el watan
L’inscription des coraux rouge et rose à la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées a été rejetée. De nombreuses espèces animales restent menacées d’extinction.
Il restait un espoir, il n’en reste plus aucun ; après le thon rouge, c’est au tour du corail d’être exclu de la liste des espèces à protéger. La CITES a rendu son verdict et il n’est pas pour arranger le patrimoine maritime algérien. Mais le ministère de la pêche et des ressources halieutiques, par la voie de la chargée de communication, Hazem Yasmine, l’affirme : « le corail sera protégé par une batterie de règlements. »
21 mars dernier, les Etats-Unis et l’Union européenne font une proposition conjointe à Doha visant à réguler les exportations de coraux rouges précieux, utilisés en bijouterie. Nous sommes en pleine conférence où les membres de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction tentent, pour certains, de protéger des espèces en les incluant dans la liste de la CITES, et pour d’autres, à lever les interdictions et ainsi profiter de ce que pourrait rapporter l’exploitation de certaines d’entre elles. Le thon rouge avait été le grand perdant et malgré l’appui de l’union européenne, le malheureux poisson n’a pu intégrer la liste de la CITES et pourra ainsi continuer à être pêché et commercialisé, au détriment de sa survie. L’autre perdant de ces derniers jours est le corail. La proposition euro-américaine concernait 31 espèces de la famille des coraux rouges et roses des grands fonds pour les voir inscrits à l’annexe II de la CITES. S’il est vrai que seules sept espèces sont utilisées en joaillerie, cela aurait tout de même protégé les autres qui sont souvent confondues avec celles exploitables. C’est avec 64 voix pour sa protection, mais 59 contre et 10 absentions, que le corail a perdu toute protection. Et peut-on le dire, pour la CITES, toute crédibilité en matière de protection marine. Mais l’Algérie qui a participé à la Convention de Doha et qui soutenait l’inscription du corail à la CITES ne compte pas en rester là. Sans pouvoir donner davantage de détails, la cellule de communication affirme que l’Algérie prendra les mesures qui s’imposent pour protéger le corail. Est en cours une batterie de dispositifs réglementaires ayant pour but d’éviter le braconnage. Car on le sait, le corail est déjà frappé par une interdiction de pêche, mais continue à faire le bonheur des braconniers qui sévissent principalement à l’est du pays.
D’autres espèces animales ont conservé leur protection comme c’est le cas de l’éléphant dont l’ivoire fait l’objet d’une interdiction formelle de commerce, et ce, malgré la tentative de la Tanzanie et de la Zambie de faire lever l’interdiction. Pour le Kenya, leader pour la défense du pachyderme, « le mieux est de ne plus parler du tout de l’éléphant à la CITES jusqu’en 2018 », peut-on lire sur l’AFP. L’éléphant est bien le seul à bénéficier de cette attention avec le requin taupe qui a vu ses amis, le requin marteau halicorne, le requin océanique ainsi que l’aiguillat commun, rester à la porte de la Convention. Il est vrai que la population du requin taupe s’était effondrée de 80% ces dernières décennies. Mais faudra-t-il attendre une chute aussi vertigineuse des autres espèces pour les voir intégrer la liste de la CITES. Dans le monde, et chaque année, quelque 73 millions de requins sont pêchés, dont beaucoup sont rejetés à la mer après découpage de leurs ailerons, vendus jusqu’à 100 dollars le kilo sur le marché de Hong Kong. Pourtant, la plupart de ces espèces figurent sur la liste rouge de l’IUCN (Union mondiale pour la conservation de la nature) des espèces au minimum « vulnérables » et au pire « en danger critique ». A noter que certains de ces requins n’atteignent la maturité que vers 32 ans, comme pour la femelle aiguillat en Pacifique nord-Est. « La stratégie de reproduction a parfaitement fonctionné depuis 400 millions d’années. Le problème est qu’ils ne sont plus les plus grands prédateurs des océans : c’est nous », déclarait Matt Rands, l’expert requins du Pew environnement group, une ONG américaine.
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