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25 décembre 2008 4 25 /12 /décembre /2008 02:44
El Watan 25 dec 2008

Nourredine Melikechi, physicien atomique, chercheur à la NASA

« Qu’a-t-on fait pour empêcher la fuite des cerveaux ? »

« L’argent ça va, ça vient, mais quand ça vient ça va ! » Smaïn

Rien n’est fait pour encourager les compétences qui continuent de partir chaque année, faisant les beaux jours des pays d’adoption. Où sont les formations diplômantes qui permettent à l’individu une évolution dans sa carrière. L’Etat ne fait rien pour aider la recherche. Les pays occidentaux ne lésinent pas sur les moyens pour dénicher et faire travailler les talents issus des pays émergents, comme l’a écrit Sauvy, si la richesse ne vient pas aux hommes, les hommes vont à la richesse.



Le phrasé lent, pesé, recherché en français se heurte parfois à des oublis compensés par un parler anglais parfait. D’emblée, on est séduit par sa rigueur, sa sensibilité trahie par son regard bienveillant. On ne saurait évoquer la personnalité de Nourredine sans insister sur la place centrale de la recherche dans tous ses travaux. Il dit avoir rêvé de devenir chercheur et qu’il a toujours œuvré dans ce sens. Doté d’une sensibilité curieuse, ouverte, éclectique où la passion de « trouver » n’exclut pas l’admiration pour les grands savants qui ont tant apporté à l’humanité, Nourredine se définit avant tout comme un « scientifique universaliste. » En fait, il est cet intellectuel qui réfute avec une intelligence toute moderne les dogmes et les positions figées. Ce jeune homme, que passionnent à la fois la physique, la musique, la lecture et le foot et qui a connu un parcours classique, a tracé un sillon bien à lui. Il a compris qu’il ne pouvait se suffire de ses acquis routiniers qui sont le commun de ses condisciples.

Aussi, a-t-il emprunté des chemins singuliers. Il a eu la chance de gagner l’Amérique, où il vit et exerce depuis 1990, au milieu d’autres intellectuels exilés. Une autre période fondatrice de sa vie, où il revendique l’autonomie du savant à l’égard du politique. « Ce fut un privilège immense et incroyable pour moi d’être admis parmi les chercheurs de renom dans un milieu où l’excitation intellectuelle intense encourage à aller toujours plus loin dans une ambiance qui favorise l’épanouissement. » Nourredine fait partie de cette frange qui a quitté le pays sans regret, parmi l’équipée qu’on appelle communément « la fuite des cerveaux ». La fuite des cerveaux ? Le vocable le fait sursauter. A-t-on espoir que toutes ces matières grises reviendront un jour pour apporter leur savoir, leur savoir-faire à leur pays… ? La question déclenche un hochement de tête navré, des yeux levés au ciel, nous indiquant poliment d’aller chercher les causes qui sont à l’origine de ces départs sous d’autres cieux plus cléments, plus hospitaliers et certainement moins hostiles à la recherche. « Le chercheur y est nettement bien considéré. C’est vous dire que ce n’est pas uniquement une question de rémunération », ajoute-t-il, l’air agacé.

Formé en Algérie

La lecture des statistiques dans toute leur froideur fait froid dans le dos. Ces dernières années, l’Algérie a perdu 40 000 chercheurs dans tous les domaines. Dans les 25 prochaines années, l’Algérie risque de perdre toutes ses compétences. La matière grise algérienne, au départ limitée à la France pour des raisons de proximité géographique est aujourd’hui présente partout, notamment aux Etats-Unis et au Canada. Parmi les élites, chouchoutées par l’étranger en raison de leurs compétences, on compte près de 500 scientifiques de haut rang. Pour se donner bonne conscience, les décideurs algériens avancent l’idée que ce phénomène n’est pas exclusif à notre pays, mais feignent d’ignorer qu’aucune stratégie n’a été mise en place pour juguler ou atténuer cette « érosion » qui est un manque à gagner flagrant pour le pays, à l’origine de la métaphomorphose de ces élites. A titre d’exemple, les chercheurs algériens démunis, déshérités sont lotis à la même enseigne que leurs collègues enseignants et autres hauts cadres de l’Etat, victimes d’une politique salariale dont on peut penser amèrement et à haute voix qu’elle méprise le savoir et la connaissance.

