Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 23:33

Extraits de l'article:

De la qalaâ des Beni Hammad à Béjaïa (Algérie) : Triq Essoltane, mille ans après…
Par Djamel Alilat,El Watan (02 septembre 2007)
Il y a tout juste mille ans, en 1007, naissait dans le Hodna, au pied du Djebel Taqarbouzt, la dynastie berbère des Hammadites. Dans un milieu quasiment désertique, le royaume de la Qalaâ des Beni Hammad allait faire naître une brillante civilisation, qui allait rayonner sur toute l'Afrique du Nord.
 
Soixante années après sa naissance, les souverains de ce royaume prospère durent transférer leur capitale des Hauts-Plateaux du Hodna vers les montagnes kabyles de Béjaïa, fuyant devant les essaims dévastateurs des invasions arabes (Beni Hilal et des Beni Solaïm). Du Djebel Mâadhid jusqu’au Mont Gouraya, c’est une longue route parsemée de caravansérails et de forteresses que durent emprunter les émirs et leurs populations pour une formidable migration, qui a duré des dizaines d’années, créant au passage une autoroute médiévale baptisée Triq Essoltane.

Dans leur migration, les Hammadites utilisaient l’ancienne voie romaine qui reliait les Hauts-Plateaux sétifiens à Saldae (Béjaïa) par Bordj Bou Arréridj, Medjanna, Bordj Boni, Ighil Ali, Tablast, actuellement Allaghane, avant de longer la vallée de la Soummam jusqu’à la mer. C’est ce trajet que nous avons tenté de refaire avec un rétroviseur braqué sur le passé. A mesure que la voiture quitte les mornes plaines des environs de Msila pour grimper vers le Maâdhid, on a l’étrange impression de se retrouver dans le sud des Aurès. C’est le même paysage de montagnes rocailleuses et de ravins tapissés de verdure qui rappellent les célèbres gorges du Ghouffi. En nous arrêtant pour contempler ce paysage, où cohabitent le vert tendre du laurier rose et le jaune des montagnes schisteuses, notre chauffeur, voyant surgir sur le flanc des collines semé de cactus, des maisons de pierres sèches coiffées de tuiles romaines, s’exclame : « Tiens, on se croirait en Kabylie ! » Pour des Bougiotes partis en pèlerinage sur les terres de la première capitale des ancêtres, le lien est vite fait. Nous traversons la ville de Bechara, qui paraît très animée en cette fin de semaine, avant de voir surgir au loin le fameux minaret de la mosquée de la Qalaâ.

Un vestige séculaire

Au pied de cet immense vestige de 25 m qui vous contemple du haut de ses dix siècles d’histoire, nous sommes tout de même saisis par une certaine émotion. La tour est tellement haute, qu’on a de la peine à la faire rentrer dans l’objectif de l’appareil photo. On ne se lasse pas d’en faire le tour et de la contempler sous tous les angles. Plus on la contemple, plus elle nous paraît familière : ces pierres sèches et cette architecture austère ressemblent à toutes ces maisons kabyles qui parsèment les flancs familiers des Bibans. En plus grand, bien sûr. Les vestiges de la Qalaâ étant situés plus hauts que les villages du Maâdhid, aux alentours, il n’y a que quelques bergers gardant stoïquement leurs troupeaux de moutons sous un soleil de plomb. Au bout d’une heure de visite, l’un des bergers, un vieux monsieur coiffé de son chapeau de paille, s’approche discrètement. Nous profitons de l’occasion pour engager la conversation. Disponible et avenant, notre homme s’avère être un ancien gardien qui a travaillé 35 ans sur le site de la Qalaâ. Amar Ferahtiya, 68 ans, est intarissable sur le sujet. Une vraie mine d’or. A l’ombre de l’immense minaret, cet homme, qui n’a jamais été à l’école, nous raconte ce qu’il a appris à force de côtoyer les chercheurs et les archéologues. « Le site de la Qalaâ des Beni Hammad s’étend sur 7 km. Cette tour est dotée de 131 marches. Sa hauteur initiale est de 30 m, mais elle n’en a plus que 25 après sa restauration », dit-il. « Cette montagne que vous voyez là-bas, c’est le Djebel Taqarbouzt. Elle culmine à 1418 m d’altitude. La Qalaâ avait trois portes d’entrée : Bab Ledjnane, Bab Laqwas et Bab Djeraoua. Elle était entourée de remparts et elle comprenait quatre palais dont il reste aujourd’hui quelques vestiges », nous explique-t-il.

L’ombre d’Abu Yazid

Assis à l’ombre de la tour, nous écoutons Ammi Amar nous parler longuement de la naissance du royaume, de la guerre entre Zirides et Hammadites, du révolté Kharidjite Abou Yazid, l’homme à l’âne, qui est mort en 935, cerné au sommet du Taqarbouzt, du sultan Ennacer qui a construit le palais du Manar pour la princesse Bellara dont il était tombé amoureux fou, et puis des huit émirs qui se sont succédé à la Qalaâ depuis sa fondation par Hammad Ben Ziri. Il s’agit, dans l’ordre, d’ El Qaïd, de Mohcene Ben El Qaïd de Bologhine, de Nacer Ben Alennas, le fondateur de Béjaïa, de Mansour le fondateur de Mansoura à Tlemcen, de Badis Ben Mansour, d’El Aziz Ben Mansour, puis de Yahia, le dernier prince hammadide qui a quitté la Qalaâ en 1152 après la défaite contre les Almohades. A écouter ce vieil homme assis dans la poussière, l’histoire, tout à coup, prend un sens. Elle devient palpable. Il vous parle de guerre entre Berbères Zenata et montagnards Sanhadja, comme s’il s’agissait de la rivalité qui oppose les Chnawa du MCA aux supporters de l’USMA. On n’a même pas besoin de fermer les yeux pour voir ces décombres froids de la Qalaâ s’animer, reprendre corps.

Cette ville grouillante, peuplée d’artisans remarquables, de poètes, d’architectes, de paysans et de savants, revient à la vie l’espace d’un instant fugitif. A notre grand regret, notre guide est obligé de nous quitter pour rassembler ses brebis, qui ont profité de la leçon d’histoire pour s’éparpiller à travers champs.

Notre visite se poursuit plus à l’Est où subsistent d’importants vestiges du Palais du Manar construit au dessus des gorges de Oued Fredj, à même la falaise. Devant l’état de total abandon dans lequel se trouvent ses murs antiques, qui ont traversé les siècles, on est pris d’un profond malaise. Les pans de mur qui s’effondrent et les brèches qui se créent n’ont jamais été restaurés. L’état de ruine des vestiges rend la visite très dangereuse. Il n’y a, apparemment, dans tout le Maghreb, que l’Algérie pour s’offrir le luxe de cracher sur un site classé patrimoine mondial par l’Unesco dès 1980, pour le laisser à la merci des prédateurs et des vandales. Cet abandon de la Qalaâ des Beni Hammad est révoltant. Partout, des traces de construction et des vestiges là où l’œil se pose. Les fouilles ont été apparemment délaissées depuis De Beilié, l’archéologue français à qui on doit l’essentiel des connaissances sur la Qalaâ.

Nous n’avons pas le temps de faire le tour du site. Il nous faut quitter la fournaise du Hodna, avant l’heure fatidique où le soleil assomme même les chameaux, en faisant la promesse de revenir un jour faire plus ample connaissance avec ce haut lieu de l’histoire. Ne pouvant faire comme les Hammadites qui, probablement, empruntaient des sentiers de muletiers en allant droit vers le nord, on se résout sagement à reprendre l’asphalte vers M’sila. Thamsilt, comme disent encore les Kabyles de l’ancienne génération.

De la montagne vers la plaine

Sur la route de Hammam Dhalaâ, beaucoup de semi-remorques immatriculés 06. Rien d’étonnant quand on sait que cette route est celle du ciment. Des allers et venues qui rappellent les caravanes qui faisaient ce même chemin, il y a dix siècles. Les matériaux de construction ont toujours été un problème épineux. Dans sa fuite vers les rivages sécurisants de la Kabylie, l’émir Ennacer avait obligé chaque famille émigrée à transporter au moins une pierre à chaque voyage, sous peine d’amende. Après la ville d’El Mhir, il y a le fameux passage des Portes de Fer. Un détroit stratégique qui assure, depuis la nuit des temps, le passage de l’Est vers l’Ouest, de la montagne vers la plaine. Les Romains l’ont toujours contourné, préférant passer par Auzia (Sour El Ghozlane) et éviter ainsi les guet-apens et embuscades des tribus de la région. Les Portes de Fer ou Détroit des Bibans s’appelle en réalité Taggurt, (la porte), pluriel : Tiggura. Il y a deux portes : Tammezyant, la petite et Tameqrant, la grande. L’appellation actuelle, que les Français ont reprise, vient de l’arabe Bab et Bibans. Pour le fer, certains disent que c’est à cause des mines de fer qu’il y avait dans ces montagnes. D’autres avancent l’idée que ce sont les Turcs qui ont donné ce nom à ce passage où ils ont toujours été obligés de baisser leurs armes et de payer un péage aux Ath Abbès qui en assuraient la garde. Nous franchissons ce fameux passage juste pour la forme puis nous revenons sur nos pas pour prendre par Bouqtone ; nous franchissons l’oued du même nom. Cette route mène jusqu’au plateau de Boni en passant par Ath Rached et Ferracha. Selon les anciens de la région, c’est cette route qui a toujours été empruntée pour aboutir à la Qalaâ des Beni Abbès.

