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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 00:18

   Qui se souvient de l'Association Culturelle Averroès (ACA) de Montréal, active entre 1987 et 1992, et qui publiait un bulletin régulier "Les Chroniques d'Averroès", déposé à la Bibliothèque Nationale de Québec ?



15e rencontres d’Averroès (Marseille

Ibn Rochd, Adonis et l’exégèse du 11 septembre

Marseille, 7 novembre. L’effigie d’Obama fait la une de tous les magazines. « Obama, la dernière chance » titre Marianne. La cité phocéenne n’a pas été en reste dans la célébration de la victoire de « magic Barack ». « Il y avait une folle ambiance le soir du 4 novembre et on ne savait plus si c’était l’effet Obama ou bien la victoire de l’OM », dit Jany, responsable à la Friche La Belle de Mai, un lieu de création dédié aux spectacles vivants.



Ce jour-là, l’OM avait battu le PSV Eindhoven 3-0, match comptant pour la Ligue des champions. Les terrasses de la Canebière, du Vieux-Port et de la Castellane sont bondées. Il fait soleil. « Il y a eu des pluies diluviennes comme Marseille n’en a pas connu depuis très longtemps », confie Jany. Malgré cela, il y a foule à l’entrée de l’auditorium du parc Chanot, attenant au célèbre stade Vélodrome. C’est un peu l’équivalent du Palais des expositions des Pins Maritimes, à Alger. L’auditorium, d’une capacité de 1200 places, est plein comme un œuf. Il abritera les trois tables rondes des fameuses Rencontres d’Averroès, des débats de haute voltige qui sont le clou (et la clé) de ces rencontres.

« Il y a ‘’eux’’ et ‘’Nous’’ , et rien entre »

Cette 15e édition des Rencontres d’Averroès est placée sous le signe de l’Islam. C’est ce que confirme le titre générique de cette édition « Entre Islam et Occident, la Méditerranée ? » « Que se passe-t-il dans les relations entre une rive et l’autre de la Méditerranée ? Les tensions, les incompréhensions, les refus et les replis semblent s’accumuler ces dernières années et se cristalliser autour de l’opposition Islam/Occident. Deux mondes sont-ils en train de se faire face ? (…) Quel est le foyer de cette discorde ? Où se trouve le noyau de tous ces discours de violence et de guerre ? Allons-nous vers des temps obscurs ? », peut-on lire dans « l’édito » de ces Rencontres. « Il s’agit, à l’occasion de cette 15e édition, d’aller au cœur du sujet, d’interroger les fractures historiques, culturelles, religieuses ou politiques et d’esquisser les formes de leur possible dépassement » ajoute le même texte. « L’opposition Islam/Occident est en effet devenue structurante. Elle se présente comme un lieu commun très largement répandu dans les opinions et abondamment relayé par les médias. Il y a ‘’eux’’ et ‘’nous’’ et rien entre ». Au rayon livres, tenu par la librairie Regards, le dernier (et excellent) roman de Salim Bachi trône avec élégance Le Silence de Mahomet. Dans la salle, le nom du Prophète de l’Islam orne la première table ronde « Entre Mahomet et Charlemagne, faille irréductible ou monde commun ? » Une rencontre d’une grande érudition qui donne ainsi le la de cette 15e édition. A la tribune, éclairée par une lumière feutrée, dans une ambiance « lounge », sont agglutinés autour d’Emmanuel Laurentin, journaliste à France-Culture, des spécialistes émérites : Ali Benmakhlouf, philosophe, membre de l’Institut international de philosophie, Jocelyne Dakhlia, historienne à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, et Marwan Rashed, éminent helléniste, professeur à l’Ecole normale supérieure de Paris. Cette première table ronde s’intéresse à l’aspect historique de l’opposition Islam / Occident. L’historienne Jocelyne Dakhlia, sans diminuer de l’importance des situations conflictuelles qui ont eu pour théâtre l’espace méditerranéen, n’en considère pas moins que ce même espace a fonctionné comme un « continuum absolu, avec des circulations incessantes de part et d’autre de la Méditerranée ».

Libérer le champ du savoir

Pour sa part, Marwan Rashed insistera sur le rôle de « passeurs » joué par les musulmans à l’ère d’Ibn Rochd et autres savants qui ont transmis nombre de traditions : hellénique, syriaque, persane, hindoue et autre. « Mais on ne sauve pas Baghdad des bombes en disant que Khawarizmi y a inventé l’algèbre au 9e siècle », regrette-t-il. Marwan Rashed fait remarquer que « l’absence de démocratie dans le Monde arabe a induit une absence de savoir, à défaut d’un gouvernement qui impulse une motivation au savoir ». Usant d’une métaphore, il dira : « Je ne rends pas service au Monde arabe en faisant des théorèmes. Nous sommes contraints de faire des théorèmes à certaines heures de la journée et de la politique le reste du temps », tant, pour lui, la liberté de chercher est intimement liée à la libération du champ scientifique et partant, du champ politique. L’observation de Marwan Rashed est encore plus pertinente lorsqu’il est question du champ épistémologique lié à l’anthropologie du fait islamique et à l’interprétation du corpus coranique. Abondant dans le même sens, et faisant sienne une citation de l’écrivain palestinien Emile Habibi, Jocelyne Dakhlia dira : « Je me sens comme un poirier qui donne des pommes de terre. » Pour Ali Benmakhlouf, il est important de restituer à la raison sa place dans la pensée musulmane en rappelant qu’aux temps forts de la philosophie islamique, « la théologie était synonyme de sciences humaines ». « Il y a eu une carence terrible au niveau des sciences humaines, parce que les institutions politiques ont favorisé la création de départements d’études islamiques sans créer de département de philosophie. L’université est investie par le seul discours islamiste. Les islamistes tiennent un discours sans contrepoids », déplore-t-il.

