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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 23:41

Et la saga des villages kabyles oubliés continue...À ce rythme, on se rendra vite à l'évidence que c'est l'ensemble des 2500 villages de Kabylie qui sont oubliés par le pouvoir central d'Alger. Il serait plus simple de parler de ceux qui ne sont pas oubliés. Ni le village de Slimane Azem (Agouni igaghran), ni ceux du colonel Ali Mellah (M'kira), de Krim Belkacem, (At Yahia Moussa,  du commandant Azdine (Palestro), du colonel Mohand U Lhaj (Bouzguene), de Mokranie (qalaa n At abbès), etc...n'a été épargné. La liste est longue, et s'approcherait de ces 2500 villages de Kabylie mis à mort à petit feu depuis 1962. Ces villages qui constituent  environ 266 communes de Kabylie (voir ci-dessous), et que certains stratèges aimeraient réduire à Tizi-Ouzou !

Cette liste interminable des villages kabyles oubliés, nous rappelle hèlàs, une autre liste : celle d'autres remarquables oubliés par un pouvoir ingrat ! En effet, de nombreux leaders historiques furent assassinés, soit durant la guerre de libération, soit après l'indépendane (Abane, Amirouche, Ali Mellah, Krim Belkacem, Ali Mecili, Tahar Djaout, Matoub Lounas, etc..etc..).  Cela nous renseigne sur la politique  abjecte du pouvoir d'anéantir les autochntones de ce pays. 

C'est dire que le projet d'autonomie de cette région (à ne pas confondre avec séparation) dans un cadre fédéraliste n'est ni un caprice, ni une idée saugrenue. Cette souveraineté régionale est aussi vitale pour le peuple Kabyle qu'elle l'est aujourd'hui pour les peuples catalan, basque, sahraoui, kurde, etc....

Toutefois, l'autonomie de Kabylie, pronée par certains, pourrait bientôt s'avérer bien insuffisante pour répondre aux besoins croissants de tous ces villages oubliés ! En effet,  avec la Hogra ambiante, même une autonomie dans un cadre fédéral ne permettrait pas de garantir une équité régionale et une répartition juste des richesses du pays.  L'autoroute Est-Ouest, le TGV Jijel-Sétif, la méga mosquée d'Alger, etc...autant de projets que la manne pétrolière permet et dont la Kabylie est exclue !

 L'écart de développement se creuse donc d'une façon dramatique entre les régions, et il y a un risque d'un glissement vers une séparation  indépendantiste. Les responsables d'un tel glissement ne sont pas ceux qui sont pointés du doigt. En réalité, ce sont ceux qui se mettent la tête sous le sable et acculent ces communes oubliées à la culture de l'émeute qui travaillent pour l'autonomie intégrale, càd pour une séparation. Il n'y a pas une semaine sans que la presse ne parle d'un village oublié en marge du développement ou d'une émeute sans que cela n'ébranle les consciences.
  




L'Authentique 25 août 2009
TIFILKOUT

Un village moderne, une cité ancestrale

Telle une étoile brillante, le village de Tifilkout, commune d’Illilten, situé à 70 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, vous attiredès la première vue. Edifié vers le 11e siècle, témoignent certains villageois, Tifilkout, tout comme les autres villages de la commune d’Illilten n’a rien à envier aux grands centres urbains. 

Batti au bas de la colline accrochée fièrement aux flancs de la montagne, à 800 mètres d’altitude, Tifilkout recouvre une plaine de presque 10 km2. Entouré telle une couronne

par les villages d’Illilten et ceux d’Iferhounène, Tifilkout occupe le coeur de ces terres arrosées par les intarissables eaux fraîches du Djurdjura. Aujourd’hui, le village compte une population avoisinant les quatre mille âmes. Selon d’autres récits, le premier ancêtre venu s’installer sur ces terres, remarqua que la plaine est un amas de fougères. Depuis l’appellation «Tifilkut» du village, vient du mot Ifilkou qu’est cette plante verdâtre qui signifie les fougères dans la langue de Molière. Igawawen, la tribumère de Tifilkout et de la presque totalité des villages de Aïn El Hammam (Ex-Michelet), At Tfilkut, verront défiler chez eux les armées du Royaume de Koukou qui s’installa dans la région en édifiant son QG au centre du village. Le tombeau du roi, devenu lieu de culte et de pélerinage, est célébré par les descendants de Sidi Hand  Oulkadi des Tizi Rached, Achellam, Mekla et le village de Tifilkout chaque année. Non loin du célèbre village d’Aheddad El Qallus, Tifilkout et la région d’Illilten a vu aussi la venue des Espagnols. Aujourd’hui, on les appelle, comme un vague souvenir, At  Wandlus. Référence faite à l’Andalousie ?. Ces conquérants qui occupaient l’entrée sud du village seront chassés par les villageois quelques années après leur  installation. La «résistance» contre ces malvenus consacrera selon les récits racontés par les vieux la parité entre les villageois en bannissant tout ordre de mérite social légué par les clercs religieux installés en Kabylie depuis les dynasties nord-africaines.

La participation de la région d’Illilten à la résistance populaire contre l’envahisseur français fut totale. Avec les deux résistances de 1857 et celle de 1871, des dizaines  de guerriers de la région tombaient au champ d’honneur dans le versant nord de la Kabylie, vers Vgayet ou à Ichariden. L’armée coloniale franchira le seuil du village le 11 juin 1857. Après la défaite militaire de la Kabylie face aux armées du général Randon, la soumission de la région fut cruelle. Dès lors, et pour des raisons objectives, la vague  d’immigration connaît ses débuts. Aujourd’hui, le village Tifilkout compte pas moins de 800 immigrés. On enregistre dans la région la 5e génération d’immigrés. Pris en étau entre une nature hostile et une misère atroce, les At Yellilten choisirent l’exil sous d’autres cieux plus cléments. Durant les années 50, Tifilkout est rattaché à la commune mixte de Djurdjura par les autorités coloniales ; il devint en 1957 un centre municipal regroupant les villages limitrophes. L’adhésion des villageois à la lutte armée contre le colonialisme était massive. Au delà de la sauvagerie coloniale émaillant les opérations militaires, le village a enregistré plus de 200 martyrs, dont des disparus. Ironie de l’histoire, 46ans après l’Indépendance, les citoyens du village ont pris l’initiative d ’ériger avec l’aide de l’APC une stèle commémorative en  hommage à leurs martyrs.



L’absence de l’Etat ou le calice jusqu’à la lie

Comprimés par une nature atroce, vidés de ses potentialités humaines par les colonialismes, oubliés par l’Etat algérien, les At Yellilten se sentent exclus de ce pays pour lequel les anciens se sont sacrifiés. Devant un tel sort, les regards lorgnaient des décennies durant vers l’immigration.

Aujourd’hui, l’ordre impose d’autres initiatives. Lesquelles ?. C’est la question que se posent les  citoyens de cette région, lesquels ne savent décidément plus la voie de salut à entreprendre. A Tifilkout,  seule l’école primaire et la salle de soin témoignent de la présence d’un Etat. Sinon, tous les autres aspects de la vie villageoise sont supportés par les citoyens. Pour combler le vide criant laissé par l’Etat, les citoyens font appel à l’organisation traditionnelle. Pour ce faire, chaque famille est encline à participer à la gestion de la cité en désignant un membre de la famille pour prendre part au comité du village. Ce dernier, seule autorité morale et physique, issue de la djemaâ pour gérer les affaires du village, s’attelait à résorber moult défaillances de l’Etat dit moderne. Doté d’un rôle moderne, le

comité du village, composé dans sa majorité de jeunes, sollicite les projets, s’occupe du suivi et éradiquer notamment, les obstacles que dressent quotidiennement la vie en société. Grosso modo, les comités de villages de Kabylie doivent courir plusieurs lièvres à la fois. Devant les chiffres effarants du chômage dans cette région, «même avec un plan Marchal pour les jeunes, les autorités auront du mal à récupérer le retard enregistré depuis l’Indépendance». La dureté de la vie dans les montagnes de Kabylie  est consubstantielle de l’auto-organisation des villageois. Comme un bouclier contre l’enclavement  économique, ils adoptent ce rempart de survie pour assurer la pérennité de la civilité qui unie les  citoyens du village. Loin du tintamarre officiel, le village s’émancipe grâce à l’abnégation de ses filles et  fils. Sans balbutiements, le village érige des édifices monumentaux. Aidés par la communauté immigrée

issue du village, les citoyens ont racheté un vaste terrain limitrophe du village pour en faire une aire de  jeux pour une somme de 1 500 000 DA. Pour réunir cette somme, tous les villageois ont cotisé. «Les travaux ont commencé cette année», assure Amara Mazi, président du comité. «Un budget de 1 000 000  DA est octroyé au projet. Une entreprise a démarré les travaux pour une somme de 800 000 DA», a-t-il  ajouté, en précisant que «c’est l’APC qui finance les travaux de réalisation».


