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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 21:13

 

 

Commençons par une lettre pastorale de Monseigneur Gargitter du Tirol du Sud, lettre diffusée en 1960 : 

 

« Les peuples et les communautés humaines naissent de l'ordre naturel de la Création et sont en conséquence des réalités qui doivent leur existence, non pas à des décisions humaines mais à la volonté du Créateur. Toute communauté humaine a donc le droit et le devoir de défendre et de cultiver le patrimoine culturel que lui ont laissé les siècles. Font partie de ce patrimoine, sa langue et sa culture, ses us et coutumes, le déploiement de son style de vie particulier, son indispensable espace géographique »

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 20:58

TSA

 

Seize ans après son introduction dans les établissements scolaires

L’enseignement de Tamazight en net recul



 

Instituée grâce au boycott scolaire de l'année 1994, observé par les écoliers et lycéens en Kabylie, l’enseignement de Tamazight connaît aujourd’hui une « régression », a relevé, lundi 19 septembre, le secrétaire général du Haut‑commissariat à l’amazighité (HCA), Youcef Merahi. « En 1995, avec l’introduction de Tamazight dans le système éducatif du pays, seize wilayas se sont lancées dans l’enseignement de cette langue nationale consacrée par la Constitution. Aujourd’hui, elle n’est présente que dans dix, voire neuf wilayas », a‑t‑il dit lors d’un point de presse à Oran, en marge d’un colloque sur Pierre Bourdieu.

Selon Youcef Merahi, les élèves qui étudient Tamazight sont essentiellement localisés en Kabylie. « Près de 240 000 élèves, tous cycles confondus, étudient actuellement Tamazight, dont 90 % sont localisés dans la région de la Kabylie, précisément à Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira ». Il a plaidé pour sa « généralisation et l’obligation de son enseignement ».
Constitutionnalisée en 2002 après une série de contestations menées par le mouvement des Arouchs en Kabylie, Tamazight ne bénéficie toujours pas d’un soutien conséquent de l’État. Outre le problème de la formation des enseignants, elle est l’objet d’une polémique récurrente sur le choix des caractères à adopter pour sa transcription.
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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 20:41

 

 

Un autre sage avait dit : « La culture est l’âme même d’un peuple ».

 

« Le premier instrument du génie d'un peuple, c'est sa langue » selon l'Ambassadeur de la France auprès des Nations Unies, Jean-Marc de la Sablière, le 17 mai 2007

 

 Le Père Chalbaud, qui était basque, ce qui n'enlève naturellement rien à la qualité et à l'objectivité de sa réflexion, est mort il y a quelques années.

La langue « archives d'une ethnie », reflet de l'identité d'un groupe humain, sa suprême création, la somme de sa culture, c'est tout cela, mais c'est davantage encore.

 

 Et la langue maternelle en est sans aucun doute le meilleur vecteur. C’est pour cette raison que chacun se doit de ne pas oublier sa langue maternelle et de la mettre en valeur.

En effet, dans un monde où parmi les quelque 6 000 langues du monde, un grand nombre est en voie de disparition, il est important de souligner l’importance de cette richesse culturelle et linguistique.

Pour ceux qui sont en exils et qui sont amenés à apprendre plusieurs autres langues étrangères, il n’est pas évident de maintenir une bonne connaissance de sa langue maternelle.

A défaut, les conséquences sont que les générations descendantes se retrouvent complètement aliénées de leur « sources », de leur culture, ce qui emmène à une complication au niveau de l’identité culturelle.

La langue, c'est aussi le climat humain et psychologique qui est le mieux adapté à la sensibilité particulière d'un peuple. Ce climat, pour reprendre les paroles du Père Chalbaud, « lui est absolument nécessaire, sinon pour maintenir son existence physique, du moins pour le développement normal et complet de sa personnalité et de ses potentialités intellectuelles et morales.»

Il dit ceci : « Parmi les créations constitutives de la culture d'un groupe humain doit être mentionnée en tout premier lieu, comme la plus importante, la langue…La langue est, en soi, bien plus qu'un simple instrument de communication. La langue constitue véritablement les archives d'un groupe humain, la synthèse de son histoire telle qu'elle s'est déposée peu à peu et s'est incorporée à son vocabulaire et à sa structure. Ainsi, la langue reflète l'identité d'un groupe humain dans ce qu'elle a de plus intime, telle qu'elle s'est lentement formée à travers les âges et, par son existence même, on peut dire qu'elle représente l'authentique image de lui-même qu'un groupe projette dans le monde extérieur. »  

« Pour toutes ces raisons, on voit clairement pourquoi la langue est la suprême création d'un groupe humain – bien au-dessus de ses créations artistiques - , est placée au centre de sa culture et constitue le cœur et l'essence de toute ethnie. »

Il dit encore : « …Pour un groupe humain défini, la langue est beaucoup plus qu'un élément de sa culture. C'est dans un certain sens, mais un sens véritable, l'équivalent de la somme de sa culture (2). »

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 20:24

L'Expression

FILM AMAZIGH

Invité d'honneur au Festival de Nabeul
Invité d'honneur au Festival de Nabeul

Le Festival du film amazigh marque à nouveau, en dehors de nos frontières, une autre visibilité pour le Cinéma national. Il est l'invité d'honneur de la 3e édition du Festival du film maghrébin de Nabeul- Cinéma d'exception - Tunisie (du 07 au 11 septembre 2011). Un Close-up spécial sera consacré au cinéma amazigh. Il sera animé par Si El Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh. Le cinéaste Dahmane Ouzid projettera son dernier long-métrage Es Saha pour la clôture du festival. D'autres activités sont inscrites au programme d'ailleurs très riche. Une table-ronde portera sur les perspectives de coproductions cinématographiques à l'échelle maghrébine. Ainsi, après un premier partenariat avec le Maroc, qui a vu la naissance d'un festival du film amazigh à Agadir, en étroite collaboration avec le Fcnafa et, suite à cet hommage particulier en Tunisie où, pour la première fois seront projetés de nombreux films amazighs algériens, marocains et libyens, on peut espérer qu'un jour, le film amazigh aura droit de cité dans tout le Grand Maghreb. Communiquer et affranchir l'autre dans un univers qui n'est pas forcément le sien: quelle belle mission!
L'image et le son favorisent le rapprochement des cultures et des univers différents tout en permettant aux citoyens du monde de constater que les différences entre les hommes ne sont pas énormes et que c'est plutôt dans certains détails que les particularités existent.
Ainsi, cinéma et amazighité s'unissent dans leur quête du meilleur moyen de faire surgir la vérité, avec ce moyen d'expression adéquat à même de répandre la chose exprimée à un plus large auditoire. Le Fcnafa souhaite un plein succès aux initiateurs de ce festival qui, malgré tous les aléas, ont tenu à être à l'heure au rendez-vous.

