Diaspora tunisienne - Des Tunisiens en liesse dans les rues de Montréal

Les Canadiens d'origine tunisienne sont descendus par centaines dans les rues de Montréal pour témoigner de leur joie et de leur espoir retrouvé au lendemain du départ du pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali.

Sous la houlette du Collectif solidarité Canada aux luttes sociales en Tunisie, les manifestants ont défilé dans le centre-ville jusque devant le consulat tunisien pour témoigner de leur appui au mouvement populaire qui a ébranlé le régime Ben Ali.

Ils exigent une véritable liberté d'expression dans un pays où les médias sont muselés. Nombreux sont ceux à souhaiter que le président Ben Ali, qui a fui le pays, soit extradé pour être jugé pour les sévices perpétrés lors de ses 23 années au pouvoir.

Les organisateurs de la marche, qui exigent un changement en profondeur du pouvoir politique tunisien, appellent Ottawa à faire pression sur Tunis pour une démocratisation du régime.

De nombreux Québécois étaient parmi la foule pour témoigner de leur solidarité, notamment des représentants de Québec Solidaire, dont Françoise David.

« Le peuple tunisien nous montre à voie », a-t-elle fait valoir.

Des manifestations ont aussi lieu à Québec et Ottawa.

Environ 20 000 Tunisiens vivent au Canada, dont près de la moitié dans la métropole québécoise.

La contagion gagne les Algériens de Montréal

Plus tôt, quelques dizaines de Canadiens d'origine algérienne ont manifesté à Montréal, porté par l'espoir de changement apparu chez le voisin tunisien.

Les manifestants ont exprimé leur solidarité à l'égard des revendications de la jeunesse algérienne qui s'est élevée ces dernières semaines contre le coût de la vie et le chômage élevé, à l'image du mouvement populaire en Tunisie.

Plusieurs d'entre eux ont l'impression de ne pas profiter de la richesse de leur pays, un exportateur de pétrole et de gaz.

Ils réclament aussi plus de liberté dans leur pays d'origine. « L'état de droit en Algérie : Maintenant! », pouvait-on lire sur une affiche.

Le porte-parole du Comité de soutien au mouvement populaire en Algérie, Omar Aktouf, pense qu'un changement est possible.

« On a soif de démocratie. On veut vivre dans la paix, dans la liberté, dans l'égalité [...] C'est ça les aspirations populaires », a déclaré un autre manifestant. « En fait, on est vraiment jaloux de ce qui se passe en Tunisie. On voudrait la même chose pour l'Algérie », a ajouté une manifestante d'origine algérienne.

Les manifestants ont commencé leur protestation au carré Saint-Louis, pour ensuite se rendre au consulat d'Algérie à Montréal, avant de se joindre à la manifestation des ressortissants tunisiens.