Les Plages d’Alger attirent de moins en moins les Algérois. C’est en tout cas ce que vient de révéler une étude sociologique menée par le laboratoire de prévention et d’ergonomie de l’Université d’Alger, portant sur le vécu de la famille algérienne et les défis éducatifs en milieu urbain.
En effet, les résultats de l’étude nous apprennent que près de 57 % des familles algéroises ne fréquentent plus les plages en été et ce, malgré l’existence de plusieurs plages autorisées à la baignade dont le nombre dépasse les 50 dans les environs de la Capitale, indiquent les chiffres de la wilaya d’Alger.
D’autre part, les sociologues, suite à cette étude, ont attribué en premier lieu le manque d’engouement que manifestent les familles algériennes pour la plage à la cherté de la vie et à l’effondrement du pouvoir d’achat. Ainsi, les chiffres qui ressortent de cette étude indiquent que près de 36 % des familles algériennes ne peuvent se permettre des vacances en plage à cause de leurs revenus moyens qui « les aident à peine à venir à bout des charges nécessaires de la famille », relève un des auteurs de l’enquête. En revanche, pour 29 % des familles, le manque de temps, le travail des deux parents représente le premier obstacle qui les empêche de s’offrir des moments d’évasion et de délassement.
Néanmoins, l’étude montre également que 30 % des familles sondées considèrent que les plages algériennes accusent un énorme déficit en matière d’hygiène, de propreté et de sécurité ou sont des endroits mal fréquentés et souvent lieu de «déviance et de débauche».
De ce fait, ces familles, sur qui a porté l’étude, ont affirmé préférer passer l’été en compagnie de leur proche et amis notamment dans les cérémonies de mariage qui représentent, en cette saison, le loisir favori des femmes et des jeunes filles. D’autres familles interrogées préfèrent, quant à elles, se rendre à la campagne où, de leur avis, le climat est plus serein et plus doux. Le milieu est considéré également par ces familles comme étant plus propre et moins pollué.
Il est à noter aussi que l’étude a démontré que la plupart des familles considèrent effectivement la plage comme l’un des endroits des plus malfamés dans lesquels se manifestent diverses déviations. Dès lors, ces dernières avouent vouloir passer leurs vacances en rendant visite aux proches et amis, à la campagne ou à assister aux cérémonies de mariage qui sont considérés comme l’échappatoire favorite pour les jeunes filles et les femmes au foyer. D’autres encore reconnaissent garder leurs économies pour partir en vacances sous d’autres cieux bien plus cléments notamment en Tunisie où l’ambiance se prête nettement davantage au farniente.
Par ailleurs, les spécialistes ont mit l’accent sur l’ignorance des parents de l’aspect touristique et distrayant dans l’éducation des enfants que revêtent les vacances. A ce sujet, les sociologues ont mis en exergue l’importance des vacances affirmant que « le but des vacances est de permettre à l’enfant de se reposer d’une longue et éreintante année de labeur afin de se préparer à une nouvelle ». « Les vacances ont un aspect aussi éducatif que ludique. Ils accordent au moins la chance aux parents d’être plus en contact avec leurs gosses. Ce qui leur permet de les suivre dans un contexte différent que celui du quotidien pressant », concluent-ils. Mais avec la pollution et les dégradations quotidiennes que subit notre environnement, le mot vacances risque bel et bien de disparaitre de notre vocabulaire…
Kamel Amin
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« La non-solidarité du citoyen algérien pour les actions communes ».
Poste par faycal mardi 08 septembre 2009
Deux larges pans de la société se distinguent en Algérie, qui sont celles des gens de la terre et celles des gens du béton. La plupart de ces derniers proviennent des campagnes et voient en ce matériau de construction un facteur de modernisme qui est en fait un amalgame de caillasse, de sable et de ciment, des produits dérivés de la terre. Ceux qui restent attachés à leurs champs, essentiellement les fellahs propriétaires et journaliers dont l’ultime fonction faisant laborieusement nourrir des quantités de bouches, cultivent leurs parcelles de terre dans des conditions originelles.
L’emploi à outrance de pesticides et de produits chimiques pour améliorer le rendement est très faible en comparaison à leurs homologues européens qui utilisent sans estimation ces produits néfastes à la santé des eaux, de la terre et de l’humain. Donc par nature la préservation de l’environnement des campagnes algériennes par leurs autochtones est tout à fait de mise. Pour l’instant nous mangeons et vivons « bio ». Pas de sensibilisation à émettre quand il s’agit de protection de la nature, de toute façon cette idéologie n’est pas encore inculquée dans la tête des habitants des campagnes.