Nourredine n’en dit pas moins, lui qui a bien voulu nous en dire plus dans la maison familiale, sur son itinéraire atypique. Nourredine Melikechi est né en 1958 à Thénia, où il a fait toute sa scolarité primaire avant de joindre le lycée Abane Ramdane à El Harrach et enfin l’université de Bab Ezzouar. C’est dans ce campus qu’il sort avec dans la poche son DES en physique en 1980. Puis, il s’inscrit à l’université Sussex en Angleterre, où il décroche avec panache son PHD. De retour au pays, il effectue son service national à Mouilah, près de Djelfa, puis à l’université de Bab Ezzouar avec le titre d’enseignant chercheur. L’appel du large et le désir de s’affirmer davantage, de connaître d’autres sensations le transportent aux Etats-Unis au début des années 1990. Mais qu’est-ce qui a pu le pousser à quitter le pays qui en avait grand besoin ? « Le contexte social, économique et sécuritaire ne s’y prêtait pas. Il vous mentira celui qui vous dira qu’on pouvait faire quelque chose à l’époque. Je ne vous cache pas que je voulais participer à un effort universel plutôt que de me perdre dans les méandres de l’incertitude. » Nourredine nous fera part des questionnements qui l’ont envahi dès son arrivée aux Etats-Unis.

« Il fallait batailler dur, prouver. Dans ce contexte, la nationalité ne compte plus. On est scientifique au service de l’humanité, c’est tout. J’avais un PHD, une culture scientifique et je parlais anglais et puis j’ai eu la chance de trouver des profs qui m’ont donné l’opportunité de faire ce que je voulais. » Que voulait, en fait, cet Algérien bon chic bon genre armé de son seul savoir et de sa volonté ? « Je suis physicien atomique et moléculaire. Ma vocation est la recherche sur les différences qui existent entre les isotopes, en utilisant des lasers et surtout voir l’interaction entre la lumière et les atomes. C’est beaucoup moins coûteux que faire de la physique nucléaire sur un accélérateur », considère-t-il en ajoutant qu’il a aussi fait des études d’amplification de laser pour arriver à des mesures précises à des niveaux exceptionnels. Nourredine a également fait des études de détection pour étudier les impuretés avec beaucoup de matériaux dont les fibres optiques. Le chercheur a fait de la télécommunication laser. Le tout financé par la National Science Fondation des Etats-Unis, la Nasa et le programme dirigé par le Congrès.

Pas seulement pour l’argent

Nourredine, avec ses collaborateurs, a poussé la recherche plus loin en travaillant sur la détection dans les milieux bio-médicaux. « C’est ce que je fais actuellement avec beaucoup de passion. J’ai un groupe de recherche sur la détection des signes précoces, en particulier le cancer des ovaires, une maladie silencieuse où de surcroît, il n’y a pas de symptômes. Quand on se rend compte, c’est souvent trop tard. Aux Etats-Unis, 26 000 en meurent chaque année. La bonne nouvelle est que si l’on détecte très tôt, on peut guérir 95% des cas. Ce que l’on fait du point de vue technique, on crée des nano-particules qu’on attache à des protéines bien spécifiques et des marqueurs et on les suit. On fait ce travail avec le plus grand centre de recherche des Etats-Unis. Ce que l’on fait ne se limite pas au cancer, mais peut concerner d’autres maladies », explique-t-il. Son regard sur l’université qui l’a formé est sans équivoque. « Je lui suis reconnaissant. A mon avis, la recherche, c’est essentiel dans le cursus universitaire et ce n’est pas un luxe réservé seulement aux pays développés. On doit préparer les étudiants à faire partie de ce mouvement de recherche et sortir des sentiers battus et du train-train quotidien.

Cela doit commencer très tôt en libérant et développant l’initiative. Seulement, il faut définir des priorités de recherche. Vous savez, les Etats-Unis étaient très pauvres dans les années 1930. Ils se sont lancés dans le progrès, en s’appuyant sur les richesses naturelles mais aussi sur le facteur humain. Il faut que la recherche ait un impact économique et les décideurs doivent savoir où ils veulent aller. Je suis directeur du centre de recherche de l’Etat où je réside. Croyez-moi, il y a une synergie formidable entre les compagnies, les entreprises et l’université. Qu’est-ce qui empêche de faire de même ici ? », s’interroge-t-il en donnant l’air que cela peut se réaliser. Mais qu’est-ce qui empêche que lui, le chercheur émérite, revienne chez lui en Algérie ?

L’hémorragie, jusqu’à quand ?