La Qalaâ des Beni Abbès a été bâtie sur le modèle de celle des Beni Hammad. Position stratégique, accès difficile, portes gardées et muraille tout autour. Même le nom du plus haut sommet, Taqarbouzt, a été copié sur l’original et importé. Au départ, c’est un Fort hammadite lié à la Qalaâ des Beni Hammad qui avait pour mission de garder le fameux passage des Bibans, ainsi que la vallée de la Soummam. Pendant des siècles, des troupes stationnées à la Qalaâ se sont relayées pour assurer le passage des Bibans, jusqu’à ce que le khalifa Mokrani, dont le fils M’hamed allait soulever le nord de l’Algérie avec Cheikh Aheddad en 1871, ouvre définitivement ce passage aux Français en 1833. A propos de la Qalaâ, certains historiens, comme Paul Wintzer, affirment que les Hammadites ont d’abord occupé la Qalaâ des Beni Abbès qui s’appelait alors la Qalaâ de Ouanougha, avant de s’installer à Béjaïa. Ceci est très probable, d’autant plus que lorsque Béjaïa est tombée aux mains des Espagnols en 1510, les émirs hafsides de Béjaïa se sont repliés à la Qalaâ des Beni Abbès.

La halte de Si Moh U M’hand

A la Qalaâ des Beni Abbès, nous avons rendez-vous avec Mourad Mebarek, un architecte qui a fait sa thèse sur l’urbanisme particulier de cette vieille forteresse. Nous arrivons de nuit à la Qalaâ. A Tajjmaâth n’Tazaïart, Mourad est en train de discuter avec quelques amis sous la pleine lune qui donne un aspect fantasmagorique au paysage de murs effondrés de l’ancienne capitale des Ath Abbès. Au bout de deux heures de discussion à revisiter l’histoire, nous sommes invités à la maison dite « Akham Gu’Ahchaïchi ». C’est une vieille maison berbère où, mis à part l’électricité, rien n’a changé depuis plus d’un siècle.

Un véritable musée avec sa cour pavée, asqif, adaynine, taârichth, ichvouyla et même un authentique coffre berbère superbement sculpté. Cette maison, où nous reçoit très gentiment Menzou Djamel affairé à griller des sardines, a appartenu à Abderrahim Mokhtar, présumé né en 1882. Ce monsieur, dont un portrait jauni est accroché à la poutre maîtresse de la maison, avait pour ami un certain Si Moh U M’hand. Chaque fois que le célèbre barde partait vers Tunis, il s’arrêtait à Qalaâ chez son ami Ahchaïchi. On nous apprend, par ailleurs, qu’une fois, Si Mohand a séjourné plus d’une année sous ce toit. Comme quoi, l’histoire a quelques fois de ces clins d’œil. Mourad nous apprend que ce qui est particulier avec les maisons de La Qalaâ, est le fait de posséder trois portes et trois cours qui donnent les unes sur les autres. Passé le premier portail, la cour intérieure est réservée aux khammass et aux gens de passage, la deuxième porte donne sur une cour réservée aux invités et aux amis, alors qu’au-delà de la troisième et dernière porte, seuls les membres de la famille y sont admis.

Mourad vit depuis longtemps à Brême, en Allemagne. Il se définit d’abord comme Brêmois, puis comme Kabyle, ensuite comme Algérien, puis comme Allemand. Autant dire que culturellement, il a autant d’entrées que les maisons de ses aïeux. Les gens de La Qalaâ sont très hospitaliers et, en général, très instruits. Aujourd’hui, cette cité qui fut un jour prospère au point d’être comparée à Tunis, ne revit plus que pendant les vacances ou les week-ends, lorsque les familles installées dans les grandes villes du pays reviennent au bercail.

La route qui relie Bordj à la Kabylie par Ighil Ali va bientôt être reclassée route nationale.

La circulation automobile est infernale sur une RN26 encombrée par les poids-lourds. A force de s’étendre le long de la route, les agglomérations ont fini par se coller les unes aux autres. Les portions de route vierges d’habitations commencent à se faire de plus en plus rares. Pourtant la Vallée de la Soummam n’a été habitée que depuis la colonisation française et, plus précisément, après la défaite de 1871, ce qui a permis à la France de construire les premiers villages européens comme Tazmalt, Akbou, Sidi Aïch et El Kseur.

Un voyage de mille ans

Moulay Ennacer, le fondateur de Béjaïa a installé des populations sur, toutes les montagnes qui entourent son royaume, ainsi que des postes de vigie sur les points culminants. Ces vigiles communiquaient entre eux à l’aide d’un système de miroirs le jour et de feux la nuit, pour se transmettre des messages. Un système repris plus tard, par les sultans de la Qalaâ des Beni Abbès et même par El Mokrani. Beaucoup de ces villages, que l’on voit aujourd’hui sur la rive sud du Djurdjura, les flancs des Bibans et des Babors, ont été créés à l’initiative d’Ennacer et d’El Mansour. C’est l’une des raisons pour lesquelles on retrouve aujourd’hui, la majorité des villages kabyles occupant des crêtes et des sommets inexpugnables.

A l’entrée d’El Kseur, nous marquons une petite halte symbolique à Tiklat. Chaque jour, des milliers d’automobilistes passent à quelques mètres des prodigieux vestiges de cette ville occupée successivement par les Berbères puis par les Romains, ensuite par toutes les dynasties qui ont eu à régner sur la région, sans s’arrêter et sans même se douter de leur existence. Les citernes romaines, que l’on retrouve aujourd’hui sur une petite colline qui surplombe la route, ont souvent servi de forteresse pour diverses armées, y compris celle du rebelle Takfarinas, le célèbre prince berbère qui s’est soulevé contre Rome en l’an 17 après J. -C.

Ces citernes, au nombre de 15 et qui pouvaient renfermer une réserve d’eau de 15 000 m3, ont souvent changé de vocation au cours des siècles. Sur le bas côté de la route, le maquis a presque complètement recouvert les ruines de l’antique ville de Tubusuptu (Tiklat), fondée par une colonie de vétérans de la légion romaine sous le règne d’Auguste. Ce site, qui peut attirer des milliers de touristes chaque année, s’il était pris en charge et revalorisé, est, malheureusement, dans un état d’abandon total depuis des lustres.

Partis d’Ighil Ali à 7h, il nous faut un peu plus de trois heures pour rallier Béjaïa. Après Bir Slam, le puits antique où les pèlerins faisaient leurs ablutions avant de partir pour La Mecque, la ville apparaît adossée au monumental Gouraya.

Plutôt que d’achever notre périple par la Porte Sarrasine (Bab El Bahr) qui servait de porte de sortie vers la mer, nous choisissons de passer symboliquement par la vieille ville et Bab El Fouka, l’une des portes antiques de l’ancienne cité hammadite, pour boucler la boucle. C’est, paraît-il, par cette porte qu’entrait le sultan. Assis sur son trône, il faisait face à ceux qui entraient dans la ville le jour des foires, des fêtes et de l’arrivée des caravanes.

La circulation à Béjaïa, en cette fin de mois d’août, demeure difficile et les principaux carrefours de la ville connaissent des embouteillages homériques. La cité est envahie par les touristes. La plupart de ces touristes viennent justement de ces Hauts-Plateaux de Sétif, Bordj et M’sila, accomplissant un voyage qui a débuté il y a mille ans. En effet, cela fait dix siècles que Béjaïa est leur port et leur principale porte vers la mer.

Djamel Alilat,

Partager cet article
Repost0
16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 22:32

 

 

 

 

 

 

La Zaouia d'El Hamel, lieu des sanctuaires ou reposent Mohammed Ben Belgacem, fondateur de la Zaouia Rahmania et sa fille Lalla Zineb

La Kalaa de Beni Hammad Ben Bologhine à Maadid distance de 30 Km du Chef lieu de wilaya - Les ruines romaines de khoubana et de M'cif.

Les gisements de peintures rupestres et les tracés de dessins préhistoriques de Sidi Ameur et de Ben S'Rour.

 

Partager cet article
Repost0
27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 20:30
Jijel info

AUX ORIGINES DE LA CHANSON "EL MENFI" / L’amnésie de l’Algérie envers ses déportés


«Lorsque je suis arrivée sur le territoire calédonien, pour retrouver les descendants d’Algériens, je demandais l’itinéraire aux Kanaks. La première réponse qu’ils m’ont donnée, c’est: lorsque tu vois un dattier, c’est qu’il y a un «Vieil Arabe» qui est passé par là». Mélica Ouennoughi Docteur en anthropologie .



L’un des dossiers les plus pertinents que l’Algérie se doit de s’approprier est celui de la mémoire. Sans vouloir verser dans la concurrence victimaire, en Algérie nous avons trop tendance à pardonner par incompétence par crainte d’être mal vu, par paresse et surtout par méconnaissance de cette mémoire en miettes suite à un tsunami qui a eu lieu un certain jour de débarquement, le 14 juin 1830, sur une plage de Sidi Fredj. Il semble et il faut le regretter que seule une histoire bâclée, revancharde, incomplète dans le temps et l’espace intéresse quelques officines qui en font, un fonds de commerce.
J’ai souvenance d’avoir vu, il y a quelques années, une délégation de petits descendants-Laïfa et les autres- des déportés de 1971. Ils étaient venus de Nouvelle-Calédonie à près de 20.000 km se ressourcer dans cette Algérie mythique que leur ont chanté leurs parents, de père en fils. J’avais naïvement demandé à ce qu’on mette en place une bibliothèque virtuelle pour consolider un lien de plus en plus ténu depuis près de 140 ans. Je ne suis pas sûr d’avoir été entendu.