L’autoorganisation, un acte vital !

Les responsables du village que nous avons rencontrés nous ont appris qu’une liste de projets a été  proposée aux autorités de wilaya dans le cadre de la viabilisation des villages. L’évacuation des eaux  pluviales, la redistribution de l’eau potable, des murs de soutènement, l’électrification de la piste du village, les captations et l’acheminement de nouvelles sources d’eau potable, le bétonnage des ruelles

…, sont entre autres projets proposés pour redonner vie à ce village. Toujours selon la même source, ces  projets tant attendus ne verront jour qu’avec la validation par des bureaux d’études pour fixer les  montants et la faisabilité. D’ici là les citoyennes et citoyens du village se croiseront leurs doigts quant à la décision que prendront les responsables administratifs. Par ailleurs, la localité aura sa stèle commémorative pour les martyrs. «Le projet entre dans le cadre du projet de viabilisation du chef-lieu de la commune», nous explique encore Amara. Pour ce faire, le don d’une parcelle de terrain collective pour édifier la stèle est venu simplifier le devoir de mémoire pour ces descendants d’Hommes libres

Mohamed Mouloudj




El Watan 28 août 2009

Tirmitine (Tizi Ouzou) : Les habitants bloquent la RN25
Tirmitine (Tizi Ouzou) : Les habitants bloquent la RN25

La RN25 reliant Tizi Ouzou à Draâ El Mizan était fermée à la circulation durant toute la matinée d’hier. Des centaines de citoyens issus des 13 villages de la commune de Tirmitine ont barricadé la route avec des troncs d’arbres et des pneumatiques enflammés à hauteur de la casse-autos.



Ils demandent la délocalisation d’un lycée en chantier à Avarane vers un autre site plus adéquat qui arrangerait la scolarité des élèves des hameaux de la localité. Les protestataires disent avoir saisi vainement les autorités à tous les niveaux pour obtenir le déplacement du projet vers le lieudit Taplakth, sis non loin de l’intersection menant vers Draâ Ben Khedda. « La décision a été prise par la daïra sans aviser les élus et les représentants des comités de villages », dénoncent les contestataires qui mettent en avant l’éloignement du futur lycée. « En 2004 déjà, le wali de l’époque avait émis des réserves quant à la construction de ce lycée dans cet endroit inaccessible et isolé. Pour s’y rendre, il faudra faire un long détour par la ville de Draâ Ben Khedda. Les lycéens du village de Zeroua, le plus reculé, seront contraints ainsi de parcourir 18 km quotidiennement pour suivre leurs cours. Le problème se posera notamment pour les filles qui sortiront de la maison tôt le matin en hiver », explique un représentant de la population. D’autres parents d’élèves se joignent à la discussion pour désapprouver le choix de l’administration.

« L’Etat a pensé à nous en dotant la commune d’un lycée. Qu’il soit remercié. Mais nous n’avons de cesse, depuis 2006, d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité de délocaliser le projet vers le lieudit Taplakth, jouxtant le CW128 et la RN25. Une telle décision arrangerait les trois versants de la commune de Tirmitine. Tout le monde y convergera facilement. A l’avenir, nous y projetons également la construction d’un nouveau pôle urbain. Nous voulons notre part de développement, des infrastructures, des logements AADL, un stade communal et du travail pour nos enfants. Nous sommes la région la plus déshéritée de la wilaya. Le chômage fait des ravages. L’endroit pourra aussi accueillir le nouveau siège de l’APC. Nous vivons dans une cité dortoir. Nous n’avons même pas un siège d’APC digne de ce nom. C’est un vieux centre de santé qui a été transformé en antenne de mairie. C’est vous dire que beaucoup reste à faire en matière de développement ».

Les citoyens affirment que ce ne sont pas les terrains qui manquent pour l’implantation des projets. « La nature juridique des terrains ne pose pas de problème. Ce sont des biens domaniaux. Il suffit de les transférer à l’APC ». Nos interlocuteurs déplorent par ailleurs l’attitude « méprisante » des autorités à tous les niveaux. « Nous avons tapé à toutes les portes. Nous avons fait trois demandes d’audience au wali. Pas de réponse à ce jour. Même le ministre de l’Intérieur et le Chef du gouvernement sont au courant de notre revendication. Un courrier a été même remis à Ahmed Ouyahia lors du meeting qu’il avait animé à Draâ El Mizan durant la campagne électorale pour les élections présidentielles ». Les protestataires menacent de revenir à la charge si leur principale doléance n’est pas prise en charge dans l’immédiat.



Par Ahcène Tahraoui






El Watan 27 août 2009


Commune de Boukhelifa : Affalou, un village laissé-pour-compte

Commune de Boukhelifa : Affalou, un village laissé-pour-compte

Ihamachen réclament, entre autres commodités de la vie, de l’eau dans leurs robinets depuis de longues années. L’APC rassure qu’un projet de raccordement au réseau d’AEP est en cours d’achèvement.



Le village Ihamachen (Affalou), limitrophe de Tichy et de Boukhelifa, demeure dépourvu des commodités de la vie, essentiellement l’eau potable. Ses habitants, qui attendent depuis fort longtemps une meilleure prise en charge de leur quotidien, ne voient pas encore le bout du tunnel. Aux dires de ses représentants, cette localité, limitrophe du village touristique Capritour et dont une petite partie de son territoire dépend administrativement de la commune de Tichy, demeure enclavée, voire déshéritée. « Nos démarches auprès des autorités publiques pour solutionner le problème d’alimentation en eau potable datent de l’année 1988 mais à ce jour, les habitants d’Affalou continuent de s’en approvisionner avec des méthodes rudimentaires dignes d’une époque que l’on croyait révolue » déplore, avec émotion, M. Hamache Mohamed, un des représentants du village Ihamachen. Correspondances et autres documents à l’appui, notre interlocuteur dénonce « la lenteur observée chez les autorités locales qui ont montré leurs limites quant à la prise en charge des revendications des villageois, notamment celles concernant l’AEP, le gaz de ville, l’assainissement, l’éclairage public, l’entretien des pistes… ». « À plusieurs reprises, nous avons saisi qui de droit pour réclamer ce dont nous avons besoin, mais en vain », écrit-on dans un courrier adressé au président de l’assemblée populaire communale de Boukhelifa.

Interrogé à ce propos, le vice-président de l’APC, M. Djaâfri Kamel, nous explique que des travaux de raccordement du village Affalou au réseau d’alimentation en eau potable sont en cours d’achèvement. « Nous avons dégagé une enveloppe de 1,5 million de dinars pour la mise en service de l’AEP du village Affalou. Nous rassurons les villageois que l’eau coulera bientôt dans les robinets » promet le vice-président de l’APC. Concernant la piste menant au village et qui est longue d’un peu plus 1,5 km, notre interlocuteur précise que celle-ci est praticable parce que les services de la commune ont procédé auparavant à son revêtement en béton. Outre donc le problème de l’alimentation en eau potable, les habitants du village Ihamachen interpellent les autorités locales sur les dangers de la route nationale n°9 auxquels sont exposés particulièrement les écoliers qui doivent traverser quotidiennement cette route à grande circulation pour rejoindre leurs établissements scolaires situés plus loin, dans la ville de Tichy.



Par Y. Madi





El Watan 27 août 2009

Ath Abdellah Ouali (Bouira) : Un village dans l'indigence
Ath Abdellah Ouali (Bouira) : Un village dans l’indigence

Le village d’Ath Abdellah Ouali est l’une des plus anciennes et oubliées bourgades de la vallée d’Ath Lakser. Le chemin reliant le village au chef-lieu communal est devenu un casse-tête pour les villageois.



Le village d’Ath Abdellah Ouali est l’une des plus anciennes et oubliées bourgades de la vallée d’Ath Lakser. Un village digne d’une colline oubliée. Pour se rendre audit village, nous avons emprunté le CW11 dernièrement revêtu, qui se trouve au milieu d’un massif forestier détruit par les feux criminels avec le concours des braconniers de tous horizons. Une fois au village, dans une placette à côté de l’école primaire Yaïch Mohamed, nous avons trouvé quelques villageois de tous âges, adossés aux murs à la recherche de la fraîcheur et quelques commerçants qui ont étalé leurs marchandises à même le sol. Cette localité implantée au pied d’une montagne, à 40 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira est composée de deux villages. L’ancien appelé communément la Casbah, des maisons traditionnelles en ruine construites sur une crête ; et l’autre, il s’agit de l’extension naturelle de l’ancien. A la différence que les maisons sont modernes. En ce qui concerne les signes de développement, ils se résument en ces pylônes d’électricité et ces bâtisses en béton construites par des particuliers çà et là à travers le village. Ouled Abdellah, ce village qui abrite plus de 4000 âmes endure le manque de plusieurs commodités.