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 20:54
Par (DDK)

 

 

Taqarabt,tamettant,  tuẓla deg yirebbi n uglugel ( stagnation), tucga deg uzabuq yettawin ɣer umnar n war tudert, annect-a yakk  ɣer kra n yixfawen  mi  yenfeḍ lebɣi nsen ɣer ugni n uzulal ( l’absurde)   lmut tettuɣal d lmerɣub.  Yettmecruruq yitri-s  s tebrek    yecban tafat tamaɛlalt.  Imir lɣerḍ yessazzalen  iḍarren akken ad nnḍen ɣef miḥlal  yesɛeddayen Nekk   yettwakeblen s yir tuttriwin  deg yimi n yiɣunam  yecban  asteɛfu . Asteɛfu yettili di  yal tikkelt i d as- yenser NeKK i Netta.  Llant teswiɛin   iman  n umdan yettɣanfi  azuzen n tudert.  Iberdan yettawin ɣer wanda yeqṣeḍ wul, di tegnit am tin   ur fkin anzi  i yiberdan  i d-yettarran . Ṛwaḥ  n yiman  yettili mebɣir abran ɣer deffir. Amecwar yerran imyinnigen  n yiman  ttawin ixf nsen  ɣer  beṛṛa n yixf-is, di tilawt yezga-d  d lmehtum.  S lebɣi neɣ mebɣir lebɣi tameddit  tettaf-d iman-is tebḍa di ttnaṣif  .  Di tebḥat n unadi ɣef Nekk , allaɣ yezga yunag  akkin i kra yellan d akkin . Maca,  xas thuǧar tidmi ,  aḍar ameɛdaz   iteddu ansi nniḍen. Rrif n tqarabt, deg lawan  n unadi ɣef  zher yemmuten, ttrusun lexwaṭṭer  ɣer lejruḥ yeɣman di ṣṣura akken ad as-smendgen iḥulfan . Din, yettuɣal  ubeḥri d awal   n widen ur nethedden ama  di tudert ama  di laxert .  Dɣa din, anza ad yessiwel i wanza akken anza ɣef wayeḍ  ad yennulfu uḥiḥa si tjewwaqin n at laxert,   si  lebruǧ deg Iyalluten  gan tilisa i tumert :
Di tmeqbert ḥyan-d lmeytin
Mmuten widak yeḥyan
Гur-sen d tudert tayeḍnin
Ṣṣut-nni i d- yettawin
Anza n tɣaltin
D zzhir n waḍu
Aḍu,…aḍu d-yettsuḍu.(Khatabi Ahmed)
 Nnig wakal ṛṣas ifellu deg yidmaren n wid  yettqazamen  ddel  s yifassen d ilmawen. Nnig n tudert  ijdi n ṣseḥra yettsuɣu i talsa, tisselbi  n Yirebbiten icaxen ɣef tneẓruft. Ddaw n tudert n lmeytin ur ẓrin ma ad sliwlen neɣ ad meǧden. Acku, di yal tagnit, amedyaz yeḥwaǧ innid akked tudert ur nfennu, ṭṭif I s- yessemlal snat n tugniwin yellan d timɣunza: tudert akked  lmut.  Deg wallaɣ  uknif, yessuḥuben ttaɛbegga n cwal yekkren gar yiferdisen n yiman,  tuffirin yettuɣalen d tiyersiwin mcuddent akken ad  qemḍent timadit yettnadin  abeḥri am yislem yettnadin nnefs di tmeqwa n waman :
Segneɣ wid i d-yessiwlen
Cergeɣ gar tebrek d ṭṭlam
Deffir tgelda n yiḍes
Ufiɣ yalci yennedram
Ufiɣ isaffen d times
Imi din reqqen waman
Aṭas n wid yeddan ɣur-s
Ɣer umdan ur d-cuban.  (louni Hocine)
Acku  icerrigen n timadit ugaren widen n uglim, iseggasen n rrehba ǧǧan-d  lumayer  di  tecriḥin n wallaɣ.  Ayen  din  d isuɣan,  d imeṭṭi,  d anuɣni, d tugdi, d faruq,  d inig,  yeǧǧa ixf iɛelleq gar  tudert akked tmettant,  armi yuɣal yettnadi ɣef wayen nniḍen.   Tamettant  mi d- tcebbeḥ  s thuski yettwali-tt wallaɣ, izedwan ddaw  iɣulad  n lwehma , tif tudert. Lmut yeqlen d asummet i wid yeɛyan di tazla ur nemɛin,  i wid  iɣunzan taḍsa ur nellim , i wid umu yecceḍ usirem ɣef teglimt n ndama , ran-tt  d iswi  yifen lmeḥtum n tudert. Ixf ireqqen s tirgit n  tmengaltiyin ( contradictions) icennu, xas ulamma ccna  i d-  yewwi  d win yecban  dker nnig anɛi isuman nɛac:
Ma rriɣ  tama anda tekna
Dɣa mi tekna tekmen
Tekmel texla terna
Tebbebber, tedda akken
Akin daxel i tebna
Ɛemdeɣ ddreɣ s wallen
Di tufra n tufra
Ufiɣ-d iman-iw d tura
Гas ur bɣiɣ tufra ( Hakima Metahri)
Mxabalent  tirga .  Xerben wulman deg uẓeṭṭa. Win irebḥen amur,  di tilawt  yexṣer ɛecrin,  winna yeɣlin  di tidet d netta  i ibedden . ljerya n tudert tbeddel.  S lmut n wa akked wagi  yerbeḥ wayeḍ, s txattart yeglan s uzagzew d uquran  i d- yefruri lɛez  ɣer widen yellan medlulen. Amek ara yethedden  wul imi nnig n wakal ttmirjiḥent temseɛṛaq ur nfennu ?
Briɣ-d seg yiɣallen n tudert
Laxert tegr-d irebbit
Fres allaɣ, bru i ccfayat
Teεdem tuḥsift n tallit
Rrejraj fennu tefna-t
Tezzuzen-iyi ɣer tlalit (Mehdi Samira)
Tamsunt( ljennet) tumes.  Idim yuzlen  ɣef wakal n sḥari yerɛan s waqqar n yir iṭij , yerra ttar deg ucayuḍ n yeẓra yeḥluni n jihanama i d- yesmar ṛṣas n tisselbi imelken imdanen.  Yeḍḥa-d  wul ur tedhin  tayri d iseggasen aya tura yenneẓma  . Di tzgwa jlan yiɣerṣiwen. Tuga yendel wudem-is. Ijeǧǧigen  msefraqen d thuski. Tafsut tesbur amendil n tebrek.  Ttin yidurar  , run yisaffen,  slan i umǧǧed n tyemmatin  , slan i taswin yerɣan deg ukanif n lbaṭel. 
Tewweḍ-d nnuba-s tura
Fhemt-as kra
A widak i as-d-sellen
Ur as-qqaret ma nerṣa
Neɣ ma nečča neswa
Ulac d acu i aɣ-ixuṣṣen
Mačči d lmal i nella
Nebɣa leḥnana
D yimeslayen iẓidanen
Nectaq ad ninni i nebɣa
Nectaq leḥmala
Nectaq nebɣa tayrinwen (touat Katia)
Tisbeddiyin i d- yessebded umdan asmi i d as- yeɛreq lewhi, llant d nneqma i teɣzint. Ṭṭfent nmara  i ṣṣwab.  Necdent-d tučḍa ɣer  lbir n tmurṣad.   Tibuhelt  yecqerwen tamusni tessen i lɛum ddaw lemwaji n wallaɣ, snejlant temlalay.  Tidmi tesbek, temḍerkel ɣef wabbu  yettẓeṭṭilen lmeɛqul.  Teẓleḍ tikti, tenṣel tmusni, yeɛra yiseɣ,  tikerkas gant lmendad  i tizzelgi.  Ixf n umedyaz yezga-d yeɛya, aḥdid  yewweḍ ɣer lmaɛun.
Lɣella n wallaɣ
Temɣer s yinzizen
Nekk seg Rebbi i d-luleɣ
Lmalaykat inu εzizen
Ma d cciṭan ur t-walaɣ
S tẓuri n Rebbi ifazen
Nekk ur d- ttemsaleɣ
Ttaǧǧaɣ kan ad iyi-yezzuzen (Aouchich Mohand)
Tanirin( les anges)  n lhu ččḥent. Ulac  amrar ara yezdin ul ɣer tassa. Tugdi  tekbel imawen.  Nnig n wakal, ddaw n yigenni cwal yesnerna taẓayt  n yigenwan ɣef tuyat n yimdanen.  Tafza  yeẓḍa ḥaruq n yiṭij tulwa, teftutes tuɣal d iɛeqqayen n yijdi yesrifig waḍu n tisselbi ɣer rebɛa n tɣummar n ddunit. Amdan  yessader i wallen-is.  Ayen i d-  yettawḍen d asali, ur yelli d win yessefraḥen:
Di tesga yella yiwen
D agermum aqdim yeḥfa
Ɛacen deg-s yigerfiwen
Din ur telli tafa
D taktabt  taṣlibt d asawen
Tazmert tedda I leḥfa
Tacmat tesεa-d akniwen
Aserqes, fad, lǧifa.( Khatabi Ahmed)
Win inudan  ur yufi, win yufan wis amek akken, taɛejjajt n tlufa tezzerwaɛ tidmi akkin, tebḍa iman ɣef yixf, tefka tamugent i leḥmurga n tmatent  i d- yesmaren anaznaz ines ɣef txelqit. Ayen iḍran d amur,  ayen i d-  iteddun d amur nniḍen:
Yufeg uɣebbar ɣef wakal
Yenwa yufa-d amur-is
Xas akken d takka i yuɣal
Yefreḥ yemlal d tlelli-s
Ziɣemma iɣḍer-it lḥal
Yerra-t- id ɣer lḥebs-is
Yezzi-d alamma d akal
Yukel-it uḍar s ugerz-is ( Hamid)

