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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 20:21


L’Algérie profonde (Samedi 13 Mars 2010)

Tamanrasset
L’Assihar entre civilisation et coutumes
Par : Arezki K

Les produits artisanaux étalés dans les kheimas dressées à l’occasion de l’Assihar, ont fait montre d’une richesse culturelle non négligeable, notamment les objets sur lesquels sont gravés les symboles ancestraux expliquant l’harmonieuse vie des gens de cette ville aux 40 nationalités.


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La grande foire commerciale de l’Assihar (réunion des Touaregs), qui en est à sa 31e édition, s’est ouverte jeudi dernier à Tamanrasset. Sous le haut patronage du ministre du Commerce, la manifestation, qui durera jusqu’au 31 du mois en cours, revêt un cachet particulier et met en exergue les traditions cosmopolites de cette ville. Des exposants venus du Mali et du Niger et plusieurs associations culturelles de la wilaya y ont pris part, notamment les associations Mohagh, Teneri, Assel N’toumast et Tihoussan, spécialisées dans la fabrication des objets artisanaux ainsi que les instruments de musique les plus réputés dans le patrimoine culturel des touaregs, à l’instar du tindi, instrument fabriqué à base d’un mortier de bois, couvert d’une peau de chèvre bien tannée et de l’imzad, un instrument exclusivement joué par les femmes et localement appelé imouhagh.Taditionnellement, nous dit une exposante, membre de l’association Assel N’toumast, le tindi est utilisé par deux femmes qui tapent dessus avec la paume des mains en chantant en compagnie d’une chorale de femmes assises en cercle. Quant à l’imzad, ajoute-t-elle, c’est un instrument joué également par les femmes qui sont, comme à l’accoutumée accompagnées d’hommes qui, aux inflexions douces de leur voix, chantent des poèmes flattant les Touaregs.
Ce violon monocorde, aux fils en crin de cheval, est fabriqué à base d’une grosse courge évidée sur laquelle on tend une peau de chèvre dont les bords sont attachés par des cordelettes, confine, selon notre interlocutrice, les us des aïeux. Sur l’arc dudit instrument, sont inscrits, outre le nom de la propriétaire, plusieurs fragments de poésies de kel Ahaggar (l’homme bleu). Certains visiteurs, les touristes étrangers en particulier, ont cheminé plusieurs kilomètres pour entendre des morceaux musicaux de l’imzad entonnés à la manière de la célèbre joueuse Khoulène. La journée d’ouverture a été marquée par une série de danses ayant drainé une foule remarquable en commençant par les danses tazangharat et issouate, pratiquées par les hommes accompagnés de chants rythmés de femmes et terminés par la danse du guerrier à l’épée, takouba, qui symbolise la paix et qui réunit en amicales agapes les hommes disséminés dans un territoire fait de milliers de kilomètres carrés de plaine de sable, de rocaille et de montagnes.
Les gestes précis et l’allure des costumes noirs et bleu indigo, auxquels s’ajoutent les impressionnants motifs sculptés sur les épées, d’où relève le mystérieux caractère des danseurs, en ont émerveillé plus d’un. Il est à noter par ailleurs que les produits artisanaux étalés dans les kheimas dressées à l’occasion ont fait montre d’une richesse culturelle non négligeable notamment les objets sur lesquels sont gravés les symboles ancestraux expliquant l’harmonieuse vie des gens de cette ville aux 40 nationalités. Non loin de ces tentes, dans les stands maliens et nigérien foulés par les visiteurs, une myriade de produits est aussi exposée.
On y trouve des bijoux, des tapis, des sculptures et des ensembles tunique-pantalon à des prix abordables. Mieux encore, ces prix sont toujours négociables. C’est dire qu’on peut avoir un produit à un prix trois fois moins cher que celui proposé dans les boutiques du centre-ville. Cependant, l’incivisme traduit par l’entassement des emballages vides risque de galvauder l’image du secteur.

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