« C’est utopique. Revenir pour faire quoi ? Il y a bien des compétences ici, demandez leur ce qu’elles ressentent. Pourquoi ne pas faire comme la Chine et l’Inde qui ont fait ériger des passerelles avec leurs élites établies à l’étranger. Cela atténue le déficit, car il ne faut pas oublier qu’on est en plein dans la globalisation et que les nationalismes ont tendance de plus en plus à s’effacer. » Puis Nourredine pour étayer ses thèses nous emmène dans son milieu singulier où il travaille avec des chercheurs venus de divers horizons. « Actuellement, on travaille avec la Nasa sur le développement du laser pour détecter la vie sur Mars. Sur les rochers ramenés de cette planète, on s’attache à savoir s’il y a de l’oxygène ou d’autres minéraux. On a des collaborateurs avec d’autres universités de par le monde. J’espère qu’on va le faire avec Bab Ezzouar. Mais je persiste à dire que la recherche c’est une question de volonté politique. » Nourredine a-t-il des conseils à donner aux jeunes Algériens attirés par la recherche ? « Il faut que les jeunes aiment ce qu’ils font et s’ouvrent sur le monde et pas seulement la France dont les systèmes sont parfois désuets.

Il faut apprendre la langue universelle qu’est l’anglais. Il est nécessaire que les jeunes croient entre leur initiative et leur imagination et qu’il n’y ait pas que la rigueur qui détermine la recherche. L’école algérienne malheureusement ne fait pas cela. Il faut qu’elle s’implique dans la globalisation. » Nourredine est un passionné de foot qu’il pratique à l’occasion, alors que ses enfants, Omar, 18 ans, y joue assidûment et que sa fille Lilia,16 ans, est affiliée dans un club de tennis. Dans l’Etat où il réside, la communauté musulmane est infime. Selon Nourredine, les Américains ne connaissaient que peu ou prou les Arabes et les musulmans. Depuis le 11 septembre 2001, leur connaissance s’est accrue de manière exponentielle. « Il ne faut pas oublier que la communauté musulmane aux Etats-Unis est classée au deuxième rang, sans en être la plus influente. » L’élection d’Obama ? « Elle est historique. Cela prouve que les gens de bonne volonté existent. Le système n’est pas discriminatoire et permet aux citoyens de se hisser dans l’échelle sociale. Son élection est une leçon. Puisse-t-elle inspirer certains pour qui le renouveau ou le renouvellement du personnel politique est une vue de l’esprit. »

Parcours

Issu d’une famille de 5 enfants, Nourredine Melikechi est né en 1958. à Thénia. Mais ses racines sont à Sidi Naâmane, quelques contrées plus loin. Après des études en Algérie, il se trouve depuis plusieurs années aux Etats-Unis où il compte parmi les physiciens les plus en vue. En 2003, il a obtenu le SMART Aworld parmi les quatre scientifiques du Middle East. Il a eu les félicitations du Congrès. Il a à son actif des brevets (Etudes sur les polymères dentaires), et participe régulièrement aux congrès liés à sa discipline, dont le dernier récemment à Alger. Attaché à sa mère, à son père Saïd, hospitalier (l’un des rares à continuer à faire fonctionner l’hôpital de Thénia, à l’indépendance) et à toute sa famille, il l’est aussi pour le pays. N’a-t-il pas réussi à réunir une quantité importante d’ouvrages scientifiques destinés à l’université algérienne, dont le coût est en milliers de dollars, mais qui n’arriveront jamais à destination en raison de l’indifférence de l’ambassade algérienne à Washington, se considérant « non concernée ». Ce fait nous a été rapporté par un de ses proches. Trop pudique, Nourredine n’en a jamais parlé… Père de 2 enfants, notre chercheur vit aux Etats-Unis depuis le début des années 1990.



Par Hamid Tahri

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 17:58





Γuri talast

Ay asen deg Yennayer
mi tt-id nneyer
neğğa-d lemεaseṛ ẓadent

Adrar tuγit ijiyer
agris igezzer
i leḥfa g udfel leqwḍent

Nezgger-d asif n Isser
metwal Lezzayer
timsal n ddunit waεrent

Nettru iggettru wezger
asen mi-d nferfer
tuẓẓal deg-uqejmuṛ tewrent

 

Ukerdis, 2002, Valparaiso





 

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 14:25


Message reçu de Tala Yala :