Eloge de la laïcité

Moins empreinte de précieux et nettement plus polémique, la deuxième table ronde avait pour problématique « Entre Islam(s) et laïcité (s) : fractures durables ou convergences possibles ». Autour de Dominique Rousset, journaliste à France-culture, ont pris place Franck Frégosi, responsable scientifique de l’Observatoire du religieux, Abdennour Bidar, philosophe, Mustapha Cherif, penseur et théologien, et Cengiz Aktar, économiste. Franck Frégosi soulignera au cours du débat toute la difficulté à donner une définition arrêtée de la laïcité. Pour lui, la laïcité suppose de « récuser toute référence à la religion comme source de légitimité » en postulant que « la laïcité est un élément fondamental de l’idée républicaine ». Il précisera que le travail de sécularisation de la vie politique en Europe et en France a commencé, « alors même que le christianisme était le système dominant ». F. Frégosi insistera sur le fait que la question de la présence de la religion dans la cité ne concerne pas que l’Islam. « Par essence, la religion a du mal à être dessaisie de sa sphère d’influence dans la cité », dit-il. Et de faire remarquer : « Toutes les religions sont globales. L’Islam n’est pas plus globalisant que le judaïsme ou le christianisme. La question qui se pose consiste à trouver l’équivalent de la laïcité dans le texte coranique. » Franck Frégosi constate avec une pointe d’inquiétude que « c’est le religieux qui fait tout ». « Il faut, je ne dirais pas un primat du politique sur le religieux, mais il ne faut pas tout ramener à la religion. » Pour Abdennour Bidar, « il faut dédramatiser cette question et évacuer l’idée d’une confrontation nécessaire entre Islam et laïcité. » L’auteur de L’islam sans soumission. Pour un existentialisme musulman (Albin Michel, 2008) estime ainsi que les deux termes ne sont pas forcément antinomiques, comme cela est répandu de ce côté-ci de la Méditerranée.

Le multiculturalisme en question

La présence de l’Islam en Occident est liée, observe-t-il, à l’avenir du multiculturalisme et du multiconfessionnalisme qui caractérise les sociétés modernes. « Nous sommes aujourd’hui en présence de plusieurs cultures en cohabitation. Il faut œuvrer pour que le vivre-ensemble, l’espace commun, ne se retrouvent pas atomisés face à ce florilège de croyances. » dit-il. Bidar cite à ce propos quelques exemples édifiants comme le fait d’exiger des horaires de piscine spécialement pour les femmes ou de se faire examiner par des médecins de même sexe. Il mentionne également un autre exemple pertinent, celui de la « laïcité des morts » comme il l’appelle. « L’inhumation dans le carré musulman, le droit de choisir sa mort, pose la question de la laïcité des morts, pas que des vivants. Est-ce qu’on ne doit être enterrés qu’entre nous ? », s’interroge-t-il. Autant de faits du quotidien qui renvoient d’après lui à la « limite de la demande culturelle dans l’espace commun ». Des questionnements qui, pour légitimes qu’ils sont, ne prennent pas en charge le rapport au sacré, tel qu’il se manifeste dans nos sociétés musulmanes où le religieux surdétermine tout. En témoigne chez nous la récente condamnation en première instance de citoyens à Biskra pour soi-disant atteinte à la morale du Ramadhan. L’auteur de Self Islam (Le Seuil, 2006) pense que l’Islam a amplement sa place en Europe pour peu qu’il consente à faire « une cure d’amaigrissement pour dire les choses avec légèreté ».

Portrait spirituel du musulman post-moderne

Celui qui œuvre pour un « existentialisme musulman » se plaît à rêver d’une « nouvelle identité spirituelle », sorte de « musulman post-moderne à la fois croyant, agnostique et athée ». Bidar semble ainsi récuser les catégories manichéennes croyant/incroyant. Pour lui, l’homme moderne est complexe par essence et le rapport au caché est un rapport ambigu. « Il faut sortir d’une vision statique de l’histoire à la Samuel Huntington, recommande-t-il, tant l’Islam est un objet culturel très complexe. » De son côté, Aktar Cengiz fait tout un plaidoyer pour l’entrée de la Turquie – son pays – dans l’Union européenne. Auteur d’un livre inspiré directement de cette thématique, sous le titre éloquent de Lettre aux Turco-sceptiques (Actes-Sud, 2004), il considère que cette adhésion, fortement problématique, pose de plein fouet la question du rapport de l’Europe à l’Islam. « La candidature de la Turquie a jeté un pavé dans la mare. Cette éventualité d’une Turquie au cœur de l’Europe, avec 70 millions de musulmans, fait peur et dérange énormément », dit-il. L’empire ottoman était, selon lui, une espèce de « proto-UE ». « L’empire ottoman comptait 40 millions de non-musulmans. C’était de fait un empire multiethnique et multiconfessionnel », explique-t-il avant de lancer : « Le communautarisme républicain, sous couvert de modernité, tend à nier toute singularité ethnique ou religieuse. » Aktar Cengiz minimise le « danger » que représenterait pour la laïcité le parti islamiste AKP du Premier ministre Tayyip Erdogan. Le conférencier souligne que c’est grâce à l’expérience turque que les Anglo-Saxons ont inventé la formule de « musulmans démocrates », comme l’on parle de « démocrates chrétiens » en Allemagne et ailleurs. Citant Régis Debray, il relève que « chaque fois qu’on organise des élections libres dans le monde musulman, ce sont les Islamistes qui les emportent. Sinon, vous avez affaire à des régimes pro-occidentaux mais des régimes autocratiques ».

« Je préfère un incroyant ouvert à un croyant fermé »

Seul intervenant à représenter la rive Sud à cette table ronde, Mustapha Chérif conteste d’emblée l’idée qu’il y aurait un quelconque problème avec l’Islam. Pour lui, ce débat renvoie à une « situation complexe qui impose des nuances ». « Le monde est hétérogène, la question se pose d’une manière ardue. Nul n’a le monopole de la liberté », prévient-il. Mustapha Chérif est persuadé que « l’Islam est libérateur » et que « la liberté est le fondement de l’existence ». Jacques Berque disait que l’Islam est séculier dès le début. « Notre résistance n’est pas contre l’Eglise. Notre combat n’est pas le même que l’Occident », poursuit-il. Mustapha Chérif souligne que « l’Islam est religion et monde. » Un système ouvert aussi bien sur le temporel que sur l’intemporel. « Certains disent que tout est religieux, d’autres disent que tout est politique. Aujourd’hui, on nous dit que rien n’est religieux, que rien n’est politique, que tout est marchandise », dénonce le penseur algérien sous les applaudissements du public. L’auteur de L’islam et l’Occident. Rencontre avec Jacques Derrida (Odile Jacob, 2006) parle d’une déshumanisation dévastatrice comme Max Weber parlait de « désenchantement du monde ». Pour lui, la modernité ne jure aujourd’hui que « par le capital, sous le règne de l’économie de marché, de la technoscience et de la raison instrumentale ». « Ce que nous refusons, c’est l’essentialisme », ajoute-t-il, avant de professer : « Moi je m’inscris dans l’ouvert. Je préfère un incroyant ouvert à un croyant fermé. La différence est une richesse, pas une confrontation. » Mustapha Chérif s’élèvera contre la stigmatisation systématique des musulmans, notamment après les attentats du 11 septembre et les relents d’islamophobie qui suivirent, une plaie qu’il décrit comme « le prolongement de l’antisémitisme ». C’est ainsi qu’un forum pour un dialogue interreligieux a vu le jour. « C’est une structure d’alerte contre toute atteinte à la liberté de conscience », dit-il. « Ce n’est pas un front des croyants. Le dogmatisme fait que le chemin est encore long. Personne n’a la solution seul ». « On a libéré le territoire, reste à libérer les individus, hommes et femmes, de toutes les instrumentalisations. L’ordre international n’est pas démocratique », conclut-il. Question : Au terme de ces rencontres, est-on parvenu à faire aboutir ce travail de déconstruction tant souhaité de nos représentations respectives en vue de restaurer quelque chose de l’utopie andalouse et la « République d’Averroès » où cohabitaient pacifiquement juifs, chrétiens et musulmans ? Difficile à dire, tant les préjugés ont la peau dure. Néanmoins, on peut espérer qu’avec « l’effet Obama » déjà, il y ait recul de l’idéologie néoconservatrice et ses appétits impérialistes, de quoi autoriser un débat autrement plus fructueux à l’extérieur de ce bel auditorium marseillais. Quant à nous, il est à craindre avec l’épisode Adonis et la tempête que le poète libertaire a soulevée pour avoir osé une critique des néo-archaïsmes arabes, qu’on ne doive attendre longtemps avant de voir Ibn Rochd s’inviter sous nos cieux…