Ait Slimane Hamid

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 22:20

 

DDK

 

Imceddalen : Lɣiḍ n yicimuṛen

Taɣiwant n M’chedallah tettidir ussan-a deg yiwet n lḥila n lɣiḍ d lḥers i yessawḍen ilmeẓyen ur nxeddem ara almi medlen tiwwura n uxxam n daira, tid n srabes n uxeddim (ALEM) d sonelgaz. tiwḍin ɣer rray yecban wa deffir-s yiwet n ssebba i yesserfan ilmeẓyen mačči d kra. Ihi, taluft tebda-d mi akken yiwet n tkebbanit n lɛassa teḥwaǧ ad tessexdem azal n 60 n yilmeẓyen yessawḍen di leqraya s aswir wis-sin n tesnawit. Dinna dɣa i yekker wah ruḥu, imi aṭas n wid yebɣan ad xedmen maca ur ṣṣawḍen ara ɣer ccerṭ-agi n tkebbanit. D ayen i yeǧǧan ihi ilmeẓyen-a sxedmen iɣil s umdal n tebbura n srabes yeccerken di cɣel-a.
Iwakken ad d-afen tifrat i taluft yecban ta, yettenfufuden yal ass, takebbanit tgegzem-itt di rray iwakken ad tejbed asuter-agi-ines n yiɛessasen. D ayen i yeswehmen imdanen i yerǧan ad yettwakkes ccerṭ-a n uswir n leqraya.
Ɣef leḥsab n yisallen i aɣ-d-yeɛḍen, rray yecban wa d win ara yernun zzit i tmes mačči d lehna ara d-isers. D acu kan, mazal kra n yimdanen i yettnadin tifrat, ahat ad d-rren i teɣri n yilmeẓyen-agi.