 

En fait, c’est en écoutant en voiture la chanson El Menfi de Akli Yahyaten que je me suis hasardé à retracer, encore une fois et après bien d’autres plus autorisés que moi, un pan de notre histoire. Je me suis basé sur un ouvrage magistral de Melica Ouennoughi anthropologue qui, menant un travail de bénédictin a ressuscité un pan de cette douloureuse histoire à la fois sûr le plan anthropologique et sur le plan agricole avec ce «marqueur» qu’est le palmier dattier. L’histoire commence par une révolte- une de plus contre les hordes coloniales. Ce qui est remarquable, chez les peuples qui ne veulent pas mourir, c’est la lutte contre l’acculturation en tenant à leur repères; la France, les a dépossédés, ruinés, déportés, tondus, mais elle n’a pas pu, malgré toutes les manoeuvres, les intégrer en les désintégrant. Arrachés à leur terre natale, séparés de leurs proches, déportés par convois successifs vers les bagnes du Pacifique, les déportés devaient aussi lutter contre l’acculturation, pour ne pas perdre leur âme et leurs coutumes. Jusqu’en 1936, leurs enfants étaient obligés de porter des noms chrétiens pour être scolarisés.

Un autre échec
Mais chez eux, à la maison, les enfants étaient appelés par des noms venus du fin fond du pays de leurs pères, «si bien que Jean-Pierre, Michel et Joseph deviennent une fois à la maison des Taïeb, Miloud et Ahmed», dira Mme Ouennoughi. Encore un échec, un de plus, de la colonisation et de ses différentes méthodes d’acculturation et d’assimilation. Ceci dura jusqu’en 1930 date à laquelle on leur permit de garder leur nom arabe. Après la levée de l’interdiction sur l’utilisation des prénoms musulmans, «tous les Jean, Christian, Joseph, Robert, Michel etc. redevinrent instantanément officiellement des Taïeb, Ahmed, Mohamed, Ali, Kader, etc.», relève le Dr Pierre-Philippe Rey, professeur des Universités, dans la préface de l’ouvrage de Mme Ouennoughi.
«Cette remarquable résistance à l’acculturation ne se manifeste pas que sur ce point: l’auteur nous explique comment ces déportés masculins ont appris à leurs femmes françaises ou canaques la cuisine algérienne qui s’est ensuite transmise de génération en génération; comment a été édifié un mausolée à la mémoire d’un cheikh décédé par noyade, à l’endroit de son accident et comment ce mausolée donne lieu à un pèlerinage annuel rappelant en tous points les ziaras du pays des ancêtres; comment une association de descendants d’Algériens gère ce lieu de pèlerinage et le cimetière musulman qui l’entoure; comment les dattiers sont vénérés comme témoins actuels de la présence en ces lieux du "Vieil-Arabe" qui les a plantés...», note le Dr Rey dans sa préface du livre de Melica Ouennoughi.(1)
La politique d’acculturation des descendants des déportés a échoué. Mieux: elle a eu l’effet inverse. «Ce sont les femmes françaises, communardes ou d’origine pénale, qui ont adopté les coutumes algériennes et non l’inverse», ajoute le Dr Rey. Le dernier déporté, Kouider, est décédé en 1968. Les noms des déportés, tirés des archives poussiéreuses, rongées par l’humidité et le rance, ont permis d’ériger, à Bouraïl, en Nouvelle-Calédonie, une stèle à la mémoire des déportés. «C’est important, parce que les déportés n’étaient pas des orphelins», dira Mme Ouennoughi. Ils avaient des pères, des mères et des familles en Algérie. Ils étaient venus d’un village, d’une tribu, d’une région, enfin d’un pays pris dans les mâchoires d’un colonialisme meurtrier et dévastateur.(1)
L’introduction du modèle et des fondements de la djemaâ «ont contribué énormément au mouvement associatif de 1886 en France», selon Mme Ouennoughi. Les codes coutumiers pratiqués par les déportés ont été utilisés par les autorités françaises de l’époque «pour solidariser les petits colons» en Nouvelle-Calédonie. Les Communards et autres anarchistes, comme Louise Michel, en avaient, eux aussi, emporté dans leurs bagages, «emprunté» à la djemaâ ce «petit trésor» d’organisation sociale en retournant en France, après la loi d’amnistie de juillet 1879. Une loi qui avait, faut-il le rappeler, «oublié» les déportés algériens qui devaient attendre 1895 pour bénéficier de ses dispositions. «D’ailleurs, la loi de 1901 est fortement imprégnée par ces codes coutumiers» des déportés algériens, nous a confié Mme Ouennoughi.(2)
La djemaâ a intégré tous les déportés, qu’ils soient «politiques», ayant conduit ou participé aux révoltes et insurrections contre la France coloniale en Algérie, ou de «droit commun», parmi lesquels figureraient certainement ceux qu’on appelait les «bandits d’honneur» et qui étaient, pour certains d’entre eux, des révoltés contre l’ordre colonial, à l’image de Ahmed Oumerri et Arezki L’bachir en Kabylie et Messaoud Benzelmat dans les Aurès tués par les forces coloniales en Algérie. La démarche visant à ôter l’étiquette dévalorisante de «droit commun» à ce type de prisonniers a abouti à l’union de tous les déportés algériens. Aujourd’hui, leur descendance est estimée à 15.000 personnes. «Moi, j’estime qu’elle est plus importante», soutient Mme Ouennoughi.(2)
Les descendants ont créé, en 1969/1970, une «Association des Arabes et des amis des Arabes» pour prendre en charge l’histoire et perpétuer la mémoire collective de leurs ancêtres. Elle fonctionne selon les principes et les règles de fonctionnement de la djemaâ ancestrale.
D’ailleurs, ce travail de mémoire avait déjà été assuré, avec brio peut-on dire, bien des décennies auparavant, par des filles de déportés. «Notre mère était une grande femme; elle était une fille rebelle aussi; elle voulait toujours nous éduquer avec la coutume algérienne. Elle maîtrisait bien la langue de son père. Il fallait toujours qu’on soit réunis. Elle nous parlait quelques mots d’arabe. Elle avait une grande admiration pour son père. Elle en était fière et c’est comme si elle avait ce rôle de transmettre la coutume des anciens: c’était une femme autoritaire», disait le petit-fils d’un déporté cité par Mme Mélica Ouennoughi dans son ouvrage.Elles ont mis en application le concept de «devoir de mémoire» avant que celui-ci soit utilisé. «Chacune à leur manière avait le devoir de transmettre la tradition», à travers notamment «le port du foulard berbère, les plats traditionnels, les récits et les mots à consonance arabo-berbère. A chacune d’entre elles, on attribue un récit ou un conte légendaire parfois.»(2)

Le chant de la résistance
La chanson El Menfi (le Déporté) interprétée par le chanteur Akli Yahyaten était chantée en Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle par les déportés algériens, selon Mme Ouennoughi. Le chant était accompagné d’une flûte fabriquée avec du bois de sagaie. Un bois servant aussi pour les Kanaks à fabriquer des lances. «Cette chanson était chantée en Nouvelle-Calédonie par des gens qui ne connaissent pas l’Algérie. Des petits descendants des déportés la chantaient dans les vallées perdues. C’est quand même incroyable», dira-t-elle. Le déporté Taïeb ben Mabrouk, réputé pour sa maîtrise de la flûte, répétait sans cesse cette chanson qu’on murmure toujours aujourd’hui. Il s’agit de El-Menfi, raconte sa petite cousine. Les mots dits dans la chanson «nous restent dans notre coeur, ils sont aussi pleins de détresse. Cette chanson, il la chantait toujours sous le dattier», confie-t-elle à Mme Ouennoughi. «Si l’Algérie n’ouvre pas le dossier des déportés, il ne s’ouvrira pas en Nouvelle-Calédonie parce qu’il n’y a pas de spécialistes qui s’intéressent à cette question», estime-t-elle.(1)
L’auteur suit également l’histoire du lien entre le Maghreb ancien et la Nouvelle-Calédonie grâce au fil conducteur de la culture du palmier dattier. La reconstruction identitaire d’une communauté maghrébine dans les pays d’Outre-mer ne pouvait être compréhensible, qu’après avoir reconstitué les étapes anthropologiques de leur histoire sociale, religieuse, économique et botanique. La formation de palmeraies pour souder la communauté ainsi que les effets au niveau des techniques et de l’outillage nous révèlent l’existence d’un héritage almoravide berbère qui prend son origine en Espagne médiévale (XIe siècle), dont l’auteur analyse les modes de diffusion permettant de suivre les mouvements migratoires des groupes humains. La première personne qui m’a introduit au dattier, c’est M.Aïfa; je me souviens, il était perplexe sur mes recherches, ensuite en me voyant mener mes enquêtes jour après jour, mois après mois, il a compris que pour entreprendre un tel travail de recherche sur le terrain, il fallait un fil conducteur, un guide végétal, un marqueur culturel et agronomique que les Kanaks avaient accueilli: c’était bien le dattier de ses ancêtres qui était, selon lui, un symbole fort de résistance. Puis, il m’a amené vers son dattier d’origine, que son père Laïfa (son ancêtre en Calédonie) a planté et aujourd’hui il porte plus d’un siècle de naissance.(3)
L’ouvrage de Melica Ouennoughi met en lumière pour la première fois le grand répertoire des mouvements de la déportation algérienne et maghrébine depuis les insurrections politiques des Ouled Sidi Cheikh 1864, la grande insurrection de Hadj Mokrani et de Cheikh El Haddad 1871, l’ extension insurrectionnelle de El Amri 1876, celle des Aurès de 1879, les insurrections des Ouled Sidi Cheikh de 1881-1882. Les convois collectifs de l’insurrection de Hadj Mokrani ont été statués de la dénomination politique avec les insurgés de Biskra fortement apparentés aux Ouled Mokrane par la présence des familles réfugiées. (...)Le dernier convoi des droits communs est très présent dans la région de Bourail. Ces droits communs font partie du convoi de 1896 et la descendance a hérité de forts marqueurs culturels issus de l’ancienne djemâa en provenance du code coutumier et juridique initié par Hadj Mokrani dans cette résistance à la contre-acculturation.(2)
«Pour que soit transféré un tel code coutumier, écrit Melica Ouennoughi, dans un espace kanak et calédonien, il y a eu des marqueurs précis qu’il a été nécessaire d’étudier sur le terrain, par l’observation des faits et des ritualisations coutumières mais pas seulement, la démarche d’anthropologie historique vise à étudier le contemporain de ses actes et ses représentations coutumières, par exemple ses symboles aussi, ses marqueurs et remonter à l’histoire des sources d’archives et en amont des ces sources aux sciences algériennes, berbères et arabes, pour reconstituer l’Histoire et le phénomène de causalité de tels marqueurs culturels dans cette forme de maintien d’une sauvegarde culturelle et historique de la résistance. Celle de la libération, de la liberté et de La solidarité par le système de la touiza.»(2)
«Les affres de la déportation et l’exil ont été marqués par le chant célèbre El Menfi, l’exilé, et je crois que nous pouvons dire que cette chanson nous la devons à ces familles de déportés mais pas seulement à toutes ces grands-mères qui ont chanté leur tristesse lors de leur séparation de leurs fils et je crois que cela reste gravé dans cette mémoire du chant omniprésent comme marqueur culturel qui forme cette union entre l’Algérie et la Calédonie. Ce chant est une grande tristesse mais il est aussi une grande résistance et pour l’historienne que je suis, je devais trouver d’autres marqueurs de cette résistance car en Algérie nous avons un riche patrimoine à préserver qui a été transféré en Océanie. Mon appartenance à cette résistante vient du fait que mon père m’a donné deux principes d’enseignement: l’instruction et la cellule familiale comme préservation. L’Histoire de l’Algérie amène à rompre avec toute émotion forte à toute aliénation sans oublier que les douleurs et les horreurs de la colonisation, ce qui est dit doit être écrit et dans cet écrit des affres de la déportation, je fus persuadée qu’il y avait une résistance et je l’ai trouvée dans des fondements culturels scientifiques bien précis et cette réappropriation de notre histoire doit tenir compte des fondements culturels algériens à travers les espaces et les siècles.»(2)
On ne peut parler justement des déportés sans citer quelques paroles douloureuses de la chanson interprétée magistralement par Akli Yahyaten - que Dieu lui prête longue vie - pour avoir su nous faire vibrer: «Aw ki dawni le tribunal jadarmiya kbaar wisghaar aa wissensla tewzen qantar darbouni aam wa n’haar 3ala dakhla haffouli raas wa aataouni zawra ou payas goulou lommi matebkeesh yal menfi waldek rabbi mayy khalleesh.» Cette supplique revendique deux repères: la religion et la mère. Cette mère, dernier lien ombilical qui lui reste et qu’il doit tenter de rassurer. Cette mère est en fait, notre mère, cette Algérie souffrante de voir ses meilleurs fils lui être arrachés pour l’inconnu et sans espoir de retour. Nous sommes assurément des nains juchés sur les épaules de ces géants qui ont commencé le combat libérateur- il faut s’en convaincre - dès l’arrivée de l’envahisseur.