En effet, plusieurs problèmes sont au menu. A commencer par l’impraticabilité de la route. Le chemin reliant le village au chef-lieu communal est devenu un casse-tête pour les villageois. La piste longue de 5 km qui dessert le village demeure poussiéreuse en été et boueuse en hiver. Selon les dires de quelques habitants rencontrés « la réfection de cette piste demeure une nécessité, cela fait de longues années que nous exigeons son revêtement mais aucune suite n’a été donnée », ont-il souligné. Il est à rappeler que les habitants dudit village ont, en guise de contestation, fermé le siège de la mairie à deux reprises, en vain. Comme il est à signaler que ce chemin est devenu par la force des choses un lit d’oued puisque les passages busés et les fossés d’écoulement des eaux sont inexistants. Par ailleurs, la population a soulevé le problème du gaz naturel. « L’hiver ici est dur. Avant, on se chauffait avec le bois et comme vous le voyez maintenant, la forêt a complètement disparu et nous n’avons plus de quoi nous chauffer », nous a confié un habitant des lieux. Effectivement, le mazout n’est pas à la portée de ces pauvres villageois et la bonbonne de gaz butane est l’ultime recours en attendant l’arrivée du gaz naturel. Nos interlocuteurs n’ont pas manqué de soulever d’autres écueils, il s’agit entre autres de l’absence de l’éclairage public.

En effet, un projet de réfection de l’éclairage est inscrit depuis belle lurette, mais il tarde toujours à voir le jour. En ce qui concerne l’AEP, le village accuse, à ce jour, une perturbation dans la distribution de ce liquide précieux. « Il y a des foyers qui ne bénéficient pas de cette ressource et continuent à la chercher à dos d’âne à l’image des habitants du quartier d’Aârkouv n’Rached et celui d’Issoulah », témoigne, dépité, un villageois. En fait, les habitants dépassant les quatre mille âmes ne savent pas à quel saint se vouer puisque aucun projet n’a été réalisé au village depuis des dizaines d’années, à l’exception du projet d’AEP à partir du barrage Tilesdit. « On nous a oublié », atteste un autre plaignant du même village. En somme, les habitants de ladite localité demandent un peu de considération eux, qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pendant la guerre de Libération. Fateh Semache



Par Fateh Semache




el watan le 19 août 09
Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré
Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré

Hormis l’ensorcelante vue panoramique qu’offrent les forêts sauvages du maquis de Djerrah sur les hauteurs, le petit village de Aït Abdelhadi, sis à 6 km à l’ouest du chef-lieu de la commune de Ammal, ne dispose d’ aucune autre ressource.



Les 800 âmes qui vivent dans ce village, accroché au pied de la célèbre montagne de Djerrah, au passé révolutionnaire glorieux, se sentent abandonnées par les autorités. « Ici la marche à pied n’est pas un sport choisi par les habitants sur un conseil de médecin pour soulager un quelconque malaise, mais une contrainte pour atteindre les différentes destinations », fait remarquer un habitant. La population de tout âge a recours à cette obligation souvent harassante. Les petits écoliers en sont les premières victimes. En absence d’une annexe dans leur village, ils sont obligés de parcourir un kilomètre à pied pour rejoindre les bancs de l’école primaire sise à Toulmout ou à Ouled Ben Salah. Leurs aînés, les collégiens, notamment ceux qui sont scolarisés au CEM de Tassouikt ne sont pas non plus épargnés par cette corvée. Les malheureux doivent, pour arriver à temps, prendre un raccourci en milieu de forêts, traversant la rivière pour ensuite remonter la montagne. En hiver, ce chemin devient impraticable en raison des torrents et des crues des eaux.

Leur seule alternative pour arriver à leur destination est de contourner plusieurs villages en empruntant le chemin de la commune, long de six kilomètres. Les mêmes difficultés se présentent devant les lycéens, les étudiants et les travailleurs. La plupart des fourgons de transport boudent cette ligne. Les quelques transporteurs qui osent emprunter cette ligne, se voient contraints de visiter le mécanicien le soir. « Il est inadmissible que toutes les routes de Ammal aient été revêtues à l’exception de la nôtre », s’est indigné un habitant. Un autre problème si épineux que celui de la route est l’absence de l’eau courante. « Elle coule une fois par semaine pendant l’hiver et une fois par hasard pendant l’été », a raconté un habitant. À l’époque, c’est de la source du village construite à la fin des années 1960 que s’alimentaient les foyers en cet élément vital. Mais, aujourd’hui elle est menacée d’extinction car les tuyaux sont devenus très vétustes. En somme, les habitants revendiquent une seule chose : que leur localité soit prise en même pied d’égalité que les autres villages voisins.



Par H. Dahmani


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Chier d'Algerie 19 aout

AHL LAKSAR
  Ighzer Goulghoum a soif
Implanté à quelque trois kilomètres à la sortie nord-est du chef-lieu de la commune d'Ahl Laksar, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bouira, le village Ighzer Goulghoum souffre du manque d'eau potable, et la situation dure depuis de longues années en dépit des multiples réclamations et autres actions de protestation entreprises par les milliers d'habitants du village, dans le but de trouver un écho favorable auprès des responsables concernés. Les années passent et la crise s'accentue chaque jour davantage, sans que ceux chargés de veiller sur le bien-être et le confort des citoyens n'aient donné aucun signe de vie par ici. Sur place, nous avons constaté la disponibilité d'un réservoir d'eau d'une capacité importante, et un réseau de distribution récemment réalisé, mais la disponibilité de l'eau fait toujours défaut. Un projet d'alimentation de cette localité en cette denrée vitale est bel et bien inscrit, qui consiste en l'acheminement de l'eau vers le village à partir du barrage Telesdit dans la localité de Semmache relevant de la commune d'El Adjiba. Le coup d'envoi des travaux de ce projet qui a été, selon une source locale, prévu pour le mois de juillet écoulé est remis aux calendes grecques. Les citoyens, du moins ceux que nous avons rencontrés, crient leur mécontentement quant à cette crise dont le bout du tunnel n'est certainement pas pour demain, menacent de recourir à des actions musclées, si les choses ne changent pas d'ici peu de temps. La sonnette d'alarme est donc tirée à l'égard des responsables concernés quant à une prise en charge, urgente et sans délais de ce problème qui rend la vie dure aux citoyens d' Ighzer Goulghoum. Idem, pour le réseau routier de la localité qui n'a subi aucune amélioration, ni opération de revêtement depuis des années, et ce malgré le paquet qui a été mis par le direction des travaux publics de la wilaya de Bouira, par l'attribution des projets d'aménagement urbain et des revêtements des routes notamment celles des villages les plus éloignés dans le but de stopper l'exode rural.
 Omar Soualah 




el watan 18 août


Les villages en marge du développement

Aït Argane (Ouadhias)

Les villages en marge du développement

Touchés par la vague d’incendies enregistrés durant la dernière dizaine de juillet passé, en Kabylie, les villages et hameaux formant les Ath Argane, enclavés entre les monts du Djurdjura, à l’est de Tala Guilef et dépendant administrativement de la commune d’Agouni Gueghrane (daïra des Ouadhias), vivent en marge du moindre indice de développement, dû à leur isolement, mais aussi et surtout au manque de considération manifeste de la part des différents élus et responsables locaux successifs, à l’égard des 3500 habitants qui y vivent, dans des conditions assez singulières, sans la moindre amélioration notable depuis l’indépendance du pays.



Situé au sommet d’un pic montagneux, à 1130 m d’altitude, le centre du village Taguemount, chef-lieu des Ath Argane, donc leur « vitrine », est si petit que quelques enjambées suffisent pour le traverser. Ici, en ce mois d’août, l’air est agréablement frais et sent bon l’herbe sauvage. Nous cherchons des yeux, sur les monts voisins, la trace de l’incendie qui a ravagé, le 27 juillet, 9 hectares de chêne vert, maquis et broussailles. « C’est là-bas », dit Rachid, un habitant du village, en désignant du doigt, sur le mont face au sud, un grand carré noirci de cendres. Juste en dessous, c’est le village d’Ath Ouelhadj. « L’incendie s’est déclaré vers 15h, on ne sait comment. Très vite il a commencé à se propager, menaçant de près, le village Ath Ouelhadj. Grâce à l’intervention rapide de l’unité des Ouadhias de la Protection civile, à coups de pelles et de pioches que la dizaine d’éléments, aidée par la population, a pu dévier le feu vers le sommet de la montagne, sauvant ainsi les habitations. Ce n’est que le lendemain, vers 3 heures du matin qu’il a été totalement maîtrisé », ajoute-t-il.