Déportés de Tizi Ghennif

Lahkem n’Ali Ugahluz !!!! « ali ou gahlouz » c’est un chef autoritaire dans la région d’Iflisen Umellil , originaire de laarch n Imzalen (Tizi Ghennif). Pendant les années 1800 il détenait presque tous les terrains agricoles ‘loudha’ de Tamdhikt à l’mers , il habitait dans les hauteurs de Badis, son village natal d’où il dominait ses biens . Il avait un groupe d’une centaine de soldats et une prison plantée dans l’autre coté de son village, c'estr-à-dire Igahlaz maintenant (la maison de Moh bwakli fellas yaafou rebi ). À l’arrivée des français, il se révolte contre leurs troupes et il finira ses jours en Nouvelle Calédonie .(C’est une histoire que tous les vieux du village Igahlaz racontait.)
Un jour par hasard ; en regardant une émission qui à abordé le thème des déportés de la nouvelle Calédonie et par curiosité je découvre l’histoire de cet homme rebelle en contactant le réalisateur de l’émission Mr Said Oulmi.
Il était un vrai héros en faisant face a toutes les tentatives de l’armée française de s’approcher de ses terres agricoles. sa résistance a durée jusqu’ au 1871 ou il à était appelé pour renforcer les troupes de Mohamed El Mokrani qui subissaient des attaques féroces a [b]Sour El Ghouzlane [/b].lieu de son arrestation
Après avoir purgé une année de prison à la maison d’arrêt de Tizi Ouzou il finira par une déportation.
A la nouvelle Calédonie « ile des Pins » jusqu’ à la fin de ses jours en 1875 et il sera enterré au cimetière musulman avec une stèle illustrant son nom « ALI BEN GALUZ » tombe n°103.

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Poème d'Ukerdis
En hommage à Ali Ugahluz et à tous les déportés Kabyles/Algériens en Nouvelle Calédonie.


Ali Ugahluz

Awal-ik a Σli Ugahluz
G-Imẓalen ur ittruẓ
Si Tquṛabt ar Numea
Asmi nekkat adebuz
Njebed lmateryuz
Nettara icenga a tlisa
Tura la nettendduruz
Di tegmatt neznuz
Yessefk umayeg i tyita
Cfiɣ deg udrar amaεzuz
Si Saεid akw d Σezuz
Asmi iqqar "Ya heltaṛa"
Anwa deg-neɣ ur tḥuz
Tiyita bbwezduz
Nekwni i-d infan s umata
As tiniḍ ikecmaɣ wakuz
Am isekla i-nruz
Nesbek di tmura ugafa
Win iw'mi yefsi warruz
Ṛwaḥ a-t ihuz
Almi akw i-d nenejla

Ukerdis



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La Nouvelle-Calédonie a servi à la France de colonie pénitentiaire pendant près de quatre décennies, à partir de 1864.

L'île des Pins, ou Kunié de son vrai nom kanak, est un bout d'île au sud de la grande terre de 18 kms sur 14 kms pour 1600 habitants. Tout est calme, serein, beau, tranquille. La douceur de vivre typique des îles du Pacifique.
Pourtant, les français décidèrent d'y construire un pénitencier en 1872 pour y enfermer les communards et les déportés Algériens après le soulèvement de Mokrani. Les quelques prisonniers qui tentèrent de s'évader en quittant l'île à la nage moururent noyés.


En 1863, la Nouvelle-Calédonie est désignée comme colonie pénitentiaire pour les condamnés aux travaux forcés, que l’on appelle les forçats, les transportés, ou plus communément, les bagnards.

Ils seront plus de 20 000 hommes et 250 femmes. L’apogée de la transportation se situe en 1886, année où l’administration pénitentiaire représente près de 700 agents qui encadrent 7600 condamnés et 1900 libérés.

La plupart des bagnards effectuent leur peine au pénitencier de l’île Nou.

 
Forçats (“Chapeaux de paille“) sur un chantier

La déportation est une peine politique qui permet d’éloigner les opposants ou les rebelles au gouvernement.

Entre 1872 et 1880, 4250 déportés arrivent en Nouvelle-Calédonie, à la suite des condamnations prononcées contre les insurgés de la Commune de Paris de 1871. Ces déportés restent à l’île des Pins essentiellement jusqu’en 1880, année où une loi d’amnistie les autorise à repartir. Moins de 40 familles décident alors de s’établir en Nouvelle-Calédonie. Après l’insurrection du cheik El Mokranien Algérie, plusieurs centaines de Kabyles sont également déportés dans la région de Bourail en 1871. Ils sont amnistiés en 1895 mais beaucoup d’entre eux fondent des lignées calédoniennes.

En 1885, une nouvelle loi stipule que désormais, les récidivistes soient « relégués » outre-mer. Au total, il y a plus de 3300 hommes et 457 femmes relégués en Nouvelle-Calédonie. Les lieux de la relégation sont l’île des Pins, Prony et la Ouaménie. En 1894, le gouverneur Feillet obtient l’arrêt des convois de condamnés. (“Fermeture du robinet d’eau sale”).

Les derniers centres pénitentiaires sont fermés en 1922 et en 1931, la Nouvelle-Calédonie n’est plus terre de bagne.