(*) Ecole nationale polytechnique

1.Mélica Ouennoughi:Les déportés maghrébins en Nouvelle-Calédonie et la culture du palmier dattier (1864 à nos jours) /; préface de Pierre-Philippe Rey. -Paris: L’Harmattan, 2006.- Casbah Editions 2008.

2.Mohamed Arezki Himeur: Devoir de mémoire envers les déportés algériens

http://www.lecap-dz.info/index.php?id ... =221&id_article=1469.


3.Entretien avec Me Ouennoughi réalisé par Bordj Bou Arréridj info (Algérie), 18 mars 2006.

Pr Chems Eddine CHITOUR

Partager cet article
Repost0
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 22:41
el khabar

Le mausolée d'Imedghassen, un monument numide qui défie le temps

BATNA - Dressé sur un léger promontoire, presque sur le bas-côté d'un chemin communal qui relie la petite localité de Boumia à la route Batna-Constantine, le mausolée Imedghassen dédié, dit-on, au roi Madghis, semble affirmer avec fierté, malgré les dommages du temps, son statut de monument numide le plus important d'Afrique du nord. Aucune plaque ne signale pourtant aux automobilistes empruntant cette route nationale la présence de ce vestige dont la construction remonterait, selon des études historiques, à la fin du IVe siècle avant notre ère. Ce tombeau royal semble depuis quelques temps vieillir plus rapidement sous l'action de multiples facteurs naturels.

Partager cet article
Repost0
17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 22:26


Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 00:37


god bless ISSER and nowhere elsegod bless ISSER and nowhere elsev


Source : http://www.alger-roi.net/Alger/courbet/textes/3_courbet_memoire_hesse.htm

CHAPITRE DEUXIEME : LES ISSERS

Une plaine tardivement livrée à la colonisation

 

 

1)    Étude générale de la plaine

 

 

              En sortant de la commune du col de Beni-Aïcha qui portait depuis le 2 janvier 1877 le nom de Menerville, pour honorer la mémoire de Charles Louis PINSON de Menerville, premier président de la Cour d’Appel d’Alger et auteur de précieux travaux sur la législation Algérienne, on apercevait à l’est, une vaste contrée qui était la plaine de l’Isser et qui formait l’entrée de la Kabylie.

 

              Ce territoire, premièrement exploré par le Maréchal RANDON le 2 juillet 1857 fut le théâtre au lendemain de la conquête de nombreux et glorieux faits d’armes qui firent connaître à la population Arabe et Kabyle surtout, combien l’armée Française était courageuse et puissante.

 

              Limitée au nord par la mer Méditerranée, au sud par le premier contrefort des montagnes du petit Atlas, à l’est, par le village d’Haussonviller (Azib-Zamoun), à l’ouest par le village de Menerville. Cette plaine s’étendait à droite dès son entrée jusqu’au-delà de Souk-El-Had ; de ce village, elle suivait presque une ligne droite jusqu’à Haussonviller ; de là, elle descendait sur la mer en comprenant les terres de Douars Raïcha et Ouled-Smir, jusqu’au Cap Djinet ; de ce point elle suivait le littoral jusqu’à Zemouri puis revenait en s’élargissant jusqu’à Menerville, en longeant la chaîne de montagne connue sous le nom de Djibil. Elle mesurait en ligne droite, de l’ouest à l’est vingt huit kilomètres, et du sud au nord dix huit kilomètres. Sa superficie totale était de 45.145 hectares.

 

              Le nom de plaine ne pouvait s’appliquer à tout ce territoire que d’une manière relative et ne devait par faire naître l’idée d’une vaste étendue de terre complètement plate et unie, dans une partie on y rencontrait des montagnes, des monticules, des ravins, qui généralement étaient de très bonnes terres, où la colonisation pouvait puiser de grandes ressources.

 

              Si la plus grande partie des terres était défrichée et parfaitement cultivable ; d’important travaux d’assainissement et de défrichement furent faits sur les différents centres à pourvoir.

 

              Cette plaine de l’Isser allait comprendre dès le début des années 1870, 7 centres de récente création, habités par des Européens, savoir :

                            1-Souk-El-Had

                            2-Blad-Guitoun ou Bled-Guitoun

                            3-Zaâtra

                            4-Zamouri ou Zemouri

                            5-Isserville

                            6-Bordj-Menaïel

et                         7-Azib-Zamoun (Houssonviller)

 

 

plus 3 hameaux qui étaient :

 

                            1-Ain-Refaïa

                            2-Ain-Legatha (ces deux premiers formaient le territoire d’Isserbourg)

et                         3-le Cap Djinet

 

 

auxquels il fallait ajouter 5 douars occupés par les indigènes :

 

                            1-Beni-Mekla

                            2-Chender

                            3-Raïcha

                            4-Ouled-Smir

et                         5-Isser-El-Ouidan

 

 

 

Plus un grand nombre de fermes généralement occupées par des Européens.

 

         Autrefois, cette plaine  n’était habitée que par des Indigènes arabes, très laborieux et très industrieux, soumis d’abord aux Romains, puis ensuite par les Turcs ; souvent tourmentés par les invasions des Kabyles, qui jaloux de leurs richesses territoriales, venaient piller et enlever leurs récoltes, ainsi que leurs bestiaux, après avoir mis tout à feu et  à sang.

 

         Depuis 1870, cette plaine fut entièrement livrée à la colonisation, à l’exception de quelques douars encore habités par des Indigènes.

         Mais bien avant cette date, les soldats du génie avaient aménagé dans cette région de l’est d’Alger, une piste de terre battue afin de relier la capitale à Dellys. Tout au long de ce grand chemin, pour assurer la sécurité du roulage, la troupe bivouaquait au bord des rivières ou à proximité des sources.

Ce fut d’ailleurs du camp militaire de Kara Mustapha, situé au bord de l’Oued Boudouaou, que naîtra véritablement le premier centre de peuplement de la région, qui prendra  le nom de l’Alma (après la victoire des troupes Franco-anglaises sur les Russes pendant la guerre de Crimée, sur le Fleuve Alma en 1854). Créée le 21 août 1861, cette commune comptait, un camp militaire, un village, des fermes et de vastes territoires fréquentés par des bêtes sauvages telles que les hyènes, panthères et chacals, qui servaient de terrains de chasse et de pâturages pour les nomades.

 

         De 1860 à 1870, d’anciens soldats qui avaient fait venir leur famille, s’installèrent dans les parages et tinrent dans des gourbis, construits aux abords des camps et des bivouacs, des débits de comestibles vins et liqueurs ; ainsi au col des Beni-Aïcha, c’est le sieur Paul JUST qui fut autorisé à établir une auberge, tandis qu’au bivouac de Blad-Guitoun, c’est un nommé CHAIX qui tint auberge. Ensuite, l’arrivée des Alsaciens et des Lorrains aidant, l’émigration s’intensifia.

