A Darguina, la majorité des jeunes sont sans emploi. “Nous voulons travailler”, disent-ils d’une seule voix. Un nombre important de citoyens en âge de travailler tournent en rond et ne savent plus quoi faire de leurs journées en l’absence de n’importe quelle occupation, une réalité amère qu’affrontent quotidiennement les jeunes de cette commune distante de 46 km du chef-lieu de la wilaya de Bgayet.
Elle abrite une population estimée à plus de 14 000 âmes dont 80 % vivent dans les régions montagneuses et 20 % au chef-lieu communal.Le complexe sportif de Proximité, les cafétérias et les abords de la RN 09 qui traverse la commune sur une dizaine de kilomètres grouillent de monde chaque jour. Des désœuvrés déambulant sans buts avec sur les visages les signes du désarroi, du dégoût et de la monotonie. Ils affichent une indifférence totale à tout ce qui les entoure et semblent suivre un rêve sans fin. Les sortants des différentes universités ont travaillé dans un passé récent dans les travaux d’utilité publique pour un salaire de misère qui ne dépasse pas les 3 000 DA. Les plus chanceux ont été promus pour exercer dans le pré-emploi, pour un salaire estimé à environ 7 000 DA. A présent, les jeunes saisissent toute occasion d’intégrer le monde du travail.
Certains diplômés cachent mal leur désespoir qui se lit facilement sur leurs visages déjà ridés, c’est le cas d’un jeune licencié rencontré à la cafétéria qui nous dira : “le chômage pour moi est une misère au quotidien et c’est difficile à supporter, une situation pénible, c’est vraiment décourageant”.
Un autre nous dira avec amertume : “je pense qu’il n’y a pas un avenir dans notre pays malgré mes tentatives de trouver n’importe quelle occupation, en vain”. Les autorités locales, paraissent désarmées devant tant de détresse et la foule de jeunes chômeurs, sachant que la commune souffre du problème majeur qui est incontestablement le chômage estimé de plus de 50 chômeur. La municipalité vit seulement des différentes subventions allouées dans le cadre du programme communal de développement, du programme sectoriel de développement, octroyées dans le cadre du budget de wilaya, cela parait très difficile de remédier à ce fléau, vu le manque d’assiettes foncières afin d’ériger des zones d’activités pour créer des postes d’emploi. Les ressources familiales sont de plus en plus dégressives et il ne reste plus que quelques entrées de petits boulots. Dans un contexte de crise durable où le nombre de chômeurs augmente, l’argent va manquer pour continuer à payer le prix du silence. D’autant que, les nouvelles catégories touchées, les cadres confirmés et les jeunes diplômés, devraient être mieux armés pour faire entendre leur colère. Merar Yazid