Par Mustapha Benfodil

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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 01:53
source: http://www.iflissen.com/spip.php?article17

Iflisen : une des 5 tribus Quinquégenatiennes

mercredi 19 juillet 2006, par mohand

L’organisation sociale des Kabyles peut paraître difficile à comprendre lorsqu’on est extérieur au monde berbère. L’organisation tribale de la grande Kabylie, et même de toute la Kabylie, trouve cependant une origine logique lorsqu’on part de l’analyse de la structure familiale.

En effet, en Kabylie, les individus sont regroupés autour d’un patriarche et la filiation se fait par les hommes. On parle alors de structure patrilinéaire. Suivant les traditions, les familles sont des familles élargies regroupant ainsi autour des aïeuls, les femmes, les enfants, les oncles, les tantes et autres cousins... un sociologue nous parle alors de fraction désignant ainsi un ensemble de familles ayant un ancêtre commun. Ainsi, on comprend pourquoi un quartier n’est souvent habité que d’une seule fraction avec ses terres et généralement son propre cimetière. La fraction voire même le quartier porte, en règle générale, le nom ou le surnom de l’ancêtre fondateur.

Le regroupement de plusieurs fractions forme un village. Les ensembles de villages aux origines éponymes identiques forment des tribus.

Lorsque plusieurs tribus s’entendent entre elles, on parle de confédération, mais ce phénomène, le plus souvent poussé par les guerres, est plutôt éphémère. Les confédérations se font mais se défont aussi rapidement qu’elles ne se sont formées lorsque le calme est revenu.

La composition de la grande Kabylie en confédérations lui vaut le nom de "Tamawya taqbaylit" (fédération Kabyle). Cependant, les habitants de la grande Kabylie utilisent généralement l’expréssion "Tamurt n leqvayel" ce qui veut tout simplement dire "La Terre des Kabyles".

La légende des Quinquégentiens

Bien souvent, les chemins de l’histoire sont restés très obscurs, ce qui poussent les historiens à s’appuyer sur des récits légendaires pour orienter leurs travaux de recherche.

Parmi les nombreuses légendes que compte la Kabylie, il y en a une en particulier, qui a souvent fait l’objet de point de départ dans le cadre de recherches sur l’histoire de la grande Kabylie. En effet, on raconte que le premier habitant du Djurdjura était un géant. Celui-ci aurait eu cinq fils qui, une fois devenus grands, seraient à l’origine de cinq familles. Suivant le principe du développement familial énoncé en introduction, ces cinq familles seraient à l’origine de cinq tribus. Ce serait cette confédération de cinq tribus qui aurait lutté contre la domination romaine, ainsi le vocable de Quinquégentiens, populaire chez les historiens, serait un emprunt à la légende kabyle.

Malheureusement, l’histoire n’a pu nous transmettre le nom que de deux des tribus en question :

Isaflensès ou Iflensès qu’on identifie avec les Iflissen de nos jours est le seul nom de famille retrouvé.

A Aumale, une inscription de 261 ap.JC parle d’un chef du nom de Faraxen. Les mots Faraxen et Fraoussen seraient identiques. On identifierait par là le père de la tribu des Aït Fraoussen [1]. Grâce aux récits de plusieurs historiens sur Frimus et Gildon, les deux frères qui dirigeaient les armées des Quinquégentiens, nous savons qu’il y avait plus de deux tribus, cependant il n’y a aucune preuve historique autre que ces récits.

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 21:22

 

 

Histoire

Les Berbères en Amérique. Des expéditions berbères vers l’Amérique ?
L'Hocine Ukerdis, Source : http://www.tamazight.biz

Réf : 982

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En 1930, à l'occasion du centenaire de la colonisation française en Algérie, G. Cauvet, un chercheur français, publia un livre intitulé "Les Berbères en Amérique". Ce livre, édité à Alger chez J. Bringau, est demeuré presque inconnu.

Il est basé sur des recherches menées par l'auteur sur les noms ethniques des tribus Berbères et Indiennes d'Amérique. Cauvet avait montré que plusieurs noms de tribus et de toponymes étaient les mêmes.

Certains noms Américains ne se retrouvent qu'en Tamazgha (Afrique du Nord), ou sur les lignes de migration qui y mènent et non dans les autres parties du globe. Ces travaux ont été publiés dans le Bulletin de la Société de Géographie d'Alger de 1924 à 1930.


Par ailleurs, d'autres preuves existent sur l'arrivée réelle d'Africains en Amérique. Dans un livre intitulé " Introduction à l'Étude des Races Humaines" de De Quatrefages (p.554-598), il écrit : "...En décembre 1731, une barque chargée de vin des Canaries, abordait à Port d'Espagne, dans l'Île de la Trinité (Antilles). Le passeport de la douane indiquait que cette barque était partie de Tenerife à destination de Palma et de Gomera. Une tempête l'avait surprise et écartée de sa route. Puis, entrainée par les courants, elle avait traversé l'Atlantique et était arrivée aux Antilles...".