L’AEP au forceps

Quelques jours avant cette catastrophe, les citoyens de ce même village, lassés par plus d’une année d’inutiles réclamations, ont eu recours à la manière forte, pour exiger la réfection de leur réseau AEP qui n’alimente plus leur village, depuis plus d’une décennie : poussés à bout, ils ont fini par saboter leur propre conduite, puisqu’elle ne sert à rien, ainsi que celle qui alimente le chef-lieu communal. : « Bien sûr, la réaction des élus ne s’est pas faite attendre : 48 heures après, les conduites ont été réparées, avec de nouvelles promesses de prendre en charge la revendication légitime des villageois », commente-t-il encore. En cette fin de matinée, à l’entrée de Taguemount quelques vieux, assis à même le sol, lèvent la tête pour saluer, sans interrompre leur discussion silencieuse. Sur le côté gauche, une mosquée bien en vue, bâtie sur du roc, surplombant une multitude de villages, allant des Ath Agad,Timeghras, Aït Boumahdi, jusqu’à Ouacifs. Quelques pas plus bas, c’est une petite bâtisse appartenant au comité de village pour les besoins de la collectivité à l’occasion d’heureux évènements ou de décès. Elle est également utilisée par l’association culturelle Tharwa n’Ath Argane, qui y organise ses différentes activités dont un atelier de couture, une salle d’Internet toute équipée, mais non fonctionnelle : « La salle est à l’arrêt. L’appareil téléphonique WLL que nous comptions utiliser s’est avéré inefficace. La mauvaise connexion nous a forcé à remballer le matériel, en attendant une connexion satellitaire, si nous voulons offrir une fenêtre à tous nos jeunes, vivant leur chômage dans la solitude, coupés du reste du monde », déclare avec amertume le président de l’association culturelle qui compte plus de 180 adhérents participants. Depuis son agrément, en 1991, celle-ci n’a bénéficié d’aucune subvention, ou autre aide. Pas même l’attribution d’un local pour son siège et, à chaque réclamation les élus donnent la même réponse : « Prenez nos murs, si vous les voulez ; nous n’avons rien d’autre à vous proposer. » Juste après « la bâtisse » en question, il y a l’unité de soins, qui souffre du manque d’antiseptiques, entre autres, pour prendre en charge les premiers soins des patients. « Notre grand problème c’est l’absence d’un médecin pour assurer une permanence une fois par semaine, compte tenu de notre éloignement des centres hospitaliers des Ouadhias(18km) et des Ouacifs(16km). Il faut également, comme autre priorité, 2 lits pour les femmes enceintes en plus d’une sage-femme, notamment durant la période hivernale », énumère avec insistance Belaïd, l’infirmier de l’unité, en poste depuis près de 20 ans, affirmant qu’à cette altitude, il neige bon an, mal an, jusqu’à 1,30m. « Toutes les routes sont alors impraticables, et nous restons ainsi coupés du reste du monde parfois plus d’une semaine, comme ce fut le cas durant l’hiver 2005 ». Cet enclavement se répercute sur la scolarité des enfants, dont les résultats cette année sont catastrophiques, avec des taux de réussite insignifiants, aussi bien au baccalauréat qu’au BEM « Nous avons moins d’une dizaine d’élèves admis à passer en 1re année secondaire sur plus de 60 candidats », ont déploré des parents d’élèves. Pourtant, ces dernières années, les choses se sont un peu améliorées, avec l’intervention, quant les possibilités le permettent des chasses-neige, appartenant aux communes d’Aït Toudert ou d’Aït Bouaddou, parfois même de Tala Guilef, pour le déblayage des routes, rétablissant ainsi la circulation des véhicules. Mais comment donc les habitants d’Ath Argane font-ils en l’absence des chasses-neige pour les évacuations d’urgence vers des hôpitaux si lointains ? « Au cours de l’hiver de 1994, nous avons eu à affronter le cas d’une femme enceinte arrivée à terme, qu’il fallut donc évacuer d’urgence vers l’hôpital des Ouacifs. Une dizaine d’hommes se sont alors portés volontaires pour la transporter en se relayant. La neige qui leur arrivait jusqu’à la ceinture, gelant leurs membres, ralentissait leur progression. Quelques kilomètres plus loin, n’en pouvant plus, la pauvre malheureuse complètement affaiblie ainsi que l’enfant qu’elle portait encore rendirent l’âme, à mi-chemin », se remémore avec beaucoup de tristesse, l’infirmier, 15 ans après le drame. L’année suivante, c’est la même aventure qui est tentée, mais, fort heureusement avec succès, cette fois-ci : « C’était le même décor, avec presque autant de neige. Nous avons porté la femme enceinte sur plus de 6 km, jusqu’ au chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane. De là, la route étant relativement praticable, nous avons pu rejoindre l’hôpital de Boghni, avec la mère sauve, qui a donné naissance à un garçon », se souvient encore Belaïd.

En attendant un chasse-neige

C’est pourquoi, pour les habitants d’Ath Argane, l’attribution avant l’hiver, d’un chasse-neige à la disposition de leur village est vitale, car il y va de leur vie. Face à l’unité de soins, il y a le monument érigé à la mémoire des 165 chahids d’Ath Argane, tombés au champ d’honneur, pour l’indépendance de l’Algérie, le seul édifice, d’ailleurs, qui fait encore leur fierté. « 47 ans après, nous vivons encore au Moyen-âge. A part ce que vous voyez, nous n’avons absolument rien : pas de journaux, ni kiosque, ni téléphone, ni maison de jeunes, encore moins de cybercafé, pas de magasins, à l’exception de 2 ou 3 bicoques servant d’alimentation générale. Pas même une boulangerie, pas à cause d’un manque de fonds, mais parce que les habitants considèrent que tout investissement ici, est voué à l’échec, en l’absence de structures de base et autres commodités de première nécessité ». « Il y avait bien au village une annexe de la mairie, ainsi qu’une antenne de la poste, mais elles sont toutes deux fermées, depuis de longues années, pour cause d’insécurité, avait-on justifié », tonne Rachid, quadragénaire, maçon de son état. « Ce sont les pensions et les retraites des immigrés qui créent quelques emplois saisonniers aux artisans. Sans cela nous crèverions de faim. J’enrage de me rappeler, qu’a 41 ans, je n’ai jamais eu une fiche de paye, entre les mains », peste-t-il encore, affirmant que le taux de chômage n’est pas loin des 80 % dans la région. Les citoyens rencontrés ce jour-là, ont tenu à exprimer en outre leur indignation devant le comportement de l’exécutif de l’APC d’Agouni Gueghrane, lors de la fête de l’indépendance le 5 juillet dernier. « Ils sont venus repeindre le monument, avec les trois couleurs de l’emblème national, comme il est d’usage. Finalement, ils se sont limités à refaire les faces visibles de la route, et encore sans les bandes vertes et rouges. Nous posons la question : est-ce pour économiser quelques kilos de peinture ou bien pour nous signifier leur manque de considération même à l’égard de nos martyrs ».



Par Ahmed Meziani 


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DDK 9 avril


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Agouni Ggeghrane
Une commune dans le dénuement

 

 

En effet, cette localité est dépourvue d’infrastructures de base, malgré la densité de sa population, la commune est dotée d’un seul centre de santé au chef-lieu et trois salles de soins (à Ath Ergoune, Ath El Kaïd et Tafsa Boumad), ces salles sont loin de répondre aux exigences des citoyens, la demande de réalisation d’une maternité s’impose d’autant que des locaux existent pour abriter un tel projet. Pour le secteur de la jeunesse et de sports, cette localité ne dispose d’aucune infrastructure sportive, c’est pourquoi les clubs de cette commune réclament des pouvoirs publics la réalisation d’un Complexe sportif de proximité (CSP) au chef-lieu du moment que des assiettes foncières existent au niveau des différents villages de la municipalité. La médiocrité des routes de la commune (villages) sont en ruine, en plus, cette commune dispose d’énormes potentialités dans le domaine du tourisme (richesse naturelle exceptionnelle et impressionnante qui est le Parc national du Djurdura), pour cela, “on préconise la réalisation d’un téléphérique à partir du chef-lieu vers le parc pour en faire une destination touristique de la wilaya de Tizi Ouzou, dans le but de sortir cette dernière de son enclavement”, nous dit Bendega.