 



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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 22:45
DDK 24 dec 2008

Numidya, l’association des Berbères d’Oran
Un symbole du dynamisme kabyle…

L’association culturelle “Numidya” d’Oran a été créée “officiellement” le 13 septembre 1990. Mais, il a fallu une année et dix jours pour qu’elle obtienne son agrément : le 1er octobre 1991.

Toutefois, le groupe fondateur activait dans la clandestinité durant la période du parti unique. C’est ainsi qu’en décembre 1979 les militants de la cause identitaire berbère créèrent une équipe de football (Les Cavaliers de la Numidie) qui servait de couverture aux militants amazighs.

Genèse

C’est grâce aux “Cavaliers de la Numidie” que les Berbères d’Oran furent réunis. Cette équipe de football en a profité pour organiser diverses activités telles que des galas artistiques, la sensibilisation des jeunes autour de la revendication identitaire (surtout les familles auxquelles il a été demandé d’apprendre à leurs enfants leur langue maternelle) et la solidarité entre Amazighs à travers la convivialité durant les évènements heureux et malheureux (mariages, circoncisions, décès…etc).

En 1984, à l’occasion du match de footbal entre l’USMBA et la JSK (à l’époque ESMBA - JET) à Bel Abbès, “Les cavaliers de la Numidie” rencontrèrent le regretté Matoub Lounès qui leur signa un autographe qui sera publié en 1995 dans un numéro d’Azul, la revue de l’Association culturelle Numidya d’Oran.

En 1986, durant les débats sur la charte nationale, “Les cavaliers de la Numidie” investissent le local de la Kasma du parti unique en scandant “Assa Azekka, Tamazight di Lakul”. Par la suite, ils n’ont jamais raté un événement relatif à la revendication identitaire pour se manifester. Ensuite, à la faveur de “l’ouverture démocratique” après les douloureux évènements d’Octobre 1988, “Les Cavaliers de la Numidie”, qui n’étaient “officiellement” qu’une équipe de football, deviennent une association culturelle et sportive et prend l’appellation “Numidya”. En faisant un bilan des “Cavaliers de la numidie” à “Numidya”, les adhérents pensent qu’ils avaient atteint certains objectifs : la population berbère d’Oran a été sensibilisée, et d’ailleurs, beaucoup de familles ont donné des prénoms amazighs à leurs enfants et bien sûr la création d’une association culturelle et sportive.

C’est en 2003 que “Numidya” deviendra une association à caractère exclusif culturel. Dès l’obtention de son agrément, le 1er octobre 1991, “Numidya” a instauré, à Oran, une tradition de séries de conférences autour du domaine des Berbères (histoire, civilisation, culture, littérature, langue, linguistique…etc). Tout cela sans oublier l’organisation de galas artistiques.

C’est ainsi que plusieurs chanteurs, pour la plupart Kabyles, se sont produits à Oran. Citons le groupe Idurar, Si Moh, Zedek Mouloud et Chérif Hamani. “Numidya” a par ailleurs encouragé la création de groupes de musique kabyle à Oran. Cet objectif a été atteint puisque plusieurs troupes musicales ont vu le jour.  C’est vrai qu’il y avait un environnement favorable pour cela. En plus de la musique, plusieurs troupes théâtrales ont, également, été créées à Oran.

La première, Tafrara a monté plusieurs spectacles : Lqadi d-Inekhdaven, pièce écrite par Abdellah Hamane et montée par Kamel Ouaï, et, Aniwa y-ekhtaren”de Mohand Aït Ighil. Tafrara a aussi monté une opérette en hommage à Matoub Lounès intitulée Lounès ur-imutara, et cela, quelques jours à peine après son assassinat. Par ailleurs, cette troupe a participé à plusieurs festivals tel que celui du théâtre d’expression amazighe en 1998 et 1999. Après la mise en veille de Tafrara, les activités théâtrales de Numidya ont été reprises par une autre troupe créée par l’écrivain et poète, Djamel Benaouf.

Cette troupe théâtrale, “Tigawt ed-w-awal”, (Action et parole), a monté plusieurs pièces écrites par son fondateur. Citons : Ahmed Aselmad di-tmurt Uâekki et Boutchachit Ulac it”.

Toutefois, l’une des activités les plus importantes de Numidya est l’enseignement de tamazight. D’ailleurs, c’est à cause de cela qu’il a fallu attendre une année et dix jours pour que cette association obtienne son agrément. En effet, l’enseignement de tamazight était mentionné dans les statuts de “Numidya”.