De Quatrefages fait remarquer, à ce propos que les hasards de navigation pouvaient aussi bien emporter plus au Sud sur la côte brésilienne, des Africains égarés sur les flots de l'Atlantique. En admettant qu'il se soit produit quelques faits de ce genre chaque siècle, il a dû y avoir, depuis que l'Afrique est peuplée, de nombreux arrivages d'Africains en Amérique. Selon Cauvet, il est probable que les Berbères aient organisé des expéditions vers l'Amérique précolombienne. Le courant équatorial Atlantique du Nord qui, balayant les côtes de tamazigh aboutit dans les parages des Antilles, facilitant mieux que tout autre point les voyages de Tamazgha et d'Espagne aux Antilles.

Par ailleurs, les Berbères avaient avec eux pour les pousser et les guider les peuples les plus civilisés du monde ancien : Phéniciens, Ibères, Égéens, Cariens et Égyptiens, dont certains étaient des navigateurs intrépides.


Christophe Colomb a peut-être bénéficié de ce savoir-faire amazigh (maures ou moros, canariens) dans sa découverte de l'Amérique. Il a été le premier grand navigateur européen à avoir compris l'atout du courant des alizés qui vont mourir en Amérique central. L'archipel des Canaries se trouve au milieu de ce courant des alizés vers l'Amérique.


C'était de Séville, patio de l'Andalousie, où jadis vivaient en paix et harmonie les maures et les chrétiens, que sont partis Christophe Colomb et Amerigo Vespucci à la découverte du nouveau monde. Ils embarquèrent avec eux essentiellement des Imazighen (moros) et des Juifs expulsés par les rois espagnols Ferdinand et Isabelle.

La petite flottille génoise avait appareillé avec ses trois caravelles du port espagnol de palozo, mais arrivée à la hauteur de l'île de Lanzarote, elle casa le gouvernail de la Pinta. Cet accident contraint l'amiral à prolonger son séjour dans les îles.

La Pinta était en chantier, Colomb s'était installé dans l'île de la Gomera, dans la petite capitale de San Sébastian où il se prépara au grand bond vers l'Atlantique. Après un mois, il donna l'ordre d'appareiller. A cette époque, les îles de Palma et de Tenerife n'avaient pas encore été conquises, autrement dit, elles étaient encore indépendantes sous la souveraineté des Agellid Igwanciyen (rois Guanches). Par la suite, elles allaient être écumées de ses habitants par les conquistadors espagnols. San Sébastian allait devenir l'escale habituelle de Colomb pour chacun de ses voyages.


C'est avec le voyage de Colomb que l'intérêt pour le Nouveau Monde s'est réveillé chez les Imazighen Canariens et les Moros expulsés d'Espagne : un grand nombre d'habitants de la Gomera sont partis (ou déportés) avec ces caravelles. Un des Canarien s'est rendu célèbre pour avoir gagné à la course une femme indienne dans l'île de la Guadeloupe pendant l'escale.

A partir de cette époque, presque tous les navigateurs qui s'arrêtaient aux Canaries pour se rendre en Amérique, engageaient des matelots de l'archipel (après avoir épuisé le stock de Moros d'Espagne). Toute la première moitié du XVIème siècle a vu des contingents nombreux d'émigrants Canariens enrôlés dans les flottes espagnoles pour coloniser l'Amérique comme marin, militaire ou aventurier. Par la suite, de nombreuses familles paysannes de l'archipel partirent vers les Amériques chercher des terres fertiles (leurs propres terres furent confisquées par les colons espagnols).

Le roi Felipe V d'Espagne a émis un décret selon lequel les Imazighen Canariens étaient obligés de donner un certain nombre de familles pour peupler l'Amérique. Ainsi, la ville de Montevideo, capitale de l'Uruguay, a été fondée par une cinquantaine de familles canariennes, de même qu'une importante partie du Venezuela. Selon, une amie écrivaine latino-américaine d'origine canarienne (ISSER, La Voix du Sang, 1985), ils accueillent encore de nos jours une population canarienne nombreuse.

Des Imazighen Canariens ont participé aux expéditions des colons en Amazonie et le long du fleuve Maragon. Partout en Amérique, on désigne les Canariens sous le nom de ISLENOS, les insulaires. Ils débarquent toujours très nombreux à Cuba, à Puerto Rico, à Saint Dominique, au Venezuela. Ce flux d'émigrants canariens ne s'est pas arrêté avec l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique. Au XIX siècle, Cuba va absorber la presque totalité de l'émigration canarienne.

Les autorités et les propriétaires terriens de cuba, du Venezuela et des autres États américains, ont vite profité de l'ignorance des immigrés et ont procédé à une exploitation honteuse de leur travail. En dehors de ces émigrants exploités, des Imazighen canariens se sont illustrés dans l'histoire de l'Amérique comme des grands personnages. Francisco d'Avila Orecon, originaire de la Gomera, a réussi à se faire nommer GOUVERNEUR de la Havane. Antonio Porlier, né à la Laguna dans l'île de Tenerife, devint accusateur public au tribunal de Lima. Au Venezuela, un Canarien, Eugénio de Pontéi Hoyo, a occupé la charge de GOUVERNEUR de Caracas.

Pendant le XIX siècle, les Imazighen Canariens participent à la lutte pour l'émancipation américaine, soit en devenant des militants indépendantistes, soit en combattant les armées du colonisateur espagnol. Ainsi, le père Francisco de Miranda, héros de l'indépendance du Venezuela, était originaire de l’Orotaba dans l'île de Tenerife. Le général Artigas, père de l'indépendance de l'Uruguay était le neveu d'une femme canarienne. La mère de José Marti, homme politique de Cuba, était native de Santa Cruz de Tenerife.

Les insurgés cubains, pendant la guerre d'indépendance, ont compté jusqu’à six généraux d'origine canarienne dont Manuel Suarez Delgado qui s'est rendu célèbre. Le Venezuela a eu deux présidents de la république d'origine canarienne, Romulo Béthencourt et Raphaël Caldera.

Note : L'archipel cubain fut découvert le 27 octobre 1492 par Christophe Colomb, lors de son premier voyage dans ce qui serait plus tard le Nouveau Monde.

A la Havane : Les balcons mauresques, plantes, fleurs écarlates, évoquent les bourgades andalouses. On déguste ici le traditionnel moros y christianos (riz aux haricots noirs) introduit par les Imazighen canarien.


