NOUVEL AN CHINOIS 2011
L'année chinoise du LAPIN DE METAL BLANC débute le 3 février 2011
Le Matin
Ah qu’il est joli cet As de pique sorti de la manche du président Bouteflika ! Tel ce joueur de poker qui sent la fin de la partie, le président algérien sort une carte pour tenter de calmer la fronde contre lui : l’ouverture des médias publics à l’opposition. A dix jours de la marche du 12 février à Alger, Bouteflika sort cette carte de sa manche comme un magicien sortant un lapin de son chapeau. Certes, la manœuvre est quelque peu habile, mais elle intervient tard. Trop tard même.
Alors que l'Algérie est assise sur une poudrière, alors que les feux des émeutes qui ont embrasé le pays sont pas encore éteints, Bouteflika se fait violence en tentant de céder sur deux mesures : l’ouverture des médias publics à l’opposition et la levée de l’état d’urgence. Je m'en tiens au volet concernant les médias.
La belle affaire ! Prés de douze ans après son accession au pouvoir, le chef de l’Etat ordonne subitement à son gouvernement d’ouvrir les médias publics à l’opposition. Lui qui a monopolisé les médias ; lui qui s’est autoproclamé rédacteur en chef de l’agence officielle APS ; lui qui n’a jamais organisé une conférence de presse en Algérie avec des journalistes de son pays ou accordé un entretien à un journal algérien; lui qui a géré de son bureau de la présidence les nominations et les limogeages des directeurs de la télévision publique ; lui donc se transforme aujourd’hui en parangon de la liberté d’expression et du pluralisme médiatique. La belle affaire !