est près de 4 millions de dollars, soit 8000 tonnes de blé. C'est cela le vrai Islam!

1.Chems Eddine Chitour: L'Apport de l'Islam à l'humanité. L'Expression du 4 août 2011
2.Dr Nurbakhsh http://www.journalsoufi.com/soufisme 26.07.2001
3.Textes de René Guénon: Shaykh Abd el Wahîd Yahia Notes: Le Voile d'Isis, 03 193.p. 145 http://www.naqshbandi.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=15&Itemid=30
4.Eric Geoffroy: Le soufisme et la France Oumma.com 21 juillet 2011
5.Traces de soufisme en Europe occidentale http://www.soufisme.org/site/spip.php?article33

 

 

Lire également :

Salafisme et soufisme, l’éternel malentendu

http://islampaixamour.bloguez.com/islampaixamour/797889/Salafisme-et-soufisme-l-ternel-malentendu

 

Depuis un certain temps, tout particulièrement depuis l’avènement de la doctrine wahhabite qui se veut le chantre du salafisme pur et dur, nous assistons à un grand malentendu opposant le soufisme au salafisme. Ce malentendu prend parfois, hélas, la forme d’un conflit ouvert où l’anathème le dispute à l’excommunication (tekfîr).

 

 

Chacune des deux parties reproche à l’autre une série de griefs qu’elle juge incompatibles avec les principes authentiques de l’Islam. Les salafistes-wahhabites accusent les soufis d’être des innovateurs qui ajoutent à l’Islam des choses qui lui sont étrangères, comme le culte des saints, les séances de « dhikr » collectives, le tawassul (l’intercession des saints)… Les soufis reprochent de leur côté aux salafites-wahhabites leur attachement à l’aspect formaliste et littéraliste des textes de l’Islam et leur négligence de l’aspect spirituel et introspectif qui est le propre de toute religion, a fortiori l’Islam qui est la synthèse de toutes les religions révélées. Ils leur reprochent aussi leur propension à user de l’excommunication à tout bout de champ contre ceux qui ne partagent pas leurs thèses, quitte à ce qu’ils soient des musulmans.

En même temps, ils se défendent d’être des innovateurs et justifient les choses que leurs adversaires leur reprochent avec des versets du Coran et des hadiths du Prophète (qsssl).(1)L’histoire de l’Islam est jalonnée ainsi d’innombrables polémiques et controverses entre les partisans du soufisme et ceux du salafisme, chacun des deux partis défendant ses thèses à coups de versets coraniques et de hadiths prophétiques. Il en est ainsi de la célèbre controverse qui opposa le grand maître soufi d’Egypte Ibn ’Ata Allah Al-Iskandarî de la tarîqa chadiliyya, l’auteur des célèbres Hikam Al Atâïyya, au non moins illustre savant hanbalite Ibn Taymiyya sur ces points de divergence que nous venons de mentionner. Au cours de leur discussion, qui a eu lieu à la mosquée Al Azhar, nous disent les historiens, les deux savants parlèrent du tawassul (intercession) et de l’istighâta (demande d’aide) qu’Ibn Taymiyya refuse à tout autre que Dieu, car pouvant conduire à l’idolâtrie selon lui. Ibn ’Atâ Allah fit remarquer alors à Ibn Taymiyya que si l’on suit cette logique, il faudrait interdire aussi la vigne parce qu’elle permet de fabriquer du vin et castrer tous les hommes pour ne pas les exposer à la fornication....