Auteur : L'Hocine Ukerdis

Source : http://www.tamazight.biz

 


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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:31

Alger, surnommée Al Bahdja (« La Radieuse ») ou « la Blanche », tant par les Algériens que par les Français, est la capitale de l'Algérie et la plus grande ville du pays.
Le nom d'« Alger » est une déformation française du catalan Alguère, lui-même tiré de Djezaïr du nom donné par Bologhine ibn Ziri, fondateur de la dynastie Zirides, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain Icosium ; Djezaïr Beni Mezranna.
Plusieurs explications cependant sont données quant à la signification du nom donné par Bologhine ibn Ziri.

Une première explication voudrait que le nom soit donné en référence aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir, « Les Îles », en français « Les Îles des Mezranna» (Djezaïr Beni Mezranna). Le terme d'île pourrait selon des géographes musulmans du Moyen Âge également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir.

Une seconde explication voudrait que le nom soit donné en l'honneur du père de Bologhine, Ziri ibn Menad : Djezaïr viendrait alors de D'ziri, du berbère Tiziri qui signifie « clair de lune ». Mezranna serait également une forme arabisée de Imezren, ou « Berbères », ce qui donnerait la forme originelle Tiziri n' at Imezran, « Ziri des berbères ». En outre, les Algérois se désignent eux-mêmes sous le vocable de Dziri, le langage populaire a conservé par ailleurs la formule Dzayer pour désigner Alger.
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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:25

 

L'article sur Mezghenna (Alger) a suscité beaucoup d'intérêts tant la dimension Kabyle (amazigh) de la capitale a été occulté par un pouvoir central d'idéologie arabo-islamiste depuis 1962. Poursuivant cette démystification, nous présentons ici trois grandes figures Kabyles d'Alger médiévale : Le Roi d'Alger (1520-1527) et les deux grands saints patrons d'Alger (1385 et 1770).

L'histoire de Mezghenna reste à écrire. Les Romains y avaient fondés Icosium (Mezghanna, Alger) et Rusguniae (Tamentefust, ex. Cap Matifou). Nous présentons ici trois Kabyles qui ont marqué la ville d'Alger à l'époque médiévale.

(Source : Mouloud Mameri, inna-yas Ccix muhend, Poemes Kabyles anciens).


Sidi Abderrahman Taâlibi

Sidi Abderrahman Taâlibi, le saint patron d'Alger, est né aux Issers (Iflisen Umelil) vers l'année 1385. Il était d'une famille de pieux lettrés. Belkadi cite un texte ancien selon lequel : « La montagne de Couco eut vers 1515 son roi dont le pouvoir s'étendit sur les Ait Yahia , Ait Bouchaib et les Ait Fraoucen. Ce personnage se nommaît BEN EL QADI.
Le cheikh arabe Et-Toumi (Salim Al-Toumi, le Salim Ben Eddin de Marmol) chef des Aoulad Thaleba de la souche de Makil était son parent et quand ce dernier eût été tué par Barberousse, Ahmed Ben Al-Qadi se déclara ennemi des turcs, sa haine fut tempérée par des intérêts politiques ».
Sidi Abderrahmane Taâlibi appartenait à cette illustre famille. Son sanctuaire est un monument célèbre qui dominait les jardins Marengo. Ce sanctuaire fut élevé à la fin du 17ième siècle par le Dey Hadj Ahmed El Atahi dans le plus pur style algero-turc.

Sidi Mhemmed ben Adberrahman ben Ahmed Bou Qobrin
Sidi Mhemmed ben Adberrahman ben Ahmed el Guejtouli el Djerdjeri el Azhari est né entre 1715 et 1728 dans le petit village d'Aït Smaïl , près de Boghni. Il a effectué au Caire l'essentiel de sa formation vers 1740(l'université d'El Azhar au Caire fût crée par les Kétama fatimides).Après sa propre affiliation à l'ordre des Khelouatia et des missions prosélytiques en Inde, au Soudan, au Hedjaz, en Turquie, il revient s'installer aux Aït Smaïl (1770) et y prêche avec grand succès. Il fonde l'ordre des Rahmania qui bientôt s'étend à toute la Kabylie et au-delà. Il va ensuite enseigner à la mosquée du Hamma à Alger et tout de suite se heurte à l'opposition des Oulémas de la Cité, qui l'accusait de bidaa (innovation impie).Les Kabyles du Djurdjura manifestent leur soutien à Sidi Mhemmed, le gouvernement turc, peu soucieux de susciter une situation aux conséquences imprévisibles, fit rendre un arrêt favorable au cheikh. Le maître retourne à Aït Smaïl ; six moi plus tard, il réunit ses adeptes et leur désigna son successeur Sidi Ali Ben Aïssa. Il mourait le lendemain de cette investiture en 1793.
Pour éviter de créer un pôle de rassemblements dans une zone rebelle (blad siba), le gouvernement (makhzen) Turc résolut de récupérer à Alger les restes du saint. Un groupe de khouans algerois se rendit aux Aït Smaïl à cet effet. Il se heurta à l'opposition déterminée des Kabyles, mais prétendit quand néanmoins avoir rapporté le corps du saint qui fut inhumé au Hamma, où on lui construisit une Koubba (Taqubet) et une mosquée. Les Aït Smaïl soutinrent quant à eux que les restes du saint se trouvaient encore dans la tombe quand ils l'ouvrirent, ce qui valut au saint son surnom de Bou Qobrin (l'homme aux deux tombes).
A la mort de Sidi Mhemmed, succèderont donc Ali Ben Aïssa jusqu'en 1836, Belkacem U Lhafid des Babors, puis Hadj Bachir, Lalla Khedidja (la veuve d'Ali Ben Aïssa), Mohamed Ben Belkacem Naït Anan (des At Zmenzer), puis, à partir de 1844, Sidi Hadj Amar, un des chefs de la résistance de 1857 à la conquête coloniale. Après la défaite de 1857, Sidi Hadj Amar se refugia à Tunis. C'est Mohand Amézian Ihaddaden de Seddouk devient le maître de l'ordre. Ce Mohand Amézian sera Cheikh Aheddad, celui-là même qui en 1871 soulèvera avec Hadj Mohand At Moqran (El Mokrani)toute la Kabylie contre l'ordre coloniale. Les cent mille combattants qui en 1871 vont se lever à son appel ne sont pas tous ses adeptes. La confrérie des Rahmania a survécu à la nuit coloniale,et est toujours vivante en Algérie. Elle a joué un rôle essentiel durant le soulèvement de 1871.
Le Roi d'Alger de 1520 à 1527 : Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI
(Source : AliFaridBelkadi, http://www.chez.com/maghreb2000/text2.htm)

Il y a prés de CINQ siècles, régnait à Alger un savant et guerrier personnage Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI.
Issu des Chorfas (Imrabden) originaires de l'immémoriale Targa Zeggaghet (La Saguia AI-Hamra des Arabes, le Rio de Oro des Espagnols, « le fleuve rouge »). C'étaient les descendants des Imazighen Almoravides, notamment des Soufis, qui fuyants la Reconquista Espagnole, se sont fixés pour des raisons socio-linguistiques en Kabylie et l'Algérois (Voir Mouloud Mammeri, Poemes Kabyles Anciens, et Inna-yas CCix Muhend).

