Richard Dawkins est un merveilleux professeur et un grand évolutionniste, didactique et précis et possédant ce délicieux humour anglais qui a le don d’agacer les imbéciles. Son œuvre est toute entière sous le signe de la transmission de la théorie de l’évolution et du travail formidable des darwiniens au cours de ces 150 dernières années. Il est également un combattant de la première heure de l’influence délétère des négationnistes de la science, ces partisans du créationnisme et de sa vitrine magique, l’intelligent design, dans l’éducation mais également dans beaucoup de sphères intellectuelles et/ou de pouvoir. L’évolution est aujourd’hui remise en cause, malgré les preuves qui s’accumulent année après année, non sur des bases scientifiques, mais par l’hystérie de quelques zélateurs de dieu a dit que, dieu a fait que. La science semble aujourd’hui presque désarmée face à l’entrisme des religieux de tous poils et c’est pour cela qu’il est plus que jamais nécessaire de dire, dire encore, redire ce qu’est l’évolution, rappeler son histoire, rappeler ses bases et montrer que point par point elle est aujourd’hui encore la base de travail de l’explication de ce que nous et les autres espèces sont.
Depuis l’Origine des Espèces en 1859, la théorie de l’évolution n’a cessé de se trouver parfaitement étayée et développée par les recherches et découvertes des biologistes, de paléoanthropologues et des chimistes. Malgré la complexité du travail entrepris, chaque découverte a renforcé le travail fait par Darwin. On ne parle pas de croyance, mais bien de travaux étayés maintes et maintes fois. De l’observation à la preuve, la base et la règle de tout travail scientifique. L’évolution est un cheminement incroyablement complexe et tout à fait extraordinaire. Il n’est pas parfait et n’est certainement pas aussi stupidement simpliste que ce que les abrutis racistes du début du XXè siècle ont voulu le faire croire.
Parce que Richard Dawkins sait combien il est important de nourrir le savoir de ceux et celles qui veulent lutter pied à pied contre l’entrisme des partisans des divinités variées. Parler de l’évolution est une bonne chose, montrer ses mécanismes clairement et simplement c’est mieux : parler des fleurs-insectes, du cou des girafes, de la capacité d’adaptation des bactéries ou du rapport entre sélection naturelle et sélection artificielle avec l’histoire des chiens et surtout des renards russes. Reprenant tout le travail depuis le début, le professeur Dawkins guide ses lecteurs dans la longue et palpitante histoire de l’évolution. De la théorie, avec rappel fort bienvenu au choix des mots et à leur sens parfois complexe voire antinomique, à la démonstration magistrale des mécanismes évolutionnistes, c’est définitivement au plus grand spectacle du monde que Dawkins nous convie, un spectacle qui n’appelle nul ostracisme, nul appel à la violence et à l’éradication des autres, nul acte de soumission à des légendes et à des balivernes indignes du plus mauvais conte de fée.
Notre histoire, celle des espèces qui partagent notre quotidien, la confrontation avec le réel et avec l’idée que chaque jour, dans chaque nouvelle découverte se trouve une nouvelle pierre à apporter à l’édifice commencé il y a des milliards d’années, c’est ce que nous propose avec talent et humour le professeur Richard Dawkins, le professeur que nous avons tout rêvé d’avoir un jour…