Le secteur de l’Education compte sept écoles primaires recevant plus de 650 élèves et plus de 80 dans le pré-scolaire pour l’année 2008/2009, dont deux écoles sont dépourvues de cantines scolaires, et deux CEM et aucun lycée. Depuis le dernier découpage administratif, cette localité n’a jamais bénéficié d’un programme de logements sociaux, contrairement à d’autres localités de la wilaya, même le quota de subventions accordées dans le cadre de l’habitat rural reste en deçà des besoins en la matière, plusieurs demandes de projets dans le cadre du LSP ont été introduites mais elles sont restées lettre morte. Un vaste programme de logements sociaux au profit de la commune est la meilleure solution pour mettre fin à l’habitat précaire, surtout que la commune dispose d’un foncier pour le recevoir, a-t-on affirmé du côté des responsables locaux. Agouni Gheghrane ne dispose pas d’un siège digne de ce nom à travers toute la daïra des Ouadhias, qui, actuellement, occupe l’infrastructure destinée initialement pour la garde communale. La commune ne dispose même pas d’un parc.

Cette localité rurale reste toujours pauvre et n’a aucune ressource à l’exception de la taxe sur l’activité professionnelle que reverse l’usine de production d’eau minérale à la recette locale des impôts. Plus que jamais, cette commune a besoin d’un véritable plan d’urgence pour la mettre sur les rails.

Mouloud Zerbout

el watan :http://www.elwatan.com/Bouaidel-a-la-marge-du


   Kabylie info 

Ammal (Boumerdès)

Bouaïdel à la marge du développement

Lorsque le véhicule finit de traverser le pont d’Assadfa pour entamer la route menant vers Bouaïdel, un village de Ammal situé à une trentaine de km à l’est de Boumerdès, le voyageur se laisse envahir par le charme irrésistible de la vue panoramique que lui offre la nature.



Des plaines si vastes, si verdoyantes et si étendues qu’elles lui donnent l’impression de toucher au ciel au lointain horizon. Mais ces vallées ne sont malheureusement pas exploitées. Pourtant, les quelques lopins de terre travaillés ont généreusement gratifié leurs propriétaires d’une abondante récolte de fruits et légumes. Différents produits agricoles sont venus couronner les efforts des ménages. Interrogé sur les raisons de cet abandon, Chafi Djamel, biologiste, dit : « Il y a deux raisons : la première, c’est que les gens manquent d’orientation. Et la deuxième, c’est l’épineux problème du manque de moyens financiers ». Notre interlocuteur qui a voulu investir dans le domaine de l’apiculture a tenu à faire ce témoignage et raconter ses déboires avec l’administration et la banque qu’il a sollicitées dans le cadre d’un projet avec l’ANSEJ. « Après tous les déboires relatifs à la constitution du dossier, j’ai fait face au refus catégorique de la banque de m’accorder un crédit de 40 millions de centimes ».

Il n’est pas le seul à avoir vécu pareille déception. En visitant les différents villages, les gens rencontrés sur place nous ont dressé une liste interminable de lacunes. Nous y avons constaté un abandon quasi-total de l’activité agricole, la seule capable de créer des postes d’emploi et d’absorber le taux effrayant de chômage. Les habitants dénoncent le dysfonctionnement de certaines institutions et la fermeture de nombreux établissements à caractère public. En effet, un vieux de la localité nous dit : « Le centre de soins assure uniquement quelques services. Déjà, l’inexistence de médecin pénalise énormément les habitants. Les malades doivent aller se soigner au chef-lieu de la commune. Les bébés aussi doivent être transportés en ville pour leurs vaccins. Idem pour retirer ma dérisoire mensualité de retraite, après avoir rendu de loyaux services pour mon pays ».

On saura que le bureau de poste est carrément fermé depuis 1992, suite à la dégradation de la situation sécuritaire et de plus il est actuellement habité par deux familles. Quant à la maison de jeunes « elle n’a pas encore ouvert ses portes même si les travaux sont achevés depuis plus d’une année », nous a fait savoir un jeune vendeur de cigarettes adossé au mur de l’établissement. Devant cette défaillance, les jeunes vont dans les cafés pour « tuer le temps ». Et pendant les week-ends, c’est la ruée vers le seul stade de la région. Les derniers arrivés n’y jouent pas car il est très difficile de trouver un créneau aux nombreuses équipes qui viennent des localités de Aït L’Hadj Lounis, Aït Baïteche, Tala Mahdi, Bou Smaïl, Aghroudh et d’ailleurs. A ce sujet, les jeunes du village d’Aghroudh ont fait des démarches auprès de la DJS de Boumerdès pour obtenir un projet de réalisation d’un stade.

Projet arraché. Mais la joie des jeunes de la localité n’a duré qu’un laps de temps car l’entrepreneur chargé du projet a jeté l’éponge. Depuis c’est l’hibernation. A Bouaïdel les habitants soulèvent également le problème de l’inexistence de routes et de pistes pour désenclaver des hameaux entiers. Comme on se plaint de l’absence d’un collège qui puisse alléger les efforts que doivent consentir les élèves afin de rejoindre les établissements du chef-lieu communal ou des villages voisins.



Par H. Dahmani



Le Courrier d'Algérie 01/02/09

AGHBALOU
  L'isolement total
De tous les côtés et indépendamment du point d'où on la scrute en se situant le long de la plaine de Sahel, Aghbalou apparaît comme un magnifique tableau naturel qui s'élance vers le ciel, tel un gratteciel bien réussi. Une beauté naturelle que dame nature sait confectionner et dont l'homme en serait incapable. Les constructions campagnardes en majorité, qui agrémentent, le magnifique site, cadrent agréablement avec ce décor grandeur nature. La commune d'Aghbalou est, selon plusieurs et différents sondages effectués, la municipalité la plus peuplée en Kabylie et aussi le plus grand village de Kabylie du point de vue superficie. Pour atteindre ce merveilleux village, on passe d'abord par Tiksi Ighidhen et puis Selloum ; une fois sur place, les bourgades Ivahlal, Ighil Ouchakridh, Ath Hamdoun se profilent en contrebas. En plus de son magnifique site dont il peut fièrement se targuer, Aghbalou jouit aussi de la notoriété de ses populations. Ces montagnards se sont taillés une honorable réputation d'avoir été de redoutables résistants lors la guerre de Libération nationale. Le remoncier Malek Ouari avait, à maintes reprises, évoqué dans ses écrits la bravoure et le courage des montagnards d'Aghbalou appelés auparavant Ath Kani. Cette région de Kabylie a trop souffert des affres du colonialisme avant et durant la guerre de Libération ; elle a vu les meilleurs de ces enfants tomber au champ d'honneur. Ce sacrifice ne semble guère être pris en considération par les pouvoir publics, car aujourd'hui le village qui a enfanté feu Slimane Amirat vit dans l'isolement total, eu égard à l'unique route qui y mène, un chemin étroit et sinueux qui nécessite une modernisation. Notons enfin que la commune d'Aghbalou mérite mieux de par son histoire et de son pittoresque site.
 Omar Soualah 



L’Algérie profonde (Liberté, Samedi 27 Décembre 2008)

Bouzeguène
Vieillissement du patrimoine oléicole
Par : C. Nath Oukaci

Il est important de souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur (Bouzeguène) et d’Illoula Oumalou se caractérisent par l’âge très avancé des plants et par l’absence de soins adéquats.