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L’écologie actuelle, qui de par son étymologie est une science qui étudie les milieux et leurs populations, est d’autant plus mutée vers le nominatif politique, qui fait son apparition dans les grandes régions industrielles d’Europe où la surproduction qui conduit à la « sur-pollution », demeure un problème irréversible à l’environnement. Tels de marionnettes devant un tableau factice représentant une nature morte, les élus écologiques viennent, font un petit tour et puis s’en vont tant les dispositions à élaborer des plans de relance sont compliquées. Depuis les dernières élections présidentielles algériennes, quelques candidats ont inséré dans leurs programmes de campagne une charte écologique afin d’apporter une innovation dans l’espace politique du pays. Malheureusement les électeurs ne se sentent point concernés lorsque, hormis les hydrocarbures, l’industrialisation générale est loin d’atteindre le cadre d’alerte de pollution où la consommation polluante ferait défaut. L’ Algérie subsiste encore dans une aire de repos où sa population est en attente du démarrage de la machine au moteur pestilentiel. A partir de cette vision, l’opinion générale de ce pays au ciel limpide à encore de belles années devant elle et peut prétendre être la championne du monde des pays aux airs purs. Cependant les soucis de malpropreté proche des grandes agglomérations ou dans les villes est un épais casse-tête pour les complaisantes autorités communales. Les immondices et autres « zoubia » font toujours partie du décor urbain et suburbain. ». Cela veut insinuer : « Je ne suis pas ton boy, je ne nettoierais pas pour ton plaisir! » Et l’autre lui répondre : « Vas te faire voir et vis dans tes ordures ! ».
La plupart des cages d’escaliers sont des urinoirs publics ainsi que dans certaines rues isolées où les odeurs d’excréments humains se mélangent aux gaz d’échappements de voitures. Les proches espaces verts ne manquent pas d’être couverts des sachets de couleur bleue et toutes sortes d’objets sont jetées ça et là en toute normalité. Idem à la sortie des villes où les terrains vagues sont copieusement garnis de ces sachets qui se fixent aux bosquets et les débris de bouteilles et des canettes de toutes sortes garnissent un sol poussiéreux.
Allons faire une ballade à une station balnéaire nommée Cap Falcon dans la corniche oranaise. Il fait beau, la mer est bleue, des familles entières et des gens de la nouvelle société oranaise prennent du bon temps sur la plage, assis sur des chaises et transats, sous des parasols colorés qui ombrent des tables chargées de boissons et de victuailles. Sous leurs pieds subsistent étonnamment des détritus de toutes sortes qui sont vraisemblablement là depuis plusieurs jours. Malgré cela, les gens s’extasient et continuent à frimer avec leurs lunettes noires ou à discuter avec ostentation de choses et d’autres devant les baigneurs ruisselants et les passants qui observent.
Amateur de plongée sous marine, je mets un masque et embouche un tuba pour admirer sous l’eau la faune et la flore. Un spectacle ahurissant se présente à mes yeux à seulement une cinquantaine de mètres du rivage. On y trouve une bottine d’hiver, une basket trouée, un pneu en piteux état, encore les sachets bleus accrochés aux rochers ou àde la ferraille, des boites de conserves rouillées, des bouteilles de bière cassées et toutes sortes de petits objets ondulent nonchalamment sous les flots autour des algues et des petits poissons. J’ai même vu un habitant de cette localité les pieds sous l’eau vider dans la mer sa marmite d’une sauce rougeâtre et la rincer à grande eau. Il y a urgence quant aux comportements à changer, à commencer d’abord l’école ou dans les lieux publics pour inculquer aux générations futures que chacun est responsable de la nature en leur expliquant les gestes simples à retenir et à communiquer : ne pas jeter des papiers par terre, ne pas cracher, ne pas faire ses besoins dans la rue, encore faut-il que les autorités suivent le pas en installant des lieux pour la circonstance. Non seulement la sensibilisation se fait tôt, mais elle doit se pratiquer tous les jours sans relâche, pas comme ces sortes de communications sporadiques que les autorités ordonnent lorsqu’elles organisent ou accueillent un événement dans leur cité.
La dégradation croissante des milieux naturels doit être un problème à constater et résoudre par une action solidaire des citoyens. Il faut cesser de se tourner vers l’Etat qui de par sa politique socialisante clamait prendre tout en charge à défaut d’aliéner les populations dans un contexte d’assistanat. Prendre conscience que la rue, le quartier, l’immeuble appartient à celui qui le fréquente régulièrement et que ces lieux doivent ressembler à la salle à manger ou au salon chez soi en terme de propreté.
Il est vrai qu’à l’intérieur de ces crasseuses bâtisses tout est excessivement bien briqué. Un étrange paradoxe qui démontre « la non-solidarité du citoyen algérien pour les actions communes
Finalement chacun tourne le dos à ses propres déchets. J’aurai voulu parler d’énergie renouvelable en Algérie, où grâce à sa position géographique, le pays dispose d’un potentiel solaire dont la production électrique est énorme. Mais avant d’atteindre ces projets, pour l’instant quelques peu mythiques, chargeons-nous d’abord de lever les manches et de donner ensemble un grand coup de balai dans ce grand pays magnifique.
Abdelhafid OUADDA
Auteur du roman Le Grand Douar , Éditions Le Manuscrit, 2007
Et de Spania