C'est ce même Abou AI-Abbas Ahmed BELKADI que la population algéroise délégua à Istanbul auprès du Sultan SELIM I° dit « le terrible », à la fin du mois d'octobre 1519 de J-C pour solliciter l'aide de la toute nouvelle puissance turque en Méditerranée, afin de chasser les espagnols des côtes algériennes. Son frère AI-Hussein BELKADI l'accompagnait.

Les Espagnols avaient assiégé Alger et élevé une forteresse sur le Pénon - qui signifie rocher (en espagnol) - le principal îlot ou récif, qui se dressait à quelques centaines de mètres, à l'entrée de la baie d'Alger.
Ces mêmes îlots-récifs qui ont donné leur nom éponyme à la ville d'Alger -AI djazayer Beni Mezghanna, « les îles » des enfants de Mezghanna- furent réunis plus tard par KHAIR-EDDINE Barberousse, pour former la jetée du port d'Alger.

Les marins turcs aidés par les fantassins kabyles commandés par Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI, vinrent au secours d'Alger.

Ce haut lieu du savoir et siège de la dynastie fondée par le soufi Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI en 1511, en réponse à la prise de Bedjaïa par les troupes espagnoles, n'est plus de nos jours qu'un obscur hameau du Djurdjura , parmi des dizaines d'autres. Située à quelques dix kilomètres de Michelet, la localité de Koukou n'est plus occupée que par quelques centaines d'habitants.

L'auteur espagnol médiéval Marmol y Carvajal donne une idée de la puissance militaire du roi Si Amar BELKADI qui régnait à Koukou prés d'un siècle après le décès de Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI : "Il (le roi) avait 5000 arquebusiers et 1500 chevaux, sans compter plusieurs autres gens armés à la façon du pays , tous braves et experts dans les armes". La permanence du souvenir de cette période très mouvementée de l'histoire algérienne est encore vivace en Kabylie.

 

L'hocine Ukerdis

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:21

Elle fût construite sur le territoire de la confédération des At Mezghenna. A cette époque, tout le monde parlait tamazight à Alger. Certains endroits parlent encore cette langue vernaculaire tels que les toponymes Telemly (vient de Tala melal, fontaine blanche), Tamentefoust (vient de Tamenyefust, le rive droite), Bologguin (nom du chef ziride, fondateur d’Alger), etc...

On sait maintenant que ce sont les Kabyles (les Ketama) qui furent à l’origine de la création du 3ième Khalifat musulman : le Khalifat Fatimide. En effet, les Imazighen d’Afrique du Nord se sont alliés vers l’an 900 aux shiites Perses pour mettre fin à la tyrannie des Khalifes abbasside de Baghdad et Omeiyade de Damas. Ibn Khaldoun écrit "...Quand les Fatimides furent parvenus à établir leur domination en Ifrikia, Ziri (fils de Menad, gouverneur de Tamazgha sous l’autorité Abbasside) passa de leur c�té à cause des liens de clientèle qui attachaient sa famille à celle d’Ali Ibn Abi Taleb, et, dès lors, il se montra un de leurs partisans les plus dévoués...". Ziri devint chef des Sanhadja et bâtit la ville d’Achir sur le flanc de la montagne du Titeri. Il reçut le commandement de la ville d’Achir et de la province de Tahert. Ibn Khaldoun écrit :"...Quelques temps après, Ziri autorisa son fils Bologguin à fonder trois villes, l’une sur le bord de la mer et appelée Djazaïr-Beni-Mezghanna (les îles des enfants de Mezghanna), et l’autre sur la rive orientale du Chélif et appelée Miliana ; la troisième porta le nom de Lemdia (Médéa). Bologguin fut investi par son père du gouvernement de ces trois places, qui sont encore aujourd’hui (à l’époque de Khaldun) les villes les plus importantes de Tamazgha centrale. Ziri perdit la vie en juillet 971 dans un combat qui opposait les Fatimides aux Maghraoua (des partisans des Oméïades d’Espagne). Son fils Bologguin lui succèda et réussit à assoir son autorité sur toute Tamazgha et à faire disparaître la domination des Oméïades.
Après avoir établi leur autorité sur toute l’Afrique du Nord, les Ketama s’emparent de la Sicile et conquirent l’Égypte pour établir leur capitale au Caire en 973. Ils laissent le gouvernement de Tamazgha (Afrique du Nord) à leur lieutenant Bologguin, fils de Ziri, fils de Menad.
Bologguin mourut en mai 984 , à Ouarekcen, localité située entre Sidjilmessa et Tlemcen, pendant qu’il rentrait d’une longue expédition.
En 1045, les Zirides rejetèrent l’autorité du Khalifat Fatimide et proclamèrent la souveraineté de Tamazgha avec un retour à l’orthodoxie sunnite. Gabriel Camps écrit "...Pour punir cette sécession, le Khalife fatimide "donna" Tamazgha aux tribus arabes, trop turbulentes, qui avaient été cantonnées dans le Saïs, à l’est du Nil, en Haute Egypte. Ces tribus, Djochem, Atbej, Zoghba, Riyah, Rebia et Adi, se rattachaient à un ancètre commun, Hilal, d’où le nom de l’invasion hilalienne ; les Beni Hilal, bientôt suivis des Beni Solaïm et des Beni Mâqil, pénètrent en Tamazgha vers 1051...". Ibn Khaldoun avait dépeint ces Arabes bédouins comme une armée de sauterelles détruisant tout sur son passage. En tout leur arrivée devait transformer radicalement le visage de Tamazgha et l’arabiser en grande partie.
C’est de cette époque du Khalifat Fatimide que nous vient la célébration, jusqu’à maintenant, de l’Achoura (taâchurt)d’un bout à l’autre de Tamazgha. Dans les pays shiites, le 10 Moharram commémore l’anniversaire de la bataille de Kerbala en l’an 60 de l’Hégire (680 de notre ère) au cours de laquelle tomba Sidna l-Hocein fils de Sidna Ali Abu Thaleb et petit-fils du Prophète. La veille est marquée par le jeûne des ascètes shiites et le jour de l’achoura est un jour de deuil pour la shiaâ. Ce dernier élement est de très loin celui qui contribue le le plus à donner à cette fête, dans les populations rurales de Tamazgha, un caractère de gravité, inchangé depuis les Fatimides.