S. M

 

Tubiret : Leɣla n yisufar n wučči

 

 

Am yal remḍan, tthabin yimdanen ad aɣen abrid n ssuq. Isufar n wučči ssemɣayen-d tiferrawin, tikwal ttawḍen s anda ur asen-yettizmir ara umdan ad ten-id-yaɣ.
Ulamma deg wussan imezwura n waggur-a ur d-iban ara leɣla s wudem iṣeḥḥan, maca taggara n ddurt tuli s waṭas ssuma n waṭas n yisufar. Di ssuq n temdint n Tubiret, win akken yettwasnen yakan s tlilin n yal taɣawsa yernu s ssuma yettwaqbalen ibeddel ṣṣifa-s tikkelt-a. Amek ihi, kilu n lqares yewweḍ ɣer 300 n yidinaren, lbaṭṭa 45 n yidinaren, talubyant 120 n yidinaren, ẓrudiya 50 n yidinaren. Ayen yessewhamen daɣ, mi ara tafeḍ ayen i d-yettasen seg tmura n lberrani am lbanan s ssuma n 120 n yidinaren, ttmeṛ i d-tettak tmurt nneɣ s 450 n yidinaren.

S. M

 

 

 

Tizi Wezzu : gar loto d domino

Wid yennumen ttruḥun, iseggasen iεeddan, di remḍan γer temdint n Tizi Wezzu ad afen tbeddel mačči d izli. Iberdan yettilin ttaččaren s ṭṭunubilat d yimdanen uγalen qrib d ilmawen. Seg wassmi i yettwakkes uznuzu deg yiberdan d usufeγ n ttawilat n usiweḍ (ifurguyen) γer berra n temdint, imesdurar uγalen ur sṭuqquten ara tikli γer temdint. Xas akken tuγal-d lhiba tamdint : ulac lxuf, tenqes tukerḍa, tikli di liser… meεna llan wid yettwalin aya s yir tamuγli ladγa wid-nni yesnuzun lxeḍra d lfakya. Yal ass ara d-ilalen, ad d-yili ujdid seg lğiha-nsen imi tteεraḍen yal tikkelt ad d-uγalen γer yimekwan anda ttilin zik, acu kan imḍebbren n lwilaya ur ten-ttağğan ara. « Zik di remḍan ur tezmireḍ ara ad tembiwleḍ di temdint : ččuren yiberdan d sselεa. Ad tafeḍ ayen tebγiḍ. Tura ula d leḥcic n ccerba yeγba. » Akka i tesḥassef yiwet n tmeṭṭut. « Akka i tella temdint di leftur-nni, ur yili d acu ibeddlen. Yella kan ciṭ-nni n lxilaf deg yiḍ imi d-yettili ccna deg uxxam n yidles Mulud Mεemmri. » Ikemmel yenna yiwen umezdaγ n temdint.
   Ma d remḍan di tudrin n leqbayel yecba tayaziḍt-nni n At Belqasem ‘’yiwen n ubrid i tessen.’’ Bexlaf wid yettruḥun γer zyara n yimawlan neγ γer uḥewwes, amur ameqqran ttawin abrid n lqahwa neγ n lğameε. Wid yesεan zher zemren ad d-afen amkan i kra lweqt γer domino uqbel ad tebdu loto. Iseggasen-agi ineggura, ḍewren-tt akk iqahwajiyen γer loto, faqen tesεa tadrimt ugar ayen-nniḍen. Ihi akka aggur kamel, gar uxxam d lqahwa. ‘’Remḍan yuγal d lεada mačči d lεibada’’ i aγ-d-yenna Meqqran.

Hocine. M

 

Ulamma tɣabem, mazal-iken deg wulawen.

Tawacult n tɣamsa n Tubiret yeɣli-d fell-as leḥzen mi akken yewweḍ leɛfu n Rebbi yiwen seg yiɛeggalen-is. Wagi d Nacer HANICHE, i teccelqef tmettant di lɛemr-is 48 n yiseggasen. Deg yiseggasen n 80, mi yella yakan yeqqar deg tesnawit Mira n Tubiret, Nacer yebda yesnunnuc akka d wakka s ayen icudden ɣer yidles d tutlayt-is tayemmat. Ɣas ulamma d tallit n lḥers,yegguma ad yefcel. Mi yewweḍ ɣer tesdawit n Tizi Ouzou, yufa annar ideg ara yeqdec. Din, yesdukkel leqraya d umennuɣ. Kra n yiseggasen akka, yuɣal d aselmad n “les sciences physiques” di tesnawit. S kra n wanda i d-iɛedda, ala lxir i ttmeslayen fell-as, imi inelmaden-is wwin seg-s agerruj. Ur yeqqim ara kan akka deg uselmed, imi amennuɣ i yebda seg temẓi-s ikemmel-as deg unnar n tɣamsa, deg “La Tribune”. Tira-s tuɣ abrid n tidet d uḥareb ɣef yizerfan n umdan. Imi anda yella lbaṭel, ur t-yekbil ara. Ula d tamehla n usegmi n Tubiret ad d-yeǧǧ deg-s ilem ur nettwaɛmer, imi dinna i yella ixeddem taggara-agi. Ass-a, Nacer iruḥ, yeǧǧa-d deffir-s tameṭṭut d tlata n yigerdan, akked ṣṣifat n tirrugza, tagmat d nnif ara d-icehden fell-as.   