La campagne de la récolte des olives a commencé dans la région des AthYedjer. Depuis le début du mois de décembre, les villageois ont repris le chemin des champs pour quelques semaines d’intenses et chaudes retrouvailles avec l’olivier, cet arbre ancestral béni qui assure depuis longtemps l’aliment essentiel des ménages de Kabylie. Depuis plusieurs jours déjà, la campagne oléicole avait  démarré. Le rituel désherbage des alentours des oliviers pour assurer une récolte propre précède de quelques jours le début de la récolte. Munis de râteaux, de haches, de scies, tout le monde s’affairait à nettoyer et faire place nette pour qu’aucune olive ne se perde. De loin, on aperçoit des nuages de fumée provenant de l’incinération des mauvaises herbes, des bouts de branches et des ronces. Cette année, la récolte s’annonce très prometteuse. Les oliviers ont été magnifiquement arrosés par les eaux des pluies ininterrompues et des chutes de neige. Les olives sont devenues grasses si bien que les branches se sont pliées jusqu’à toucher le sol. Ce qui fait particulièrement la joie des ménages qui espèrent faire le plein et rattraper le déficit de la précédente récolte qui a été particulièrement faible. Le prix de l’huile d’olive pourrait peut-être baisser au regard de l’offre qui pourrait dépasser les prévisions des services agricoles. Depuis quelques années, les ménages qui avaient cédé leurs oliviers à des tierces personnes pour une récolte en contrepartie de la moitié de la production, ont vite fait de changer d’avis. Emigrés dans des régions intérieures d’Algérie et même de France, ils reviennent, maintenant, récupérer entièrement leurs olives et leur huile.
Une région à vocation arboricole
 La daïra de Bouzeguène (60 km à l’est de Tizi Ouzou) est réputée pour le rôle important qu’occupe l’oléiculture dans la vie économique locale. De par son relief, la région est constituée de trois niveaux de terrain. Une partie de la daïra est située en altitude, au dessus de 900 mètres, là où l’olivier ne survit pas comme dans la commune d’Aït Zikki. Une seconde zone plus ou moins élevée comme Aït Salah, Houra et Mehagga où on rencontre très peu d’oliviers. Enfin, des terres situées à moins de 800 mètres d’altitude, très favorables à l’olivier et qui s’étalent en amont et sur tout le long de l’oued Sahel qui longe les terres des Ath Ghobri, d’Azaghar, d’Oukhlif  N’ihitoussène, Irès et Takoucht jusqu’aux rives de l’oued Sebaou et remonter aux terres d’Ighraine, Ighi Boukiassa et Assif Ousserdoun. (Idjeur). Mis à part la commune d’Aït Zikki qui ne possède pas d’oliveraies, les trois autres communes de la daïra (Bouzeguène, Idjeur et Illoula Oumalou) sont des territoires à forte vocation et activité oléicole. Compte tenu de sa souplesse d’adaptation et de sa rusticité, l’olivier demeure l’un des éléments autour duquel s’articulent les activités de la population.
Il contribue efficacement à la solution du délicat problème des glissements de terrain et de l’érosion des sols et permet de faire travailler une importante main-d’œuvre de saisonniers pour au moins trois mois, dans les huileries industrielles. La production de l’huile, aliment de base de tous les ménages kabyles, procure des revenus appréciables à la population rurale.
L’olivier trouve un terrain de prédilection dans les espaces situés à moins de 800 m d’altitude. Au-delà, on trouve soit le chêne-liège (versant Akfadou), soit le cerisier (versant Aït Zikki), à plus de 1000 m d’altitude. À Bouzeguène, la saison oléicole est en phase de début car elle a été perturbée par les intempéries qui ont persisté mais aussi par le froid et le gel qui ont ralenti le mûrissement du fruit. Dans le domaine de la production, le bilan est très difficilement déterminé vu l’absence de statistiques. Les services agricoles de la daïra de Bouzeguène ne disposent pas de chiffres précis sur le produit de la récolte. S’agissant surtout de terres privées, aucun des propriétaires terriens n’a été sollicité par un responsable agricole pour connaître le nombre de quintaux d’olives récoltés et la qualité d’huile produite. Il est important de souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur (Bouzeguène) et d’Illoula Oumalou se caractérisent par l’âge très avancé des plants et par l’absence de soins adéquats. C’est ce qui explique la faible productivité qui est enregistrée lors des campagnes précédentes de récolte. Beaucoup de ces arbres n’ont pas été taillés depuis des décennies : troncs enchevêtrés, hauteur exagérée, des branches ne donnant presque rien ou, à la limite, des olives de petite dimension, des oliviers abandonnés, secs et entourés de ronces et d’arbustes sauvages. Dans le passé, les services agricoles d’Azazga envoyaient des agents munis de tronçonneuses pour procéder durant des semaines à des tailles et coupes à travers toutes les oliveraies de la région. Cette initiative ne s’est plus renouvelée depuis des années. Si l’oléiculture a pu être quelque peu redynamisée, c’est grâce à la générosité de la nature.

Absence de l’aide de l’État
Le retour des fortes précipitations a eu un effet salvateur sur l’olivier. Les potentialités arboricoles auraient pu connaître un meilleur essor si les fonds d’aide institués par l’Etat dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) avaient bénéficié aux exploitants. Dans la région de Bouzeguène, rares sont les oléiculteurs qui ont bénéficié de l’assistance de l’État, notamment pour la confection des cuvettes et l’acquisition d’équipements. Si certains propriétaires d’huilerie ont pu obtenir un peu de financement, il reste que la démarche est perçue comme un parcours du combattant en raison de la multiplicité des intervenants (de commune à la wilaya) et la persistance des réflexes bureaucratiques. Par ailleurs, la région de Bouzeguène est confrontée aussi au problème de transformation des olives, même si elle dispose d’une dizaine d’huileries. L’an dernier, plusieurs familles ont attendu plus de cinq semaines pour faire triturer les olives. Vu les conditions de stockage inappropriées (sacs non aérés), l’attente prolongée entraîne le pourrissement des olives, et donc la dépréciation de la qualité de l’huile extraite.
Concernant la commercialisation, le prix de l’huile d’olive qui s’est stabilisé autour de 200 à 300 dinars, en 2006, a amorcé une montée en flèche l’an dernier, atteignant les 500 dinars le litre au niveau des huileries industrielles et atteint les 600 DA pour celle des pressoirs traditionnels. L’octroi de crédits aux oléiculteurs permettrait de capitaliser le potentiel oléicole d’une région où l’agriculture de montagne reste le seul créneau porteur pour les agriculteurs et les ménages sachant que 100% du patrimoine relèvent du secteur privé. Quant aux huileries, une huitaine environ, elles sont de type industriel ou semi-industriel, mais on trouve encore des huileries traditionnelles à traction animale et qui gardent toujours leur clientèle. On sait que l’huile extraite dans ce type d’huilerie est de loin la meilleure et d’ailleurs plus chère que celle pressée dans les turbines industrielles.

C. Nath Oukaci




El watan 20 décembre 2008


Ighrem (Bouira)  

Détresse d’une localité oubliée

Visiblement prédestinée à un devenir meilleur, de par sa proximité d’avec la RN5, l’un des axes routiers principaux reliant Alger à l’est du pays, Ighrem, une localité sise à environ 40 km à l’est de Bouira, se trouve comme recluse dans sa désuétude et son sous-développement voulu par des autorités qui n’accordent pas beaucoup d’égards quant au développement d’un cadre de vie viable et productif du citoyen.



La population établie depuis des lustres sur ce lit d’oued, avoisinant les 5000 âmes, continue à s’accommoder avec le décor dressé à l’époque des regroupements implantés par les autorités coloniales, dans le seul et unique souci d’y créer des ghettos permettant d’isoler la population des maquis. Ironie du sort, à l’orée du 3e millénaire, 46 ans après l’indépendance du pays, les chaumières d’antan, de surcroît menaçant ruine, trônent encore à ce niveau, comme pour témoigner de la douloureuse époque coloniale. Les habitants de la localité, désabusés, s’insurgent contre l’APC (Ahnif) qui, selon eux, n’a pas daigné, à ce jour, y inscrire un quelconque projet d’aménagement urbain, à même de rendre le cadre de vie acceptable pour les citoyens.

« Il suffit d’une petite averse pour s’embourber dans la fange, le village devient un bourbier pendant la saison hivernale, et en été, c’est la poussière suffocante qui supplante la boue », constate Boualem, trentenaire, pour qui l’APC « n’a, à aucun moment affiché une volonté d’agir face à la dégradation des ruelles du village, notamment, suite à la réalisation d’un nouveau réseau d’assainissement, vraisemblablement, mal fait. Idem pour les quartiers périphériques, où les pistes agricoles faisant jonction avec le village à l’image de celle de Buzermane–un quartier où est implantée une partie importante de la population d’Ighrem–sont complètement dégradées avec, en prime, l’absence d’éclairage public ».

Et à un autre plaignant, tenant une petite échoppe, de tirer à boulets rouges sur les élus locaux qui n’ont pas, selon lui, « tenu leurs promesses de relooker le village par un aménagement urbain adéquat ou bien l’octroi d’une aide pour résorber les quelques taudis restants. N’avaient-ils pas prétendu, tambour battant, durant la campagne électorale municipale de faire quelque chose au village ? », conclut-il. Sur un autre volet, les jeunes du village s’interrogent sur le sort réservé à la bâtisse de l’ex-mosquée du village laissée à l’abandon après que la nouvelle mosquée fut ouverte aux fidèles. « N’est-il pas utile de songer à y aménager une classe pour les enfants du préscolaire et/ou d’y dispenser des cours pour les analphabètes du village ? », lâche dépité Farid, universitaire qui croit dur comme fer, que les raisons ayant concouru au sous-développement du village Ighrem est l’absence d’un comité de village représentatif.

Et pour cause, que devient, en fait, Thajemaât (comité du village) du bon vieux temps, cette structure ancestrale qui a toujours su gérer les affaires courantes de la cité et, partant, réclamer les droits des citoyens. Pour Hakim, licencié en sociologie, visiblement observateur averti : « Le déclin de ces structures d’organisation ancestrale est voulu, car il a permis aux relais du pouvoir qui se sont autoproclamés de représenter, au grand dam des villageois, ces villages dont les revendication sont, du coup, tuées dans l’oeuf », poursuit-il tout en invitant les jeunes à s’impliquer davantage dans la gestion de la cité. Par ailleurs, les villageois reprochent aux élus successifs ayant présidé aux destinées de la commune d’Ahnif d’avoir marginalisé le village dont la population a quadruplé depuis la construction de la cité de regroupement qui, force est de le constater, nécessite une assiette foncière viabilisée pour recaser le surplus d’habitants dans le cadre de l’auto-construction.