 

         Le séquestre général fut opéré aussitôt après l’insurrection de 1871 par Mr L’amiral de GUEYDON, qui connaissait toutes les ressources et les nombreux intérêts que présentait ce pays, et qui voulut le peupler d’Européens.

 

                   Le général CHANZY, lors de sa nomination de gouverneur général, vient visiter la plaine de l’Isser et ratifia le grand travail de son prédécesseur.

         Au mois de mars 1872, les premiers colons prirent aussi possession des concessions de Bled-Guitoun  (pays des tentes), le premier village créé, puis insensiblement les autres centres furent distribués.

La population totale de la plaine fut alors, à cette époque, de 3584 Européens et 7621 Indigènes.

 

         Au tout début de la colonisation, la plaine de l’Isser était divisée en trois circonscriptions municipales, deux communes de plein exercice, qui avaient chacune un maire, des adjoints et un conseil municipal, (Bled-Guitoun et Bordj-Ménaïel) et une commune mixte ou Indigène, administrée par un commissaire civil, des adjoints européens et des présidents ou adjoints Indigènes de l’Isser.

 

         La commune de Bled-Guitoun du ressort de la Préfecture d’Alger comprenait alors les villages de Zaâtra, Zemouri (depuis 1875), les deux hameaux d’Isserbourg, les fermes et le territoire des Issers-El-Ouidan. La population comptait 773 Européens et 3877 Indigènes ; sa superficie totale était de 11.841 hectares 12 ares 35 centiares.

 

         Celle de Bordj-Ménaïel du ressort de la Sous-Préfecture de Tizi-Ouzou réunissait le village d’Isserville et le douar de Beni-Mekla. Sa population était de 1031 Européens et 3915 Indigènes, sa superficie totale de 12.885 hectares.

 

Enfin, la commune mixte ou Indigène de l’Isser, à laquelle se rattachaient les villages de Haussonviller, Kouanin, Bois-Sacré, le hameau du Cap Djinet et les douars de Bou-Berak, Ain-Mouder, Ouled-Smir, Raicha Rouafa …était également du ressort de la Sous-Préfecture de Tizi-Ouzou, d’une superficie de 45.991 hectares ; elle totalisait pour une population européenne de 578 habitants et 32 388 Indigènes.

 

Partager cet article
Repost0
12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 00:47


Mahfoud Ferroukhi

"Nos ancêtres les Rois numides" ou l'histoire non tronquée du Maghreb
ORAN - L'archéologue algérien Mahfoud Ferroukhi a fait une présentation, mercredi à Oran de son dernier ouvrage "Nos ancêtres les Rois numides" qui se propose d'apporter "une vision non tronquée" de l'histoire du Maghreb au temps de la Dynastie numide (du 3e siècle av J.C. au 1er siècle). Ce livre de 150 pages, riche en illustrations (cartographies, généalogies et photos), est le fruit de pas moins de 25 années de recherches documentaires à travers différents écrits contemporains et des sources latines et grecques, a indiqué l'auteur lors d'une séance vente-dédicace organisée au hall d'exposition de la cinémathèque d'Oran. La consultation objective de ces multiples documents a d'abord amené M. Ferroukhi à se rendre compte que "beaucoup de ce qui a été dit auparavant de la période considérée n'était en fait basé que sur de simples hypothèses".



Nouvelle parution de Mahfoud Ferroukhi sur l'histoire ancienne du Maghreb

“Nos ancêtres les Rois Numides ou les Aguellids  des Imazighen" est un beau livre de l’archéologue Mahfoud Ferroukhi, sorti aux  éditions "Dalimen".         
Ce livre d’art et de la civilisation numide se veut, selon son auteur,  "didactique, avec une lecture aisée qui s’adresse au grand public", et met  en valeur ces "traces oubliées" de l’Algérie.         
"L’accomplissement de cette belle œuvre sur notre histoire est venu  à la suite d’un travail mené depuis plus de 25 ans par nos soins sur Cherchell  et le roi Juba II, époux de Cléopâtre Séléné, princesse d’Egypte, dont l’ouvrage  est en préparation", a indiqué l'auteur.         
Cette recherche l’a amenée, dit-il, à s’intéresser à l’histoire des  ancêtres de ces monarques, dynastie Nord-Africaine, méconnue, selon lui, du  grand public.         
La publication de ce livre, au delà de son aspect didactique destiné  à faire connaître une autre facette de l’histoire de ces rois, démontre l’existence  d’une civilisation émancipée depuis au moins le 4ème siècle avant-Jésus-Christ, celle des Numides ou Imazighen, les ancêtres de l’Algérie et de l’Afrique du  Nord, a ajouté l'auteur.         
A partir de sources historiques anciennes et de l’archéologie, l’auteur  reconstitue le "puzzle documentaire" pour faire valoir le prestige des Aguellids  (Rois) : Gaia, Massinissa, Hiempsal, Tacfarinas et autres Jugurtha, des "personnages  courageux et  très cultivés", a-t-il affirmé.         
M. Mahfoud Ferroukhi est un archéologue, formé dans les années 1970.         
Il a étudié l’art et l’archéologie à l’université "Aristote" de Thessaloniki,  en Grèce, avant d’occuper le poste de Conservateur à Cherchell, puis des postes  de responsabilité dans l’administration algérienne.          
Dans les années 2000, il décroche un doctorat en Archéologie et Histoire de l’Art à Montpellier (France) où il exerce aujourd’hui comme chargé de mission  pour la coopération internationale à l’Institut National de Recherche en Archéologie  Préventive (INRAP).


Mahfoud Ferroukhi. Archéologue : « Les rois numides étaient de grands mécènes »
Postée par : sofiane
Date : 26/12/2009
Ecrit par : A. F.
Source : www.elwatan.com
Envoyer à un ami

 

Imprimer cet article
 - Mahfoud Ferroukhi. Archéologue : « Les rois numides étaient de grands mécènes »

De Gaïa à Ptolémée, en passant par Massinissa,Jugurtha ou Juba II, la saga d'une dynastieprestigieuse et pourtant méconnue.

  Vulgariser l'histoire met parfois en balance l'intérêt culturel et la rigueur scientifique. Comment avez-vous géré cet équilibre dans votre ouvrage* '

Je n'aime pas beaucoup le verbe « vulgariser », souvent entendu, à tort, comme « rendre vulgaire ». Je me suis efforcé d'être didactique. Il s'agit d'un beau livre et non d'un essai, et il fallait que la lecture soit aisée et agréable au possible pour toucher le public le plus large. Cela fait 25 ans que je travaille sur Juba II et son fils Ptolémée, et ce travail m'a amené à m'intéresser à la dynastie à laquelle ils appartenaient. Mon plus cher v'u est, qu'à travers ce livre, le grand public puisse découvrir ces rois et leur époque, mais surtout que cela suscite des vocations de recherche chez de jeunes Algériens pour approfondir sans cesse notre connaissance.

  Vous affirmez que les rois numides ont été occultés par le « romano-centrisme ».

Le romano-centrisme a touché de nombreux peuples, dont les Numides. C'est une branche de l'européocentrisme. Notre histoire a été longtemps produite dans un cadre colonial. Les archéologues et historiens avaient alors une idéologie qui les rapprochait du monde dit civilisé et les éloignait du monde dit barbare. Il y avait une politique et une volonté de tout ramener à Rome alors que les Numides avaient une civilisation distincte.

  Vous évoquez aussi une manie algérienne de réinterpréter l'histoire à partir de faits récents...

D'abord, on prend de moins en moins le soin de vérifier les sources. Je ne généralise pas, mais certains faits, traités durant la colonisation, sont repris tels quels aujourd'hui, sans s'assurer de leur véracité. Beaucoup d'éléments de l'historiographie coloniale ne reposent que sur de simples hypothèses. Stéphane Gsell dit par exemple que Juba I a été traîné dans les rues de Rome, attaché au char de César. Ce n'est pas vrai mais certains Algériens le reprennent pourtant. Très peu d'Algériens ont écrit sur cette période. Et aujourd'hui, il s'en trouve certains pour penser que Massinissa était un traître. Il s'est effectivement allié aux Romains à un moment donné, mais c'était stratégique. Il était amoureux, en tout cas prétendant, de Sophonisbe, princesse de Carthage, que son père a finalement mariée à Syphax. Et Massinissa s'est trouvé, par cette alliance, pris en étau entre le royaume de Carthage et celui de Syphax qui rêvait d'annexer Cirta.

  Selon vous, les rois numides étaient attachés à « la liberté de pensée de leur peuple » et à l'indépendance de leur royaume, n'est-ce pas un peu idyllique et généralisateur '

Quand on se penche sur Gaïa, le père de Massinissa, sur Hiempsal, Jugurtha, Juba I, puis Tacfarinas' ce sont des gens qui étaient contre l'occupation romaine et se sont toujours battus pour l'intégrité de leurs territoires.

  Mais la plupart les grandes figures de résistance étaient hors du pouvoir, comme Tacfarinas, ou en avaient été évincés, comme Jugurtha'

Pour le premier, oui, mais pour Jugurtha, non. Certaines sources avancent qu'il était le fils d'une concubine. Il n'empêche, il état de sang royal par son père. Quand Micipsa est mort, il a lutté contre ses deux cousins, inféodés à Rome, pour prendre le pouvoir. Il est parti à Rome négocier avec le Sénat. Quant à Massinissa, sa stratégie s'inscrivait fondamentalement dans une optique d'indépendance et de recherche d'un certain bien-être de son peuple.