17 n yiseggasen- aya amzun d iḍelli ! ulamma tɣabeḍ, maca mazal-ik. Yak yella deg wawal: Yella lbeɛḍ yella, ulac-it, yella wayeḍ ulac-it, yella. Kečč, seg wid yellan, acku tteswira-k tezdeɣ gar wallen. 
Ay aḥbib n tegrawla, akken i yecna fell-ak win akken i n-yernan ɣur-k, turiḍ amecwar n tudert-ik s yisekkilen n wureɣ. Ul-nni-inek iḥebsen, yeččur d lehmum i izedɣen tamurt, tin akken i tessarmeḍ ad tfeǧǧeǧ. Tuɣeḍ abrid n umennuɣ ɣef tlelli, izerfan d tidet iwakken azzayri ad yezdi lqed-is di tmurt-is. Tilufa ṭṭuqtent, ta tcerreq, ta tɣerreb, kečč tettnadiḍ anda texreb almi i tɛebbaḍ i wul-ik ayen iwumi ur yezmir ara.
Ass-a, tasaft n Ugemmun ad ak-terr tajmilt, tin akken i tuklaleḍ, imi yal aseggas tawacult-ik d leḥbab-ik ttadden-d s aẓekka-s, iwakken tasuta ara d-yeflalin ad tkemmel deg ubrid i d-tnejreḍ.
Telliḍ di lmendad i waṭas n yineɣmasen, telliḍ allen i wacḥal d ilemẓi, tezgiḍ d lakul i kra n win akk zedɣent tismin ɣer tugdut. Teddreḍ d amagday, temmuteḍ d agrawliw !

Aɣmis

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 21:40

 

Au fil du ramadhan (Dimanche 07 Août 2011) 

 

Les Berbères et leur contribution à l’élaboration des cultures méditerranéennes
La toponymie au secours de l’histoire
Par : Mohamed Chafik

Les chercheurs ont souvent eu recours à la toponymie pour rendre compte de la vastitude du monde amazigh et de sa continuité géographique et ethnique.

3iéme partie

Toujours est-il qu'en l'état actuel des choses, le morcellement géographique de l'élément berbérophone à travers l'immensité aux trois quarts désertiques du nord de l'Afrique, suggère à l'observateur non averti l'idée que l'amazighité ne peut être, ou même n'avoir été, que minoritaire, à telle enseigne qu'un universitaire moyen-oriental ne s’aperçoit pas de la bévue qu'il commet ainsi : balayant du revers de la main, sur une carte, une large zone désertique et totalement inhabitée, autour d'une oasis amazighophone marquée en jaune, il lance à la cantonade : “Mais voyez comme c'est vaste le domaine de la langue arabe !” Aussi est-il utile de signaler que c'est la toponymie qui rend le mieux compte de la vastitude du domaine historique amazigh et qui en indique les limites de façon suffisamment précise. Que ce soit au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, au Mali et à une moindre échelle, en Libye, au Niger et en Tunisie, c'est grâce au berbère que les toponymistes procèdent au décryptage étymologique de la majorité des noms de lieux, de régions, de fleuves, de signes
d'une désertification rampante, partie du centre du Sahara actuel avant même l'époque historique, et progressant irrésistiblement en direction du Nord. Il s'ajoute à cela un système orographique cloisonné.
Ce sont ces caractéristiques géographiques de la e~ Libyé “qui ont façonné et le tempérament et l'histoire amazighs, et ont fait que, dans l'antiquité, il y a eu des Berbères des zones côtières et de leurs arrière-pays immédiats, et des Berbères de l'intérieur des terres, habitants sédentaires en minorité, seminomades ou nomades en majorité, évoluant dans les zones montagneuses, les plateaux semi-arides ou, dans le désert autour d'oasis enclavées. Pour des raisons évidentes, seuls les Imazighen des régions voisines ou relativement proches de la mer sont entrés en contact avec les peuples méditerranéens de l'Antiquité, les Grecs, les Phéniciens, les Romains et les Hébreux, en plus de leurs voisins, les Égyptiens, évidemment ; et seules leurs élites ont pu s'acculturer sérieusement. Les autres sont restés en réserve, si je puis dire, et ont ainsi pu sauvegarder la culture amazighe proprement dite. Cependant, les premiers partenaires historiques des Imazighen ont bien été leurs voisins les plus proches, c'est-à-dire les Égyptiens. Mais nous en parlerons en dernier, parce que les deux peuples semblent avoir eu beaucoup plus que de simples rapports de voisinage. C'est des Grecs qu'il sera d'abord question.
Après des frictions, ou même de courtes guerres dues au fait que des colons hellènes sont venus s'installer sur les côtes lityques, face à la Grèce, au IXe siècle av. J.C, il semble bien qu'un modus vivendi ait été assez vite trouvé entre les nouveaux venus et leurs hôtes berbères, dans l'ensemble des cinq cités, les fameuses Pentapolis, appelées à prospérer sur la rive sud de la Méditerranée pendant plus de quinze siècles, du IXe siècle av. J. C., jusqu'au VIe siècle de l'ère chrétienne. Écoutons le grand pocte grec Callimaque (315-240 av. J. C.) d'une désertification rampante partie du centre du Sahara actuel avant même l'époque historique, et progressant irrésistiblement en direction du Nord. Il s'ajoute à cela un système orographique cloisonné.
(À suivre)
M. C.

NDLR : Titres et intertitres sont de la rédaction

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 22:36

Liberte

 

Les Berbères et leur contribution à l’élaboration des cultures méditerranéennes
De la problématique des origines
Par : Mohamed Chafik

 

 

 Dans cette introduction à son  exposé présenté au symposium  de Barcelone (27-30 juin 2007), Mohamed Chafik  remonte le  fil de l’histoire pour situer l’origine et l’étymologie du mot berbère dans ses différentes déclinaisons dans les pays de la Méditerranée.  