 

 

Les saints de la montagne

 

 http://iflisen2008.over-blog.com/article-le-soufisme-en-algerie-pour-contrer-les-salafisme-56300202.html

---------Peu de régions d'Algérie, même dans la pieuse Oranie, ont autant de saints et de qoubbas que le Djebel Amour, que ces saints soient des ascètes isolés, des ancêtres de tribus ou des représentants de confréries mystiques. Ces confréries ont joué et jouent un rôle considérable, comme nous avons déjà eu l'occasion de le voir pour les Ouled Sidi Cheikh et pour les Rahmania. L'échelle de leur importance n'est pas tout à fait la même pour les nomades et pour les sédentaires. En ce qui concerne les nomades, la plus influente est celle des Taïbia (d'Ouezzan, si importante dans l'extrême Sud-Oranais resté longtemps dans l'orbite du Maroc) ; puis viennent les Qadirias fondés par Abdelkader Jilani, le grand saint de Bagdad, qui a tant de qoubbas dans toute l'Oranie ; puis les Rahmania, fondés il y a deux siècles en Kabylie et dont les grands centres du Sud sont Tolga et El Hamel ; puis les fameux Ouled Sidi Cheikh (XVII11Q siècle) dont le centre est à El-Abiodh, près de Géryville ; puis les Tidjania fondés à Aïn-Madhi au XVIIIre siècle ; enfin les Derqaoua, branche moderne de la grande école Chadilia. Pour les sédentaires, les Taïbia sont aussi en tête, mais sont suivis par les Rahmania, les Qadiria et les Ouled Sidi Cheikh.

---------Sans quitter Aflou, nous avons, au cimetière, trois belles qoubbas : celle de Sidi Ben Guelloula, le mémorial de Sidi Abdelkader et le mausolée de Sidi Abdallah ben Osmân et Sidi-Bou-Menad, aïeul d'une branche des Ouled Mimoun Chéraga. Plus loin, sur la droite au sommet d'un mamelon où s'entassent les rochers, on vénère l'archaïque et mystérieuse Lalla Mougrène, déformation de Oum el Graïn, la Dame à la Petite Corne, car elle apparaît en rêve avec une petite corne brillante au sommet du front. Son sanctuaire a une allure préhistorique impressionnante : c'est un grand cercle ouvert d'un côté de grosses pierres brutes, d'un mètre cinquante de haut. De petits croissants de pierres moins grosses l'entourent, semblant indiquer des tombes ou des maqâms, bien qu'il n'y ait pas trace de cimetière dans toute cette rocaille. Lalla Mougrène, me dit un berger, est visitée par les femmes assez régulièrement. Signalons que, bien loin de là, au sud de Tindouf, aux abords du Rio de Oro, de la Saguiat el Hamra, la Vallée Rouge,, d'où viennent traditionnellement tant de santons, Fort Trinquet a pour nom ancien Bir Moughrein, déformation de Bir Oum Gran, le Puits de la Dame à la Corne.

---------A quelques kilomètres du centre, au flanc du Mont Sidi Okba (1.707 mètres), Sidi Boulefaâ est visité, pour obtenir la pluie, avec des bendaïr et des chants. Il doit son nom à ce qu'une vipère aurait été trouvée dans son berceau.

---------L'ancêtre des Adjalètes et de Sidi Boulefaâ lui-même, est Sidi Belqâcem ; et j'ai pu assister à Guelta au grand thaâm d'automne en son honneur, avec baroud à cheval, sous la présidence du vieux et respecté bachagha Mohammed Ben Mouaz ben Fatima.Sa tombe elle-même est plus loin dans la montagne.

---------Nous avons parlé des saints de Taouïala: Quand on se rend dans ce qçar, on voit, à droite, d'abord la montagne de Sidi Okba, puis celle d'Oum el Gdour, la Mère aux Marmites (dans lesquelles sont censés cachés des trésors), puis Quarn-el-ârif, la Corne de l'initié. Cette montagne est à Sebgag, chez les Ouled Mimoun Gheraba, château d'eau, tête du Chélif, où l'on ne compte pas moins de cent une sources jaillissantes.

