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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 23:09
source : el watan 13 juillet

Développement dans la commune de Boukhelifa

Les Ath Slimane dénoncent l’abandon

Le arch est scindé en deux parties dont les hauteurs dépendent de la commune de Kendira. La coordination des associations du douar Assif n’Boukhelifa dresse un état des lieux très contraignant.



Le paysage est idyllique. ça n’empêche pas cependant de rouler, crispé à son volant. La route est sinueuse, étroite. Toute en montées et en descentes. Cahoteuse à certains endroits ; rongée par des nids de poule. A partir de Taguemount, point de jonction avec les Ath Bimun, le vaste territoire des Ath Slimane prend naissance, et comme bornage, au fond du vallon, une rivière coulant une eau limpide : Ighzer n’Zerzoura. Celle-ci prend sa source à Ath Noual dans la commune de M’zada. L’eau est potable. Et elle défie les grandes chaleurs. En juillet, août, il en subsiste un ru qui, à la rencontre en aval de Assif el Djamaa, au lieudit Taghzouyth, voit généreusement augmenter son débit. Son embouchure sur la méditerranée a lieu du coté du Château de la Comtesse, annonçant la station balnéaire de Aokas.

Si la partie basse de l’arch de Ath Slimane a les faveurs de Dame nature, il en est autrement du pays créchant sur les hauteurs. Les villages rattachés à la commune de Kendira sont encore plus enclavés, dépourvus, en matière d’eau particulièrement. Et si l’œil se délecte de la verdure prédominant en aval, sur les cimes de Kendira, la perspective est plutôt volcanique. Les Ath Slimane, après le découpage administratif de 1984, se sont vu scindés en deux parties. La partie basse est rattachée à la commune de Boukhelifa, administrant également l’arch des Ath Bimun et la partie haute est restée sous compétence de l’APC de Kendira. Boukhelifa est classée troisième dans l’ordre d’importance des 52 communes de Béjaïa. Elle couvre une superficie de 113 kilomètres carrés. Mais si pour les adeptes d’une vie rupestre en manque de ressourcement, l’endroit est tout indiqué pour en plus une revivifiante villégiature. Le quotidien est des plus rigoureux pour ceux qui y ont fixé pour toujours leur logis. La coordination des associations du douar Assif n’Boukhelifa dresse un état des lieux très contraignant.

« Ignorée par les PCD » de la commune, la partie comprise entre Taghzouyth et Tahemmamt ne cesse de se vider de ses enfants. Mis à part quelque peu Idjehninene, Iboulaouadene, Taguemount et le gros bourg de Boukhelifa, relativement encore peuplés, ailleurs, l’enclavement et la précarité ont fait que l’exode n’a, à ce jour, pas cessé et le chemin inverse n’est pas pour demain. Le découragement a pour première cause l’état des voies d’accès. Nonobstant le CW A23, la jonction avec les villages est constituée de pistes. Et, précise Mohamed Cherifi, président de l’association du village Tahemmamt, « 70 % du réseau sont réalisés par les villageois ».

Zone humide

En matière de transport, une quarantaine de villages, faute de liaison, est désertée. Les « revenants », durant la cueillette des olives, s’ils ne possèdent pas de véhicule, doivent se résigner à prendre un taxi dont le tarif n’est pas donné. Le collectif dit avoir sollicité les services de l’APC pour l’ouverture d’une ligne du moins le week-end à partir de Boukhelifa. L’épineux problème de l’AEP, abonde Hocine Madi, président de la coordination, a dissuadé « les plus fervents du retour à la terre ». Il n’y a pas de quoi être fier, juge-t-il, à habiter une zone humide et de demeurer paradoxalement sans eau. En effet, constatons-nous, le village Zoubaï a carrément les pieds dans la rivière mais aucune canalisation de distribution en vue. M. Allal Chabouni, président de l’association de ce village, confie avoir sollicité l’APC, actuelle et précédente, pour construire un château d’eau à l’extrémité supérieure du village afin d’alimenter de nombreux villages de la commune. La réponse est positive, à chaque fois.

Mais, doit-il déplorer, le concret n’est pas au rendez-vous. Un château d’eau de reprise existe pour alimenter seulement la partie basse de Zoubaï mais malheureusement les pompes immergées installées pourtant depuis deux ans ne sont pas mises en fonctionnement. La coordination serait prête à accompagner la commune dans le choix de terrain pour un projet plus global. L’eau ne manque pas. Elle est même abondante. Venant des entrailles de Adrar n’Tissemlal, elle creuse dans les gorges une suite de chutes et de mares. Rabah Chabouni a du dépenser pour de 700 mètres de tuyaux pour ramener,par gravité, de l’eau de Ighzer Yimedhkourane et ainsi ne pas laisser dépérir ses jeunes oliviers. Rabah voit grand, il est intéressé par les PPDRI, mais son ambition est vite rattrapée par l’enclavement.

La zone est souvent sujette aux incendies. Mais regrettent les animateurs de la coordination, « aucune aide sous forme de distribution de plants d’arbres n’est concédée ». Pour aller de Zoubaï vers l’autre coté de la rivière un petit pont existait mais celui-ci a disparu. Il faut donc aujourd’hui faire tout un détour. Les villageois rencontrés souhaitent sa reconstruction pour faire relier les pistes de Zoubaï et de Boukellal. Des pistes qu’il faudrait au préalable rendre carrossable comme autrefois.



Par R. Oussada

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