1iére partie

Le travail de recherche que s'est assigné l'Institut européen de la Méditerranée est, par les temps qui courent, d'une utilité incontestable : il ouvre la voie au rapprochement et à la compréhension entre des peuples voisins, à une époque où des familles ou des individus habitant sur le même palier s'ignorent superbement les uns les autres. Que les riverains d'une même mer, qu'on pourrait qualifier d'intérieure, mais désormais ouverte à tous les courants, se donnent l'occasion de se voir, de s'écouter et, espérons-le, de s'entendre et de se comprendre, nous console du fait désastreux que l'esprit humain se gave au quotidien d'horribles visions, juste bonnes à le rendre incurablement insensible à la douleur d'autrui et de le condamner à un autisme progressif. Nous savons tous, vaguement, autour de la Nostra Mare, comme-disaient nos anciens amis les Romains, qu'il existe une communauté de culture entre nous, mais c'est dans le regard des non-Méditerranéens, des Nordiques principalement, que nous le percevons. L'Institut européen de la Méditerranée nous convie donc à un exercice particulier et salutaire, celui d'une introspection socioculturelle collective. De nos subjectivités respectives entrecroisées, il devrait normalement se dégager, pour le moins, une approche raisonnable de nos problèmes communs, faute d'une totale objectivité scientifique. Aussi me dois-je d'adresser à l'administration de l'Iemed, à ses chercheurs, et à Mme M.A. Roque, I'organisatrice de ce symposium, les plus vifs remerciements du monde berbère, qui se voit honoré d'être invité à s'interroger et à se laisser questionner, trois jours durant, sur son passé, son présent et son devenir. Les Berbères, mesdames et messieurs, ne se sont jamais désignés eux-mêmes par ce nom. Jusqu'au début du XIXe siècle les Européens, en général, utilisaient, pour parler de l'Afrique du Nord, le vocable Barbaria, hérité de l'Église catholique dont on connaît le conservatisme langagier. En français, la forme Berbère avait déjà commencé à se substituer à la forme Barbare vers la fin du XVIe siècle, sous l'influence de l'arabe nord-africain. En cette dernière langue on prononçait en effet Braber. C'est de là aussi que semble venir la forme Berbero, commune à l'espagnol et à l'italien. Mais que s'est-il passé pour que, de tous les peuples anciens, du nord et du sud du bassin méditerranéen, seuls les Nord-Africains ont continué à être, en quelque sorte, considérés comme barbares ?... Il s'est passé qu'au VIe siècle de l'ère chrétienne les envahisseurs arabes de ce qu'on nomme actuellement le Maghreb ont emprunté le terme Barlarus aux Byzantins, lesquels Byzantins nous regardaient comme étant leurs ennemis du double point de vue politique et religieux. Aucun Berbère, pourtant, n'a jamais senti vivre en lui la moindre once de barbarie, puisque chacun de nous s'est toujours vu comme étant un Amazighe, c'est-à-dire, étymologiquement, un homme libre et noble à la fois. Ensemble, nous autres vos invités, nous sommes des Imazighen. Notre langue est tamazight. Ce sont les anciens Grecs qui ont créé dans leur langue le mot barlaros pour désigner tous les autres peuples, y compris les Romains, où ils ne voyaient que des êtres frustes et mal dégrossis. Mais les Grecs n'auraient pas imaginé que ce qualificatif put échoir en héritage non revendiqué aux descendants d'un peuple à l'égard duquel les animait, comme nous le verrons, une sorte de piété presque filiale. Et, ainsi, ce sera de manière indifférente que j'utiliserai dans mon exposé comme nom ou comme adjectif, tantôt le mot amazighe, ou son pluriel Imasighen, tantôt le mot berbère, dont le pluriel ne diffère du singulier que par l'orthographe.
(À suivre)
M. C.
NDLR : Les titres et surtitres  sont de la rédaction  

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 22:34

 

Mohamed Chafik : homme de pensée et de combat berbère
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Pays amazighophone, le Maroc vient de reconnaître le berbère comme langue officielle. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les liens entre les militants algériens et marocains ne sont pas denses. Les constructions nationales, neuves et fragiles, sont une des explications de ce cloisonnement entre sociétés civiles. Un homme de la trempe de Mohamed Chafik, l’équivalent d’un Mouloud Mammeri, demeure en Algérie un illustre inconnu en dehors de quelques cercles d’initiés. Nous proposons de vous le faire découvrir à travers un bref aperçu de son parcours.

Né le 17 septembre 1926 à Ayth Sadden, prés de Fès, dans le Moyen-Atlas, Mohamed Chafik a fréquenté le célèbre collège franco-berbère d’Azrou. En 1944, il participa aux grèves qui accompagnèrent la publication du Manifeste de l’Istiqlal et entendait déjà sauvegarder la singularité de sa culture ancestrale. Contrairement à la quasi-totalité de ses condisciples, il refusa de poursuivre une carrière militaire. Il rejetait de toutes ses forces la division des tâches au Maroc où les Berbères, par l’entremise d’Azrou, servaient de bras séculier au Makhzen et de chair à canon.

Mohammed Chafik a obtenu un diplôme en langue arabe, un certificat en langue amazighe, une licence en histoire et un diplôme professionnel en inspection pédagogique. Il ne cessa depuis de mener une carrière institutionnelle et de prendre des positions dissonantes pour la défense et la promotion du berbère.

Un hussard noir au Royaume

Au début de sa carrière professionnelle, il a travaillé comme enseignant du primaire dans la région de Demnat. En cette qualité, il s’est intéressé à la scolarisation de la fille issue du monde rural en établissant les premières classes dans le village Taysa en 1955. Il a enseigné aussi à l’Institut des filles musulmanes à Fès.

À l’indépendance, il est affecté en tant qu’inspecteur de l’enseignement primaire dans différentes villes marocaines avant d’être promu inspecteur régional en 1959, puis inspecteur général de l’enseignement primaire en 1963. En 1967, il est devenu inspecteur principal, coordinateur d’histoire et de géographie. Tel un hussard noir de la République en France qui a épousé son métier d’enseignant comme un sacerdoce pour arracher les enfants à l’église et les mettre à l’école gratuite et obligatoire, Chafik voulait à la fois un enseignement public de qualité et de lutte forcenée contre l’analphabétisme. Il sait que l’on ne combat les ténèbres que par l’acquisition du savoir et l’accès aux connaissances multiples et variées. La fille marocaine doit être la première à bénéficier des “Lumières”. Comme Germaine Tillion, dans son constat sur la femme musulmane à travers une large observation débutée dans les Aurès, il croit que la marginalisation de la gent féminine condamne la société à la clochardisation.