Par L’Hocine Ukerdis
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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 01:00


Tizi Nat Aycha en Kabyle,
Thenia en arabe
Menerville en français



Tizi Nat Aycha en Kabyle, Thenia en arabe et Menerville en français : la chanteuse Zahra y était née ; Zidane vient de financer un hôpital après le terrible séisme dont cette ville de la Kabylie occidentale a été l’épicentre.

Le département de Boumerdes bien que faisant parti de la Kabylie est utilisé par le pouvoir central arabo-musulman comme une zone tampon séparant l’Algérois de la Kabylie, une espèce de mur de Berlin ou celui de la honte. Ce même pouvoir a laissé s’implanter des fanatiques islamistes pour encore aggraver cette séparation entre Alger et la Kabylie. En parallele, ils laissent crever les autochtones de cette region qui ne savent plus à quel saint se vouer après le terrible séisme qui les a fortement éprouvés.

Tizi Nat Aycha (ex. Menerville, et arabisée Thenia) a une longue histoire. Agellid Nubel, de la tribu Jubalienne, en avait fait sa capitale (Souma) vers le 4ième siècle. Le fils de Nubel, FIRMUS, avait succèdé à son père. Il régnait sur les territoires de l’Ouest : Icosium, Tipaza, Cherchell jusqu’à Ténès. Selon l’auteur romain Ammien Marcellin, Nubel était de religion chrétienne et que ses enfants portaient soit des prénoms amazighs tels Sammac, Mazuca, Mascicel , soit romains comme Firmus qui était l’aîné. C’est vers 372 que Firmus se révolta contre les Romains, et souléva toute la Kabylie occidentale. Les donistes, nombreux dans cette region, s’allièrent aux Imazighen de Kabylie lors de cette insurrection. Firmus s’empara de 2 villes importantes Casarée (Cherchell) et Icosium (Alger).

De nombreux Kabyles ignorent encore que la majorité des habitants du département de Boumerdès sont des Kabyles. En effet, en dépit d’une arabisation obligatoire accélérée, les adultes sont pour la plupart des Kabylophones. Ce département de Boumerdès fait partie de la Province de Kabylie. Le pouvoir central d’Alger a crée ce département pour affaiblir la Kabylie en annexant des communes entières Kabylophones comme Afir, Laaziv n Zaamum (arabisé Naciria), Isser, Si Mustapha, Tacaabet (arabisée Chabet el Ameur), Tizi n Aït Aïcha (arabisée Thenia),Timezrit, Taourga, Aït Amrane (arabisée Beni Amrane), Souk el Had. D’autres communes ou daïras sont quasiment à 50% de Kabylophones ou bilingues tels que Bordj N Imnayen (arabisée Bordj Ménaël), Dellys, Tijelabin, Boumerdès, Zemmouri, Aïn Taya, Budwaw, etc... Pour assimiler les Kabylophones, le pouvoir a depuis 40 ans multiplié les moyens de pression. Au lendemain de l’indépe ndance, plutôt que de remettre ces plaines du littoral Kabyle à ses propriétaires (les Iflisen Umelil) dépossédés par les colons français, le pouvoir installa dans les villas des colons ses amis, et s’accapare ces terres. Avec le terrorisme islamiste, de nombreux réfugiés sont venus s’installer à Boumerdès, accentuant l’arabisation. Le pouvoir multiplia aussi la construction de mosquées, et les hordes islamistes en ont fait leur bastion.

Le récent séisme a prèsque détruit complétement Tizi n Aït Aïcha et ses environs. Qui va s’occuper des sinistrés habitant les zones enclavées de la commune de Tizi Nat Aîcha. C’est le constat partagé par tous ceux qui sont passés par Tizi Nat Aîcha et son arrière-pays, garni de petits villages kabyles à la toponymie rude et sonore. Ce sont Telma Ali, Beni Arabe, Aït Khlifa, Tbabkha, Aït Salah, Tizourine et Tamsaout : des villages qui surplombent Tizi Nat Aïcha de laquelle ils sont éloignés de 10 à 15 kilomètres. Dans ces endroits, les sinistrés sont livrés à eux-mêmes.

Même la Dépêche de Kabylie, laquelle pour des raisons étranges, réduit la Kabylie à sa plus simple expression, càd aux trois départements de Tizi-Bougie-Bouira, vient de tirer la sonnette d’alarme sur ce département de la Kabylie Occidentale : Boumerdès, notamment sur le calvaire de Tizi n At Aycha.

Date : 02/05/2007
Ecrit par : L'Hocine Ukerdis
Source : www.kabyle.com

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 13:57
El Watan  5 novembre 2008

Commune de Tamentfoust : Les sites archéologiques à l’abandon

A Tamentfoust (ex-Lapérouse) ou l’antique Rusguniae, un site archéologique situé à l’entrée de la ville, riche en vestiges historiques, est abandonné autant par les instances chargées de la sauvegarde du patrimoine archéologique, puisque livré continuellement au pillage que par les instances scientifiques, du fait qu’aucune opération de fouilles n’a été entreprise depuis les années1960, les dernières remontent en fait à 1965.



La dégradation et le pillage ont atteint ces dernières années leur paroxysme. Le site, qui s’étendait dans un passé récent sur une superficie avoisinant un hectare, semble se rétrécir comme une peau de chagrin pour ne plus laisser apparaître que quelques pierres éparses ici et là, le reste des ruines s’est volatilisé ou a servi à l’embellissement des clôtures et murs d’enceintes des nouvelles constructions. Cette situation, qui est assurément le résultat d’un laisser-aller avéré, devrait interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de reprendre les choses en main, en vue de sauver ce qui reste encore à sauver, notamment des maisons, des thermes et des lieux de culte, qui remontent à l’époque phénicienne et romaine.