Aussi, il est fait état, par certains, de la nécessité de délivrer des actes de propriété à tous les habitants du village, pour leur permettre de postuler à des

aides de l’Etat destinées à la construction, notamment dans le cadre de l’habitat rural.



Par Ahcène Saoudi



El Watan Edition du 25 novembre 2008

 

Commune de Timezrit (Boumerdès)
Réseau routier accidenté

Dans la commune de Timezrit, le réseau routier et les voies de communication qu’elles soient vicinales, communales ou wilayales sont dans un état de déliquescence avancé. Hormis le projet de revêtement de la route reliant la région d’Aït Dahmane au chef-lieu dont les travaux sont en cours, tous les autres axes de la commune subissent une dégradation continue.

Les usagers qui ont l’habitude d’emprunter les voies de communication de cette localité rurale ne savent plus à quel saint se vouer pour venir à bout de ce calvaire qui s’accentue à vue d’œil. Pour s’en rendre compte, il suffit d’emprunter par exemple le CW107 reliant cette localité à celle de Naciria dont l’état se détériore à grande allure. Revêtu depuis une dizaine d’années, cet important axe est déserté complètement par les automobilistes. Sa partie sise entre le chef-lieu et le lieudit Radar s’apparente à une route de montagne. Nids-de-poule, crevasses, flaques d’eau, tel est le spectacle qu’offre ce chemin négligé et pourtant stratégique. Autre chemin plus important, qui n’a pas échappé à cette situation, est celui reliant cette localité à celle des Issers.

En effet, en plus de son rétrécissement, suite à des constructions qui envahissent la chaussée, ce chemin de wilaya (CW151) est caractérisé par des affaissements et des éboulements de terrains à différents endroits. En dépit des appels et des réclamations incessants des transporteurs et des habitants, ce chemin n’a jamais fait l’objet d’entretien ou d’un quelconque aménagement de la part des autorités. Pour ce qui est du chemin de wilaya reliant cette localité à celle d’Aït Yahia Moussa, dans la wilaya de Tizi Ouzou et dont la chaussée a l’aspect d’une peau de crapaud, nos sources indiquent qu’il n’a pas été revêtu depuis plus d’une vingtaine d’années alors que durant les quinze dernières années, la voie a bénéficié d’une attention de la part des responsables concernés.

La même situation est endurée par les habitants du village Irafâan dont la route qui dessert le village et qui s’étire sur une distance de 4 km mène droit au mécanicien. Cet axe où les lézardes sont tellement présentes que les automobilistes sont obligés de slalomer pour éviter les nids-de-poule est devenu de nos jours le plus grand point noir des habitants du côté est de la commune. Idem pour la route reliant le village Aït Sidi Amara à Ouanougha, un village relevant de la commune des Issers laquelle est devenue non carrossable et totalement abandonnée notamment dans sa partie reliant le village à Ouanougha. La direction des travaux publics qui a réalisé la première partie de l’ouvrage fait la sourde oreille aux multiples réclamations des autorités locales quant au parachèvement de la totalité de la voie. Néanmoins, les exemples ne manquent pas et la route reliant cette localité à celle de M’kira, une commune relevant de la wilaya de Tizi Ouzou est une parfaite illustration d’un état des lieux des plus catastrophiques. Là, la route présente des signes de délabrement avancé et ne cesse de se rétrécir comme une peau de chagrin au grand désarroi des usagers. Dépités, quelques habitants de cette localité soutiennent que si l’état de la majorité des routes de cette commune est devenu ainsi, c’est à cause de la négligence et du manque d’entretien de la part des autorités locales.

Par Ramdane Koubabi

 

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Timezrit, les jeunes et le chômage (El Watan, Edition du 29 mai 2008 )


Décidément, l’aisance financière que connaît le pays ne se reflète nullement sur le vécu des habitants de Timezrit, une commune située à l’extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Les jeunes de cette commune qui sombre inexorablement dans l’oubli crient à qui veut les entendre leur malvie et leur désarroi.

 

Plus de quarante-cinq ans après l’indépendance du pays, cette localité de plus de 10 000 habitants, perchée sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, ne dispose ni d’une salle de sport, ni d’une maison de jeunes, ni d’un stade digne de ce nom et encore moins de terrains de jeux aménagés ou d’une bibliothèque communale. Pourtant, lors de sa visite de campagne électorale pour les législatives, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, élu député de Boumerdès sur la liste FLN, a promis aux habitants de cette localité d’œuvrer pour la construction d’une salle omnisports et d’un stade communal au profit des jeunes. Plus d’une année après, les promesses du ministre se font toujours attendre par une jeunesse livrée à elle-même qui a comme seules occupations la patience et la consommation de drogue. « Nous n’avons eu que des promesses. Rien n’indique qu’elles seront tenues dans le proche avenir », lance Mohamed qui dit avoir tellement patienté et qu’il n’en peut plus. « Même le mouvement associatif est inexistant », fulmine Sofiane qui déplore l’absence de cybercafé dans cette localité. L’absence d’infrastructures à Timezrit est imputée au manque d’assiettes foncières. Commune rurale par excellence, perchée sur les monts de Sidi Ali Bounab à plus de 800 m d’altitude, Timezrit ne dispose pas de terrains publics, d’où les difficultés rencontrées dans l’effort de sa dotation en équipements publics. La direction de la jeunesse et des sports de Boumerdès avait, pour rappel, mis au défi les responsables locaux de trouver un terrain afin que des infrastructures de jeunes y soient implantées. S’agissant du chômage qui affecte la quasi-totalité de la population, le deuxième vice-président de l’APC nous dira qu’il est conditionné par le développement de cette localité. Celui-ci déplore toutefois au passage « les retards enregistrés dans le lancement du programme des 100 locaux commerciaux, alors qu’il est en voie d’achèvement dans la majorité des autres communes du département ». Même les dispositifs d’emploi et les différents programmes d’aide au développement rural, qui ont été lancés par les pouvoirs publics pour absorber un tant soit peu le chômage, n’ont pas pu sortir cette frange de la société de son calvaire. En parlant des dispositifs d’emploi, notre interlocuteur note : « Sur plus de 10 000 demandes, nous n’avons bénéficié que de 76 postes (IAIG) et 33 (ESIL) ». « Ces derniers, ajoute-il, n’ont pas perçu leur mensualité depuis au moins 7 mois. » De leur côté, quelques jeunes, recrutés dans le cadre du dispositif ESIL, n’ont pas caché leur courroux envers le P/APC et les services concernés, après le licenciement d’un nombre important d’entre eux sous prétexte qu’ils ne font pas leur travail. « Est-il moralement sain de révoquer des jeunes qui perçoivent moins de 3000 DA par mois parcequ’ils ne font pas leur travail correctement ? », s’interrogent les chômeurs en dénonçant le zèle dont font preuve les responsables locaux. Au-delà de ces agissements, le dénuement qui consume les jeunes de cette localité prouve une fois de plus que les préoccupations des jeunes sont loin d’être la priorité des pouvoirs publics.



Par Ramdane Koubabi



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La Wilaya de Tizi-Ouzou  possède 67 communes
Plus 52 communes de la wilaya de Béjaïa 
Plus 45 communes de la Wilaya de Bouira 
Plus 33 communes de la Wilaya de Boumerdès

Plus 44 des 60 communes de Sétif

  1. Aïn Abessa
  2. Aïn Arnat
  3. Aïn Azel
  4. Aïn Lahdjar
  5. Aïn Legraj
  6. Aïn Oulmene
  7. Aïn Roua
  8. Aïn Sebt
  9. Ait Naoual Mezada
  10. Ait Tizi
  11. Amoucha
  12. Babor (Commune, Sétif)
  13. Beni Aziz
  14. Beni Chebana
  15. Beni Fouda
  16. Beni Hocine
  17. Beni Ouartilene
  18. Bir El Arch
  19. Bir Haddada
  20. Bouandas
  21. Bougaa
  22. Bousselam
  23. Boutaleb
  24. Dehamcha
  25. Djemila
  26. Draa Kebila
  27. El Eulma
  28. El Ouldja
  29. El Ouricia
  30. Guelal
  31. Guenzet
  32. Guidjel
  33. Hamma
  34. Hammam Guergour
  35. Harbil
  36. Maaouia
  37. Maoklane
  38. Mezloug
  39. Sétif
  40. Tachouda
  41. Talaifacene
  42. Taya
  43. Tella
  44. Tizi N'Bechar 