Durant sa longue carrière, Mohamed Chafik a enseigné l’arabe, le français, l’histoire, la traduction, les sciences de l’éducation, la psychopédagogie. En 1970, Mohamed Chafik a occupé le poste de secrétaire d’État chargé de l’Enseignement secondaire, technique, supérieur et de la Formation des cadres. Il a gardé le même titre dans le gouvernement formé en août 1971. Du 13 avril au 19 novembre de la même année, il est chargé de mission auprès du Cabinet royal puis de 1976 à 1982, il dirigea en parallèle le collège royal. C’est durant cette période qu’il lance une réflexion célèbre sur la nécessité de l’enseignement et de l’apprentissage du berbère pour l’ensemble des Marocains, soit l’année 1979.

Un engagement de cœur et de raison

Le 25 novembre 1980, il entre à l’Académie royale où il prononce, devant un parterre médusé par tant d’audace, une allocution sur l’identité amazighe. Dix ans après, le premier tome du dictionnaire arabe/tamazight en trois volumes est paru. Un ouvrage remarquable, ébauchant un dictionnaire panberbère. Cette production, qui a nécessité des années de travail, est devenue une référence qui fait autorité.

Il se consacra également à écrire de nombreux articles dans le domaine amazigh, dont l’un des plus connus est la démonstration, par le croisement de plusieurs disciplines scientifiques (histoire, anthropologie et linguistique), que le mot “Ahram” (pyramide) vient du tamazight “Ighrem”. Il se lança également, par échange épistolaire, dans un dialogue public, avec l’islamiste radical, cheikh Abdeslam Yacine qui, comme lui, est issu du corps enseignant et fait partie de la même génération. Il considère qu’il y a dans l’islam une partie des solutions à la question amazighe. Ce ne sont pas les Ottomans et les Perses qui le contrediront. Le 1er mars 2000, il initie Le Manifeste berbère, signé par 228 autres intellectuels, action qui va déboucher, l’année suivante, sur la création de l’Ircam (Institut royal de culture amazighe).

Unanimement respecté et figure emblématique pour l’ensemble des militants, il accepta de présider bénévolement, durant deux ans (2001/2003), le nouvel institut – le premier du genre - afin de réaliser le consensus autour de cet instrument qu’il considère comme décisif, notamment pour la standardisation du tamazight à partir des trois principaux parlers du Maroc. Il croit aussi que quelle que soit la vitalité d’une langue, son délaissement par l’État la condamne à la disparition. C’est un miracle que le berbère ait survécu jusque-là, constat également établi au XIXe siècle par Ernest Renan, fort impressionné par ce phénomène inédit de résistance linguistique. D’où la double utilité de l’Ircam : standardiser et préparer la langue à son opérabilité institutionnelle par l’officialisation.

Lors du débat sur la graphie à adopter pour la transcription de tamazight, il se prononça pour le tifinagh. Ces derniers temps, il sortit de son silence dû à la retraite pour interpeller par une lettre ouverte la Commission consultative de révision de la Constitution afin d’exiger l’officialisation de tamazight (publiée dans la revue Tel Quel, le 20 mars 2011, soit onze jours après le discours du roi) et, le 20 avril 2011, comme en écho à “Tafsut n Imazighène” de Kabylie, il signe un texte avec 14 cadres du Mouvement amazigh de toutes les régions intitulé “Appel Timmouzgha pour la démocratie”. Il a eu presque totalement gain de cause pour cet ultime engagement si la première mouture de la nouvelle Constitution n’avait pas été révisée sous les coups de boutoir des Islamistes du PJD et des arabistes de l’Istiqlal. Celle-ci stipulait que “l’arabe et tamazight sont les deux langues officielles du Maroc”. La version définitive imposa quelque nuance, mais ne remet pas en cause le caractère officiel de la langue berbère. L’article 5 de la Constitution adoptée le 1er juillet dernier est ainsi écrit : “L’arabe demeure la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation. De même, tamazight constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle".

Le couronnement d’un long combat

Avec d’autres personnalités, il dénonce vigoureusement cette reculade, interprétée comme un examen probatoire et signe d’une hostilité persistante. Mohamed Chafik s’appuie désormais sur un mouvement à base populaire qui s’est élargi au-delà des cercles intellectuels des années de braise. À cette époque, avec une poignée de militants, notamment le regretté Ali Sidqi Azaykou*, il a été l’une des chevilles ouvrières dans l’éveil des consciences et de la renaissance du fait amazigh. Aujourd’hui, il a le triomphe prudent, persuadé que les chemins de traverse ne sont pas encore définitivement balisés. Il incite à intensifier les relations pan berbères pour réussir à faire définitivement sortir la civilisation, la culture et la langue amazighes des marges de l’histoire. Il sait que dans cette confrontation incessante, la pédagogie doit prévaloir sur l’idéologie afin de vaincre les démons de la démagogie. Tout le long de son parcours, il en a montré la voie. Erudit, il est ouvert sur l’autre et place la dignité et la liberté humaines au cœur de tout projet transcendant. Ainsi fait-il partie du Conseil consultatif des droits de l’homme.

