el watan
le 25.10.11 | 01h00
La recherche du travail est, de l’avis de tous, l’un des principaux facteurs qui ont poussé sur les sentiers de l’exode la majorité des campagnards.
La commune d’Ait R’zine connaît un déclin notable de sa démographie. En effet, le dernier recensement effectué en 2008 a fait ressortir une population de 14 500 personnes, alors qu’elle s’établissait à 16 000 âmes à l’occasion du RGPH de 1998, soit 1500 habitants en moins. «Quand vous êtes confrontés à des conditions de vie très rudes et qu’aucune solution ne se profile à l’horizon, vous pouvez difficilement résister à la tentation de partir», nous explique Mr. Abdenour Amghar, le premier magistrat de la commune.
Le village Ouizrane, situé à près de 14 km du chef lieu communal, illustre on ne peut mieux ce mouvement inexorable de la population rurale qui abandonne son clocher en quête de meilleures perspectives, sous des cieux pas forcément plus cléments. «La plupart des enfants du village se sont installé dans la ville d’Oran. Dans cette cité, il y a des quartiers entiers qui ne sont habités que par les gens de Ouizrane», affirme un citoyen d’Ait R’zine résidant à Guendouze. «L’exode a commencé il y a plusieurs décennies. Au départ, ce mouvement était marginal car limité à quelques personnes, mais depuis maintenant près de 15 ans, le phénomène s’est largement amplifié et on s’en va par famille entière, pour ne plus remettre les pieds au village qu’à l’occasion de rares événements», soutient un sexagénaire de Ouizrane.
La recherche du travail est, de l’avis de tous, l’un des principaux facteurs qui ont poussé sur les sentiers de l’exode la majorité des campagnards. En effet, la désagrégation de l’économie rurale qui reposait jadis sur l’activité agro-pastorale, a rendu aléatoire, voire impossible la vie au village. «Il faut se rendre à l’évidence : les gens ne peuvent plus vivre comme il y a un demi siècle, en ce sens qu’il y a une véritable métamorphose des mentalités et des comportements, induits par la société de consommation», analyse un citoyen du village, enseignant de son état. «C’est vrai, ajoute-t-il, que le collège est à 15 km du village et l’hôpital le plus proche, distant de 30 km, mais combien même ces infrastructures seraient disponibles à Ouizrane, cela n’aurait pas empêché les gens de partir».
De nombreux équipements publics sont livrés à l’abandon à Aït R’zine, nous ont informé les responsables de la municipalité. Il en est ainsi du centre culturel implanté à Guendouz, chef lieu de la commune. De la dégradation naturelle à la déprédation volontaire, cette infrastructure, l’un des rares projets dédiés à la culture au niveau de la circonscription, est resté un lieu fantôme, au grand dam de la masse juvénile, livrée à l’oisiveté et au spleen.
«Pourtant, déplore le maire d’Ait R’zine, le projet a été livré depuis 9 longues années, mais rien n’a été fait à ce jour pour le doter de l’équipement nécessaire à son fonctionnement».
D’après le P/APC, le même sort est réservé à d’autres équipements publics dédiés à la frange juvénile, à l’image de quatre salles d’activité construites dans le cadre des PPDRI au profit des villages Aourir, Tighilt Bouchekfa, Ouizrane et Taourirt Ouabla.