  On trouve des faits curieux et amusants dans votre livre, comme cette histoire de profil gauche des rois sur les monnaies, puis, à partir de Juba I, le passage au profil droit'

Je n'ai pas encore trouvé d'explication. Cela peut-être un simple phénomène de mode comme quelque chose de profond. Je ne suis pas numismate, et il faudrait aller plus en détails dans la recherche. Mais ce n'était pas le but de ce travail. J'ai tenu à signaler ce point comme d'autres demeurés inexpliqués et qui peuvent s'avérer ensuite seulement anecdotiques. Que voulez-vous, les lignes de l'histoire sont en pointillés et non en lignes continues !

  Vous relevez plusieurs fois le haut niveau culturel de ces rois, en tout cas, leur rôle actif de mécènes'

Absolument, mon premier chapitre s'intitule Entre le glaive et la plume, le glaive pour la liberté et la plume pour le savoir et l'art. Ils ont été de grands mécènes. Micipsa avait fait venir à Cirta des musiciens et des philosophes, pour la plupart grecs, et il avait constitué une immense bibliothèque. Elle comprenait une grande partie du fonds de la bibliothèque de Carthage qui équivalait, selon certaines sources, à celle d'Alexandrie. Et c'est finalement Juba II, par son grand-père Hiempsal II, puis son père Juba I, qui a récupéré ce fonds qui devait être à Cherchell et dont on a perdu la trace.

Plusieurs rois numides ont écrit, comme Hiempsal, avec les Libri Punici, les Livres Puniques. Juba II a, pour sa part, énormément écrit dans tous les domaines, faisant preuve d'un esprit scientifique et littéraire brillant et reconnu. Il écrivait en grec. Tenez, Auguste l'empereur est réputé pour avoir renforcé l'héritage grec de Rome et on avance que Juba II l'imitait. Mais tandis qu'Auguste ne faisait que copier Athènes, Juba II était un créateur et un auteur qui écrivait en grec. Micipsa et lui, principalement, ont été de grands mécènes de l'art et je dirai de l'art numido-grec.

  En allant vers l'héritage grec, n'avaient-ils pas la volonté de se placer symboliquement d'égal à égal avec Rome qui se targuait d'être légataire de ce patrimoine '

Probablement. Ils entretenaient des relations fournies, très intimes mêmes avec le monde grec. Il y a eu des alliances et aussi une entraide entre le monde hellénistique et le monde numide. Pourquoi par exemple Alexandre le Grand n'est pas venu en Afrique du Nord après l'Egypte et a préféré aller vers l'Asie ' On se le demande. On retrouve en Grèce, à Athènes, Rhodes, etc. de nombreuses dédicaces aux rois numides, des statues, des inscriptions, qui parlent de Massinissa, Micipsa, Jugurtha... On y a même trouvé des statues de Juba II et de son fils Ptolémée. Qu'est-ce qui aurait bien pu pousser les Grecs à leur accorder un tel intérêt sinon des relations très fortes et un prestige certain '

  Vous parlez d'un « art spécifique aux royaumes de Numidie » ' En quoi l'était-il '

Les Numides ont repris beaucoup de l'art grec, mais pour ce qui est des styles et des touches visuelles disons, on voit bien qu'elles ne sont pas gréco-romaines et apparaissent comme autochtones. Les techniques différaient. Mais ce sont des points qui mériteraient d'être approfondis à travers des programmes de recherches soutenus en histoire de l'art.

  Vous parlez des femmes de cette dynastie : la tragique Sophonisbe, Cléopâtre de Séléné la prestigieuse, Glaphyra la méconnue' Toutes les reines étaient étrangères '

On ne sait pas avec qui était marié Massinissa ou Micipsa. Jugurtha avait épousé la fille de Bocchus, celui qui devait le trahir, mais on ne sait rien d'elle. Et on connaît celles que vous avez citées parce que les chroniqueurs grecs et romains les connaissaient déjà. C'est pourquoi toutes les femmes de la dynastie numide peuvent paraître étrangères. Cela dit, c'était peut-être la réalité, car dans l'Antiquité comme plus tard, chez nous et ailleurs, les rois épousent des reines et recherchent ainsi des alliances stratégiques.

  Vous terminez sur le dernier de la lignée, Ptolémée de Maurétanie, fils de Juba II. Il était pressenti pour être empereur de Rome. Vous écrivez : « Le monde aurait-il été différent ' ». Je vous le demande'

J'ai la conviction intime que oui. Ptolémée a été assassiné parce qu'il avait de fortes chances de devenir empereur. Il était le petit-fils de Marc Antoine tandis que son ennemi, Caligula, n'en était que l'arrière-petit-fils. Il tenait par son père le royaume de Maurétanie, de Sétif jusqu'à l'Océan Atlantique. Il aurait pu devenir empereur de Rome, soit d'un empire encore immense qui couvrait la Méditerranée et l'Europe avec Carthage annexée, ce qui lui aurait permis de rattacher tous les morceaux de l'actuel Maghreb. Héritier, de plus, de la lignée pharaonique par sa grand-mère maternelle, Cléopâtre, il était donc potentiellement, avec cette triple filiation, le maître du monde.

  Comme on dit, du « monde connu » à cette époque'

S'il était monté sur le trône à Rome, l'histoire aurait pu connaître d'autres évolutions. Mais ce ne sont là que supputations et, là, je dois rappeler l'adage si sage qui veut que l'histoire ne s'écrit pas avec des « si ».

Nos ancêtres les rois numides ou les Aguellids des Imazighen (du 3e siècle av J.C. au 1er siècle). Mahfoud Ferroukhi. Ed. Dalimen, Alger. 2009. 150 p.

Repères : Né en 1953 à Alger, Mahfoud Ferroukhi a étudié l'histoire de l'art et l'archéologie à l'université Aristote Thessaloniki (Grèce) avant de soutenir en 2001 un doctorat dans les mêmes disciplines à l'université Paul Valery de Montpellier. Depuis 1991, il est chargé de mission pour la coopération internationale (Maghreb) à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (France) et responsable scientifique d'opérations. Il a longtemps travaillé au ministère de la Culture avec des responsabilités relatives à l'archéologie et aux musées. Son ouvrage sur les rois numides a été illustré par sa nièce, Nadia Ferroukhi, photographe internationale, avec un magnifique dessin de son frère, le peintre Noureddine Ferroukhi, représentant le suicide de Sophonisbe. Mahfoud Ferroukhi prépare actuellement un ouvrage sur Juba et Cléopâtre.
 
 
Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 20:51


Tlemcen viendrait de tamazight , et signifie soit  ''Telem sin'' (elle relie deux, càd deux villes) ou de ''Tala imsan'' (Fontaine fade).



Selon certaines autres thèses, Tlemcen (ar. vulg. tlemsèn, class. Tilimsan) est la forme du pluriel berbère tilmisân dont le sing. tilmas signifie « poche d'eau, source » (Cette étymologie est préférable à, celle .donnée dans le Guide de Touriste, première édition). Le nom berbère de cette ville « Les Sources » convient admirablement à. notre pays où les innombrables sources donnent une eau abondante, fraîche, agréable au goût.

Vers 1236, alors que I'empire Amazigh almohade était affaibli par des luttes intestines, un chef berbère, Yaghmoracen, des Béni Zeyân, fraction des berbères Zenata, établit son autorité à Tlemcen et proclame l'indépendance de cette ville et de toute la province. Il fonde un royaume, dont Tlemcen devient la capitale, et dont ses descendants seront souverains presque sans interruption jusqu’en 1555, date à laquelle Salah-Raïs, pacha d'Alger, s'en empare, tandis que le dernier roi de Tlemcen se réfugie à Oran chez les Espagnols.

C’est Yaghmoracen, le premier roi Amazigh de Tlemcen, qui a fondé le Méchouar où il établit sa résidence. Il a fait aussi construire les deux minarets des mosquées d'Agadir et de TIemcen-la-Nouvelle, minarets typiquement berberes qui existent encore.

Pendant trois siècles, Tlemcen est la capitale d'un royaume Amazigh et sa population atteint et dépasse peut-être 100 000 âmes. Elle connut cependant bien souvent alors les rigueurs de la guerre et même de la conquête étrangère. Les rois de Tlemcen ont eu pour ennemis leurs cousins — des Zenata comme eux — les Mérinides, rois de Fès, qui avaient fait tomber sous leurs coups l'empire almohade de Marrakech, vers le milieu du XIII siècle.



el watan 4 février


Prix littéraire Mohammed Dib : L'édition élargie aux langues arabe et amazighe

Prix littéraire Mohammed Dib : L’édition élargie aux langues arabe et amazighe

« Jusque-là, le prix encourageant les jeunes plumes était ouvert aux auteurs écrivant en langue française, comme Mohammed Dib. Nous avons estimé, à présent, de restituer à l’auteur la dimension nationale qui est la sienne. »



La quatrième édition du prix littéraire Mohammed Dib, intitulé Dib/Espoir, organisée par l’association culturelle La grande maison de Tlemcen, et contrairement à ce qui a été prévu initialement, ne décernera son prix qu’en 2011, année qui coïncidera avec la manifestation internationale « Tlemcen, capitale de la culture islamique » comme indiqué dans un communiqué de presse.

Selon Sabéha Benmansour, présidente de l’association et du conseil du prix, « nous avons envisagé de reporter à l’année prochaine cette remise du prix et tirer profit de ce report pour mettre en œuvre un élargissement du concours aux langues nationales : l’arabe et tamazight. Cette nouvelle formule prendra effet à la faveur de l’année dédiée par les autorités gouvernementales à la célébration de la ville de Tlemcen comme capitale traditionnelle de la civilisation islamique. Occasion de valoriser tout le patrimoine culturel tlemcénien et opportunité pour nous d’insérer dans cette célébration la grande figure de Mohammed Dib, figure moderne qui incarne au plus haut point d’exigence la permanence du génie créateur de la ville ».