    Plus 18 des 35 communes  de Bordj-Bou-Arreridj
  45. Achabou
  46. Aïn Taghrout
  47. Aïn Tesra
  48. El Main
  49. El M'hir
  50. Ghilassa
  51. Haraza
  52. Hasnaoua
  53. Medjana
  54. Ouled Brahem
  55. Ouled Dahmane
  56. Ouled Sidi Brahim
  57. Sidi Embarek
  58. Tafreg
  59. Taglait
  60. Teniet En-Nasr
  61. Tesmart
  62. Tixter

Plus  7  des 28 communes de Jijel

 
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Liberté
L’Algérie profonde (Mardi 31 Mars 2009)

tizi ouzou
Illiltène ou la commune oubliée
Par : Kocila Tighilt

“Notre commune semble être oubliée
des pouvoirs publics. Au moment où d’autres régions bénéficient de projet de gaz de ville, Illiltène semble être écartée de cette commodité vitale…”

Située à 70 km au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, la commune d’Illiltène demeure une région enclavée, cela malgré les multiples routes qui la relient à plusieurs grandes villes de la Kabylie. Aucun projet pour le développement économique, pourtant possible, en faveur de cette région toujours déshéritée. Rien de consistant ne se profile à l’horizon, ce qui a des retombées négatives sur les citoyens de la commune qui subissent les aléas du chômage, la difficulté, la cherté des produits, la malvie…
Ceux-ci ne ratent aucune occasion de partir ailleurs, de tenter leur chance, quelquefois à l’aventure, surtout les jeunes. La débrouille se veut désormais une culture ; les possibilités s’inventent, quitte à aller très loin, sous d’autres cieux, bravant le risque et le péril. Le président d’APC de cette commune a une appréciation que justifient l’expérience et l’exercice de la responsabilité : “Notre commune semble être oubliée des pouvoirs publics. Au moment où d’autres régions bénéficient de projet de gaz de ville, Illiltène semble être écartée de cette commodité vitale…”, regrette-il, se demandant pourquoi ces carences, cet oubli injustifié ?  “Pourtant, nous souffrons énormément des pénuries de ce combustible, notamment en hiver, connaissant des situations difficiles dues à la rigueur du climat, à l’altitude et l’enclavement durant cette période. Le gaz de ville est indispensable chez nous, vu les conditions météorologiques très rudes que connaît notre localité…”, ajoutera-t-il.
Sur le plan des moyens économiques, il semble que tout reste à faire pour amener cette commune à un seuil régional à peu près décent afin de la soulager de son indigence. En dehors des projets réalisés dans le cadre des PCD, aucune initiative consistante ne vient apporter une solution viable à la crise qui touche notamment les jeunes de cette localité, plus de 60% de la population active est au chômage.
Cette localité est loin de cheminer vers un développement durable, elle gère plutôt les aléas et les pénuries qui la pénalisent à plus d’un titre. Les quelques entreprises privées existantes œuvrent dans le domaine des travaux publics, l’offre d’emploi est insuffisante. Des entreprises que les jeunes dénigrent de plus en plus, car elles n’assurent ni l’avenir ni la couverture sociale, ni une activité durable, souvent en panne de réalisations.

Des jeunes dans  l’expectative
Le tissu socio-économique se dégrade et n’offre par conséquent aucun travail durable ou rentable. Ce marasme touche principalement les jeunes qui ne demandent qu’à être entendus et qu’on leur offre l’occasion de démontrer leurs possibilités. Les jeunes, en effet, souffrent d’un manque réel de prise en charge, de soutien et d’encouragement.
Dans cette localité, de nombreux problèmes pèsent sur cette frange sociale livrée à elle-même et qui, par dépit, a recours à toutes sortes d’expédients. Pour Hamid : “La vie est vraiment rigoureuse sur ces hauteurs oubliées du monde.”
En effet, le manque de structures de formation et d’animation (salle de sports, maison de jeunes dotée de matériel approprié, centre de formation, etc.), les met en difficulté. Ajoutons à cela le chômage plus qu’ambiant faisant partie du quotidien : “… nous accompagnant comme une malchance partout où l’on espère un peu. Et l’on se demande pourquoi tant de suicides, de banditisme, d’agressions… pourquoi le taux de criminalité monte au lieu de descendre ! Pourquoi la débauche, la délinquance, la punition… Si l’État ignore que tous les maux dont souffre le pays sont proportionnels à ces carences en matière de formation, d’emploi, de salaire respectable et de niveau de vie, alors cela est grave”, nous déclare un jeune universitaire.

L’enclavement en hiver
En hiver, les montagnes croulant sous le froid et le givre offrent un spectacle digne de l’âge de glace. Sans moyens véritables de déneigement, la commune connaît des heures sombres, des heures de disette, la ramenant aux temps maudits où la famine et la maladie frappaient cruellement les populations démunies.
En 2005, après 15 jours d’immobilisme, il a fallu l’intervention de l’ANP avec les moyens dont elle dispose pour ouvrir les routes, secourir les malades et acheminer le ravitaillement. L’opération de secours a duré plusieurs jours. À Illiltène, il a fallu porter des malades et des parturientes sur des civières et sur des épaules d’hommes pour les sauver de la mort.
C’est une commune où il a fallu ouvrir des pistes dans la neige et la glace à coups de pioche et de pelle pour acheminer les maigres vivres dont on pouvait disposer dans les alentours… Les difficultés de ces régions de haute montagne sont assez connues aujourd’hui pour que l’on puisse y faire face. Les moyens financiers existent pourtant pour acquérir l’équipement adéquat qui leur permettra de s’ouvrir et de respirer dans l’éventualité de fortes tempêtes de neige. Ce qui manque, semble-t-il, c’est l’imagination, la prévoyance et l’initiative indispensables dans ce genre de situation.

Où sont les bus promis par le ministre ?
Promis depuis 2006, lors de sa visite dans la commune d’Iferhounène, les bus prévus par le ministre de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbès, ne sont pas encore arrivés à destination de la commune d’Illiltène. Celle-ci ne dispose que de deux minicars et d’un camion aménagé pour l’ensemble des élèves du CEM et du lycée. Un nombre insignifiant face à la demande de près de 2 000 élèves venant des 11 villages que compte la commune. Pourtant, la promesse avait été solennelle et tout le monde y a cru ! Comment réparer ce genre de bourde qui ne fait qu’ajouter à la désespérance et à la désillusion ?

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commentaires

M
<br /> VILLAGE IHITOUSSENE (Bouzeguene).<br /> <br /> Ceux qui relatent l’histoire des campagnes françaises en Kabylie ont tendance à vanter leur village (manipulation) au détriment de toute une région colonisée. Le manque de documents et d’écrits<br /> authentiques ont laissé la place à des récits fantaisistes, non fondés et loin de toute réalité. Quand la vérité vient à manquer, les rumeurs prennent le relai. Un point majeur a été ignoré<br /> volontairement par tous et qui fait référence aux différentes batailles et insurrections (1852-1871 et 1954) : La participation certaine et l’apport considérable du village IHITOUSSENE (Ath-Idjer)<br /> en hommes et armes à feu fabriquées par eux-mêmes. Ce village fait toujours l’objet de déstabilisation soutenue par des collaborateurs encore en activité, par le laxisme des autorités et par des<br /> voisins hostiles et jaloux de son passé laborieux et de sa renommée incontestable. Village unique en son genre, il devrait être reconnu et classé comme patrimoine national et historique. La<br /> recherche de preuves tangibles est un devoir : Les archives existent bien quelque part.<br /> “On a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux”.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Le constat désolant de la Kabylie ne provient pas de l'indifférence du pouvoir comme le prétendent certains individus. La faillite de la Kabylie résulte du système d'organisation ancestral dépassé<br /> aujourd'hui et qui ne profite qu'à certains notables bourgeois qui imposent les coutumes héritées d'un passé lointain.<br /> Les habitants de la kabylie refusent de s'intégrer dans le système moderne et de se conformer à l'ordre d'un état républicain avec ses lois. Pour son avenir, il y a lieu de finir avec cette<br /> situation de "état dans un état".<br /> Afin de profiter et d'avoir droit aux richesses nationales et au développement actif à l'instar des autres régions du pays, il y a lieu d'instaurer dans chaque important village ou groupe de<br /> villages, une APC représentative, dotée de toutes les infrastructures majeures et de moyens matériels et humains.<br /> Aujourd'hui, le Kabyle, au lieu de réclamer la part qui lui revient de droit dans ce pays, se rebiffe et s'isole de plus en plus. Cette situation est un état de faiblesse et une fuite de l'ordre<br /> institutionnel de l'état.<br /> Actuellement, il est pratiquement impossible de gérer un village de 1OOO habitants et plus, avec la contribution unique des citoyens seulement.<br /> Tous les projets et réalisations doivent être étudiés et programmés puis financés par l'autorité centrale.<br /> <br /> <br />
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