En attendant que cela se fasse, toute cette richesse est malheureusement livrée aux actes de vandalisme et au pillage, dû essentiellement à la non-protection du site par une clôture et absence également de gardiennage. Un responsable de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés dira que « l’institution est en train de lancer un vaste programme qui consiste en premier lieu à nettoyer tous les sites archéologique au niveau de Tamentfoust, et deuxièmement procéder à la construction d’une clôture qui permettra de protéger le site, ainsi qu’une loge pour les gardiens. A cela s’ajoutera aussi l’installation d’une signalisation appropriée indiquant l’historique de ces ruines ». Aujourd’hui, bien que la ville de Tamentfoust ait perdu sa réputation comme étant l’un des pôles historiques et culturels de la région, elle n’a pas perdu pour autant sa beauté et reste incontestablement l’une des plus belles villes de l’Algérois.

Néanmoins, le volet ayant trait à la sauvegarde des sites historique a été, depuis longtemps, mis de côté de la part des responsables. Hormis la réhabilitation de l’ancien Fort turc, aucune forme de prise en charge effective pour les autres vestiges archéologique n’est à signaler ; il s’agit essentiellement de vestiges découverts lors des dernières fouilles menées par une équipe d’archéologues français, et qui ont mis au jour, entre autres, une basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle avant JC. Notons par ailleurs que tout un travail de sensibilisation reste à faire si on veut vraiment sauvegarder ces ruines, car l’incivisme de certains individus est en partie à l’origine de cette situation de déliquescence.



Par K. Saci

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 01:15

Un peu d'histoire des Iflisen Umellil

a) Période du Royaume Abdelwadide : 1236-1554

Entre 1236 et 1287, l' Agellid Yaghmorasen fonde le royaume Abdelwadide (capitale Tlemcen) avec l'aide des Arabes hilaliens. Ibn Khaldoun nous apprend qu'au début du XIV ième siècle (1313), les Abdelwadites de Tlemcen entreprirent le siège de Bejaïa avec l'aide de contingents formés d'Arabes hilaliens. Pendant le siège de Bejaïa et pour mieux guetter les villes, les Abdelwadites occupèrent Dellys et Azeffoun où ils construisirent d'autres forteresses (selon Ibn Khaldoun). Ce fut à cette époque , écrit Boulifa, que les plaines de la Mitidja (Alger), et du Hamza (Bouira), les vallées de l'Isser, du Sebaou et de la Soummam furent envahies et occupées par des élèments arabes laissés derrière elles par les troupes Abdelwadites : "Toutes ces vastes régions recurent définitivement au détriment des tribus Imazighen refoulées vers les montagnes des colonies arabes destinées à soutenir l'influence des gouverneurs de Tlemcen".

b) Période Turque (1515-1830)

Avant l'occupation Turque de la ville de Dellys en 1517-1518 par Kheir-eddine et de la ville d'Alger (1516), les Iflisen Umlil contrôlaient une partie du littoral allant de la rivière Sebaou jusqu'à Bou*****s environ, et toutes les plaines de la Mitidja. Entre le Sebaou et l'Isser, il y avait 5 Aarchs sur le littoral composés de Isser el Widan, Isser Ouled Smir, Isser el Djediane, Isser Draoua et Zemoul.

Les Iflisen Umlil étaient ainsi pris en tenailles par les Turcs d'Alger et de Dellys qui progressivement vont les refouler dans le triangle qu'ils occupent aujourd'hui. Selon le témoignage de Hadj Aïssa (né vers 1795) de Tighilt Bugni (recueilli par Couvignon vers 1890), tout le triangle des Iflisen Umlil était une forêt vierge. Devant la pression turque, les Iflisen y avaient trouvés refuge.

Après la mort du Bey Mohamed en 1754, la confédération des Iflisen Umlil et celles de la caïdat de Boghni se soulevèrent contre le pouvoir turc. Le 16 juillet 1756, les Kabyles attaquent et détruisent le Bordj de Boghni, tuent le caïd Ahmed, et chassent les Turcs de cette garnison. Le 25 août 1756, ils attaquent le Bordj de Bouira. Il a fallu trois colonnes turques, celle du chérif Agha, celle du Bey Softa de Titery, et cella du Bey de Constantine pour venir à bout de cette première insurrection initiée par les Iflisen Umlil. Une deuxième insurrection fut menée par les Iguechtoulen (At Smaïl) et At Sedka vers 1818, qui détruisent la garnison turque de Boghni (reconstruite auparavent).

En 1767, les Iflisen Umelil se mettent à nouveau en insurrection et refusent de payer l'impôt au Makhzen d'Alger. Les chefs des Iflisen Umlil étaient alors Khelif U-Buzid (amin des At Mekla), Hassan U-Rafa3 (amin des Iraf3en), Lhusin N Zamum (amin des At Amran). L'armée turque composée de 1 100 hommes (turques et goums arabes) fut anéantie.

Humilié par les Iflisen Umlil, le pacha d'Alger Mohamed ben Osman envoya l'année suivante (1768), l'armée la plus imposante qui eût encore opérée en Kabylie. Les Beys de Titery, d'Oran, et de Constantine reçurent l'ordre d'amener toutes leurs forces dans la région des Iflisen Umlil. La guerre éclata alors entre les Turcs et les Iflisen Umlil ; ce fût l'une des plus terribles guerres que cette confédération a due subir pour garder son autonomie. Ils avaient infligé une défaite désastreuse à l'envahisseur turque : 1200 Turcs et 3 000 Arabes furent tués. Son armée fut aux trois quarts décimée, et perdit les plus braves de ses guerriers, tel que l'agha El-Ourlis, le cheikh El-Arab el Hadj ben Gana, le cheikh du Bellezma Ferhat ben Ali, de la famille du caïd Cherif ben Mançour, Bel Kassem ben Merah, un des principaux chefs de la zmala et bien d'autres. Ces détails montrent bien l'importance de la défaite qu'avaient essuyée les Turcs devant les Iflisen.

Cependant Mohamed ben Osman avait fait opérer le blocus du pays des Iflisen, au moyen des postes (bordj) entourant de tous côtés leur triangle montagneux et il parvint ainsi à la réduire à la famine. Ce blocus, qui non seulement empêchait les convois de grains d'arriver dans la montagne, mais encore empêchait de cultiver les terres autre part que dans la montagne, força les Iflisen Umlil à conclure un traité de paix en 1769. Ce traité de paix a été signé par le Chef des Iflisen Umlil : Lhusin N Zamum. Il avait installé son azib au lieu qu'on appelle encore aujourd'hui "L'Azib n Zamum" (Ex. Haussonvillier). Pendant de longues années, Lhusin N Zamum sut maintenir la paix avec les Turcs et ce n'est que 25 ans après la conclusion du traité, que nous voyons de nouveau les Iflisen en insurrection.

L'Hocine Ukerdis


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Présentation

  • : La confédération des Iflisen Umellil
  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
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