De riches activités

Contre vents et marées, l’agrément a été obtenu et tamazight enseignée. C’est le Pr Kamel Naït Zerrak qui formera les premiers enseignants de la langue amazighe au sein de l’association Numidya, et cela, dès l’obtention de l’agrément en octobre 1991. Côté publications, de 1989 à 1996, Numidya a édité 12 numéros de sa revue Azul mais le 13ème n’a pu être finalisé faute de moyens. C’est ainsi que l’association a opté pour un bulletin War Isem et deux numéros ont vu le jour en 1996.

Le 25 juin 2003, à l’occasion du 5ème anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, Numidya lance sa nouvelle revue Tafukt. Depuis cette date à aujourd’hui, pas moins de 44 numéros de Tafulat ont vu le jour. Cette revue est une publication de “Numidya” écrite essentiellement en tamagizht.

En plus de cela, Numidya a édité une série de contes : Amar n w-ewriz de Abdellah Hamane ; -Tamachahuts n-Tuâwijt idarren”- de Souad Fedala ; et “-Tamachahuts n-uâudiw n-baba merdjan — d’Akli Ouamara.

De son côté, Nadia Benamar a publié une traduction en tamazight d’une nouvelle d’Ali Mammeri, une bande dessinée, également en tamazight et un petit recueil de poésie en hommage à Si Mohand u M’hand. Comme perspectives de l’association culturelle “Numidya”, la priorité est accordée à l’amélioration de l’enseignement de tamazight, notamment en changeant de méthode et en optant pour des formations bloquées d’un mois. Deux promotions ont déjà été formées. La première porte le nom de Mouloud Mammeri et la seconde, Matoub Lounès.

Quant à la troisième promotion, elle portera le nom d’Abdellah Hamane, un hommage à lui rendre de son vivant pour son militantisme. Comme seconde perspective : le groupe d’auteurs de “Numidya” sur des traductions en tamazight. Par ailleurs, une très grande importance est donnée aux activités initiées pour et par les enfants (théâtre, musique, dessin, etc.), ce qui est la meilleure manière d’assurer la relève. Enfin, l’enrichissement de la bibliothèque de l’association est prévu, avec comme objectif, la création d’un fonds documentaire pour répondre aux différents besoins. De plus, “Numidya” édite chaque année un calendrier culturel ; celui de 2009 sera dédié à un grand militant, en l’occurrence, Amar Aït Abdeslam.

Actuellement, cette association prépare “Yennayer 2959”. En fait, “Numidya” a instauré depuis cinq ans, une tradition typique à Oran en célébrant le Nouvel an berbère avec l’organisation de “la Fête du concours de Yennayer” et tout un programme d’activités culturelles. Pour cette année, à l’occasion de Yennayer 2959, en plus de l’organisation traditionnelle de “la Fête du couscous”, “Numidya” lancera “Taswigt n-Yennayer” (Le marché de Yennayer) avec comme objectif, la réappropriation des traditions nord-africaines. Au programme, l’ouverture se fera par la prestation d’un groupe de “Karkabou” et la clôture par “la Fête du couscous de Yennayer” et “Idebalen”. Sinon, durant cinq jours, il y aura des expositions, des projections de films, des récitals poétiques, des représentations théâtrales, un défilé de robes berbère et une série de conférences. Tout cela, sans oublier l’hommage qui sera rendu au grand militant, Amar Aït Abdeslam, qui a beaucoup donné.

Tarik Amirouchen

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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 22:27
Source: DDK 24 dec 08

Béjaia
Pensée à nos compatriotes de... Nouvelle-Calédonie

La problématique des migrations humaines au XIXe siècle: Maghreb-Méditerranée- Océanique autour de la déportation des Algériens dans les pays d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Guyane) a fait l’objet d’une communication donnée en fin d’après-midi de lundi par l’anthropologue Malica Ouennoughi à la Maison de la culture de Béjaïa. Une conférence organisée à l’initiative de la Direction de la culture de la wilaya. Lors de son intervention, la conférencière a abordé notamment le système de colonisation pénal mis en place durant les années 60 du XIXe siècle et la situation des descendants des Maghrébins en Nouvelle-Calédonie dont les ancêtres avait été victimes à la suite de l’insurrection de 1871 et d’autres vagues de déportation. La question de la reconstruction identitaire de la communité des bagnards a été aussi abordée par l’oratrice. Une reconstruction rendue possible après avoir reconstitué les différentes étapes anthropologiques de l’histoire sociale, religieuse et économique des déportés de l’insurrection de 1871. Selon Malica Ouennoughi, les descendants des déportés restent toujours attachés au droit coutumier de leurs ancêtres, contrairement à ce qui se dit à leur propos. Il est à signaler en outre que Malica Ouennoughi est enseignante d’histoire anthropologique et membre chercheur rattaché au laboratoire d’histoire contemporaine de l’université de Nouméa.Une vente d’édicace du dernier ouvrage de l’auteur Algériens et Maghrébins en Nouvelle-Calédonie a été également organisée dans le hall de la Maison de la culture de Béjaïa.