Aussi modeste et discret que l’était Mouloud Mammeri, Mohamed Chafik est le chantre et le héraut du combat amazigh au Maroc, lutte qu’il a menée avec une pensée féconde et une production intellectuelle de qualité. Et surtout beaucoup de finesse dans la forme et de fermeté sur le fond. Mohamed Chafik est une main de fer dans un gant de velours. Jamais opportuniste, il a, cependant, le sens des opportunités en faveur de la cause qu’il a toujours défendue. Homme de culture et d’engagement, il a fait l’objet d’une biographie écrite par Lahoucine Bouyaakoubi : Mohamed Chafik, l’homme de l’unanimité, parcours d’une figure emblématique de la revendication berbère au Maroc (Editions IDGL 2007. Rabat. Publication : Association Tamaynut), livre préfacé par Benjamin Stora. Aux observateurs qui sont interloqués qu’il soit si respecté des militants de la cause amazighe et d’avoir été proche du centre de décision, il répond qu’il a toujours refusé les privilèges et le protocole. Concentrant son énergie sur les questions pédagogiques dans les fonctions qu’il a occupées, Chafik a toujours gardé le drapeau de l’amazighité déployé, et ce quels que soient les postes et les circonstances. Voilà le secret de l’admiration que lui vouent des générations de militants. L’année 2002, il reçoit le Grand prix Prince Claus des Pays-Bas pour la culture et le développement.

Tewfik Melloul

*Avec Mohamed Chafik, Ali Sidki Azaykou fonde en 1979 l’association Amazighe. En 1981, ce dernier publie, dans la revue de l’association, un article en arabe défendant l'importance du fait berbère dans l'histoire du Maroc. Devenant le premier intellectuel à remettre en cause l'historiographie officielle marocaine, il est arrêté et condamné en 1982 pour “atteinte à la sûreté de l'État” et passe un an au pénitencier de Rabat. Il est décédé le 10 septembre 2004.

Quelques ouvrages et écrits de Mohamed Chafik :

- Pensées sous-développées, 1972, Librairie-papeterie des écoles, Rabat.
- Ce que dit le muezzin, 1974, Librairie-papeterie des écoles, Rabat.
- Aperçu sur trente-trois siècles d’histoire des Amazighs, 1989, Alkalam, Mohammedia.
- Dictionnaire bilingue : arabe-amazigh, tome 1 (1990), tome 2 (1996), tome 3 (1999), Publications de l’Académie marocaine.
- Quarante-quatre leçons en langue amazighe, 1991, Édition arabo-africaine, Rabat.
- Le dialecte marocain : un domaine de contact entre l’amazigh et l’arabe, 1999, publication de l’Académie marocaine, Rabat.
- La langue tamazight et sa structure linguistique, 2000, Le Fennec, Rabat.
- Pour un Maghreb d'abord maghrébin, 2000, Centre Tarik Ibn Zyad, Rabat.

Lien avec le journal Liberté : http://www.liberte-algerie.com/rub.php?idrub=68&rubrique=Contribution

 

 

 

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 00:59
Lunis Ait Menguellet deg At jennad
Par

D imeyyaten n yimdanen i d-yusan ass n n 18 di Yulyu akken ad mmagren amedyaz d ucennay ameqran n Leqbayel Lunis Ait Mengullet di tɣiwant n Timizart deg At Jennad, ilmend n tejmilit i d-as yuɣalen s ddemma di tedwilt tis- tẓa n « wussan n temdyazt Yusef U Qasi d Si Muḥend U Mḥend ».
Tajmilit-agi id-as yuɣalen i Lunis txulef tiyaḍ imi imerra ahil ines yeččur d -icewwiqen i d-tecna Tiruda Nacera, d yisefra i d- yeɣra Mass Nureddin, akked Zira. Asterḥeb unṣib n Lunis yella-d s lmendad n uselway n tɣiwant Mass Juwadi Lunes, aselway n tidukkla Yusef U Qasi Mass Ɛerqub Ɛabdella, s timmad –is d aselway n Tfaska, akked Mass Hamid Ait Sliman, Ben Muḥemmed akked unemhal n yidles n twilayt n Tizi Wezu Mass Ould Ali El Hadi.
Ayen diɣ yeṭṭfen lwelha di tejmilt-agi , d aneḥḍur n waṭas n yicennayen yettwasnen, i d- yusan akken ad sdukklen lferḥ akked Lunis, gar-asen : Slimane Chabi,

Taleb Tahar, Rabeh Uferḥat, Ḥusin Harun, Buḥazrawen Samir d wiyaḍ. Ɣer tama n yinaẓuren llan diɣ yiqdimen n umaṭṭaf wis- sin am Muḥemmed Gerfi, Ḥmed Umaziz, Said Freha… d yimḍebbren n yisquma n Tudrin n tɣiwant d waṭas n yimawlen n tsekla am Ǧellawi M’ḥemmed, Ḥasan Halwen…. D wiyaḍ.
Deg wakken tajmilt tḥuza aṭas Lunis Ait Menguellet, xas akken iṭij yeɣli-d ɣer lqaɛa , xas akken azɣel yewweḍ ɣer lḥed –is , xas akken tidi tettceṛcur, yedda di lebɣi i yimeyyaten n wid i t-iḥemlen( tilawin, irgazen , arrac imecṭaḥ, tiqcicin) yebɣan ṭṭfen tteswirat yid-s, neɣ ad asen-yaru iccer n lkaɣeḍ ɣef uttafttar neɣ merra ɣef yiselsa nsen. Di taggara, Lunis yerra-d ɣef tuttriwin n Zira akked Urezqi Ɛezzuz deg yiwet n tdiwennit i d- yellan s ddemma, imir yeddem agambar, yecna yiwet deg tezlatin-is, “ amenuɣ » d tarzeft i yimezdaɣ n At Jennad. Di taggara n tejmilt yettunefk yiwen warraz i Lunis Ait Menguellet s-ɣur tiddukla Yusef U Qasi, arraz-agi d yiwen n nqec ɣef usɣar yexdem unaẓur n tiddukla Mass Saidi M’ḥend iwumu I –isemma “ amedyaz”.
S yiḥulfan n tayri i yeǧǧa Lunis taɣiwant n timizart lewhi n tlata n tmeddit mi akken yella yessefreḥ yal wid i d- yusan iwakken ad t- walin. Mebla ccekk akken i d- yenna Mass Wasif Jeɛfar aɛeggal n tiddukla “ tisin n Lunis ɣer At Jennad tekcem deg umezruy n temnaḍt-agi nneɣ.”

Ait Slimane Hamid

  

  

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