Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 22:24
el watan

Forêt de l'Akfadou : Massacre à la tronçonneuse
Forêt de l’Akfadou : Massacre à la tronçonneuse

Des quantités faramineuses de bois de chauffage et de « pieds droits », ces jeunes arbres d’à peine 10 à 20 cm de diamètre, sont abattues dans l’impunité la plus totale.



C’est un véritable SOS qu’il faudra lancer à l’endroit des pouvoirs publics pour mettre un terme au massacre du massif forestier de l’Akfadou. Les citoyens ne comprennent pas comment des quantités faramineuses de bois de chauffage et de « pieds droits », ces jeunes arbres d’à peine 10 à 20 cm de diamètre, peuvent être emportées avec une telle facilité. Il faut se rendre dans ces périmètres boisés pour constater l’ampleur du massacre. La délivrance d’un bon de payement par les services forestiers ne constitue, en fait, qu’une couverture pour s’adonner, ensuite, à un massacre ininterrompu. Munis de scies à chaînes (tronçonneuses), les nouveaux bûcherons abattent sans distinction plusieurs arbres. Ils ramènent quelques chargements, mais abandonnent les autres arbres jusqu’à ce qu’ils sèchent un peu, un argument crédible, qui leur permettra d’acheminer ensuite tout le bois en toute impunité.

La forêt de l’Akfadou est enclavée entre les communes de Bouzeguène, Ath Ghobri, Yakourene et la wilaya de Bejaïa. Ces désastres s’opéraient de part et d’autres. Si des saisies, que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main, ont été opérées dans le passé par les services des forêts mais aussi et surtout par les gendarmes, elles témoignent en tout cas de l’existence d’un trafic beaucoup plus important, constituant la partie invisible de l’iceberg et le fléau n’en reste pas moins éradiqué. La coupe illicite, en effet, a atteint des proportions inquiétantes au niveau de la forêt de l’Akfadou. Certains trabendistes se sont même accaparés certains espaces en les délimitant par des repères. Ils deviennent, ainsi, des propriétés privées. « C’est un scandale au vu et au su de tout le monde », s’est exprimé un vieil homme, qui paraissait dépité par ces interminables ballets de tracteurs chargés de troncs d’arbres et admirablement installés sur la benne (8 000 à 10 000 dinars le prix d’une benne de bois).

Un marché juteux, sans taxe, sans impôts et avec, en prime, un désastre écologique ! Pourtant, la loi est bien claire. Des amendes et des peines de prison sont prévues en application de l’article 75 de la loi 84/12 portant régime général des forêts. Malheureusement, cette loi, même appliquée ne compensait pas les pertes inestimables de cet important patrimoine. Cette loi, bien sûr, s’applique à certaines catégories d’arbres protégés comme le cèdre, protégé par la loi 83/03 du 5 février 1983. Au regard du désastre, les peines à encourir sont insuffisantes pour ces crimes commis aux dépens de l’environnement.

En Algérie, les forêts ne sont plus à l’abri. En plus du feu, de la désertification, de l’érosion hydrique et éolienne, le déboisement a accéléré la disparition progressive de ce patrimoine. A noter que la forêt d’Akfadou, qui chevauche entre les deux wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou, représente l’un des espaces forestiers les plus riches du pays. Au demeurant, sa promotion en parc national protégé devrait-être envisagée par les autorités. Il semblerait qu’un dossier portant la proposition avait été déposé auprès du ministère de l’environnement.



Par Lies Adli

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : La confédération des Iflisen Umellil
  • : Un des objectifs est de reconstituer la grande confédération qui regroupait les 14 aarchs des Iflisen Umellil avant la colonisation française. Le but est de rétablir les liens interrompus et de promouvoir la solidarité inter-arche. Nous visons également à consolider les liens entre la diaspora et leur région d'origine. Réecrire l'histoire des Iflisen et préserver leur patrimoine matériel et immatériel .
  • Contact

Recherche

Liens