En savoir plus : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/10/12/2896840.html


Mokrani



insurrection_bordj
B. B
«Algérie, Siège de Bordj-Bou-Arreridj – Insurrection Kabylie 1871, par
Hamed-ben-Mohamed» (Archives Historiques de Vincennes,
©)


274759601XrMélica Ouennoughi, Les déportés maghrébins en Nouvelle-Calédonie et la culture du palmier-dattier (1864 à nos jours), L'Harmattan, 2006. (commander chez L'Harmattan)

 


 

notice de l'éditeur : L'auteur analyse la situation des descendants de Maghrébins en Nouvelle-Calédonie dont les ancêtres ont été déportés à la suite des insurrections algériennes et le ralliement d'autres clans tunisiens et marocains. De plus, l'auteur suit également l'histoire de ce lien entre le Maghreb ancien et la Nouvelle-Calédonie, grâce au fil conducteur que constitue l'introduction par les déportés de la culture du palmier dattier. Un éclairage sur la complexité historique de la colonisation française en Algérie puis en Nouvelle-Calédonie.

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 19:26

DDK 22 déc,

Ussan n uzemmur
Iberkanen ou les nuits noires d’hiver

Les derniers jours du calendrier amazigh sont réputés être rudes aussi bien pour les montagnards que pour leurs bêtes. Cette période qui dure vingt jours et allant du 25 décembre au 13 janvier, s’appelle udan iberkanen ou les nuits noires d’hiver, rapporte la tradition orale. Coïncidant avec l’hiver, ces jours sont caractérisés par les premières chutes de neige et par conséquent par l’installation du froid. Les nuits sont plus longues et plus redoutables pour les paysans montagnards démunis. Le temps se gâte souvent, limitant ainsi drastiquement l’univers et le mouvement de ces humbles et vaillants paysans, sans terre parfois. C’est à cette période que commence aussi la cueillette des olives. Une course effrénée s’engage alors entre le paysan et les caprices de la nature versatile, d’autant plus qu’à l’époque ancienne, les moyens matériels faisaient cruellement défaut. «Udan iberkanen ont toujours tenu leurs promesses», affirme de façon catégorique Dda Moh, un rude paysan qui a tissé une longue histoire d’amour avec la terre nourricière. «Pour preuve, argumente-t-il, l’alternance du froid, de la chaleur et de la pluie, durant cette période est une constante». Le montagnard ne sera tranquille et rassuré qu’à la période suivante dite nuits blanches ou udan imellalen, d’une durée de vingt jours aussi. Celle-ci débute le 14 janvier et prend fin le 02 février de chaque année. Comme son nom l’indique, c’est tout le contraire de la première : les nuits se rétrécissent, les jours s’allongent et le printemps pointe déjà du nez. Le froid glacial disparaît progressivement ; la cueillette des olives se termine généralement, dans la Haute Soummam , vers la fin de cette période à quelques jours près ; l’herbe commence à repousser au grand bonheur des bêtes tenaillées par la faim et le froid de longs mois durant. Bref, c’est la délivrance pour tous ! Vive le printemps !

Djamal Arezki

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 00:03
Pour écouter la chanson " Tixret akin ad ẓreγ" de Maouchi, chanteur de la commune d'Ammal

http://www.dailymotion.com/tag/ABRANIS/video/x1nq3o_kabyle-maouchi-tixrat-aqin-adezrah

commune d'Ammal dans la wilaya de Boumerdes (Algérie)








Vue generale Lakhdaria (ex Palestro) à partir de Kadiria avec en face l’imposante montagne de Bouzegza. Lakhdaria est située dans la wilaya de Bouira, en Haute Kabylie.





Commandant Si Azzeddine à lakhdaria 1981
http://www.youtube.com/watch?v=asurCwoLUYY
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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 23:28
source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/12/20/article.php?sid=77163&cid=37

Pause-Café : Pause-Café
Fumez du thé !


Nous sommes fatigués, usés, ratatinés, fichus, fanés ! Ils ont assassiné la culture, tué à bout portant le cinéma, massacré le théâtre, exilé les clowns et les chanteurs de talent, anéanti la flamme des créateurs, supprimé le sourire dans nos rues, poignardé l'amour dans les jardins publics ! Ils ont balafré nos villes, dégradé l'environnement, désertifié nos campagnes !