En conséquence, les organisateurs préparent d’ores et déjà la remise de trois prix (arabe, français et tamazight) pour mai 2011. Pour information, les candidats en arabe et tamazight auront jusqu’au 30 septembre 2010 pour déposer leurs manuscrits. Rappelons que trente candidats en langue française ont déposé leurs manuscrits jusqu’à la date limite (20 novembre 2009). Pour de plus amples informations, consulter le site :

www.fondation.dib.com.



Par Chahredine Berriah

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 22:37
el watan


Tombeau de Massinissa : Un patrimoine en déperdition 
Tombeau de Massinissa : Un patrimoine en déperditionTombeau de Massinissa : Un patrimoine en déperdition

Tombeau de Massinissa : Un patrimoine en déperdition

Des milliards ont été dépensés pour la réhabilitation d’un site grandiose, qui a été ensuite livré aux noceurs et autres noctambules pour le saccager .Au lieu d’accueillir des touristes, l’endroit est investi par les vaches.



D’aucuns se demandent à quoi auront servi ces milliards dépensés pour l’aménagement du site classé par l’Unesco sur lequel est érigé le tombeau de Massinissa, (v 238-148 av. J.-C., roi de Numidie). « C’est dommage d’abandonner un site pareil aux actes de vandalisme », fera remarquer avec dépit A. S., un citoyen, très intéressé par le patrimoine archéologique de sa région. 1ère visite : Ce que nous avons eu à relever sur place, c’est le paradoxe caractérisant l’organisation du gardiennage du site. En effet, qu’espère-t-on garder durant seulement les heures administratives, de 8h à 16h, si au-delà, les lieux sont livrés aux pilleurs et malfrats de tout bord ? Des tags et autres graffitis, dépareillant la pierre taillée avec laquelle est conçu le mausolée, aux projecteurs hors d’usage, à la plaque d’inauguration en marbre dérobée, aux bancs saccagés, aux poubelles subtilisées, aux palmiers nains arrachés (nous les avons trouvés plus loin ornant des habitations de particuliers)…la liste des dommages est très longue !

Questionné à ce sujet, le jeune agent de sécurité, N. B. dira : « Nous n’y pouvons rien, après notre départ il s’en passe des choses. Il nous arrive d’appeler la police, mais on nous répond que la chose ne relève pas de leur juridiction, il faut voir avec la gendarmerie. » Il ajoutera : « Voyez, je ramasse moi-même les détritus en l’absence de ramassage régulier, celui-ci se faisant conjoncturellement. » Quelques jeunes couples, attirés par la beauté de l’endroit, et par ailleurs tout à fait respectables, dénoncent le rôle négatif de certains policiers qui s’adonnent à « une vraie chasse aux sorcières en s’érigeant en gardiens de la morale en (les) malmenant comme de vulgaires voyous au lieu de poursuivre les saccageurs et autres indus visiteurs nocturnes ! » 2ème visite : A l’entrée de la nouvelle ville Massinissa, non loin du site archéologique, les vaches accueillent les visiteurs.

En quête de nourriture, elles éventrent des sacs-poubelles, comme des charognards ! La grande benne à ordures, pleine à craquer, est un pâturage de choix pour ces bovidés affamés, dont la présence à l’intérieur même du site est visible par les grosses bouses maculant les allées. Leurs propriétaires, narguant toute autorité, les laissent libres. La dégradation est un peu plus apparente, depuis la dernière fois. Tous les lampadaires, des dizaines et des dizaines, ont été saccagés. Les arbustes étiques se meurent, les grands espaces verts de cette magnifique nature sont envahis par les déchets, surtout le plastique (sachets et bouteilles), et les canettes de bière jetées ça et là dénotent de l’abandon des lieux après 16h. Les projecteurs qui entouraient le Tombeau ont disparu.

Seules deux carcasses de spots attestent de l’équipement coûteux de l’endroit dans un passé récent. Elle est loin la visite inaugurale du Président, le 16 avril 2006 ! Et l’on se souvient également du coup de gueule de la ministre de la Culture à l’encontre de l’ex-directeur de l’urbanisme (DUC), provoqué par les travaux engagés sur le site, et de l’intérêt factice manifesté par les autorités…Autant en emporte le vent !



Par Farida Hamadou


Oqba Ibn Nafaa, le fanatique sanguinaire

Ce mercenaire était envoyé par le calife Yazid Ibn Muawiya en 681 en Ifriqiya. Il entreprend alors une campagne militaire qui le mènera à travers tout le Maghreb jusqu’au rivage atlantique, terme du monde connu. 

 
Au retour de cette fanatique expédition, il est tué par le chef berbère Koceila à la bataille de Tahouda (aujourd’hui Sidi-Oqba), près de Biskra, au pied des Aurès, en 683.





La mosquée de Sidi Okba est construite en 683 de notre ère, considérée comme l’une des plus anciennes d’Algérie. Elle abrite le tombeau du sanguinaire envahisseur « Sidi Okba » qui avait installé sa base militaire à Kairouan, dans l’actuelle Tunisie.

A l’intérieur repose Sidi Okba ben Nafaa, ce grand criminel de guerre qui avait décimé à l'épée les Imazighen  du Maghreb dans un magnifique mausolée. L’édifice est décoré de beaux plafonds, murs et surtout une très belle porte en bois sculpté, datant du Xème siècle. Les villages qui entourent cette mosquée sont entièrement en toub (briques de terre séchée), ressemblant aux villages du sud de l’Aurès, d’ailleurs proches. Ils sont entourés de palmeraies, d’où émanent de multiples senteurs.

Rappel historique:

Après l'assassina du 4ème Khalife Ali (656-661), Mouâwiya Ibn Soufiane affirme son autorité et s'empare du khalifat (661-680) et fait de Damas la capitale de la nouvelle dynastie des Banou Omayya (tribu Qoraychite). L'arrivée au pouvoir des omeyyades marque la reprise de la politique d'expansion. Les Arabes débordent alors de la péninsule arabique et se lancent, sabre à la main, à la conquête de "l'île du Maghreb" pour ''répandre le Coran'' comme pretexte et soumettre tous les peuples à leur volonté.
C'est au cours de cette seconde expédition que la Numidie orientale connut les premiers raids de l'armée arabe. Vers 666, les troupes de Mouâwiya, peu après leurs razzias à Djerba et Bizerte, déferlent sur Hippone. Protégée par de solides remparts et défendue par les forces byzantines, le siège de la citée fut de courte durée ; les Arabes ne la quittèrent qu'après l'avoir en parti incendié.
Tandis que Berbères, Byzantins et Arabes s'entretuaient, Hippone eut à connaître un certain de regain d'activité du fait du débarquement d'une imposante garnison venue de Constantinople, renforçant à nouveau leur autorité sur l'ensemble du pays. La fondation de la garnison de Kairouan, en 670, par le général Okba Ibn Nafî, marque le début de la colonisation Arabe  en Ifriqiya (la Tunisie et le Constantinois). Les soldats Arabes semblent invincibles. Mais les Byzantins puis les Berbères commandés par le chrétien Koceïla, leurs opposèrent une vive résistance, et leur infligèrent de sévères défaites.
De 681 à 682, Okba Ibn Nafî, de retour en Ifriqiya, entreprend la conquête de toute l'Afrique du Nord et au passage, il libère Kairouan précédemment occupée par Koceïla. Le prince berbère sera finalement battu et fait prisonnier aux environ de Tlemcen. 
Vers 685, alors que Koceïla est parvenu à se libérer, Okba Ibn Nafî et son armée, de retour vers Kairouan, sont décimés par les forces du chef berbère près de Biskra.

Kusila (ou Koceïla ) réussit, en effet, à s'enfuir et à rejoindre ses hommes. Il abjura l'Islam et, s'alliant aux byzantins, il reprit, à la tête d'une grande armée, guerre contre les Arabes.

Il surprit 'Uqba près de Tehuda, non loin de Biskra et, après une terrible bataille, il le tua ainsi que la plupart de ses hommes (633).
Kusila marcha alors sur Kairouan, la place forte des arabes et l'enleva. Il berbérisa son nom en Taqirwant et en fit sa capitale. Il se fit couronner et régna pendant cinq ans, de 633 à 638. Son autorité fut reconnue par tout le monde et, de l'avis même des auteurs musulmans, il traita avec justice ses sujets amazighs et Arabes et laissa ces derniers pratiquer librement leur religion. Cependant, Kusila ne réussit ni à regrouper les amazighs ni à créer un État. En 638, le calife' Abd al Malek envoya des renforts avec, pour mission de reprendre Kairouan. Zuhayr Ibn Qays, ancien compagnon de 'Uqba, marcha sur Kusila. Celui-ci, devant l'importance des forces ennemies, se replia, appelant à l' aide les tribus de l'Aurès et les Byzantins, mais il ne reçut pas les renforts attendus. A la fin, les Arabes, plus nombreux, remportèrent la victoire. Kusila fut tué et les amazighs qui avaient échappé au massacre furent dispersés. Ainsi prit fin la résistance de Kusila. Mais quelques années après, les Aurès s'enflammèrent de nouveau, avec cette fois-ci, une femme à la tête de la résistance: Kahina.

L'ironie du sort est que de nos jours on vénère le tombeau de
Sidi Okba dans une oasis proche de cette ville.

En 688, la compagne menée par Abdallah Ibn Zobeïr permet aux forces arabes de libérer Kairouan et d'abattre Koceïla. Les berbères chancellent mais ne sont pas encore battus. Quant aux byzantins, ils semblent éprouvés par les escarmouches arabes. Le sort de la Numidie est alors sérieusement compromis. L'heure parut donc favorable pour les Autochtones Amazighs  de se débarrasser définitivement de la domination étrangère qui dure depuis plus de 7 siècles ; ils décident alors de prendre leur destin en main en s'opposant à l'occupation byzantine et à ces nouveaux conquérants venus d'Orient.