---------C'est au col de Sebgag qu'est enterré Sidi Hamza devant la tombe duquel on fait parfois un repas collectif. Et le lieu saint le plus mystérieux de cette sauvage montagne est la grotte Khannoufa, où l'on entend résonner comme des chants étranges et des battements de bendaïr. Les Ouled Mimoun Gheraba et les Ouled Sidi Hamza y vont en ziara et l'on y égorge des moutons. Autour de cette grotte vivent de nombreux ledmis, grandes antilopes qu'il est interdit de tuer, même quand elles descendent vers la plaine. Et l'on me raconte qu'un chasseur tua, il y a une soixante d'années, une de ces bêtes. Il mourut ainsi que son slougui, dans d'atroces souffrances, se sentant écorché et dé-coupé en morceaux en même temps que l'on dépeçait l'animal. Et l'actuel caïd me dit qu'un jour, il eut, chasseur ardent, bien du mal à résister à la tentation de tirer sur un de ces ledmis, mais sentit heureusement son fusil s'appesantir lourdement dans ses mains. Disons, entre parenthèses, que le Djebel Amour est un pays, propice à la chasse. Les fameux mouflons, larouis, dont on voit de magnifiques dépouilles, sont devenus rares, mais il y a encore des antilopes, des outardes et beaucoup de perdrix parmi les genévriers, les touffes d'alfa et les armoises.

---------C'est au coeur du massif à l'embranchement de la piste de Sidi Bouzid et de celle qui conduit à Enfous (où, chez les Ouled Srour, fraction particulièrement isolée des Ouled Yagoub et Ghaba, coule une source sainte dite aïn-el-khadra, la Source Verte) que se trouve la belle qoubba (à curieux tambour mince, octogonal droit) qui abrite Sidi Osmân (des Ouled Sidi Hamza) et Sidi Khaled (des Ouled Yagoub el Ghaba), frères utérins, au milieu d'un cimetière ombragé par de très vieux genèvriers rouges, arars, dont certains sont ornés de chiffons votifs. Les descendants de Sidi Khaled y font un' thaâm en octobre. C'est dans cet endroit désert que, selon les légendes se réunit lediu ân eççalihîra, l'assemblée des saints cachés qui règlent mystiquement les destinées du monde. Il est en effet plein de beauté, de recueillement et de cette " religieuse terreur " qui émanait des bois sacrés, des luci et des alsoi antiques. ...

 

 

 

 

 

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 21:17

liberte

 

Au fil du ramadhan (Mercredi 10 Août 2011)

 

Les Berbères et leur contribution à l’élaboration des cultures méditerranéennes
Le plurilinguisme des élites amazighes
Par : Mohamed Chafik

 

Le premier phénomène qui a résulté de la cohabitation des Berbères avec d'autres peuples méditerranéens, c'est le bilinguisme, voire le trilinguisme.

5iéme partie

 