Ils ont appauvri l’Algérien, poussé des mômes à se nourrir dans les décharges publiques, vidé les usines de leur sang, bradé les biens du peuple, transformé l'école en sanctuaire de l'obscurantisme !
Nos élites sont parties, exilées pour mille raisons, chassées par mille bêtises ; nos scientifiques de renom, nos experts qualifiés, nos artistes émérites, nos sportifs célèbres : tous ont quitté nos terres, ou presque !
Pour changer tout ça, il nous faut un grand dessein moderne, novateur et mobilisateur. Un projet ambitieux et digne du XXIe siècle. Un rêve algérien réactualisé !
Pas le cauchemar tapi au fond de l’urne et contre lequel même les joints de thé blond mentholé ne peuvent plus rien…
farahmaamar@ymail.com

«Mon pessimisme n'est qu'une forme de l'optimisme.»
Jean Cocteau

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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 18:07




A taṛwiḥt aṭas meḥneγ
Yissem i-nddurzeγ
Ay neṭṭes deg nuttil

S yirr aḍaṛ ay ssuqeγ
Nfiγ-d meẓẓiyeγ
Ğğiγ-d iflisen umellil

D iminig g-wasmi d-kkreγ
Ay abrid ur frineγ
Nettcedhi s-ut umeddil





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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 00:37


Mazal la ttadren wussan. Alma d 21 duğembiṛ aken ad tuγal tafukt , ad bdun ad ttnejbaden wussan.

Adfel yewet s uzayeḍ
ata-ya yiwen n ugris iserrer d icemcaṛen


Tanekra n ṣṣbeḥ tewεaṛ
agris igezzem am lemqes
Cciṭan idal iyi
la yi qqaṛ mazal ṭṭes
a wi'yufan d azerẓuṛ
Γurem a tizi ad iγewwes


Nnan-d yewet wedfel di tmurt. Ladγa nig 300 m.
Tizi Γennif : 387 m
Tala Yaεla : 636 m
Aït Xelfun : 707 m
Ameddaḥ : 922 m
Sidi Ali Bunab : 822 m

Yerna aseggwas-a yuru uzemmur. Di Aït Σemran bdant lemεaseṛ la ẓadent aḥlalad (olives ramassées précocement; tombées). 



Adfel yuten d aftatas
γef tizi iḥawl-as
tiγilt yezuzef-itt waḍu

yessa-tt almi d At Σebas
yeṛẓa-d tifiras
yerna ččina deg Aγbalu

Tenna-k argaz d amesas
amγaṛ d aεesas
ig-guran deg ixf inu
(Inspiré d'un poème kabyle recueilli pas Adolphe Hanoteau 1867)



Adfel ikkaten issa-yas
taxwnaqt iḥawel-as
tiγilt ihebbel-itt waḍu

abeḥri imḥa tifiras
tidal n At Σebbas
d ččina w-Weγbalu

Σeddi-d ssin f lḥaṛ-as
i teεzizt tinṭ-as
ig-geṭran d lbext-inu
(Si Lbachir Amellah 1861-1930)

Adfel ikkaten s ssmaṭa
agris iγeṭṭa
lγim iqṭeε iberdan

adrar irra-t d luṭa
isγers taseṭṭa
letmaṛ-is akw it lman

issaweṭ-itt armi d Malṭa
ixdem ssixṭa
teṭra lwexda g Ṭelyan

(Si Lbachir Amellah 1861-1930)


Adfel ikkaten irennu
agwris izellu
ssem-is iγleb tisuqas

Aseklu εlayen ad yeknu
aẓar irekku
am aken izedγ-it maras

(Si Lbachir Amellah 1861-1930)


Iwwet udfel d aḥṭaṭac
irẓa d tifurkac
ger lmeγreb d lεica

Iwwet deg udrar s asif
yuli f usγeṛsif
igwra-d deg At Buxalfa

Ur izwiğ ḥed lmetl-is
kulwa d zzehr-is
i gelhan d leqniεa

Adfel iwten imelles
kul tizi tegwres
d axwnaq izzuzer-as waḍu

yerẓa-d amgud n ifires
d abeqri yeḥbes
yerna d ččina deg-gweγbalu

Win ur nesεi asuṛdi neγ uneṣ
izha lxateṛ ines
yeḍmaε a-t-id yas ḥellu

--------------


Ay isγi bu lefrayes


id yusan qbel maγres
effk i tijujaṛ iγes
ad-ak effk-aγ tid t-tmes

Ay isγi ay amellal
id ijban Tizi Σemal
ay ajeğğig n camlal
id yettnekaren deg usamar
nefraḥ mi yidek nemlal


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  • : La confédération des Iflisen Umellil
  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
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