Vers 690, dans les Aurès, la "prêtresse" judéo-berbère, nommée El Kahina par les Arabes (qui dériverait de Cohen qui signifie "prêtre" en hebreu), rassemblent ses troupes et organise l'ultime résistance. L'héroïque berbère vole de victoire en victoire, poursuit sa chevauchée guerrière et repousse les forces musulmanes jusqu'en Tripolitaine.

Son souci d'une nouvelle invasion arabe pousse El Kahina vers la politique de la terre brûlée : selon l'historien Ibn Khaldoun (14ème siècle), tout fut dévasté, villages rasés, forêts incendiées pour décourager toutes convoitises ennemies. Vers 701, les forces arabes, renforcées par d'importantes unités commandées par Hassan Ben Naâmane, viennent à bout des troupes berbères aux environ de la ville d'El Jem, l'antique Thysdrus (sud-est de Kairouan). La tête d'El Kahina y sera tranchée et jetée dans un puis désormais appelé "Bir El Kahina" (selon d'autres sources, ce puis serait Bir El Ater au sud de Tebessa). Après la conquête définitive de Carthage depuis déjà 698, Hippone est d'abord réduite à servir de refuge aux Carthaginois puis sera finalement dévastée par les Arabes après avoir mit un terme à la résistance de l'autorité impériale. L'antique citée, agonisante, sera par la suite en partie restaurée et adaptée à un nouveau mode vie oriental.


Témoignage

ELVAZ-94
24/08/2009, 17h07
Lors d’un voyage que j’ai fait dernièrement à Biskra, aux portes du Sahara, j’ai découvert une oasis nommée Sidi Okba. Je connaissais déjà de Biskra la ville de Tolga, réputée pour ses dates, les fameuses Deglet Nour.

Mais je dois dire que j’ai été désagréablement surprise, et même contrariée de devoir y associer à présent la commune de Sidi Okba. C’est que je ne porte pas dans mon cœur le sinistre personnage éponyme de cette ville. Vous allez vite comprendre pourquoi.

Peu avant d’entrer dans la ville-oasis, un grand panneau sur lequel on peut lire un message de bienvenue accueille les visiteurs : « La ville du compagnon du prophète, Okba Ibn Nafaa, vous souhaite la bienvenue »

Je ne savais pas que Okba avait une ville. Le panneau m’a laissée perplexe. Cette ville s’appelle Sidi Okba (Saint Okba). Sur la place centrale, est érigée une stèle figurant un guerrier juché sur son cheval, le cimeterre à la main. Ce guerrier, c’est Okba Ibn Nafaa, et dans cette ville, il est vénéré comme un saint (sidi). D’ailleurs, il repose dans un mausolée situé dans la grande mosquée.

La grande mosquée de Sidi Okba est en fait un immense centre islamique constitué de plusieurs bâtiments agencés autour de grandes cours. Quand j’ai su que Okba reposait en ces lieux, je n’ai pas pu résister à l’envie d’aller me recueillir sur sa tombe, à ma façon.

Je me suis donc dirigée vers le mausolée abrité par la mosquée. J’étais bien décidée à y entrer tête nue. A la limite, j’aurais consenti à me déchausser, mais certainement pas à me voiler.

A l’entrée, un gardien, tout en me désignant du doigt un coin retiré dans la salle de prière, m’a confirmé que Okba gisait bien là. Quelques fidèles étaient en train de prier. Que des hommes. J’ai foncé sans même me déchausser, vers l’endroit que m’avait montré le gardien, et là, j’ai égrené en mon cœur le plus long chapelet d’injures et de malédictions dont je suis capable à l’adresse de Okba Ibn Nafaa, venu de Syrie au VIIème siècle à la tête de son armée musulmane conquérir et islamiser l’Afrique du Nord. Oui, j’ai maudit copieusement l’homme qui a apporté l’islam dans mon pays.

Né en 622 et décédé en 683, Okba Ibn Nafaa est un général arabe envoyé en 670, à la tête des armées musulmanes, par les Omeyyades de Damas pour convertir le l’Afrique du Nord à l’islam.

Je suis ressortie fière et heureuse de cette mosquée. Pourquoi m’a-ton laissée y entrer tête nue ? Mystère ! Sans doute m’a-t-on prise pour une touriste délurée, ou une émigrée ignorante des principes sacrés de l’islam, je ne sais pas. Mais si on avait su les pensées que j’ai eues en ce lieu, nul doute qu’on ne m’aurait pas permis d’y pénétrer.

La reine des Aurès incommode les islamistes

Si j’ai tenu à vous faire part de cette petite escapade estivale, c’est qu’une information dans la presse locale a attiré ce matin mon attention. Il s’agit d’une information au sujet de Dihya, la reine berbère qui a tué, ou fait tuer par son allié Koceyla, l’ennemi commun : Okba Ibn Nafaa. Dihya, surnommée Kahina par les envahisseurs arabes pour la diaboliser : Kahina signifierait en effet la sorcière, ou la prêtresse, ce qui, dans la bouche des musulmans, n’était pas un compliment vu que Dihya était judaïsée et vouait un culte à un autre qu’Allah.

Dihya, la reine des Aurès, s’est battue sans répit contre les hordes musulmanes venues islamiser l’Afrique du Nord. Elle s’est farouchement défendue jusqu’à sa mort, en 702, lorsque le sinistre Hassan Ibn Nooman lui tranchât la tête d’un ultime coup de sabre. La grande Dihya (on la surnommait Dihya Tadmait, c’est-à-dire Dihya la très haute) est enterrée à Baghai, dans la Wilaya de Khenchela. Dans les années 90, une stèle a été érigée à Baghai en hommage à la reine des Aurès.

Or, dans le quotidien El Khabar du 14 août dernier, Athmane Saâdi, président de l’« association de défense de la langue arabe », publie un article dans le genre fatwa à l’encontre de la stèle sensée immortaliser Dihya, dite la Kahina. Athmane Saâdi déclare que la présence de cette statue sur la place de la ville est kofr (un acte d’apostasie). Pour lui, il ne serait pas question de tolérer qu’un pays musulman comme l’Algérie puisse honorer un personnage historique qui refusait l’islam : « la Kahina est morte en combattant l’Islam et les Musulmans. Elle a combattu l’entrée de l’Islam dans les Aurès », écrit-il.

Aussi ce défenseur zélé du coran et de l’islam exige-t-il que la stèle soit purement et simplement démontée et que soit caché ou détruit le symbole de cette reine intrépide qu’il ne saurait voir !

Ishtar

http://www.facebook.com/photo.php?pid=30194886&id=1477560559#/notes.php?id=1287798006
Partager cet article
Repost0
6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 22:36
voir :  http://setif.info/article4157.html 

et voir comment ce monument est vandalisé :
http://www.setif.info/article2184.html








(Publius Cornelius Scipio Africanus) est un général et homme d’État Romain, né en 235 av. J.-C., et mort en 183 av. J.-C., à Liternum en Campanie. Son tombeau ainsi que sa dépouille se trouvent dans la ville de Colonia Nerviana Augusta Martialis Veteranorum Sitifensium (Sitifis), capital de la Numidie Sétifienne, dite aujourd’hui Sétif, dans l’Est Algérien.

Il appartenait à la famille des Scipions, branche de la gens Cornelia. Fils de Publius Cornelius Scipio, le consul de 218 av. J.-C., il voit périr son père et son oncle en 211 av. J.-C..

Il prend part à la bataille de Cannes (Apulie), près de l’actuelle Canossa, en (216 av. J.-C.), comme tribun militaire de la seconde légion.

Proconsul en Espagne, en 211 av. J.-C., à 24 ans, il prend la Nouvelle Carthage (Carthagène), en 209 av. J.-C., rallie les Celtibères (voir l’épisode du chef ibère Allutius qui a donné lieu au thème de La Continence de Scipion, sujet de plusieurs tableaux), triomphe d’Hasdrubal à Bécula, en Andalousie, en 208 av. J.-C. et après plusieurs batailles victorieuses, conquiert toute l’Andalousie, en 207 av. J.-C.. Après la soumission de Gadès (Cadix) et l’alliance avec Massinissa, il rentre à Rome à l’automne 206 av. J.-C., couvert d’une gloire immense.

Consul en 204 av. J.-C., il reçoit la Sicile, d’où avec 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, il passe en Afrique. Après avoir vaincu Hannon, et suite à la grande défaite de Syphax près de Cirta, il occupe Tunis en 203 av. J.-C..

Proconsul en 203 av. J.-C., il vainc définitivement les Carthaginois d’Hannibal, rappelé d’Italie, à la bataille de Zama en octobre 202 av. J.-C..

Cette bataille mit fin à la deuxième guerre punique et il reçoit le surnom d’Africain (Africanus), celui qui a vaincu les Africains. On précise parfois Africanus major pour le distinguer de Scipion Émilien qui reçut aussi le surnom d’Africain.

Censeur en 199 av. J.-C., consul pour la deuxième fois en 194 av. J.-C., il prend part à la guerre avec son frère Scipion l’Asiatique contre Antiochos III de Syrie (193 av. J.-C. - 190 av. J.-C.) au retour de laquelle, il rencontra l’hostilité des Romains conservateurs, emmenés par Caton l’Ancien, qui lui reprochaient d’avoir gaspillé à son profit des indemnités de guerre. Il choisit alors de se retirer.

L’épitaphe de son tombeau, situé en territoire non romain, disait : « Ingrate patrie, tu n’auras pas mes os ».

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : La confédération des Iflisen Umellil
  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
  • Contact

Recherche

Liens