C'est aussi sur la rive libyenne de la Méditerrance que les Berbères ont cohabité, ou simplement voisiné avec ces autres marins commerçants qu'ont été les Phéniciens. Avec le consentement mielleusement extorqué aux autochtones, ces demiers sont parvenus à fonder de nombreux comptoirs sur les côtes nord-africaines, dont quelques unités sur les côtes atlantiques du Maroc. L'un de ces comptoirs, fondé en 814 av. J. C., est devenu au fil des siècles une riche et puissante cité marchande : Carthage, dont l'influence culturelle s'est exercée sur les Imazighen, jusqu'en 146 av. J. C., année de sa destruction par les Romains, et même au-delà de cette date. Tout un chacun sait par ailleurs que les Romains, maîtres de tout le bassin méditerranéen, ont colonisé progressivement les zones côtières de l'Afrique du Nord et une partie de leur arrière-pays, entre 146 av. J. C. et 430 ap. J. C. Les Byzantins, qui leur ont succédé, après un intermède d'un siècle environ durent se cantonner dans un petit nombre de ports méditerranéens. Puis vient l'invasion arabe, dotée d'une idéologie combative et fortement
mouvante tant du point de vue eschatologique que du point de vue économique; et c'est l'islamisation des Berbères, une islamisation qui a connu bien des péripéties, mais qui a pu malgré tout agir en profondeur, sur le long terme.
De toutes ces vicissitudes de l'histoire, il a résulté que les élites amazighes se sont diversement acculturées, et ont richement contribué à l'élaboration des grandes cultures méditerranéennes.
Le premier phénomène qui a résulté de la cohabitation des Berbères avec d'autres peuples méditerranéens, c'est le bilinguisme, voire le trilinguisme. Il est permis de dire qu'en toute période historique, l'élite amazighe des zones pénétrées par les cultures étrangères a été au moins bilingue, avec les avantages, mais aussi les inconvénients que cela suppose. Le bilinguisme des meilleurs n'at-il pas été la cause directe d'une certaine stagnation de la langue amazighe ?
En revanche, les Berbères peuvent s'attribuer le mérite d'avoir influencé la culture putuque, puisque la déesse protectrice de Carthage, Tinnit, appartenait au panthéon amazighe. À en juger par ce que nous rapporte Silias Italicus (p. 8) sur la visite du jeune Hannibal à un temple carthaginois, les prêtresses de Tinnit étaient surtout des amazighes qui s'imposaient par leur fougue et leur verve. Pline (parag. 24, p. 5 6) et d'autres historiens anciens nous disent que les habitants de la région de Carthage, le Byzacium, et des villes côtières de Numidie étaient nommés Libyphéniciens. Ce sont justement ces Libyphéniciens qui ont fourni l'essentiel de l'équipage du fameux périple d'Hannon (Gsell, T.I, p. 478).
Signalons, pour finir, que l'historien Georges Marcy, dans l'introduction à sa thèse, invite les chercheurs à utiliser le berbère, langue vivante, pour décrypter le punique, langue morte, plutôt que de procéder inversement (Marcy, p. 16). Et, si nous n'avons aucune trace de productions amazighes en punique, c'est que “la civilisation punique n'a produit ni savants, ni poètes, ni penseurs; du moins l'histoire n'en connaît pas” (Gsell, t. IV, p. 125).
Des productions intellectuelles individuelles dues à l'esprit amazigh, en langue grecque, il nous reste les traces d'un ouvrage écrit par Juba II, en trois Iivres, intitulé “Libyca, dont la perte nous cause beaucoup de regrets” (Gsell, VIII, p. 262).
Mais c'est dans la production de Térence (v. 190-159 av. J. C) que le génie inventif amazigh en matière de créativité théâtrale se révéla le rnieux. L'influence de Térence s'est exercée sur la production des dramaturges européens jusqu'au XVIe siècle (Brunel et Jouanny, p. 238). À cet écrivain féru d'hellénisme, mort à l'âge de trente ans, nous devons la fameuse sentence: “Je suis un homme; de ce qui est humain rien ne m'est donc étranger”. Il voulait dire par là, lui le jeune Africain fait prisonnier de guerre à l'âge de cinq ans et réduit en esclavage, que tous les hommes se valent. Mais bien avant Juba II et bien avant Térence, la simple littérature orale amazighe avait déjà produit des effets sur la pensée grecque. Aristote (384-322 av. J. C.) cite les fables libyennes comme étant un genre littéraire.
Lisant cela, on apprend au passage que le poète tragique Eschyle (525-456 av. J. C.) s'était déjà inspiré de ces fables libyennes (Aristote, L II, p. l 04). On peut dire, en résumé, que l'intercompréhension entre Grecs et Berbères semble avoir été totale. Citons, entre autres preuves, le fait que le roi Massinissa était hellénisant et qu'il a tenu à s'entourer dans sa cour d'artistes et de musiciens hellènes. Les Athéniens de leur côté ont érigé une statue du roi écrivain Jubsa II, auprès d'une bibliothèque, au cœur même de leur cité. (Gsell, VIII, 251).
(À suivre)
M.C

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